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Chapitre 089 : La Proph�tie se D�voile

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La fin de la réunion de l’Ordre du Phénix avait été consacrée à la rédaction des tracts qui seraient distribués. Chacun des membres de l’Ordre du Phénix avait reçu une liste d’endroits où il irait distribuer ces tracts. D’autres feraient du porte à porte auprès de toutes les familles de la communauté magique.
Le tract était en partie inspiré du texte qu’avait envoyé le professeur Fitz aux parents d’élèves, mais Lupin avait pris soin de le modifier pour que l’on ne croit pas que c’était exactement le même.
Ils quittèrent juste à temps la réunion pour qu’Harry, Ron, Hemione et Ginny puissent se rendre à temps chez Abelforth.
-    Enlevez vos manteaux ! dit Mrs Weasley alors que ça faisait cinq minutes qu’ils les avaient gardés en rentrant.
-    On va repartir, répondit Harry, ne voulant faire aucun détour.
-    Comment ça ? demanda Mrs Weasley.
-    Je dois suivre une leçon d’occlumancie, et il faut que Ron, Hermione et Ginny soient là. Cela devrait prendre beaucoup de temps, ça fait longtemps que je n’en ai plus prise, mais quoi qu’il arrive, Fumseck sera là pour transmettre nos messages.
-    Chez qui allez-vous ?
-    Peu importe, répondit Harry. C’est une connaissance de Dumbledore, et c’est lui qui voulait que nous prenions ces cours.
-    Laissez-moi au moins vous accompagner…
-    Pas besoin, nous allons transplaner, répondit Harry.
Cela mit profondément mal à l’aise Mrs Weasley. Celle-ci avait cru qu’après la réunion de l’Ordre du Phénix, tous les quatre resteraient au Terrier pour toute la journée. Mais elle ne pouvait de toute façon rien faire contre leur décision, et elle se résigna.
-    Faites attention à vous ! dit-elle avec un regard larmoyant.

Ils transplanèrent tous les quatre dans le jardin d’Abelforth où il y avait une tempête de neige.
-    Où est la maison ? cria Hermione pour se faire entendre au milieu des bourrasques.
-    Aucune idée ! cria Harry.
-    Transplanons pour nous rapprocher, hurla Hermione.
-    Oui !
Ils transplanèrent tous en même temps pour apparaître juste devant l’entrée de la maison d’Abelforth, qui était à moitié engloutie sous la neige.
Ils frappèrent à la porte et lorsque ce dernier ouvrit, toute la neige envahit le salon si bien qu’il fut enseveli avant même d’avoir pu bouger.
-    Et bien, il va falloir que je m’occupe de réparer l’enchantement de Beau Temps, dit Abelforth, alors que tous les quatre le tiraient par les bras pour le sortir de la neige.
Abelforth se releva et fit disparaître toute la neige avec sa baguette.
-    Bien, je suis désolé de vous accueillir dans ces conditions, mais fort heureusement, il ne s’agira pas aujourd’hui d’un entraînement.
Abelforth sortit plusieurs boîtes de sorbets qu’il posa sur la table du salon comme à chaque fois qu’ils venaient.
-    Tout ce dont nous allons parler est vraiment très important, dit Abelforth. Je vais vous demander, pour l’instant, de ne pas poser de questions et d’écouter ce que j’ai à vous raconter, c’est d’accord ?
Tous les quatre acquiescèrent. Harry était tellement avide d’en savoir plus qu’il aurait répondu « oui » à n’importe quelle question sans la comprendre, rien que pour Abelforth commence à leur expliquer.
-    Et bien allons-y, je vais tâcher d’être le plus clair possible. Hum… comme vous le savez, Voldemort a tenté de te capturer avant-hier soir. Pour cela, il a lancé une vaste offensive contre Poudlard et le Ministère de la Magie. Il s’était notamment appuyé sur une découverte magique qui était une aubaine pour lui, il avait découvert un moyen de contourner le sortilège qui repoussait la Marque des Ténèbres, et par-là-même un moyen de faire traverser à ses Mangemorts les Portes à Transplaner. Vous vous souvenez de la vision qu’avait eue Harry, nous avions ensuite ensemble regardé le souvenir dans la pensine.
Il montra l’armoire qui contenait la pensine et tous les quatre acquiescèrent.
-    Ce jour-là, Voldemort avait réagi par colère, il avait dit qu’il ferait tomber Poudlard et le Ministère le soir.
-    Ca y est je me souviens de ce passage ! s’exclama Harry.
-    Oui…
-    Mais nous en discutions tout à l’heure avec l’Ordre du Phénix, nous disions que Voldemort n’avait pas eu pour projet de s’emparer du Ministère, j’avais oublié !
-    Ce n’est pas bien grave, Harry, à vrai dire, cela ne change pas vraiment grand-chose. Voldemort savait très bien en disant cela qu’il devrait te capturer, car tu serais toujours face à lui pour l’empêcher de prendre le pouvoir. Cela passait de toute façon par une attaque de l’école et, puisqu’il avait découvert comment traverser les Portes à Transplaner, par une attaque simultanée du Ministère pour disperser les Aurors. Il se trouve que l’attaque du Ministère a été un véritable fiasco pour les Aurors. Les Mangemorts ont pu pénétrer sans trop de difficultés jusque dans le bureau du Ministre de la Magie, et Voldemort a ainsi pu assassiner Rufus Scrimgeour et Kingsley Shacklebolt. Cela révèle quand même que le plan du Ministère n’était pas si efficace que ça. Lorsqu’ils ont appris qu’il y avait une attaque à Poudlard, ils ont dû envoyer tout le monde là-bas, et les Mangemorts ont pu traverser une bonne partie du bâtiment avant de rencontrer enfin une résistance forte. Mais je les comprends, ils pensaient que Voldemort mettrait toutes ses forces pour te capturer, et qu’il n’avait aucune chance s’il ne le faisait pas. Cependant, le Ministère aurait dû modifier son plan lorsqu’il y a eu des doutes à propos des documents confidentiels dérobés au Département des Mystères au sujet des Portes à Transplaner, vous vous souvenez de l’article paru dans la Gazette du Sorcier. Il y a donc eu une grave négligence qui faillit donner le pouvoir à Voldemort, due sûrement à une volonté de trop bien faire…
Abelforth s’arrêta quelques instants et reprit.
-    Mais je sais que tout ça ne vous intéresse pas vraiment. Vous voulez comprendre la suite… Tout le monde s’est ensuite rendu au Ministère pour s’affronter, et il se trouve qu’un Mangemort a tenté de te tuer, Harry. Je t’en avais parlé une fois, la prophétie te confère – ou devrais-je dire te conférait – une protection…
-    Je ne l’ai plus ? demanda Harry.
-    Harry, je vais y venir, laisse-moi commencer par le commencement.
-    Oui, désolé…
-    La prophétie te conférait donc une protection qui a parfaitement fonctionné lorsque le Mangemort a tenté de te tuer. Il n’a pas pu et est mort lui-même. Sybille Trelawney a d’ailleurs énoncé toute une prophétie, qui n’était que le début des problèmes. Cela a accéléré le phénomène, la prophétie a subi un nouvel accroc, et pour qu’elle finisse par s’accomplir, une nouvelle prophétie a été faite ensuite. Vous avez continué de vous battre jusqu’à ce que minuit sonne, mais aucun de vous n’a réussi à l’emporter sur l’autre. Mais entre vous deux, c’est toi qui avait tout à perdre ce soir, alors que Voldemort avait tout à gagner. Et tu as réussi à tenir jusqu’à minuit en faisant croire à Voldemort que tu voulais le tuer. Voldemort avait et a toujours ses Horcruxes ce qui faisait que tu ne pouvais pas le tuer vraiment. Mais lui, il le pouvait, disons plutôt qu’il aurait pu te faire beaucoup de mal…
Abelforth s’arrêta et réfléchit un instant à ce qu’il allait dire ensuite.
-    Bien, à minuit, comme prévu, Trelawney a énoncé la nouvelle prophétie. Je savais qu’elle vous lierait tous les quatre, cela me paraissait inéluctable, mais jamais je n’aurais pu penser à quelque chose d’aussi compliqué, d’aussi long, et d’aussi incompréhensible. Vous avez peut-être dû vous demander pourquoi je mettais tant de temps à vous dire de venir. C’est tout simplement parce que j’analysais cette prophétie, et que je pense l’avoir comprise complètement. Je suis donc prêt à vous l’expliquer. Y avez-vous réfléchi ?
Tous les quatre répondirent négativement.
-    Je ne me souviens plus de ce qu’elle dit, expliqua Harry.
-    C’est embêtant, mais je vais vous rafraîchir la mémoire…

