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* : modification r�cente

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Chapitre 113 : Dumbledore sur la Carte

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L’évènement de la journée était les demi-finales du Tournoi de Duels des septième année. Et les matchs du jour pouvaient difficilement être plus intéressants.

Tournoi du Club de Duels
Tableau Septième Année
Demi-finales
 
[1] Potter, Harry (Gryffondor)
[3] Weasley, Ronald (Gryffondor)
[6] Léger, Alix (Gryffondor)
[7] Andujar, Paul (Serpentard)

Mrs Bett décida de commencer avec quelques matchs des troisième année puis un carillon annonça dix-huit heures et le début des demi-finales des septième année.
Harry affrontait son ami Ron, et tous les deux devaient laisser leur amitié de côté pendant quelques minutes s’ils voulaient faire le meilleur duel possible.
Le match se déroula sous les sifflets des J.M.P., qui essayaient d’enrôler avec eux les autres Serpentard.
Harry s’efforça de ne pas regarder ce qui se passait dans les tribunes et il se concentra pour envoyer un Rayon Rose sur Ron.
– Copperolle ! riposta Ron, faisant apparaître un épais Bouclier de Cuivre.
Le Rayon Rose fit fondre le Bouclier mais ne le traversa pas.
Mais sans avoir eu le temps de réagir, Harry s’était retrouvé les pieds en l’air, se balançant dans le vide.
Ron avait été le plus surpris, ce n’était évidemment pas lui qui avait produit ce sortilège, et il ne sut pas vraiment comment réagir. Fair-play, il attendit qu’Harry se libère sous les sifflets de la foule qui ne comprenait pas ce qui se passait.
Harry, pour débloquer la situation, s’entoura d’un Serpent de Feu qu’il approcha de Ron pour le menacer, le forçant à réagir.
Il était toujours pendu par les pieds et n’arrivait pas à se libérer.
– Finite enchantatum ! essaya-t-il.
Mais le maléfice de Rogue était trop fort et il se dit qu’il n’y pouvait rien, et qu’il devrait se battre dans cette position.
Il arrosa Ron d’une dizaine d’Eclairs de Stupéfixion, envoyés le plus rapidement possible, mais celui-ci roula sur le côté pour les éviter, tout en lui envoyant un maléfice Electrisant.
– Waterwhirloo ! Thundereplix !
Son Tourbillon d’Eau s’envola vers le plafond de la salle et des nuages noirs l’envahirent, déversant des trombes d’eau sur Ron qui décida d’utiliser à son tour le Tourbillon d’Eau pour arroser Harry.
Harry n’était pas dans une situation confortable et il avait du mal à bien viser Ron, d’autant plus qu’il était secoué violemment.
– Glacius envadis ! tenta-t-il.
Il avait utilisé l’eau que lui avait envoyé Ron pour la geler et former un énorme cocon de glace autour de lui.
– Flamendio ! riposta Ron.
Le cocon d’Harry s’enflamma et la glace fondit instantanément.
– Weaking ! attaqua Harry.
Mais Ron utilisa à son tour l’enchantement de Glaciation et le sort d’Harry se heurta à une boule de glace, la faisant exploser.
A ce moment-là, le tapis rouge de l’arène s’enflamma, consumé par de gigantesques flammes.
Harry et Ron se protégèrent en s’entourant d’un Serpent d’Eau et vinrent lentement à bout des flammes.
Harry décida alors d’attaquer Rogue pour pouvoir se libérer et il fit apparaître un Serpent de Feu qu’il transforma en un énorme Dragon de Feu. Il prétexta attaquer Ron mais le poussa bien au-delà de l’arène et il enflamma les tribunes.
Certains élèves commencèrent à crier et Harry avait touché sa cible puisqu’il venait de tomber lourdement au sol, alors que le maléfice de Rogue s’était brisé.
Ron s’approcha de lui et lui envoya un maléfice du Rayon Rose à bout portant.
Harry n’avait pas le choix, il se décida à utiliser un sort qu’il n’avait encore jamais utilisé en combat.
– Hei you you spirapear !
Il s’agissait de l’enchantement du Trou Noir. Il ne l’avait pratiqué que lors de leur voyage dans le Yunnan, où les rayonnements étaient suffisamment forts pour l’aider à produire ce genre de Magie.
Mais il échoua cette fois et même si le maléfice de Ron fut un peu atténué, il en reçut une partie dans la poitrine.
Il eut le réflexe d’utiliser le sortilège d’Embrasement, se souvenant d’un cours de Maugrey. C’était une méthode efficace pour gagner du temps quand l’adversaire était sur le point de nous avoir.
Il s’entoura tout de suite d’un Dôme et il reprit son souffle. Le maléfice du Rayon Rose l’avait épuisé.
Mais Ron s’était déjà débarrassé des flammes. C’était son duel, il devait tout donner pour le gagner, et il attaqua à nouveau Harry qui était au sol. Il lui envoya un maléfice de Désarmement, qu’Harry bloqua.
– Fontaipent ! dit Harry en Fourchelang.
Un trou était apparu dans le sol et des serpents s’étaient mis à en sortir par dizaines, provoquant de nouveaux cris dans le public.
– Atomis ! s’exclama Ron.
Il fit exploser le sol et la plupart des serpents tombèrent dans un trou béant.
– Lashbalask ! tenta Harry, faisant apparaître un immense cerf de feu qui sauta par-dessus le trou et chargea Ron qui s’en débarrassa avec un nouveau Tourbillon d’Eau.
