icon Vous �tes ici : Harry Potter et la Clef de la Paix -> Chapitres -> Chapitre 105: Le Professeur John Hopper

icon Derniers sorts

- Stup�fix *
- Despoussieris
- Black reveror *
* : modification r�cente

icon Derniers personnages

Chapitre 105 : Le Professeur John Hopper

Imprimer Version imprimable        

Ils se rendirent donc chez Abelforth, un peu surexcités à l’idée de rencontrer le professeur Hopper.
– Bien, nous avons une mission importante aujourd’hui, dit Abelforth, toujours aussi joyeux que la veille. Mais avant d’y aller, je dois vous mettre en garde à propos de certaines choses. Le professeur Hopper est très âgé, il est très fragile, et il ne faudra pas avoir de réactions trop brusques pour ne pas l’effrayer. Il est possible qu’il ne se souvienne pas de certaines choses, cela ne servira alors à rien d’insister. Vous risquez de prendre peur quand vous le verrez, il est atteint d’une maladie qui rend ses os souples. Ne vous inquiétez donc pas s’il se plie bizarrement.
– Comment il fait pour marcher ? demanda Ron.
– Il se déplace en faisant léviter son fauteuil… Mais il peut aussi prendre des potions qui lui durcissent les os pendant un moment. Malheureusement, ces potions ne sont vraiment pas très agréables à ingurgiter et ont des effets secondaires néfastes… Bien, allons-y… il habite dans la banlieue de Londres, à Wimbledon, vous allez transplaner avec moi…
Ils s’accrochèrent à Abelforth qui transplana.
Ils apparurent dans le jardin d’une maison typiquement anglaise, entourée d’une campagne verdoyante.
Un Moldu qui était en train de jardiner avait été alerté par le craquement sonore et il s’approcha dangereusement des buissons derrière lesquels ils s’étaient cachés.
– BOUM !
C’est alors que la cheminée de la maison explosa, envoyant des briques à une cinquantaine de mètres à la ronde. Lentement, un nuage de suie en sortit.
Abelforth leur fit signe de partir rapidement, et ils partirent en courant, s’échappant du jardin de ce Moldu qui regardait, abasourdi, la suie s’échapper de sa cheminée.
Ils purent rejoindre la route et il s’avérait qu’Abelforth avait plutôt bien réussi son transplanage puisque la maison du professeur Hopper était celle d’à côté.
Il aurait été impossible de se douter que c’était une maison de sorcier. De l’extérieur, elle avait exactement le même aspect que celle de son voisin, hormis la cheminée qui était intacte et le fait qu’elle n’avait pas de porte.
Mais lorsqu’ils poussèrent le portillon en bois, pour rentrer dans le jardin à l’herbe bien verte et parfaitement rase, ils comprirent que quelque chose d’anormal se passait.
Ils entendirent d’abord des petits sifflements, Harry crut reconnaître le bruit caractéristique du vif d’or. Mais il ne vit rien.
C’est alors qu’il se rendit compte que des milliers de petits insectes volants en or leur tournaient autour, les observant. Ron essaya de les chasser mais ils transplanaient et apparaissaient à un autre endroit.
– Je crois que le professeur Hopper est en train de s’assurer que c’est bien nous, dit Abelforth.
– Comment fait-il ? demanda Harry, il ne nous a jamais vus…
– Oh, si tu veux mon avis, ces petites créatures analysent tes pensées et vérifient qu’elles concordent bien avec ce que tu es.
Finalement, sans signe supplémentaire, les insectes disparurent et une porte apparut là où il aurait dû y en avoir une.
Ils s’approchèrent de la maison et entrèrent. Mais derrière la porte il n’y avait qu’une petite pièce circulaire qui faisait un peu penser à un ascenseur. La porte se referma et une sorte de rayon lumineux doré de la forme d’un ressort les ceintura. Puis soudain il y eut un crépitement et ils disparurent.
Ils apparurent alors dans une sorte de pièce souterraine, éclairée seulement par quelques bougies. L’endroit était vraiment lugubre et faisait un peu froid dans le dos.
– Par ici, dit une voix faible et traînante.
Ils avancèrent dans la pièce. Il y avait plusieurs cheminées éteintes et il y faisait très froid. De nombreuses bibliothèques étaient alignées le long des murs et contenaient des milliers de livre. Ce fut bien sûr la première chose qu’Hermione remarqua.
Il y avait un fauteuil au centre de la pièce, dont ils ne voyaient que le dossier.
Mais alors qu’ils s’approchèrent il se retourna, et le professeur Hopper leur fit face.
Harry avait rarement vu quelque chose d’aussi effrayant et Abelforth avait bien fait de les prévenir.
Le professeur Hopper était aplati complètement dans son fauteuil. Sa colonne vertébrale et tous ses os étaient totalement souples et il ne pouvait pas se tenir debout. En fait, sa tête, un peu aplatie, était posée sur siège du fauteuil et ses jambes étaient repliées en-dessous de lui. Ses bras étaient rangés à côté de sa tête et dans une main il tenait une petite baguette magique.
– Bonjour ! dit-il, essayant de sourire.
Ils lui répondirent tous de manière un peu forcée, toujours un peu choqués.
– Bonjour professeur Hopper, dit Abelforth.
– Ah mon petit Abelforth, je suis content de te revoir… Albus n’est pas venu ?
– Professeur, il est mort, lui dit Abelforth en lui lançant un regard insistant.
– Ah oui, tu me l’avais dit, quelle triste nouvelle…
Harry se demanda comment le professeur Hopper ferait pour parler de Serdaigle s’il avait oublié que Dumbledore était mort.
– Je crois que je vais prendre un peu de potion pour mes os, ce n’est jamais agréable mais je ne peux pas vous recevoir comme ça, souffla le professeur Hopper.