Le temps est écoulé… Minuit a sonné…
Le Seigneur des Ténèbres a depuis longtemps désigné…
Celui qui a le pouvoir de le vaincre…
Les deux se sont affrontés et ont tout tenté pour survivre…
Ils ont refusé la prophétie en survivant tous les deux…
Mais rien ne changera…
Qu’aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit…
S’ils ne sont pas capables d’accomplir leur destinée…
Alors ils en perdront la main…
Le Roi Atomiseur de Boudons et la Fleur du Mal sont plus téméraires…
Ils pourront accomplir la destinée en tuant l’un d’eux…
Le Seigneur des Ténèbres et le Survivant pourront toujours s’affronter…
Mais alors les deux autres ne laisseront jamais la paix au vainqueur…
Sauf s’il retrouve la Clef de la Paix et la remet en sécurité…
Et les détruit à jamais…
Le Temple du Sanctuaire des Marques l’y attend pour la déposer…
Seuls les quatre précédemment nommés peuvent y pénétrer…
Si le Roi Atomiseur de Boudons tue l’un des deux… alors il règnera à jamais…
Et la Fleur du Mal disparaîtra…
Si la Fleur du Mal tue l’un des deux… alors elle règnera à jamais…
Et le Roi Atomiseur de Boudons disparaîtra…
Dans ces deux cas… celui qui aura survécu…
Ne sera plus jamais ce qu’il était… et sera soumis au nouveau Maître…
Car il n’aura pas été maître de sa destinée…
La destinée était établie… aucun d’eux ne devait vivre tant que l’autre survivait…
Mais la destinée n’a pas changé… aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit…
Si l’un d’eux réussit de sa propre main… il souffrira alors du temps passé…
Mais comptons sur le Roi Atomiseur de Boudons et la Fleur du Mal…
Pour accélérer la destinée…
L’un d’eux ne mourra peut-être pas de la main de l’autre…
Mais aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit…


Abelforth s’interrompit quelques instants après avoir récité la prophétie.
-    Je vais la réciter une autre fois, c’est le meilleur moyen de la comprendre.

-    Mais c’est terrible ! s’exclama enfin Hermione lorsqu’Abelforth eut terminé. Il faut absolument protéger Voldemort !
-    Quoi ? demanda Ron.
-    Comment ça protéger Voldemort ? s’étonna Harry.
-    Du calme, du calme. Hermione, je crois que tu as parfaitement saisi ce qu’il va nous falloir faire, mais reprenons tout du début.