Mais alors qu’Harry s’apprêtait à lui envoyer une série de sortilèges de Désarmement, il se retrouva à nouveau la tête en bas, suspendu dans les airs au milieu de l’arène. Ses sorts partirent dans les tribunes et plusieurs baguettes volèrent à travers la salle.
– Enmageznem ! dit-il, lançant le sortilège à faible puissance, se souvenant de ce qui s’était passé la dernière fois.
Le plancher termina de s’effondrer et Ron tomba en même temps, même s’il avait réussi à se protéger en partie avec un Dôme.
Harry essaya à nouveau de lui envoyer des sortilèges de Désarmement, mais il le rata trois fois.
– Zigzek’arhnius !
Il envoya les éclairs sur Ron mais ceux-ci changèrent brutalement de direction et l’évitèrent.
A cet instant, Harry tomba à nouveau et s’écrasa dans les débris de l’arène. Le maléfice Electrisant revint brutalement dans sa baguette et Harry eut l’impression de recevoir une violente décharge électrique.
Ron s’était relevé lentement, semblant meurtri par la douleur, il avait du mal à tenir debout.
– Stupéfix ! tenta-t-il.
– Incopelis ! se protégea Harry, qui était un peu paralysé, il n’avait pas la force de faire apparaître un Bouclier d’Argent et le Dôme fut la meilleure solution.
L’éclair rouge de Ron fut arrêté et Harry riposta en envoyant un nouveau Tourbillon d’Eau tellement puissant qu’une vague se dirigea sur Ron et le renversa.
– Glacius envadis !
Une épaisse couche de glace venait d’emprisonner Ron.
Harry utilisa un nouveau sortilège d’Embrasement pour enflammer les tribunes. Il était décidé à en finir avec le combat.
Il fit exploser le bloc de glace dans lequel Ron était prisonnier et le foudroya avec un éclair de Stupéfixion pour terminer le combat.
Il venait de réussir et n’en revenait pas d’avoir gagné, il était passé tout près de la défaite une nouvelle fois, et il avait mis toutes ses forces dans ce combat.
Il y eut un tonnerre d’applaudissements pour ce duel incroyable, et Harry aida son ami Ron à se relever après avoir mis quelques minutes à reprendre ses esprits.
Mrs Bett était complètement hystérique, et elle tenait deux bouteilles de Whisky Pur-Feu à moitié vides dans ses mains. C’était un miracle qu’elle ne soit pas encore tombée de sa tour.
– Ahaha ! Ahaha ! Quel… hip ! Aha ! match… incroyable ! Aha ! Pot-Pot en… finale ! hip !
Il fallut cinq minutes pour remettre la salle en ordre pour la deuxième demi-finale qui opposait Alix à Paul, et ce fut Lupin qui s’en chargea, car Mrs Bett, complètement saoule, avait tenté de le faire en envoyant des sorts avec son balai à la place de sa baguette.
Mais alors que tout le monde s’attendait à un nouveau duel d’anthologie, il fut l’un des plus courts de l’histoire du Club de Duels.
Immédiatement après le début du combat, Paul avait fait léviter le tapis rouge du sol si rapidement qu’il avait enroulé Alix dedans.
Elle avait bien tenté de lutter mais Paul avait pu la stupéfixer à travers le tapis, avant de pouvoir récupérer sa baguette sans difficulté.
La finale que tout le monde attendait aurait bien lieu et si lors de leur dernier match Harry avait réussi à battre Paul, il s’attendait à un match bien plus serré cette fois-ci. En tous cas, Ron lui avait donné du fil à retordre et il était sorti exténué de son duel.

Leurs examens du samedi clôturaient une semaine difficile, et Hermione avait essayé d’obtenir des informations sur leur contenu après le repas du vendredi soir auprès de Lupin, sans succès.
Tous les septième année avaient ainsi planché sur des épreuves écrites, qu’ils n’avaient pour la plupart pas vraiment révisées. Harry avait encore passé la soirée avec Rogue à s’entraîner à explorer l’âme de sa baguette, sans progrès.
Ils avaient ainsi eu quatre épreuves dans la journée. La première était une épreuve qui demandait de répondre à des questions à partir d’un texte qui présentait diverses techniques de préparation de Potions qui utilisaient les Métamorphoses.
La deuxième épreuve consistait en un essai où ils devaient parler de l’emprise psychologique que pouvaient avoir certaines créatures sur nous, en lien avec le cours du professeur Rogue.
La troisième épreuve reprenait leur travail de préparation de la Liqueur de la Providence, et plusieurs questions leur étaient posées sur l’histoire de cette potion, sur sa préparation, son utilisation, et enfin elle se terminait sur un court essai dans lequel ils devaient résumer les difficultés que présentait la préparation de cette potion.
Enfin la dernière épreuve concernait l’étude des plantes dangereuses, et un tableau leur avait été distribué, où ils devaient donner, pour plusieurs plantes, leurs caractéristiques, leurs pouvoirs, leurs points faibles et les sorts permettant de les neutraliser.

Hermione n’avait cessé de se lamenter sur ses performances de cet examen, mais elle avait surtout harcelé Harry pour lui demander s’il n’avait pas été pénalisé par le fait d’avoir eu tous ses entraînements avec Rogue.
– Peut-être, répondit Harry, mais je n’y peux rien, ces entraînements sont très importants ! Et puis ne parlons plus de ça, j’aimerais me concentrer sur la finale !
C’était le match le plus important pour Harry, et certainement le plus difficile. Il voulait absolument le gagner, ne serait-ce que pour prouver aux J.M.P. que leurs stratagèmes pour le faire perdre ne l’affecteraient pas.