Les portes d’une armoire s’ouvrirent une un flacon en sortit. Il contenait une potion qui ressemblait à de la moisissure. Rien que de la voir, Harry avait envie de vomir, et il ne put qu’admirer le courage du professeur Hopper qui arrivait à surmonter une existence si horrible.
Le professeur Hopper en but une gorgée à contre cœur et lentement ses os reprirent une forme normale et se durcirent, ce qui sembla lui faire très mal au vu de la grimace qu’il fit.
Mais finalement il put se lever, et, même s’il était un peu voûté, il avait repris l’apparence d’un être humain. A ses traits, on voyait qu’il était vraiment très âgé, et Harry s’imagina ce que s’était d’avoir connu quasiment sept générations de sorciers.
– Harry Potter, j’ai tellement entendu parler de toi, j’aurais tellement voulu t’aider dans ce que tu fais, mais je me fatigue bien trop vite… Je vais faire mon maximum pour vous aider aujourd’hui…
– Merci, répondit Harry, qui était un peu ému.
– Que voulez-vous savoir ? Dites moi vos prénoms d’abord.
Ils se présentèrent chacun à leur tour.
– Très bien, que voulez-vous me demander ?
– Est-ce que vous savez si la disparition du professeur Jackson est due à Voldemort ? demanda Hermione.
– Qui ça ?
– Le professeur Jackson, dit Hermione, il a été Directeur de Serdaigle.
– Ah oui, Horacius ! Eh bien ma petite, je n’en sais pas beaucoup, je ne le voyais plus beaucoup avant qu’il ne disparaisse. Après tout, on ne sait même pas s’il est toujours en vie ou pas. Il déménageait tellement souvent parce qu’il se sentait traqué qu’il était impossible de le trouver.
– Pourquoi se sentait-il traqué ? demanda Hermione.
– Il devenait paranoïaque, si tu veux mon avis… Je ne crois pas que Voldemort aurait eu un intérêt quelconque à se débarrasser de lui.
– Pourtant dans l’article de la Gazette du Sorcier ils disent que Voldemort avait eu un différend avec lui lorsqu’ils étaient à Poudlard.
– Oh, ce ne serait pas la première fois que la Gazette dit des bêtises, répondit le professeur Hopper en rigolant.
– Comme quoi c’est pas nouveau, ajouta Abelforth.
– Non, sérieusement, reprit le professeur Hopper. Même si sa disparition a quelque chose à voir avec Voldemort, ce n’est pas très grave.
– Oui, vous avez raison, dit Abelforth. Hermione, je crois que cette piste ne nous mènera à rien… Je pense qu’il vaut mieux maintenant se concentrer sur Serdaigle. C’est difficile de savoir par où commencer alors peut-être que si vous avez des questions à poser au professeur Hopper, c’est une bonne idée de les poser maintenant.
– Est-ce que vous savez si Serdaigle a vraiment eu un fils avec Serpentard ? demanda Hermione. Plusieurs livres en parlent…
– Oh, tout cela n’est que rumeur, personne n’en sait rien, les deux seuls qui le savent sont Rowena et Salazar et ils ne sont plus là pour nous en parler.
– Est-ce vraiment Serdaigle qui est à l’origine de tous les enchantements qui font que le château est vivant ? demanda Hermione.
– Oui, c’est une certitude, et on n’a pas fini d’en percer les mystères… Rowena passait ses journées à ajouter des enchantements un peu partout. C’est elle qui a aménagé la Salle sur Demande, même si certains livres racontent que c’est faux. Elle a aussi conçu la magnifique salle commune de Serdaigle…
– Oui, on l’a vue, dit Hermione, tous ces livres, c’est un endroit merveilleux…
– Et Serdaigle a aménagé des salles secrètes dans le château où elle se réfugiait pour ne pas que Serpentard ne la trouve, c’est cela ? demanda Harry.
– Oui, c’est vrai, et je vous assure qu’il est inutile d’essayer de les chercher, personne ne peut les trouver.
– Tous les livres parlent de la vie de Serdaigle à Poudlard, mais je n’ai lu nulle part quelque chose sur les rapports qu’elle entretenait avec sa famille après la fondation de Poudlard, demanda Hermione.
– C’est une bonne question, dit Abelforth. Effectivement, je n’ai rien trouvé non plus sur le sujet.
– Hum, c’est délicat, répondit le professeur Hopper… on connaît peu de choses, je sais que Rowena a préféré essayer d’oublier un peu sa famille, elle lui rappelait une jeunesse qu’elle voulait oublier en arrivant à Poudlard. Mais lorsque les problèmes avec Salazar sont arrivés, on dit qu’elle a essayé de les retrouver. Du moins c’est ce que m’avait dit le professeur Bollaert.
– Qui est-ce ? demanda Harry.
– C’était le Directeur de Serdaigle lorsque je suis arrivé en première année, mais il est malheureusement décédé l’année suivante, il était tellement âgé qu’il ne savait même pas son âge. Je sais que son arrière grand-père avait épousé la petite-fille de la sœur de Rowena. C’est pour cela que les informations que je vous donne sont bien plus fiables que celles que vous pouvez lire dans tous ces livres qui cherchent à se vendre.
– Et elle a pu retrouver sa famille ? demanda Hermione.
– Oui, répondit le professeur Hopper. Elle leur a confié un certain nombre de choses, mais elle n’a cependant jamais parlé d’un fils avec Salazar.
Le professeur Hopper utilisa un sortilège d’Attraction pour prendre un gros livre dans la bibliothèque, après avoir défait des enchantements puissants.