Le temps est écoulé… Minuit a sonné…
Le Seigneur des Ténèbres a depuis longtemps désigné…
Celui qui a le pouvoir de le vaincre…
Les deux se sont affrontés et ont tout tenté pour survivre…
Ils ont refusé la prophétie en survivant tous les deux…
Mais rien ne changera…
Qu’aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit…


-    Jusque là, rien d’important, expliqua Abelforth. Trelawney ne fait qu’expliquer ce que je vous ai déjà expliqué, les prophéties doivent être accomplies un jour, et lorsque cela ne se fait pas, une autre prophétie peut venir pour accélérer le déroulement de la première. C’est donc ce qui s’est produit.

S’ils ne sont pas capables d’accomplir leur destinée…
Alors ils en perdront la main…
Le Roi Atomiseur de Boudons et la Fleur du Mal sont plus téméraires…
Ils pourront accomplir la destinée en tuant l’un d’eux…


-    Et voilà le but de la nouvelle prophétie. Puisque vous n’arrivez pas à vous détruire entre vous, alors la nouvelle prophétie propose que ce soit Regulus ou Pétunia qui tuent l’un de vous. J’avoue que cela m’a posé beaucoup de problèmes. Normalement, le cœur de la prophétie initiale ne peut pas être modifié. Je pensais que même si la prophétie était modifiée, l’un de vous deux devrait toujours en venir à tuer l’autre, pour que seul l’un de vous survive à la fin. C’est là qu’il y a quelque chose que je ne saisis pas dans cette prophétie, elle modifie le sens de la première, même si à la fin, il ne reste qu’un de vous d’eux. J’ai mis énormément de temps à trouver une explication, et je vous l’exposerai une fois que nous aurons terminé d’étudier notre prophétie.

Le Seigneur des Ténèbres et le Survivant pourront toujours s’affronter…
Mais alors les deux autres ne laisseront jamais la paix au vainqueur…


-    Oui mais voilà, la prophétie n’interdit pas à l’un de vous de tuer l’autre, c’est-à-dire qu’il te sera toujours possible de tuer Voldemort sans risquer quoi que ce soit. C’est l’une des possibilités de la prophétie. Mais malheureusement, il y a une contrepartie à cela, une punition, parce qu’aucun de vous n’a pu détruire l’autre jusqu’à maintenant. Cette contrepartie est expliquée dans la suite de la prophétie :

Mais alors les deux autres ne laisseront jamais la paix au vainqueur…
Sauf s’il retrouve la Clef de la Paix et la remet en sécurité…
Et les détruit à jamais…
Le Temple du Sanctuaire des Marques l’y attend pour la déposer…
Seuls les quatre précédemment nommés peuvent y pénétrer…


-    Et voilà le passage le plus obscur. Si l’un de vous tue l’autre, alors Pétunia et Regulus s’acharneront sur le survivant. Pour pouvoir vivre en paix, il devra retrouver la Clef de la Paix et la mettre en sécurité. Qu’est-ce que la Clef de la Paix ? Je n’en sais rien du tout, j’ai cherché dans mes livres mais je n’ai jamais rien trouvé à son sujet. Il faudra très rapidement apprendre le maximum de choses sur cette Clef pour déterminer notre stratégie. Comme son nom l’indique, la mise en sécurité de la Clef de la Paix doit apporter la Paix, mais nous ne savons pas à quel prix, et s’il y a des contreparties. Il ne faut pas prendre de risques, nous devons rapidement savoir à quoi nous en tenir. Quoi qu’il en soit, la Clef de la Paix doit être déposée dans le Temple du Sanctuaire des Marques. Là encore, même si nous l’avons vu apparaître devant nos yeux, je ne sais pas du tout de quoi il s’agit, ni comment ce Temple a pu apparaître en plein milieu du Ministère. Il est clair qu’il est en lien avec la prophétie, et c’est ce qui m’étonne le plus. Rien ne peut en théorie anticiper le contenu d’une prophétie, alors comme le Temple a-t-il pu apparaître avant que la prophétie ne soit énoncée ? C’est une énigme que nous allons devoir résoudre. Au moins, la prophétie répond à une question, vous êtes quatre à pouvoir y entrer, toi Voldemort, Pétunia, et Regulus. C’est déjà bien de le savoir.

Si le Roi Atomiseur de Boudons tue l’un des deux… alors il règnera à jamais…
Et la Fleur du Mal disparaîtra…
Si la Fleur du Mal tue l’un des deux… alors elle règnera à jamais…
Et le Roi Atomiseur de Boudons disparaîtra…
Dans ces deux cas… celui qui aura survécu…
Ne sera plus jamais ce qu’il était… et sera soumis au nouveau Maître…
Car il n’aura pas été maître de sa destinée…

-    Cela explique ce qui devrait se passer si toi ou Voldemort est tué par Pétunia ou Regulus. Celui qui vaincra un de vous deux sera en quelque sorte le Maître, le survivant de Voldemort ou toi lui sera soumis. Enfin, le deuxième de Regulus ou Pétunia disparaîtra. C’est une solution qui est bien évidemment dangereuse puisque tu n’es maintenant plus maître de ton destin. Si Pétunia ou Regulus tue Voldemort, alors c’en est fini de la liberté et je me demande ce qu’il adviendra de la communauté. Tu ne pourras plus lutter et sera soumis au nouveau Maître. C’est la pire des situations, ce serait une véritable catastrophe. C’est ce que disait Hermione tout à l’heure, il faut en quelque sorte protéger Voldemort pour ne pas qu’il soit tué. Seul toi dois le tuer. Mais il conviendra bien sûr de savoir quelles seront les intentions de Voldemort…