Cette finale déchaînait les passions, et il semblait qu’elle allait se dérouler dans une atmosphère tendue. Le Ministre de la Magie Joe Jigger était venu en personne et était assis à côté de Rogue dans la tribune directoriale. Tous les deux étaient en grande discussion sur des sujets qui semblaient sérieux.
– Yo Pot-Pot ! l’accueilla Mrs Bett dans la tente réservée aux participants. Tout le monde dit dans l’école que tu vas être battu pour la première fois aujourd’hui, alors sois prudent !
Harry ne répondit pas. Il ne se sentait pas supérieur à Paul, même s’il savait qu’il était le favori, mais cela l’affectait qu’on dise qu’il allait perdre. Et finalement, c’était une source de motivation, il devait gagner pour faire taire les mauvaises langues et notamment la Gazette du Sorcier qui était la première à espérer son échec.
Il y eut d’abord les matchs des quarts de finale des troisième et quatrième année, mais ils ne suscitèrent que peu d’intérêt et la salle se remplit peu avant le duel que tout le monde attendait.
– C’est l’heure du match du siècle ! Aha ! Paul Andujar de Serpentard, qui a été impressionnant depuis le début du tournoi, défie celui qui est invaincu dans cette arène, le grand Harry Potter de Gryffondor ! Aha !
Les J.M.P. venaient de sortir une banderole qui indiquait « A bas Potter » et Harry fut heureux de voir en réponse les lettres magiques rouges et or « Allez Harry » s’afficher dans les airs au-dessus du clan Gryffondor.
– Cette finale vous est présentée par la Gazette du Sorcier et on accueille Nelson Mystrong, pour interviewer les deux finalistes !
Un vieil homme aux cheveux gris et avec des lunettes carrées monta sur scène, avec un micro magique. Il y avait des photographes de la Gazette du Sorcier qui ne cessaient de prendre des photos.
– Alors Paul, qu’est-ce que cela fait de disputer une première finale ici devant ce public qui sera de tout cœur avec vous ? lui demanda Nelson Mystrong, qui avait une voix nasale.
Paul sembla décontenancé de devoir répondre à cette question.
– Ne soyez pas intimidé, le public est avec vous !
– Je vais faire mon maximum, se contenta de répondre Paul.
– Voilà qui est clair ! un vrai champion ! s’exclama Nelson Mystrong. Bon courage mon cher Paul ! Et voilà maintenant Harry Potter qui va certainement subir la défaite aujourd’hui ! Alors Harry, comment vous préparez-vous à devoir encaisser une défaite certaine ?
– Ce n’est pas ça qui m’inquiète, répondit Harry sur un ton cinglant, mais plutôt le fait que le Ministre soit un Mangemort, et que votre journal soit sous les ordres de Voldemort.
La salle se tut instantanément et Nelson Mystrong sembla comme stupéfixé.
– Ah, mon cher Harry, on m’avait dit que vous étiez paranoïaque, je crois qu’il faut plus vous plaindre car vous ne vous faites pas aimer ! Bon courage quand même !
– Aha, et c’est une surprise incroyable pour vous ce soir ! Eteignez les lumières !
L’obscurité se fit dans la salle et on entendit les murmures des élèves qui se demandaient quelle était cette surprise.
Mais soudain de la musique se répandit dans la salle sous les cris frénétiques des élèves qui avaient reconnu les Bizarr’s Sisters.
– Les Bizarr’s Sisterrrrrrrrrrrrrrs ! s’exclama Mrs Weasley.
Pendant cinq minutes, la musique fit vibrer le château entier, avant de s’interrompre pour laisser place aux applaudissements.
– Merci aux Bizarr’s Sisters ! Aha ! Et enfin, laissez-moi vous présenter le sponsor officiel de cette finale, le film de Fred et Georges Weasley « Les Déboires de Voldemort » !
Elle agita sa baguette magique et l’affiche du film apparut dans les airs, montrant Voldemort en pyjama rose, ce qui fit éclater de rire toute la salle.
– Sortie officielle le premier décembre prochain ! Aha !
Mais l’affiche ne resta pas affichée longtemps, Rogue s’était levé et l’avait faite disparaître en un éclair, furieux.
Il descendit de la tribune Directoriale et se dirigea d’un pas décidé vers l’arène.
– Sonorus ! Que je sois bien clair, dit-il d’un ton menaçant, ce film n’est qu’une provocation visant à instaurer le chaos dans notre communauté. Nous avons fait suffisamment d’efforts pour venir à bout de l’Ordre du Phénix pour que quelques plaisantins viennent gâcher ce travail. Je vous préviens, tout élève qui prononcera le nom de ce film ou qui en parlera, ou qui sera surpris en train d’aller le voir, sera non seulement exclu mais arrêté par le Ministère. J’espère que cela n’aura pas à se produire et que vous saurez rester raisonnables.
« Et maintenant on a assez attendu, qu’attendez-vous pour commencer le duel ?
Rogue regagna sa place, accompagné d’un silence de cathédrale.
– Aha ! C’est parti ! s’exclama Mrs Bett, pas le moins du monde concernée par ce que venait de dire Rogue.
Le combat commença et les cris repartirent de plus belle dans la foule.
– Basilic illusion ! commença Harry.
Un Basilic apparut dans la vision de Paul, imaginaire, que lui seul ne pouvait voir.
Mais il savait que ce ne pouvait être un vrai, car personne dans la foule n’avait réagi, et qu’il n’était pas possible de faire apparaître un vrai Basilic avec un simple sort.