– C’est le livre le plus précieux que j’ai, c’est les mémoires d’un élève de Serdaigle qui raconte son enfance. Il n’a connu qu’Helga Poufsouffle, qui a été la dernière survivante parmi les fondateurs, mais il a bien sûr beaucoup entendu parler de Rowena. C’est un exemplaire unique, je l’ai trouvé dans la bibliothèque familiale un jour, personne ne connaissait ce livre.
En effet, le livre semblait très vieux, il était couvert de poussière et les pages étaient tout près de se détacher. Le titre s’était totalement effacé.
– On a essayé d’interroger le tableau de Serdaigle, dit Harry. Elle nous a dit que Serpentard avait détruit son bracelet. Cela la faisait beaucoup pleurer…
– Oui, les tableaux n’aiment généralement pas vraiment parler de leur passé, surtout quand il est douloureux, dit le professeur Hopper.
– Oui. Mais elle nous a dit, avec un sourire, exactement « mais ce n’est pas grave tant que j’ai encore m… » et elle n’a pas pu terminer sa phrase, elle a perdu la voix.
Harry se souvint très bien de ce qu’il avait ressentit à ce moment-là, il avait été sur le point d’apprendre probablement quelque chose de très important, et le fait que Serdaigle s’interrompe à un mot du mot qu’il devait savoir était terrible.
– Hum, ma foi, je ne vois pas très bien, répondit le professeur Hopper. Rowena n’a jamais semblé pouvoir trouver de consolation après que Serpentard lui ait brisé son bracelet.
– Oui, tous les livres disent qu’elle a passé sont temps à pleurer, dit Hermione. Certains disent qu’elle a essayé de suivre Serpentard…
– Non, c’est faux, elle ne voulait plus du tout le voir par la suite.
– Et est-ce qu’il est possible qu’elle se soit pendue dans son bureau secret ? demanda Hermione.
– Non, répondit le professeur Hopper, un peu indigné, ce ne sont que des rumeurs pour faire parler les gens, elle est morte de chagrin peu de temps après, d’ailleurs elle a été enterrée dans la discrétion à Poudlard. Godric et Helga n’avaient demandé qu’à sa famille de venir.
– Est-ce que vous savez pourquoi Salazar et Rowena se sont disputés ? demanda Abelforth.
– Oui, bien sûr, c’est lorsque Salazar a appris que dans sa jeunesse elle avait été amoureuse d’un garçon Boudon, il a réagi de manière très démesurée… mais il ne faut pas oublier le contexte… cela faisait déjà des années que Godric et lui s’opposaient sur l’accueil des Sang-de-Bourbe à Poudlard. C’est en quelque sorte la goutte d’eau qui a fait déborder le chaudron.
– Et à part ce bracelet, quels étaient les autres objets auxquels elle tenait particulièrement ? demanda Abelforth.
– Eh bien, il est certain que c’était l’objet qui avait le plus de valeur à ses yeux, c’était le seul qu’elle acceptait de montrer. Personne ne sait quels objets elle avait dans ses pièces secrètes… Peut-être qu’Helga le savait un peu, mais ça datait alors plutôt de son arrivée à Poudlard, et Rowena n’était pas du tout la même à cette époque-là. C’est vraiment le seul moment de sa vie où elle a été réellement heureuse.
– Est-ce que Rowena avait des contacts avec la famille de Serpentard ? demanda Abelforth.
– C’est vraiment l’un des points obscurs de son histoire. Je n’ai jamais eu de liens avec la descendance de Salazar. En tous cas, si elle en avait, cela se faisait en toute discrétion. On sait que Serdaigle pouvait quitter le château sans se faire remarquer grâce à ses nombreux passages secrets et notamment en passant par le lac. Mais ce passage n’a jamais été retrouvé.
Harry, Ron, Hermione et Ginny se regardèrent, tous les quatre pensaient à la caverne qui communiquait avec le lac.
– Est-ce que l’entrée était dans les cachots ? demanda Harry.
– Je ne sais pas, répondit le professeur Hopper, on n’a jamais justement pu savoir par où elle passait. Mais on sait qu’il lui arrivait de passer par le lac. Je l’ai su en interrogeant les êtres de l’eau.
– Et vous pensez qu’ils peuvent nous conduire à ce passage ? demanda Harry.
– A condition de savoir leur parler…
Harry se remémora une image floue de Dumbledore en train de converser avec les êtres de l’eau dans une langue qu’il ne comprenait pas.
– Vous pouvez leur parler ? demanda-t-il à Abelforth.
– Non, malheureusement, répondit ce dernier. J’ai bien essayé d’apprendre leur langage étant jeune, mais Albus était bien plus doué que moi pour cela.
– Pourquoi vous ne demandez pas à Albus ? demanda le professeur Hopper.
– Il est mort, répéta Abelforth, un peu lassé.
– Ah oui c’est vrai, tu me l’as dit…
– Est-ce que lorsque Salazar s’est enfui, il a pu partir avec un objet de Serdaigle ? demanda Harry.
– Oui, il a très bien pu, puisqu’il connaissait comment aller dans ses pièces secrètes, rappelez-vous que c’est là qu’ils se réfugiaient tous les deux pour vivre leur amour.
– Pourtant, Serdaigle semble dire que l’objet le plus important à ses yeux, elle l’a encore…
– Tu veux parler de ce que le tableau t’as dit ? demanda le professeur Hopper.
– Oui…
– Je ne sais pas s’il faut vraiment s’y fier, les tableaux peuvent vraiment devenir fous lorsqu’ils vieillissent, répondit le professeur Hopper.
– Si c’est vrai, ça voudrait dire que lorsque Serpentard est parti, il n’a pas pris son objet le plus cher, donc ça voudrait dire qu’il est encore quelque part à Poudlard…
– Oh, Serpentard aurait eu du mal, avec une main en moins…
– Il a vraiment perdu sa main ? demanda Hermione.