La destinée était établie… aucun d’eux ne devait vivre tant que l’autre survivait…
Mais la destinée n’a pas changé… aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit…
Si l’un d’eux réussit de sa propre main… il souffrira alors du temps passé…
Mais comptons sur le Roi Atomiseur de Boudons et la Fleur du Mal…
Pour accélérer la destinée…
L’un d’eux ne mourra peut-être pas de la main de l’autre…
Mais aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit…


-    Et voilà qui résume la prophétie. Pour toi, Harry, si tu tues Voldemort, tu devras ensuite récupérer la Clef de la Paix pour ramener la Paix ; par contre, si Voldemort est tué soit par Regulus soit par Pétunia, alors tu deviendras son serviteur. Tout est clair ?
Harry était sous le choc. Abelforth l’avait prévenu que la prophétie pourrait rendre les choses plus difficiles, mais il ne s’attendait pas à cela. Il n’avait maintenant plus sa destinée en main, il n’avait plus qu’à espérer que Regulus et Pétunia laissent Voldemort tranquille. Mais il aurait toujours la lourde tâche de tuer Voldemort, sachant que maintenant trois personnes seraient contre lui, et non pas une comme avant.
Harry s’imagina tout le chemin qui restait encore à accomplir avant de retrouver définitivement la Paix. Tant de souffrances, ses amis devront encore endurer pendant que lui accomplit sa tâche.
-    On n’y arrivera jamais, se lamenta Harry.
-    Harry, nous sommes là pour t’aider, tout semble reposer sur tes épaules, mais tu vas voir que les choses peuvent devenir beaucoup plus simple. Revenons-en au sens de la prophétie, la fin est claire, ce n’est pas le fait que l’un meure de la main de l’autre qui est important, mais que l’un de vous meure, et que l’autre survive. C’est étonnant, puisque la prophétie originale disait bien que personne d’autre ne pouvait tuer ni toi ni Voldemort, et c’était même sur ce point que se basait la protection qui t’a sauvé ce soir-là. C’est étonnant, et je me demande s’il n’y a pas un sens caché que je n’ai pas compris. J’ai pour explication possible le fait qu’il faut que des alliances se créent…
-    Des alliances ? demanda Hermione.
-    Oui, entre deux des quatre cités dans la prophétie, ou entre trois, et puis le dernier se retrouverait tout seul…
-    Je ne m’allierai jamais à aucun des trois ! s’exclama Harry.
-    Mais en quoi des alliances permettraient de résoudre le problème ? demanda Hermione.
-    Je ne sais pas vraiment, répondit Abelforth. Je suis confus sur le sujet. Cela ne semble pas nécessaire au vu de la prophétie, mais je me disais que c’était peut-être la solution qui concorderait le mieux avec les deux prophéties.
-    Mais ne doit-on pas oublier la première, maintenant ? demanda Harry.
-    Oui, nous devons, bien sûr…
-    Mais alors qui doit s’allier avec qui ? demanda Hermione. Sûrement pas Voldemort et Harry…
-    Mais ça ne va pas la tête ? s’insurgea Harry, je ne m’allierai à aucun des trois !
-    Calme toi, Harry, on ne te demande pas de t’allier avec eux, peut-être qu’eux s’allieront ensemble…
-    Pour que ce soit encore plus difficile ? railla Harry.
-    Non, non, étudions les possibilités, Harry, il nous faut tout analyser pour être sûr de ne pas prendre de risque. Après tout, une alliance entre tous les trois n’est pas quelque chose que nous pouvons maîtriser, nous devons y être parés.
-    Oui, entre Voldemort et Harry, ça me semble impossible, car sinon aucun des deux ne mourrait à la fin.
-    En effet, cela n’est pas possible, confirma Abelforth.
-    Alors entre Pétunia et Regulus, mais je ne vois pas à quoi ça servirait, car la prophétie dit que forcément l’un des deux disparait, quoi qu’il se passe. Et si Harry ou Voldemort retrouve la Clef de la Paix, alors ils disparaîtront tous les deux…
-    Mais pourquoi Voldemort voudrait-il retrouver cette clé ? demanda Harry. C’est pour faire la Paix, non ? Voldemort ne veut pas la Paix !
-    Tu marques un point Harry, cela m’intrigue énormément. Car si tu es tué, Voldemort devra ramener la Paix pour se débarrasser de Regulus et Pétunia, et je ne pense pas qu’il en serait capable, c’est quelque chose qui le dépasse. Mais pour régler le problème, je dirais que tu ne seras pas tué et que Voldemort n’aura jamais à chercher cette Clef…
-    De toute façon, si Harry est tué, dit Hermione d’une voix faible, nous sommes tous finis, ce serait le chaos…
-    Oui, le chaos, répéta Abelforth.
Harry s’imagina la communauté entière complètement détruite, avec les trois mages restants s’affrontant sans cesse. Il ne voulait pas que cela arrive, rien que pour cela, il ne devait pas mourir.
-    Alors il faut envisager une alliance entre Voldemort et Pétunia ou Voldemort et Regulus ? demanda Hermione.