Cela ne le décontenança donc pas et l’illusion se dissipa rapidement. Il répliqua en envoyant une sorte de maléfice Electrisant qu’Harry ne connaissait pas.
Les éclairs étaient roses et difficiles à contrôler, mais Harry les repoussa en faisant apparaître trois Boucliers d’Argent successifs.
– Serpenflamentis ! Flamens draconis !
Un immense Dragon de Feu jaillit de la baguette magique d’Harry, mais il l’avait déjà fait plusieurs fois et cela ne surprit pas Paul qui répliqua avec le sortilège qu’avait découvert Ron. Un lion tout en flammes s’échappa de sa baguette magique, presque aussi imposant que le dragon.
Les deux créatures de feu se percutèrent pour former une immense boule de feu.
Harry abandonna rapidement son enchantement pour envoyer un maléfice Electrisant qui traversa les flammes, fonçant sur Paul. Mais les flammes et les éclairs se neutralisèrent dans un crépitement.
Paul attaqua Harry avec un éclair vert sombre qui dégagea de forts rayonnements qui ne disaient rien de bon à Harry.
Il répliqua en utilisant le Bouclier de la Capsule. Il avait respecté ce qu’avait dit Rogue en n’utilisant pas sa version Verticale qui était trop dangereuse. Mais cela suffit.
Une énorme boule dorée avait foncé sur Paul qui avait fait apparaître un Bouclier de Cuivre pour s’en protéger.
La boule d’or heurta le bouclier dans un « gong » puissant et l’envoya voler vers Paul qui dut se pousser pour l’éviter.
– Biancker ! s’exclama Harry.
Des éclairs blancs foncèrent sur Paul qui était encore au sol. Il envoya un sortilège d’Embrasement sur Harry, avant d’être touché et de rester paralysé.
Le temps qu’Harry se débarrasse des flammes, Paul venait de se relever et Harry lui envoya un épais maléfice du Rayon Rose.
Harry ne voulait pas s’éterniser, Rogue ne s’était pas manifesté contre lui et il devait en profiter, il avait dédoublé sa concentration et il agressa Paul avec un autre maléfice du Rayon Rose et des éclairs paralysants.
Paul ne put pas résister longtemps à cette charge et il tomba paralysé.
– Pot-Pot vainqueur ! hurla Mrs Weasley.
La tribune occupée par les Gryffondor éclata de joie et quelques maléfices furent échangés entre supporteurs de Serpentard et supporteurs de Gryffondor.
Immédiatement Nelson Mystrong s’approcha d’Harry et Paul qui venaient de se saluer après leur combat.
– Oh non, pas lui, murmura Paul à Harry.
– Quelle déception pour tout ce public qui était derrière vous, Paul, comment expliquez-vous cet échec ? Tout le monde vous voyait sortir vainqueur de ce match !
– Harry était meilleur tout simplement, répondit Paul.
– Ah, vous êtes bien trop modeste, mon cher Paul, vous n’étiez simplement pas dans un bon jour mais on vous souhaite bon courage pour le prochain tournoi.
Nelson Mystrong se tourna ensuite vers Harry qui resta impassible.
– Alors Harry, c’est une victoire inattendue, n’est-ce pas ? Comment avez-vous géré le fait que tout le public était contre vous ?
– Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu, répondit Harry, ignorant la question.
Sa réponse fut accompagnée par un tonnerre d’applaudissements, masquant largement les huées des J.M.P..
– Vous allez participer au tout nouveau tournoi avec les professeurs en tant que vainqueur du tournoi des septième année, tout laisse à penser que vous allez subir une défaite cinglante, qui vous fait le plus peur parmi les professeurs  ?
– Je n’ai peur de rien, à part des bêtises que vous allez raconter dans la Gazette, répondit Harry sur un ton sec, laissant entendre qu’il ne répondrait plus à aucune question.
Sa réponse fut accompagnée des applaudissements de ses amis qui commencèrent à chanter en cœur « boycottons la Gazette ! ».
– Merci, merci ! s’exclama Mrs Bett. Bravo à tous et à bientôt pour un nouveau tournoi ! Le tournoi entre professeurs aura lieu demain soir ! Venez nombreux, ahaha ! Et vivent les chauves-souris !

L’ambiance eut du mal à retomber durant le repas, et Rogue dut se lever pour réclamer le silence, menaçant tout élève qui parlerait trop fort d’enfermement toute la nuit dans les cachots. Il n’était pas de très bonne humeur ce soir et n’était visiblement pas satisfait de l’ambiance qui régnait dans l’école en ce moment.
On aurait pu en effet s’attendre à ce l’ambiance devienne mauvaise et que le Club de Duels soit supprimé, mais cela n’avait pas été le cas.

Harry était épuisé à l’issue de cette semaine, et il resta une partie de la soirée dans la salle commune avec ses amis à parler de tout et de rien, ce qui lui fit un grand bien.
Ils n’eurent cependant pas à attendre l’arrivée de Rogue lors de sa tournée habituelle à vingt-trois heures pour aller se coucher, car la plupart d’entre eux tenaient à peine debout, malgré l’euphorie de la victoire.

Ils dormirent tous très tard ce dimanche matin, et Harry se sentit bien plus en forme que la veille au réveil.
– Harry Potter, le professeur Rogue voudrait vous voir, lui dit Dobby alors qu’il était en train de prendre son petit-déjeuner, rêveur.
– Comment ça ? demanda Harry.
– Il a des choses importantes à vous dire, il vous attend dans le Bureau Directorial dans l’après-midi. Le mot de passe de son bureau est darkoreptiles.