– Oui, Gryffondor la lui a tranchée, les fantômes de l’école peuvent même en témoigner encore, l’un d’entre eux avait assisté à la scène.
– On peut aller l’interroger, alors ? demanda Hermione. Qui est-ce ?
– Non, il est devenu totalement fou, la seule chose qui se souvient est cette scène, d’ailleurs il s’est lui-même tranché ses deux mains pour se suicider.
– Oui, j’ai déjà vu ce fantôme à l’école quand j’y étais, dit Abelforth.
– On ne l’a jamais vu, dit Hermione.
– Oh il a très bien pu partir, répondit Abelforth.
– Est-ce que les fantômes peuvent mourir ? demanda Ron.
– C’est une bonne question, Ron, répondit Abelforth, mais ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour la poser. Euh, que disions-nous ?
– On se demandait si Serpentard a pu emporter avec lui cet objet de Serdaigle en partant. Mais apparemment non d’après le tableau, expliqua Harry.
– Ah oui, mais on peut se demander s’il n’a pas pu revenir par la suite…
– Je ne le crois pas, dit le professeur Hopper, Rowena a forcément changé les enchantements qui protégeaient ses pièces secrètes.
– Et s’il a agressé Serdaigle en revenant ? demanda Ron. Il a pu la mettre sous Imperium et lui faire ouvrir le bureau secret.
– Tu as beaucoup d’imagination, dit le professeur Hopper en souriant. Mais l’Imperium n’existait pas à cette époque… Néanmoins, je te l’accorde, il y avait d’autres moyens de forcer les gens à faire quelque chose contre leur gré.
La potion qui permettait de rendre durs les os du professeur Hopper commençait à perdre son effet et celui-ci se repliait de plus en plus dans son fauteuil.
– Je vais reprendre un peu de potion, dit-il alors que sa tête venait de tomber soudainement sur le côté, manquant de le faire basculer du fauteuil.
Encore une fois, il se força à boire cette potion dégoûtante, et il se redressa lentement.
– Est-ce que vous avez une idée de l’endroit où pourrait se trouver le bureau secret de Serdaigle ? demanda Harry.
– Disons qu’elle avait aménagé d’innombrables pièces secrètes, répondit le professeur Hopper, prenant une expression un peu mal à l’aise.
– Mais ce bureau secret dont tous les livres parlent, il a vraiment existé ? demanda Hermione.
– Oui, répondit-il, il a vraiment existé, à l’origine, c’était là-bas que Rowena travaillait, elle y invitait de temps en temps Helga pour se confier à elle, et par la suite Salazar pour qu’ils se cachent aux yeux des autres.
– Et vous avez une idée d’où se trouve ce bureau ? demanda à nouveau Harry.
– Que voulez-vous y faire ? Personne n’a pu y aller depuis Rowena, répondit le professeur Hopper, gêné. Harry avait l’impression qu’il savait mais qu’il ne voulait pas le dire.
– Peut-être que l’on trouvera des informations cruciales, insista Harry… Peut-être que l’on pourra voir si Serpentard est venu lui voler quelque chose, peut-être que l’on pourra voir si cet autre objet est toujours là ou pas…
– Peut-être que cet objet n’existe tout simplement pas, répondit le professeur Hopper, essayant de changer de sujet.
– Mais s’il existe ? demanda Harry.
– C’est le choix de Rowena, on ne peut aller à son encontre, si elle veut que personne n’aille visiter son bureau secret, on doit la respecter, dit le professeur Hopper, ému.
Harry vit qu’Abelforth s’apprêtait à parler… Il se tut alors, attendant qu’il réussisse à convaincre le professeur Hopper de leur dire où se trouvait ce bureau. Et en effet il se mit à parler, prenant un ton grave.
– Professeur Hopper, l’avenir de notre communauté en dépend. Si nous voulons détruire Voldemort, nous devons savoir cela. Je suis sûr que Rowena aurait accepté de nous aider, elle a fondé Poudlard, elle ne pouvait avoir que de bonnes intentions et vouloir que notre communauté vive en paix…
– Pourquoi le fait de visiter son bureau vous aidera à détruire Voldemort ? demanda-t-il.
– Professeur, Voldemort a voulu dérober tous les objets les plus précieux des quatre fondateurs… Il a réussi à récupérer les tasses de Poufsouffle et un médaillon de Serpentard, on a toutes les raisons de penser qu’il a essayé de récupérer un objet ayant appartenu à Serdaigle également.
– Et en quoi ces objets vous empêchent de le…
Le professeur Hopper s’interrompit, il venait de comprendre ce à quoi Abelforth voulait le mener.
– Il en a fait, alors…
– Six, répondit Abelforth.
– Six ?
Le professeur Hopper commença alors à pâlir dangereusement, il n’aurait jamais imaginé qu’un être humain soit rongé par la Magie Noire au point de faire six Horcruxes.
– Il a survécu ? demanda-t-il, d’une voix très faible et chevrotante.
– Oui, répondit Abelforth. Et si nous voulons le détruire définitivement, nous devons savoir quels objets il a utilisés, nous sommes pratiquement sûrs qu’il n’a pas utilisé les saphirs du bracelet…
– Non, répondit le professeur Hopper qui se mettait maintenant à transpirer, il était de plus en plus pâle. Il n’aurait jamais pu les retrouver.
Harry commença à s’inquiéter de l’état du professeur Hopper, il semblait à deux doigts de s’écrouler, et ce n’était pas dû à ses os. Il essaya de regarder Abelforth pour lui dire de faire quelque chose.
– On a donc toutes les raisons de penser qu’il s’est intéressé à un autre objet de Serdaigle. Comme nous ne connaissons pas vraiment les relations entre Serdaigle et la famille de Serpentard, il est à craindre qu’un de ses objets soit parvenus jusqu’à Voldemort par ce chemin-là… On a donc besoin de savoir ce qu’il y a dans ce bureau secret.