-    Je n’ai pas dit qu’il y aurait forcément des alliances, répondit Abelforth. Mais c’est en effet ce genre d’alliances « croisées » auquel j’avais pensé à l’origine. Imaginons que Voldemort s’allie avec Pétunia, ça me semble délicat au vu de leurs affinités, mais je dis bien « imaginons ». Dans ce cas Pétunia et Voldemort te rechercheraient pour te tuer. Pétunia laisserait Voldemort te tuer ensuite pour lui permettre de survivre mais ensuite, elle serait libre de tuer Voldemort et de prendre le pouvoir. Il resterait Regulus, certes, mais comme elle aurait tué Voldemort avant, celui-ci devrait donc disparaître selon la prophétie. Mais si Voldemort retrouve la Clef de la Paix avant que Pétunia ne le tue, alors dans ce cas il aurait gagné. Bref, l’intérêt pour eux serait qu’ils auraient plus de chance de te tuer, car ce serait leur objectif principal. Tuer Regulus ne leur apporterait pas grand-chose, si ce n’est qu’ils auraient un concurrent en moins par la suite. En revanche, s’ils te tuaient, ils auraient le champ libre pour se livrer une bataille à forces égales par la suite. C’est en quelque sorte un moyen d’accomplir plus rapidement leur « première tâche ». Vous me suivez ?
-    Oui, répondit Hermione.
-    Non, répondit Ron.
-    Je reprends. Si Pétunia et Voldemort s’allient, ils pourront ensemble réaliser plus facilement leur premier objectif, tuer Harry. Ce serait beaucoup plus simple pour eux que d’être dans une quadruple rivalité où chacun combat un peu tout le monde. Ils seraient deux fois plus nombreux et lutteraient ensemble. Ensuite, seulement, ils pourraient se livrer à leur deuxième objectif, écraser leur allié pour s’imposer. L’alliance ne sera pas du tout par amitié, ce serait une alliance provisoire, par intérêt. On peut aussi inverser les rôles, Harry peut s’allier à Regulus pour lutter contre Voldemort. Mais si deux alliances de deux se font, alors la lutte sera à armes égales…
-    Je ne veux pas m’allier ni à Regulus, ni à Pétunia ! s’insurgea encore Harry.
-    J’expose juste les différentes possibilités, répéta Abelforth. Je ne te suggère pas de t’allier à eux ! Bien, il est aussi possible que trois s’allient contre un… voyons, ça me semble peu probable, imaginons que Voldemort, Regulus et Pétunia s’allient pour te tuer. Ils laisseraient à Voldemort le soin de te tuer, et ensuite, qui tuerait Voldemort de Pétunia et Regulus, il faudraient qu’ils s’allient, mais ils ne le peuvent pas, car ils savent bien que celui qui ne tue pas Voldemort disparaîtra. Une alliance triple est impossible à mon avis, sauf si un point m’échappe.
-    Je suis d’accord, répondit Hermione, qui réfléchissait sérieusement depuis le début.
Harry, lui, ne voyait aucun intérêt dans ces alliances. Pour lui, la solution était de tuer Voldemort le plus vite possible, et ensuite il s’occuperait de la Clef de la Paix.
-    Ce que nous devons conclure de tout cela, c’est qu’il faudra les surveiller tous les trois pour savoir ce qu’ils font. Voldemort peut avoir pensé lui aussi déjà à une alliance avec Pétunia ou Regulus. Je suis certain qu’il a analysé la prophétie et qu’il ne compte pas faire d’erreurs. Heureusement que Severus est là pour nous tenir au courant, nous saurons à quoi nous en tenir en temps direct.
-    Donc pour résumer, nous n’allons pas faire d’alliances ? demanda Ron.
-    Non, cela ne me semble pas utile, répondit Abelforth. Il y a le risque d’être trahi lorsqu’on fait une alliance avec des gens comme ça. Toute cette réflexion n’a fait que nous éclaircir sur les possibilités de chacun. Ce qui me semble le plus judicieux, c’est de tuer Voldemort, puis de ramener la Clef de la Paix au Temple. Le problème est que cela peut être très long, que nous ne savons pas ce qu’est la Clef de la Paix, à quoi elle sert, et où elle se trouve actuellement, s’il elle existe.
-    Je pense qu’il faut utiliser le fait que Voldemort a des Horcruxes, dit soudainement Harry. Il sera en sécurité grâce à cela, puisque Regulus et Pétunia ne pourront pas le tuer. Nous pourrons donc les rechercher, et dès que nous les aurons tous, nous les détruirons tous et nous tuerons Voldemort rapidement.
-    Bonne idée, répondit Abelforth. Cela nous assure déjà dans l’immédiat que Voldemort ne sera pas tué et nous n’avons pas pour le moment à nous occuper de la pire des possibilités. Cependant, Regulus sait aussi que Voldemort a fait des Horcruxes, et nous ne savons pas s’il les recherche lui aussi pour les détruire, nous devons donc rapidement trouver un moyen d’espionner Regulus. En revanche, je ne sais pas si Pétunia sait ce qu’est un Horcruxe et si elle sait que Voldemort en a. Ca m’étonnerait fort tout de même, elle privilégie avant tout la force. Mais Harry, ce que je vais dire ne va peut-être pas te plaire, mais quel est l’intérêt pour Pétunia et Regulus de tuer Voldemort. Ils pensent qu’il est bien plus fort que toi et qu’ils ont plus de chance de te tuer toi. De plus, s’ils jamais ils te tuent, Voldemort sera un bien meilleur serviteur que toi, n’oublie pas que ce sont des mages noirs. C’est pour moi ce qui fait que Voldemort n’est pas vraiment en danger à mes yeux. Pétunia et Regulus voudront à mon avis l’avoir à leur service plutôt que toi, et quitte à tuer un de vous deux, ils préfèreront te tuer toi. A moins que des arguments ne m’échappent, cela leur fait deux bonnes raisons de te tuer toi plutôt que Voldemort.
-    Je comprends, dit Harry. Alors finalement, Voldemort n’y perd rien, il sera tranquille, puisque tout le monde s’acharnera sur moi.