– Darkoreptiles ? demanda Harry, qui ne savait pas ce que c’était.
Hermione leva alors la tête de la Gazette du Sorcier .
– Oh, je suppose qu’on ne va pas tarder à les étudier avec Rogue, répondit-elle.
– Tu es dans la tête des profs, maintenant ? s’étonna Ron.
– Non, mais il s’agit de créatures qui entrent parfaitement dans le cadre du cours actuel, ce sont des sortes de crocodiles à la peau noire qui ont des pouvoirs semblables à ceux des Goléans, et ça ne m’étonnerait pas que Rogue nous les fasse étudier. Par contre, je me demande bien ce que Rogue te veut, Harry.
– Peut-être un entraînement, répondit Ron.
– Je ne crois pas qu’il s’agissait d’un entraînement, répondit Dobby en niant de la tête.
– Je crois savoir, répondit Harry. Il était de mauvaise humeur hier, je suis sûr qu’il n’est pas très content de ce qui se passe dans l’école, il est trop gentil en ce moment, et il ne faudrait pas qu’il perde la confiance de Voldemort, je pense qu’il va nous dire qu’il sera plus strict…
– Tu as sûrement raison, Harry, j’ai la même impression que toi, répondit Hermione. J’espère que ce ne sera pas une trop mauvaise nouvelle…
Elle regarda ses amis d’un ton inquiet.
– Qu’est-ce que tu sous-entends ? demanda Harry.
– Tu le sais bien, Harry, j’ai peur que Rogue renvoie Lupin, Tonks, Maugrey, Mrs Bett ou Hagrid. Par contre je crois qu’il ferait mieux d’interdire le Club de Duels.
– Tu es folle ! s’exclama Ron.
– Non, répondit Hermione sérieusement. Je crois que ça attise inutilement les tensions dans le château, nous n’avons pas besoin de ça. On pourra s’en passer…
Harry acquiesça, il avait bien aimé l’ambiance du Club de Duels à ses débuts, mais chaque match tournait maintenant à l’affrontement avec les J.M.P..

Ils joignirent tous ensemble le Bureau Directorial en évitant de se faire remarquer.
– Bonjour, dit calmement Rogue en les faisant entrer dans son bureau.
Il les invita à s’asseoir tout en les surveillant du regard, l’air impassible.
– J’avais demandé à voir seulement Mr Potter, dit-il. Cependant, je ne vois pas d’inconvénient à ce que vous restiez. Mais j’ai beaucoup de choses à faire et je vous demanderais de me laisser parler et de ne pas m’interrompre.
« Le Seigneur des Ténèbres est très mécontent de l’ensemble de cette semaine à Poudlard. Il m’a donné des consignes très strictes et certaines choses vont devoir changer. Il n’a pas apprécié d’apprendre que vous avez remporté le Tournoi de Duels. C’est pourquoi ils seront supprimés jusqu’à ce que les J.M.P. soient à même de le gagner. Je vais donc devoir les entraîner pour qu’ils puissent atteindre un niveau raisonnable. Vous vous en doutez, ce n’est pas gagné.
« Ensuite, il souhaiterait que je vous mène la vie dure pour que votre vie à Poudlard soit un supplice. Je lui ai expliqué que vous pourriez quitter l’école si cela devait se produire, mais il est convaincu que vous êtes terrifié à l’idée de ne pas savoir où aller. Je vais donc devoir être très désagréable et vous infliger des sanctions sévères voire des châtiments corporels. Bien entendu, nous nous mettrons d’accord pour que cela ne soit que simulation. Peut-être d’ici à la fin de la semaine, il serait mieux que vous menaciez réellement de quitter l’école en fonction de l’évolution de la situation.
« Enfin, je vais devoir exercer des pressions terribles sur certains professeurs appartenant à l’Ordre, c’est malheureux, mais je ne peux pas désobéir. Je dois les pousser à la démission. Le Seigneur des Ténèbres a été très clair, il n’y a aucune utilité pour lui qu’ils restent à l’intérieur du château, au contraire ils sont des soutiens forts pour vous, et il souhaite les éliminer. C’est la priorité pour le moment, et je crains qu’ils n’aient à quitter le château bientôt.
Rogue s’interrompit, essayant de mesurer la réaction d’Harry.
– Oui, ça me paraît malheureusement inévitable, répondit Harry. Mais il va falloir repousser cette échéance au plus tard possible. Je pense qu’ils sont forts et qu’ils tiendront longtemps.
– Le Seigneur des Ténèbres m’a recommandé d’utiliser la torture, dit Rogue, la voix tremblante.
Harry le regarda droit dans les yeux, ils ne pouvaient pas l’accepter et ils devaient trouver une solution.
– Nous pourrions nous mettre d’accord pour qu’ils simulent des tortures, reprit Rogue, mais nous ne pouvons pas leur révéler ma position, ce serait trop risqué.
– C’est tout le problème, répondit Harry. J’avais pensé mettre au courant Lupin. Je pense qu’il se doute de quelque chose, et je me demande s’il ne vaut pas mieux le mettre au courant plutôt que de prendre le risque qu’il ne partage ses soupçons avec d’autres personnes.
– Je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée, répondit Rogue d’une voix sifflante. Tout est tellement complexe que l’on ne pourrait plus rien lui cacher… Que compteriez-vous lui dire ?
– On peut se contenter de lui dire que vous êtes toujours avec nous, répondit Harry. Je pense qu’il a déjà des soupçons, nous n’arrivons pas à être vraiment méchants à votre égard. Notre haine envers vous est forcée, il l’a senti.