– Et bien, puisque c’est si important… je suis sûr que Rowena ne m’en voudrait pas…
– Vous savez où il se trouve ? Exactement ? demanda Abelforth.
– Oui… vous avez dû le comprendre... Mais je n’y suis jamais allé, je voulais respecter le secret de Serdaigle, je ne sais pas quels sont les enchantements qui le protègent…
– On trouvera des moyens de les passer, dit Abelforth, le poussant à continuer.
Le professeur Hopper commença à cligner des yeux, il titubait dans son fauteuil et avait la pâleur d’un mort.
Harry était partagé entre la hâte d’en apprendre de plus et la peur de voir le professeur Hopper mourir devant leurs yeux.
– Très bien… (il ferma les yeux de manière plus prolongée). Son entrée se trouve derrière le tableau de… euh…
– Quoi ? demanda Abelforth, qu’Harry n’avait jamais vu aussi impatient.
– Je ne me souviens plus…
– Dites-nous simplement où il se trouve, dit Abelforth, on le retrouvera.
– Oui… c’est le tableau en face…
Ils retinrent leur souffle. Le professeur Hopper rouvrit la bouche pour parler et prit une profonde inspiration, mais il émit un long râle tout en essayant de finir sa phrase…
– Rrrren farrrrce drrreee…
Mais il était trop tard, il retomba dans son fauteuil, mort.
Hermione éclata immédiatement en sanglots bruyants et Harry ne put empêcher ses yeux de s’humidifier.
Le livre que le professeur Hopper avait dans ses mains glissa et tomba par terre, s’ouvrant à une page où il y avait une image de Serdaigle.
Abelforth s’était écarté un instant, allant s’appuyer sur un mur. Il avait l’air effondré et Harry ressentit une tristesse énorme dans ses yeux. Pour la première fois, il ne le percevait plus comme quelqu’un de toujours joyeux et fou, mais il se rendit compte à quel point Abelforth était un vieil homme fatigué.
Il y eut un silence de mort pendant plusieurs minutes. Harry regarda le professeur Hopper en espérant qu’il se réveille soudain, mais il savait bien que cela ne se produirait pas.
Harry s’approcha alors d’Abelforth pour essayer de le réconforter.
– C’était le professeur qui nous avait le plus inspiré Albus et moi. Nous ne serions rien sans lui…
– Il était très vieux, dit Harry. Il était temps qu’il parte un jour.
– Oui, tu as raison, Harry, il n’avait aucune raison de craindre sa mort… Mais je ne pourrai jamais l’oublier.
Abelforth sécha ses larmes et se retourna.
– Bien, on ne peut plus rien faire maintenant, on était très près de découvrir l’un des plus grands secrets de notre Histoire. Je ne crois pas que cela nous aurait menés à un Horcruxe, quoi que… de toute façon on ne peut pas savoir, à moins d’examiner chaque tableau qui aurait quelque chose de particulier en face de lui, mais il y en a tellement.
Harry se pencha alors sur le livre qui était tombé par terre aux pieds du professeur Hopper. Il regarda la petite image représentant Rowena Serdaigle. C’était une gravure très ancienne et qui n’était pas animée. Mais on pouvait voir beaucoup de détails.
– Est-ce que ce ne pourrait pas être le bureau de Serdaigle ? demanda-t-il.
– Comment veux-tu que cela nous aide à le trouver ? demanda Ginny.
– En regardant le paysage dehors par la fenêtre, dit Harry, on peut peut-être trouver dans quelle partie du château il se trouve.
– Il ne vaut mieux pas se fier à cela, dit Abelforth sur un ton toujours bouleversé, cela peut nous orienter sur une fausse piste.
– De toute façon on ne voit rien, dit Ron, c’est trop petit.
Harry regarda le reste de la pièce, il y avait une bibliothèque qui contenant des livres, un petit bureau derrière lequel se tenait Serdaigle et une horloge à balancier contre le mur de l’autre côté.
Harry referma alors le livre, s’apprêtant à le reposer.
– Une horloge ? s’exclama-t-il alors soudain.
– Mais oui, j’ai déjà vu cette horloge, dit Ron.
Harry rouvrit alors le livre pour la regarder à nouveau. Son cœur battait à deux cent à l’heure. Cette fois il en était sûr, il venait de trouver quel était cet objet tant cherché, mais surtout, il savait très bien où il se trouvait.
– C’est l’horloge qui était dans la caverne à Poudlard ! s’exclama-t-il, un grand sourire sur le visage.
Pour son plus grand bonheur, Abelforth se remit à sourire. C’était bon signe, ils ne pouvaient pas se tromper maintenant. Harry se souvenait parfaitement s’être demandé pourquoi Voldemort s’embarrassait d’une telle horloge pour savoir l’heure lorsqu’il allait dans sa caverne. Il s’en voulut maintenant de ne pas avoir pensé une seconde que cela pouvait être un Horcruxe.
– Comment a-t-on pu ne pas y penser ? dit Hermione, pensant la même chose que lui.
– Tout simplement, répondit Abelforth, parce qu’une horloge n’est pas un Horcruxe conventionnel, on s’attendait tous à des objets de taille plus réduite. Mais on a la preuve que l’on doit toujours essayer d’élargir nos intuitions pour ne pas rater des choses évidentes…
Harry tremblait très fort et il avait du mal à tenir debout.
– On va aller le récupérer aujourd’hui ? demanda-t-il à Abelforth.