-    Il ne sera pas tranquille tant que nous le pourchassons et que toute la communauté le pourchasse. Il ne faut pas oublier cela. La lutte ne pourra pas se réduire à vous quatre. Il y a aussi plein de sorciers qui assistent à tout cela et qui ont des sentiments. Harry, tous ces gens sont et seront derrière toi, c’est le principal. Mais au fond, je ne vois pas vraiment ce que cela change. Nous allons continuer notre recherche des Horcruxes, tout en nous protégeant de Regulus et de Pétunia, ce que nous avons dû faire déjà ces derniers temps. Ensuite, seulement, nous nous occuperons de cette mystérieuse Clef de la Paix. Cela va rallonger le retour à la Paix, mais nous y arriverons.
Harry avait du mal à être aussi optimiste qu’Abelforth. Il avait été pressé de comprendre cette prophétie. Mais maintenant, il le regrettait presque. Cependant, il ne perdait pas sa motivation, il savait qu’il n’y avait plus rien à perdre, et qu’il ne fallait rien lâcher.
-    Ne va-t-on pas faire des recherches sur la Clef de la Paix ? demanda Hermione.
-    Si, bien sûr, répondit Abelforth. Nous allons commencer le plus tôt possible, il est toujours mieux de savoir à quoi nous attendre pour la suite. Je vais continuer mes recherches de mon côté, je vous charge de fouiller dans la bibliothèque de la Salle du Phénix. On s’occupera ensuite de visiter la bibliothèque Dawlish, il y aura forcément quelque chose si l’on ne trouve pas. Mais j’ai plus confiance en les livres de mon frère et moi, ils sont dans la famille depuis des années, des siècles, ils remontent aux origines de la communauté, et je doute que l’on n’y trouve pas quelque chose sur la Clef de la Paix. Je vais aussi m’occuper de faire des recherches sur les prophéties, nous ne pouvons pas prendre le risque de mal interpréter la prophétie. J’ai déjà interrogé Trelawney, mais elle ne connaît strictement rien là-dessus. Mais bon, je suis obligé de la garder encore ici quelques temps. Je préfère que nous l’ayons nous, plutôt que ce soit Voldemort qui l’ait.
Il y eut un silence.
-    Bien, je crois que nous avons assez parlé de la prophétie pour aujourd’hui. Comment s’est passé cette réunion de l’Ordre du Phénix. J’avoue que je n’ai suivi que de très loin les actualités aujourd’hui et hier...
-    Très bien, répondit Harry, même si les nouvelles ne sont pas bonnes, la Gazette du Sorcier veut faire passer Pétunia et Regulus pour les ennemis numéro un pour laisser le champ libre à Voldemort. Et Fudge ne semble pas prêt de réagir. L’Ordre va distribuer des tracts et passer dans les maisons pour dire la vérité.
-    C’est en effet la meilleure utilisation que l’on pouvait faire de l’Ordre du Phénix en ce moment. Quant à la Gazette du Sorcier, j’ai vu Severus très rapidement ce matin, les employés ont été capturés et sont enfermés dans le Gouffre des Clordes. Voldemort leur fait écrire ce qu’il veut. Le Ministère ne pourra pas lutter directement contre ça, il ne leur servira à rien de venir sauver la rédaction de la Gazette, mais c’est en disant la vérité sur ce qui s’est passé qu’il a son rôle à jouer.
-    On va essayer de le convaincre de poursuivre la publication du Londonien, mais il ne vaut mieux pas brusquer Fudge pour le moment, répondit Harry.
-    Je comprends…
-    Et quelles sont les intentions de Voldemort ? Vous en savez plus ? demanda Harry.
-    Severus m’en a parlé très brièvement, mais je peux le voir malheureusement de moins en moins souvent. Voldemort garde en permanence Severus et Joe à ses côtés, c’est la meilleure protection qu’il ait pu trouver et je le comprends. Severus m’a rapidement expliqué que le fait d’être passé prêt de s’emparer du Ministère lui avait donné des idées, il a maintenant changé de stratégie, il veut s’emparer du Ministère pour se donner tous les moyens de te capturer.
-    Ca veut donc dire qu’il a choisi comme solution de me tuer puis de ramener la Clef de la Paix.
-    Je n’en sais rien, Severus m’a dit qu’il avait réfléchi rapidement sur la prophétie, mais qu’il ne savait pas encore réellement ses intentions. Je ne pense sincèrement pas que Voldemort utilisera la Clef de la Paix, même si je suis sûr qu’il va tenter de te tuer. Je pense qu’il croit qu’il peut passer au-delà de la prophétie et dominer le monde sans retrouver la Clef de la Paix. C’est un des paradoxes de cette prophétie. Voldemort n’a pas l’intention d’amener la Paix, au contraire, alors je ne vois pas encore l’intérêt pour lui de ramener la Clef de la Paix. Peut-être que nous nous méprenons sur l’utilité de la Clef de la Paix, c’est pour cela qu’il nous faut encore faire des recherches pour être sûrs de nous. Je suis sûr qu’il y a autre chose qui nous échappe, la prophétie ne peut pas aller à ce point contre Voldemort, elle ne le forcera jamais à amener la Paix dans la communauté, il ne le pourrait pas.
-    Je pense que ça joue tout simplement sur les mots, intervint Hermione. La Paix, pour nous, c’est le bonheur de tout le monde, mais pour Voldemort, c’est le chaos et sa domination, alors peut-être que si c’est lui qui ramène la Clef de la Paix, ça le débarrassera de tous ses concurrents.