– Et comment lui justifier que j’ai tué le professeur Dumbledore ? Cela sera d’autant plus compliqué que nous-mêmes ne comprenons pas pourquoi…
Rogue avait raison, comprendre le plan de Dumbledore était tâche impossible, alors l’expliquer à quelqu’un d’autre en lui cachant la moitié de la vérité était inenvisageable. Mais il savait que Lupin était bien le seul qui était prêt à ne pas vouloir en savoir plus que ce qu’on lui dirait.
– Je suis sûr qu’il accepterait de se contenter de savoir que vous êtes avec nous. On peut lui dire qu’il ne tardera pas à connaître la vérité…
Harry n’appréciait guère cette solution, même si elle lui semblait inévitable. Il avait l’impression en disant cela de faire à Lupin ce qu’Abelforth lui faisait, en ne lui disant que ce qu’il voulait.
– Il est vrai que Remus Lupin est certainement le seul qui accepterait cela, répondit Rogue. Mais en admettant cela, il reste encore beaucoup de professeurs concernés.
– Lupin est quand même le plus sage de tous, répondit Harry. Il a vraiment beaucoup d’influence et tous le respectent beaucoup.
Rogue acquiesça.
– Néanmoins, reprit-il, je pense que nous devrions attendre. Nous verrons comment la situation évoluera d’abord.
– Très bien, répondit Harry, qui préférait aussi avoir à éviter cela.
– Les J.M.P. aimeraient préparer un mauvais coup contre vous, expliqua Rogue, changeant de sujet. Ils m’ont demandé conseil, je ne peux pas refuser de leur fournir les ingrédients et armes qu’ils veulent. Vous serez seuls pour lutter, mais vous aurez l’avantage que je pourrais vous prévenir à l’avance et qu’il n’y aura pas de mauvaise surprise.
– Quel genre de mauvais coup ? demanda Harry.
– Le Seigneur des Ténèbres leur avait donné quelques idées. Je ne sais pas encore ce qu’ils vont décider de choisir. A priori, ils devraient essayer de vous empoisonner, mais il existe des milliers de façons de le faire. Soyez tous très prudents et évitez et de vous promener seuls. Ils n’hésiteront pas à être très violents maintenant qu’ils sont couverts par la Direction.
Rogue leur indiqua de la tête que l’entretien était fini.
– Potter, attendez. Votre entraînement est primordial, nous allons continuer sur le même rythme que la semaine passée. A priori dans peu de temps vous devriez pouvoir reprendre vos entraînements avec Abelforth Dumbledore, mais il faudra attendre un progrès certain de votre part dans l’exploration de l’âme de votre baguette. Ensuite les entraînements ne seront plus nécessairement quotidiens. Je vous attends tous les soirs à vingt heures dans mon bureau.
– Abelforth reviendra bientôt ? demanda Harry.
– Je n’en sais pas plus que vous… répondit Rogue avec un rictus ironique.

– Je ne peux pas comprendre qu’il parte comme ça sans laisser de nouvelles, se frustra Harry, alors qu’ils marchaient dans le couloir au sol de marbre. Ca lui coûte quoi de nous donner des nouvelles ?
– Très honnêtement, Harry, je ne sais pas, répondit Hermione. C’est ça façon d’être, il n’est pas très attentif à certaines choses auxquelles nous faisons attention. Mais qui sait, peut-être que quand il reviendra, il aura trouvé un moyen de surveiller Regulus ou Pétunia.
Harry se dit que si Abelforth revenait en ayant réussi cela, il ne se sentirait pas capable de le lui reprocher. C’était une tâche qui semblait tellement difficile, car après tout, ils ne savaient même pas où ils se trouvaient.
Mais avec Abelforth, il était possible aussi qu’il ait succombé à un de ses délires inexplicables, et Harry aurait du mal à l’accepter si c’était le cas.

De retour dans leur appartement de la salle commune des Gryffondor, Ginny les rappela à un sujet qu’ils avaient oublié ces derniers temps : l’Armée de Dumbledore.
– Si jamais Lupin ou d’autres doivent être renvoyés, nous serons vraiment tous seuls, et on aura besoin de l’Armée de Dumbledore pour pouvoir surveiller les J.M.P..
– Si Rogue devient aussi sévère qu’il l’a dit tout à l’heure, j’ai peur que peu de personnes ne veuillent se risquer à participer, répondit Hermione. Parce que si Rogue doit faire en sorte que nous ne quittions par le château, il ne se gênera pas pour exclure d’autres élèves.
– Même si nous ne devons recruter que cinq élèves, répondit Harry. Ce sera toujours très important. Les J.M.P., pour l’instant, ne sont pas si nombreux, après tout.
– J’ai peur qu’ils recrutent de plus en plus d’élèves, répondit Hermione. La Gazette est en train de te décrédibiliser…
– Même si je dois passer pour un fou auprès de toute l’école, répondit Harry, je ne crois pas pour autant que beaucoup d’élèves rejoindront les J.M.P., tout le monde sait qui ils sont.
– Tout le monde sait qui est Voldemort, répondit Hermione, mais personne ne s’insurge qu’une statue de lui trône dans le hall du Ministère.
– Les J.M.P. sont loin d’avoir le pouvoir de persuasion de Voldemort. Et ils ne peuvent agir qu’en menaçant les autres élèves, mais beaucoup sont bien entraînés et je ne crois pas qu’ils se laisseront faire. En tous cas je l’espère.
– Oui j’espère que tu as raison. Reste à savoir comment faire passer le message à tout le château sans que les J.M.P. ne l’apprennent.