– Oh, pas de tout de suite, il faut au moins faire ça la nuit, répondit Abelforth. Apparemment, le passage pour y aller est bien celui que Serdaigle devait emprunter pour quitter Poudlard de temps à autres. Mais il y a encore beaucoup de questions auxquelles on n’a pas la réponse. Le professeur Hopper ne devait pas être le seul à connaître l’emplacement du bureau secret de Serdaigle, puisque Voldemort a pu récupérer cette horloge. Reste à savoir comment, s’il l’a récupérée par l’intermédiaire des descendants de Serpentard, ou s’il l’a récupérée lorsqu’il était élève à Poudlard.
– Ce n’est pas important, non ? demanda Ron. Je veux dire, maintenant on a trouvé l’Horcruxe, c’est le principal…
– Oui, bien sûr, tu as raison, répondit Abelforth. Ce doit être notre priorité maintenant… Je propose que l’on s’en occupe cette nuit.
– On termine à minuit, dit Hermione.
– Oui, de toute façon, il vaut mieux faire cela un peu plus tard, plutôt vers deux ou trois heures du matin…
– Et on va passer par le lac ? demanda Harry.
– Oui, répondit Abelforth.
– Pourquoi ne pas passer par les cachots tout simplement ? Si vous venez la nuit, ça passera inaperçu !
– Je préfère ne pas prendre le risque, si on me repère dans les cachots et que Voldemort l’apprend, il va vraiment se demander ce que je faisais là.
– Oui c’est vrai…
– Même si c’est plus long, c’est bien plus sûr de passer par le lac à mon avis. Maintenant il ne sert plus à rien de rester ici, je vais prévenir le Ministère de sa disparition, je sais qu’il voulait être enterré à Poudlard.

Ils quittèrent la maison du professeur Hopper, se demandant combien de surprises cette journée allait décidément leur réserver.
– Tiens, notre Moldu semble avoir des problèmes… dit Abelforth.
En effet, le Moldu dont Abelforth avait fait exploser la cheminée, était en train de parler avec des policiers qui étaient devant sa maison.
– Je vous dis que j’ai fait ramoner ma cheminée la semaine dernière, il ne pouvait pas y avoir autant de suie !
– Pourtant la suie n’est pas apparue par magie ! lui répondit le policier.
Abelforth pouffa de rire.
– C’est forcément une bombe ! poursuivit le Moldu.
Ils passèrent devant eux, vêtus bien sûr de leurs robes de Poudlard et pour Abelforth, d’une robe et d’un chapeau assortis, roses et jaunes avec des étoiles argentées dessus.
Les policiers et le Moldu se tournèrent vers eux et les regardèrent comme si c’étaient des extraterrestres qui venaient de débarquer sur la planète, ne pensant pas qu’ils étaient la cause de leur trouble.
Ils allèrent se cacher derrière un arbre et ils transplanèrent chez Abelforth.
– J’ai beaucoup de choses à faire maintenant, dit Abelforth, je vous donne l’heure grâce au Gallion dès que possible, mais ce ne sera pas avant deux heures cette nuit. Dans tous les cas, ne touchez pas à l’horloge, je sais bien que ce doit être tentant d’aller la voir mais il n’y a plus que quelques heures d’attente.
Harry était totalement surexcité à l’idée qu’un nouvel Horcruxe soit détruit aujourd’hui. Pour la première fois depuis longtemps, ils avaient l’impression d’avoir fait un grand pas dans leur quête. Harry recompta les Horcruxes dans sa tête, le journal de Jedusor était détruit, le médaillon de Serpentard était détruit, l’anneau des Gaunt était détruit. Ils en connaissaient trois autres pour le moment, la tombe du Gouffre des Clordes, la coupe de Poufsouffle, et Nagini. Cela faisait donc six Horcruxes. Comme ils savaient que Voldemort avait décidé de remplacer le journal de Jedusor, dont il avait appris la destruction, il restait donc un autre Horcruxe à trouver, et Harry n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait être.
Pour compléter sa « collection », Voldemort avait donc besoin d’un objet ayant appartenu à Gryffondor. Les deux seuls objets connus de Gryffondor étaient l’épée et le Choixpeau Magique qui étaient pour l’instant en sécurité.

La réunion avec l’Ordre du Phénix, les professeurs, et quelques membres du Ministère, était programmée à dix-sept heures. Ainsi, ils étaient un peu en avance. Mais ils n’avaient pas vraiment pu occuper leur temps, ils étaient bien trop agités pour pouvoir faire quelque chose de sérieux. Ainsi, ils avaient passé leur temps à se demander où pouvait se trouver le bureau secret de Serdaigle, même si cela ne le servirait plus à rien maintenant.
Finalement, ils décidèrent d’aller voir Molly qui était à son nouvel appartement à Poudlard.
Depuis la réconciliation avec Arthur, l’appartement avait perdu de sa tristesse, et les Weasley y avaient mis leur touche personnelle. En réalité, de l’intérieur, ils se seraient presque crus au Terrier.
– Pourquoi vous souriez comme ça ? demanda Mrs Weasley, remarquant leur air béat.
– Oh rien, on a juste hâte d’être à la réunion, dit Ginny.
– En tous cas bravo Harry, grâce à toi tout va aller beaucoup mieux maintenant !
– J’espère, répondit Harry.
– On va faire un repas de famille un de ces soirs, annonça Molly, sur un ton enthousiaste. Lupin et Tonks vont venir, et Fred et George aussi ! Quand est-ce que vous pouvez ?
– Ce soir c’est impossible, dit Hermione, mais demain c’est parfait, en plus on a un peu plus de temps comme on n’a pas de cours ni l’après-midi ni le soir.
– D’accord, c’est parfait, dit Molly. Si vous voulez voir Arthur, il est au Ministère. Apparemment il voulait te voir, Harry chéri, avant la réunion…
– D’accord, on va y aller, on ne sait pas où elle se tiendra pour le moment.
– Sûrement dans la Grande Salle ! Oh Harry, tu as maigri non ?