Abelforth réfléchit un instant.
-    Excellente déduction, Hermione, c’est ce que je n’avais pas réussi à voir. Tout s’explique alors, la notion de Paix serait relative à celui qui utilise la Clef de la Paix… Voilà qui nous pousse à vouloir en savoir plus sur cette mystérieuse Clef. Je me demande ce que Voldemort sait à son sujet. Severus n’était pas au courant de l’avancement des recherches de Voldemort tout à l’heure, mais je le reverrai sûrement ce soir.
-    Tout à l’heure, on parlait de la protection de la prophétie qui a disparu, dit Harry.
-    Ah oui, j’avais oublié… Et bien je ne sais pas vraiment. La prophétie dit bien qu’il n’est plus nécessaire que l’un de vous deux meure de la main de l’autre, mais le reste du contenu dit quand même bien que par exemple pour toi, seuls Voldemort, Pétunia, et Regulus le peuvent. Je ne sais pas vraiment ce qu’il en est à propos de cette protection, avec toutes les contradictions qu’il y a, tu comprends qu’il est mieux de se méfier. Dans tous les cas, il ne vaut mieux pas essayer de savoir si tu en as une ou pas. La prophétie énonce clairement plusieurs possibilités, mais le fait que l’un de vous meure de la main de l’autre n’est plus obligatoire, alors je ne sais pas trop quoi penser.
-    De toute façon ce n’est pas très important, répondit Harry, c’est juste pour savoir.
-    Evidemment. Je me demande bien par contre s’il n’est pas possible que Pétunia et Regulus bénéficient d’une telle protection. S’ils venaient à disparaître dès maintenant tous les deux, la nouvelle prophétie n’aurait plus aucun sens, même si tu venais à tuer Voldemort ou Voldemort à te tuer, puisque dans ce cas la recherche de la Clef de la Paix ne mènerait plus à rien. Peut-être que seul l’un des deux peut mourir aussi, dans ce cas la prophétie conserverait son sens…
-    Alors il ne faut pas prendre le risque de tenter de tuer Pétunia ou Regulus ? demanda Hermione.
-    Non, surtout pas, ce serait bien trop dangereux, répondit Abelforth. En revanche, je ne pense pas que cela fasse le moindre mal si nous les arrêtions…
Tous les quatre acquiescèrent et Abelforth s’interrompit un instant.
-    J’en viens à la dernière chose dont je voulais vous parler. Severus m’a parlé de quelques soupçons qu’il a. Il a remarqué que Voldemort était très agité durant toute la journée d’hier et qu’il lisait beaucoup, et même qu’il écrivait. Il pense que Voldemort prévoit de faire un voyage…
-    Un voyage ? s’étonna Harry.
-    Oui, ça me surprend aussi, surtout à ce moment-là. Je ne sais pas vraiment ce qui pourrait le pousser à faire un voyage. Soit il a besoin de repos avant d’affronter la situation actuelle, soit il va vouloir rechercher de nouveaux Mangemorts, soit il va essayer de s’améliorer pour être encore plus redoutable. Peut-être qu’il va aussi faire tout cela en même temps…
-    Mais un voyage où ? demanda Harry.
-    Ca c’est pour l’instant l’inconnue avec la durée de ce voyage. Peut-être qu’il ne fera rien, mais Severus a l’air d’être vraiment persuadé qu’il va partir un moment.
-    Et les Mangemorts, ils vont faire quoi pendant ce temps ?
-    Ils sont largement en sécurité au Gouffre des Clordes. Cela ne poserait pas de problèmes à Voldemort, il n’aurait qu’à leur donner les instructions nécessaires, je suis certain que tout se passerait très bien.
-    Et nous allons suivre Voldemort ? demanda Harry.
-    C’est possible, oui, c’est pour ça que je préfère vous prévenir dès maintenant, même si ce n’est pas sûr. Tout dépendra des intentions de Voldemort, s’il n’y va que pour prendre des vacances, bien sûr, ça ne servira à rien d’y aller. Mais s’il veut vraiment trouver de nouveaux Mangemorts, alors il faudra y aller pour lui mettre le plus possible de bâtons dans les roues… Mais même si Voldemort ne devait pas faire ce voyage, je pensais que ce serait peut-être une bonne idée d’avoir une semaine d’entraînement intense en découvrant d’autres formes de Magie…
-    Oui, je suis partant, répondit Harry.
-    Je ne sais pas ce que vous en pensez ? demanda Abelforth à Ron, Hermione et Ginny.
-    Maman deviendrait folle si on partait ! s’exclama Ron.
-    Dans ce cas je pourrais aller éventuellement lui parler, mais nous pouvons aussi attendre la rentrée pour que cela passe inaperçu…
-    Et à Poudlard, ils se rendraient compte que l’on manque, remarque Hermione.
-    Avec un directeur comme ce Dillantis, il faut en profiter, je suis certain qu’il accepterait de vous offrir une semaine de vacances supplémentaires sans ne rien dire, tant que c’est pour un voyage.
-    Et on partirait où ? demanda Ginny.
-    Ca dépendrait d’abord de Voldemort, bien sûr. Sinon, je pense que pour un premier voyage, la Chine est une bonne destination, on y rencontre beaucoup de communautés isolés où les sorciers vivent en paix, dans le calme. C’est un cadre idéal pour progresser. De toute façon, Harry, je ne te cache pas qu’il est urgent d’améliorer ta Magie, même si tu as fait quelques progrès considérable. Ton mois entier passé dans le coma nous a fait prendre du retard. Heureusement que tu avais progressé plus vite que prévu ce qui a fait que ce retard est limité, mais il va commencer à être capable de privilégier l’essentiel entre tes entraînements et les cours à Poudlard.