– En fait, je pense qu’il faudra se contenter, du moins au début, de réunir un petit groupe, répondit Harry. Seulement des gens en qui nous pourrons faire confiance, et qui serons prêts à agir contre les J.M.P., et pas seulement apprendre à se défendre.
– Il faut reprendre la Brigade des Griffons, alors, répondit Ginny.
– Oui, une Brigade des Griffons un peu plus élargie, et nous pourrions demander l’aide de Fred et George si on a besoin d’armes ou de moyens de communiquer entre nous.
– Et qu’est-ce que l’on ferait, exactement ? demanda Hermione.
– Je ne sais pas exactement, il y a plein de choses à faire : surveiller les J.M.P., leur barrer la route quand on le peut, les empêcher de recruter d’autres élèves…
– On peut organiser des missions pour aller saccager leur salle commune ! s’exclama Ron, qui semblait excité à l’idée de prendre de tels risques.
– Ron, tu n’es pas sérieux ? demanda Hermione, qui ne savait jamais si elle devait prendre Ron au premier degré.
– Bah oui, répondit Ron. S’ils préparent des poisons en secret dans leur salle commune, c’est le meilleur moyen de les en empêcher.
– C’est aussi le meilleur moyen de nous faire virer, répondit Hermione.
– Mais si Rogue veut à tout prix nous garder, on peut bien le faire, il ne pourra rien nous faire.
– Voldemort le tuerait s’il apprenait que l’on fait ça. Non, il faudra agir dans la discrétion. Tout faire pour mettre des bâtons dans les roues des J.M.P., mais sans se faire reconnaître.
Harry avait sorti sa Carte du Maraudeur par curiosité, il se demandait bien ce que pouvaient faire les J.M.P. en ce dimanche après-midi. De toute évidence, ils ne pouvaient pas être dehors par la grêle qui tombait avec fracas, et devaient être quelque part dans le château.
Pendant ce temps-là, Ron était en train de proposer des idées de plus en plus loufoques à Hermione et Harry savait qu’il faisait exprès pour la faire réagir.
– On peut les empoisonner, et les torturer avec le maléfice Doloris pour qu’ils n’en parlent pas à Voldemort. Et puis Harry sait lire dans leurs pensées, il pourrait savoir s’ils ont parlé ou pas. On peut aussi leur faire avaler des yeux de crapauds…
– Ron, tu dis n’importe quoi ! râla Hermione, comprenant qu’il se moquait d’elle.
Les J.M.P. n’étaient pas dans leur salle commune, mais Harry savait qu’elle n’était pas entièrement cartographiée. Il continua de chercher, et son œil fut attiré par un attroupement dans les sous-sols des cachots.
Harry reconnut immédiatement les noms des J.M.P. qui étaient tous présents. Harry montra la Carte à ses amis et Ron et Hermione interrompirent leurs querelles.
– Qu’est-ce qu’ils font là-bas ? demanda Hermione. Je croyais que l’on n’avait pas le droit d’y aller !
– Tu crois vraiment qu’ils vont se gêner ? demanda Harry.
Hermione parut choquée elle-même de la bêtise qu’elle venait de dire.
– Ce n’est pas la réserve des ingrédients de Rogue ? demanda Ginny.
– Non, elle doit se trouver au premier étage des cachots, pas dans les sous-sols, répondit Hermione.
– Peut-être qu’il y a des créatures dangereuses enfermées là-bas pour les épreuves, proposa Ron. Maugrey doit bien les garder quelque part. Ils en ont peut-être besoin pour une attaque.
– C’est possible, répondit Harry. On devrait peut-être aller voir de plus près. Je crois que c’est l’heure de notre première mission pour l’A.D. !
Hermione parut perplexe, mais après tout, en gardant la Carte du Maraudeur avec eux, ils seraient capables d’éviter éventuellement les J.M.P., et de progresser sans risquer de se faire surprendre.
– Je vais prendre la cape d’invisibilité, on ne sait jamais, dit Harry. L’un de nous aura peut-être besoin de s’approcher.

Ils rejoignirent les cachots assez rapidement, et cela se lisait sur leur visage qu’ils allaient faire quelque chose de risqué et défendu. Ron était tout sourire et Hermione semblait tendue. Harry et Ginny avaient tous les deux un air pensif et concentré.
Mais les lorsqu’ils arrivèrent dans les cachots, les J.M.P. commencèrent à bouger sur la Carte du Maraudeur et ils remontèrent les escaliers qui menaient vers l’étage où se trouvaient Harry, Ron, Hermione et Ginny.
Tous les quatre se réfugièrent dans un cachot inoccupé.
– Je vais les surveiller, ne bougez pas, dit Harry, sortant la cape d’invisibilité de son sac et l’enfilant pour disparaître de la vue de ses amis.
Il quitta discrètement le cachot pour se placer contre un pilier du couloir. Les J.M.P. ne tardèrent pas à passer près de lui et il reconnut leurs voix familières.
– On n’a plus qu’à se servir ! s’exclama Pansy avec un air satisfait.
– Ce n’est pas si facile, grogna Crabbe qui avait sa robe déchirée et brûlée en plusieurs endroits.
– Vous êtes des peureux, répondit Pansy d’un ton cinglant.
– Vous n’avez qu’à le faire à notre place, et vous verrez, répondit Goyle qui devint livide à l’instant même où il avait terminé sa phrase.
Pansy s’arrêta et se retourna vers Crabbe et Goyle. Elle les regarda d’un regard sévère.
Harry n’était qu’à cinq mètres de la scène et ne pouvait rien rater.
– Madame, je ne voulais pas dire ça, s’excusa Goyle.