– Non, pourquoi…
– Hum, ce n’est peut-être qu’une impression alors, mais en tous cas tu n’es pas gros… regarde Ron à côté, il doit peser deux fois ton poids ! Vous devriez manger quelque chose avant d’y aller, la réunion peut durer longtemps !
C’était une très bonne idée qu’avait eue Mrs Weasley. Ron était, comme d’habitude, affamé, et il dégusta avec plaisir les cookies qu’elle avait posés sur la table. Ils burent un thé ensemble et discutèrent de tout et de rien.
– Ronald, dis-moi, dit Mrs Weasley, changeant de ton.
Quand elle l’appelait par son prénom complet, ce n’était jamais bon signe pour Ron.
– J’ai croisé le professeur Slughorn ce matin ! Il m’a dit que tu ne fais pas d’effort et que tu es de pire en pire…
– Ca sert à rien, les potions, répondit Ron.
– Oui mais pour tes ASPIC, comment tu vas faire ?
– Je n’arrête pas de le lui dire, ajouta Hermione.
– Tu fais bien, dit Mrs Weasley. Il ne faut pas hésiter à insister, j’ai dit au professeur Slughorn qu’il n’hésite pas à t’ajouter des cours supplémentaires si tu ne montres pas plus de motivation !
– Maman, c’est qu’une matière, ça ne me fera pas rater mes ASPIC !
– Oui mais ça peut changer beaucoup de choses pour ton avenir ! Il faut que tu fasses le maximum pour avoir le meilleur poste possible quand tu voudras entrer au Ministère !
– Bon il est temps d’y aller, dit Harry, essayant de sauver Ron.
– Oui, on reprendra cette discussion plus tard, insista Mrs Weasley.

Ils allèrent ensemble au Ministère et retrouvèrent Arthur, Lupin et Fudge qui étaient en pleine discussion.
– Ah vous voilà, on est prêts à commencer, tout est prêt, on va pouvoir retourner à Poudlard, dit Arthur. L’Ordre du Phénix ne va pas tarder à arriver et la plupart des professeurs vont pouvoir venir, ce devrait être une réunion très utile.

Beaucoup de personnes étaient en effet présentes à la réunion. L’Ordre du Phénix était quasiment au complet, et il y avait aussi une vingtaine de membres du Ministère, ceux dont Arthur s’était entouré et qui avaient accepté d’être interrogés sous Veritaserum. Parmi les professeurs, le professeur Fitz, le professeur Tanghudaï, le professeur Chourave, Mrs Bett et Maugrey Fol-Œil étaient présents.
Harry était très content de voir Maugrey de retour, cela voulait dire que le Ministère avait réellement changé d’avis pour qu’il ait accepté de venir.
Ce fut Lupin qui ouvrit la réunion en remerciant tous ceux qui avaient accepté de venir. Il expliqua rapidement les objectifs de cette réunion, qui était de se rassembler tous pour faire connaître à tous les sorciers la vérité, à retrouver un Ministère stable. Il fallait notamment prévoir quelque chose rapidement pour contrer la manifestation organisée par la Gazette du Sorcier le lendemain matin au Ministère.
Arthur présenta notamment l’édition du Londonien qui serait publiée le lendemain au matin et envoyée à tous les sorciers.
Le professeur Fitz proposa ainsi d’envoyer une nouvelle lettre à tous les parents d’élèves pour appuyer le Londonien.
Une autre mesure qui avait été prise était l’organisation d’un match amical entre des élèves de Poudlard et des joueurs de Quidditch professionnels qui accepteraient d’y participer. Cela aurait pour but d’unifier les élèves tout en redorant l’image du Ministère.
Ils décidèrent donc que la nouvelle serait annoncée le lendemain même pour contrer l’effet de la manifestation, même si ni les joueurs, ni le stade, ni la date n’étaient déterminés.
Ils quittèrent donc la réunion avec le sentiment d’avoir réellement fait quelque chose pour remettre la communauté magique sur les rails.
A vingt heures, enfin, Fudge se proposa pour faire un discours devant tous les élèves de Poudlard, dans la Grande Salle. Au début, plusieurs élèves le sifflèrent, mais le professeur Fitz insista pour demander le silence.
– Bonsoir ! Je comprends que vous m’en vouliez, j’ai commis beaucoup d’erreurs en tant que Ministre de la Magie. Mais on m’a ouvert les yeux sur ce qui se passait sous mes yeux sans que je m’en rende compte. Le Ministère est dans une situation critique, mais grâce à la bonne volonté d’Harry Potter, de vos professeurs, et de l’Ordre du Phénix, notre communauté est à nouveau dans le droit chemin et nous allons nous relever. Le Ministère a besoin d’être nettoyé. Les Mangemorts y ont semé la pagaille en plaçant nombre de ses employés sous Imperium. Mais nous sommes en train de faire le tri et de reconstituer un Ministère sûr.
Fudge avait toujours la même apparence que d’habitude, il avait ce même chapeau-melon qui le caractérisait. Mais quelque chose avait changé dans l’intonation de sa voix. Il avait enfin compris toutes ces erreurs et il s’était enfin décidé à agir avec le courage qu’on est en droit d’attendre d’un Ministre.
– La Gazette du Sorcier ne nous rend pas la tâche facile, poursuivit Fudge. Elle est tombée sous le contrôle de Voldemort qui décide des articles qui sont publiés. C’est pour cette raison que vous avez pu lire des articles aussi détestables que ceux de ce matin. Alastor Maugrey est innocent. C’est bien Severus Rogue qui a tué Albus Dumbledore. Les Aurors l’ont vu, les Mangemorts l’ont vu, tout le monde l’a vu, et il n’y a aucune raison d’emprisonner Maugrey qui, je le répète, est innocent. Je sais que j’ai fait des erreurs et je vous demande de m’excuser pour que nous puissions réagir efficacement. Les forces du Mal sont de plus en plus puissantes face à nous, alors que et Voldemort, et Regulus Black, et Pétunia Dursley menacent notre communauté. Nous devons nous unir, c’est urgent.