-    Je suis prêt à ne plus y aller si nécessaire, répondit Harry.
-    Non, non, je n’ai pas dit ne plus y aller, tu dois réussir tes ASPIC, mais je pensais à un programme allégé, certains cours ne te seront pas d’une utilité immédiate. Avec la nouvelle prophétie, il est réellement temps d’accélérer un peu, et il faut déjà que tu te prépares à vaincre Voldemort. La recherche des Horcruxes devrait avancer de plus en plus vite maintenant, il faudra être prêt à détruire Voldemort dès que le dernier Horcruxe sera détruit, car comme tu le sais, il se pourrait qu’il le sente et en crée d’autres.
-    Et la recherche des Horcruxes avance ? demanda Harry.
-    Oui, plus que tu ne le crois… un de ces jours, nous allons faire un bilan ensemble, mais pour l’instant, faites-moi confiance.
-    On va s’entraîner, aujourd’hui ? demanda Ron.
-    Non, non, ce n’est pas prévu, répondit Abelforth. Je dois m’occuper de quelques trucs, mais vous pouvez vous entraîner entre vous. Vous êtes quatre, c’est l’idéal pour faire des duels, ça vous permet de travailler votre rapidité, vos réflexes. Et pour toi, Harry, ça te permet de travailler la souplesse de ta Magie, et la rayonnancie.
-    Hier j’ai essayé de m’entraîner à lancer des sortilèges sans utiliser la baguette, dit Harry. Mais je n’y arrivais pas vraiment.
-    C’est une bonne initiative, nous allons le travailler ensemble plus tard, et justement encore mieux si nous faisons un voyage en Chine. Mais le principe, tu le connais très bien, c’est la détermination. Le principe même de la Magie sans baguette repose sur le fait de transformer ta pensée en Magie. Il faut vraiment être très concentré et vouloir très fort que le sortilège que tu veux accomplir se réalise.
-    Et on doit prononcer l’incantation quand même ?
-    C’est délicat, tu aurais besoin d’une leçon complète sur les intermédiaires magiques, ça dépend tout simplement du sortilège. Je peux juste te dire que prononcer l’incantation est parfois nécessaire, parfois non. Je te conseille pour l’instant d’utiliser quand même une incantation pour les sortilèges. Quand tu pratiques l’occlumancie ou la légilimancie, ce sont des actes magiques relativement simples pour un sorcier primaire, tu n’as donc pas a priori besoin d’incantation, même si tu peux quand même le faire avec. Mais pour des enchantements, c’est beaucoup plus difficile. Essaye donc avec l’incantation. La baguette, elle, ne sert que d’intermédiaire magique, ta détermination, si elle est très forte, est aussi un intermédiaire magique.
-    D’accord.
-    Bien, je vais vous laisser, je vous demanderais de faire des recherches sur la Clef de la Paix dans les livres de la Salle du Phénix si vous avez le temps, je vais en faire pour l’instant de mon côté. Je vous tiens au courant à l’aide du Gallion. Je ne pense pas vous demander de venir ce soir, mais demain matin, sûrement.
De retour au Terrier, Mrs Weasley leur sauta dessus comme s’ils venaient de traverser une épreuve difficile. Décidément, elle n’arriverait jamais à restée rassurée en leur absence.
-    Comment s’est passée cette leçon ? demanda-t-elle.
-    Très bien, répondit Harry. On en aura besoin de plusieurs autres encore dans la semaine. J’ai besoin de m’entraîner régulièrement, et grâce à Ron, Hermione et Ginny je progresse plus vite. C’est grâce aux rayonnements magiques de l’amour.
-    Ah ! dit Mrs Weasley comme si elle ceomprenait.
Elle commença à déposer plusieurs bons plats sur la table de la cuisine pour les inviter à manger.
-    Fred et George ne peuvent pas venir cet après-midi, mais ils sont prêts à faire un Quidditch ce soir.
-    C’est pas grave, on avait justement quelque chose à faire cet après-midi, dit Hermione.
-    Comment ça ? Ne me dites pas que vous allez encore partir je ne sais où ?
-    Non, non, on a juste à aller à la bibliothèque…
-    Mais vous avez une semaine de vacances, vous ne pouvez pas en profiter ne serait-ce qu’une journée entière ?
-    C’est urgent, m’man, dit Ron. Après peut-être on se reposera.
Si Ron disait cela, c’est que c’était réellement important. D’habitude, elle comptait toujours sur lui pour raviver l’envie de s’amuser chez Harry, Hermione et Ginny, mais si même Ron pensait qu’il était important d’aller à la bibliothèque, alors elle n’avait plus aucune chance de les convaincre.
-    Mais la bibliothèque est fermée ! s’exclama Mrs Weasley, vous ne pouvez pas y aller.
-    On comptait aller à celle de Poudlard, on a des livres à consulter dans la Salle du Phénix.
-    Alors je vais vous accompagner !
Tous les quatre se regardèrent et ne virent pas d’objection à ce que Mrs Weasley vienne. Ils n’auraient qu’à faire attention lorsqu’ils parleraient entre eux.
-    Pas de problème, répondit Harry.
-    J’en profiterai pour aller voir le professeur Fitz, dit Mrs Weasley. Et puis j’ai toujours Sorcière Hebdo à lire…
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