Les professeurs se mirent à applaudir bruyamment pour inciter les élèves à faire de même, et ils furent rapidement imités. Un tonnerre d’applaudissements envahit la Grande Salle, comme s’il signait la fin des divisions.

Les septième année se rendirent ensuite ensemble au cours de Théories de Magie avec le professeur Tanghudaï, qui se tenait dans l’amphithéâtre Albus Dumbledore.
– Bonsoir, dit le professeur Tanghudaï. Un vent de révolte face aux forces du Mal souffle, j’espère que nous saurons tous le saisir main dans la main…
Harry regarda les J.M.P. qui grimacèrent. Mais ils ne le regardèrent pas et restèrent calmes, ce qui surprit Harry.
Depuis plusieurs jours déjà, ils semblaient beaucoup plus calmes que d’habitude et Harry les soupçonnait de préparer un gros coup.
– Vous avez tous consulté des conseillers d’orientation ce week-end et vous avez maintenant une idée de ce que vous allez faire d’ici le mois de décembre. Certains n’étudieront plus les Théories de Magie. J’espère tout de même que vous saurez rester sérieux dans cette discipline qui peut vous apporter une culture générale sur la Magie qui manque malheureusement à beaucoup de sorciers de notre communauté. Aujourd’hui, nous allons parler des liens magiques que peuvent tisser les sorciers avec les créatures magiques. Prenez tous un Magicopié !
Avec le sortilège d’Attraction, chaque élève prit un Magicopié sur le bureau du professeur Tanghudaï et ce dernier commença son cours.
– On continue donc aujourd’hui notre tour d’horizon des différents types de Magie. Les sorciers se sont rendus compte depuis bien longtemps que certaines créatures ont des propriétés magiques. Cela fait également très longtemps que les sorciers les utilisent. En revanche, les sorciers ont commencé à tisser des liens forts avec certaines créatures magiques plus récemment. Cela date tout de même de plusieurs siècles. On estime par exemple que les sorciers ont commencé à utiliser les elfes dès le XIe siècle.
Hermione leva la main et Egogonde leva immédiatement la tête, lui envoyant des regards noirs insistants qu’Hermione essaya d’ignorer.
– Oui Miss Granger ? demanda le professeur Tanghudaï.
– Vous dites que les sorciers ont utilisé les elfes, mois je dirais exploiter scandaleusement.
– Allez, c’est reparti, murmura Hermione à Harry.
– C’est une question de point de vue, lui répondit le professeur Tanghudaï sur un ton un peu provocateur. Les elfes étaient très content de pouvoir servir les sorciers, car cela leur a permis de mener une vie bien plus confortable, ce n’est qu’ensuite que leurs conditions se sont dégradées, à part quelques cas célèbres que les défenseurs des elfes dégainent à tout va pour dire que les elfes ont toujours été torturés. Non, c’est faux, à l’origine, le fait que les sorciers et les elfes se soient rapprochés devait permettre et aux sorciers et aux elfes de mieux vivre.
– Oui mais maintenant, quand on voit comment les elfes sont traités, et quand on sait que Poudlard ne montre même pas l’exemple, il y a de quoi s’inquiéter. J’ai écrit dans mon Traité sur les insoutenables conditions de vie des elfes de maison que les elfes devraient mériter d’être payés et bénéficier de vacances. Il n’est pas normal que les violences qui leurs sont faites ne soient pas sanctionnées.
– Merci Miss Granger, ce que vous dites est très intéressant, mais le professeur Fresnel sera ravi de vous écouter sur le sujet, cela ne concerne pas le cours de Théories de Magie.
Egogonde fit tout pour capter le regard d’Hermione, mais cette dernière semblait tellement scandalisée que le professeur Tanghudaï n’ait pas voulu l’écouter qu’elle en avait même oublié Egogonde.
La fin du cours n’avait pas été passionnante, le professeur Tanghudaï n’avait fait qu’énumérer les principales créatures avec lesquelles les sorciers créaient des liens magiques.
Harry avait été particulièrement attentif lorsqu’il en était venu aux Phénix, mais il n’avait finalement pas appris grand-chose de plus que ce qu’il savait déjà.
Harry aurait bien aimé savoir ce que ces liens apportaient aux sorciers, mais le professeur Tanghudaï n’avait malheureusement que peu détaillé cet aspect, se contentant de dire que cela permettait souvent d’augmenter les pouvoirs et de diversifier la Magie.
Le professeur Tanghudaï les laissa quelques minutes avant vingt-deux heures pour qu’ils puissent aller manger quelque chose à la cafétéria pour se préparer au certainement très éprouvant cours de Réaction face à une situation périlleuse qui les attendait.
D’après l’emploi du temps, le cours était programmé pour se terminer à minuit, mais avec Maugrey Fol-Œil, il fallait s’attendre à tout. Il pouvait par exemple lui prendre l’envie de leur faire faire un tour dans les cachots qui pourrait durer toute la nuit.
Harry ne put s’empêcher, pendant cette récréation, de repenser au professeur Hopper et à tout ce qu’il avait dit. De nombreuses interrogations subsistaient sur la vie de Serdaigle, et le plus intéressant concernait ses éventuels liens avec la famille de Serpentard.
Mais pour l’instant, il attendait avec impatience la destruction de cette horloge. Pour lui, c’était comme planter un couteau dans le dos de Voldemort, et il fallait lui en planter pas moins de sept pour l’achever.


Chapitre pr�c�dent - Chapitre suivant

Commenter ce chapitre sur le forum