– Tu as de la chance que je sois de bonne humeur, répondit Pansy, je ne vais pas te torturer, mais tu passeras l’après-midi à ranger la réserve.
Goyle parut soulagé de se voir infligé cette punition, il semblait s’être attendu à pire.
Quant au mot de « réserve », Harry s’imagina une grande pièce secrète qui contenait toutes les armes que les J.M.P. avaient à leur disposition.
Les J.M.P. disparurent dans l’entrée de leur salle commune et Harry rejoignit ses amis pour leur apprendre ce qu’il avait entendu.
– La réserve ? s’étonna Hermione. C’est peut-être cet endroit qu’ils visitaient.
– Je pense qu’il y a des créatures enfermées là-bas, Crabbe et Goyle avaient leurs robes déchirées et brûlées.
– Allons voir, dit Ginny.
Harry ressortit la Carte du Maraudeur et vérifia que la route était libre.
Ils s’avancèrent jusqu’aux escaliers lorsque quelque chose attira son attention.
Il était certain qu’il venait de voir le nom « Dumbledore » quelque part.
Il examina la Carte du Maraudeur longtemps, ce qui surprit ses amis puisqu’il n’y avait personne dans les cachots.
Après une minute pendant laquelle ils n’osèrent pas l’interrompre, il le trouva.
Le nom « Abelforth Dumbledore » était inscrit à l’extrémité de la Carte, dans une salle près du Salon du Temple.
Harry resta paralysé et se retourna vers ses amis, sans dire un mot.
– Quoi ? demanda Hermione.
Pour seule réponse, il leur montra l’endroit où se trouvait Abelforth.
– Mais, que fait-il à Poudlard ? s’étonna Hermione.
– Le Salon du Temple, c’est Jack Jigger qui est là-bas normalement, expliqua Ron.
Tout se mêla dans la tête d’Harry. Jack Jigger, Abelforth, les deux personnages se ressemblaient dans leur façon d’enseigner, et Jack Jigger, étonnamment, avait semblé connaître parfaitement Harry.
Sans toujours prononcer le moindre mot, Harry fit signe à ses amis de le suivre et ils marchèrent d’un pas rapide vers le couloir qui menait au Salon du Temple.
Pendant les quelques minutes de leur marche, Harry se rappela qu’Abelforth était Métamorphomage, et qu’il était même un excellent Métamorphomage, au point de pouvoir prendre l’apparence qu’il voulait.
Ils arrivèrent dans le couloir sur lequel donnait la salle dans laquelle se trouvait Abelforth. Harry trouva la porte qui y menait. Il s’arrêta devant et regarda à nouveau la Carte. C’était bien là, il frappa à la porte.
Une goutte de sueur coula sur la tempe d’Harry. Il ne s’attendait pas à ce que ce moment arrive si tôt. Mais il entendit quelqu’un approcher, et la porte s’ouvrit dans un grincement.
Jack Jigger apparut, et parut surpris de les voir. Mais au regard d’Harry, il comprit que quelque chose n’allait pas.
Enfin, son regard se posa sur la Carte du Maraudeur qu’Harry tenait dans ses mains, et tout s’éclaircit pour lui.
Il y eut un silence terrible et Abelforth, ou Jack Jigger, c’était comme on voulait maintenant, sembla réfléchir à une solution pour ne pas brusquer Harry.
Albus lui avait raconté la colère d’Harry lorsqu’il lui avait appris la prophétie, et même si son déguisement semblait moins grave, Harry n’avait pas l’air de le prendre bien.
– Bien, je vais devoir m’expliquer, dit Abelforth d’un ton las. Entrez, au moins.
Pour la première fois, ils ne se virent pas proposer de sorbets par Abelforth.
Ils se trouvaient dans un appartement très grand, et c’était sans doute là que vivait Abelforth depuis qu’il était arrivé à Poudlard.
Ils s’assirent tous les quatre à côté dans un canapé, et Abelforth s’assit dans celui d’en face.
– Severus avait besoin d’un professeur pour l’accompagner, expliqua Abelforth, qui avait toujours l’apparence de Jack Jigger. Un professeur qui serait réellement du côté de Voldemort, et pas avec l’Ordre du Phénix comme la plupart des professeurs ici. Mais aucun Mangemort n’était assez qualifié pour ça, et j’ai décidé d’inventer ce personnage qui serait le frère de Joe Jigger, en qui Voldemort voue une confiance absolue.
« Cela a fonctionné parfaitement, quand Joe Jigger a dit qu’il venait d’avoir récemment des nouvelles de son frère, qu’il avait perdu de vue, et qui était prêt à venir à Poudlard, Voldemort l’a immédiatement accepté.
« J’ai donc pris cette apparence de Jack Jigger, un personnage qui n’existe pas et que j’ai inventé pour la circonstance.
Abelforth se tut. Hermione semblait le comprendre, mais Harry semblait toujours autant en colère.
– Tu n’as pas apprécié que je ne vous ais pas prévenus ? C’est ça ? demanda Abelforth en s’adressant directement à Harry.
Harry acquiesça, il préférait ne pas ouvrir la bouche, car il savait que sous le coup de la colère, il pouvait perdre le contrôle de sa parole.
– Je ne voulais pas que nous paraissions trop proches lors de nos cours. Si vous aviez su que c’était moi, cela n’aurait pas été la même chose. Mais je me suis trompé, j’aurais dû penser que auriez su ne pas le montrer. J’ai hésité à te le dire quand nous nous sommes parlés à la fin du cours, mais je me suis dit qu’il valait mieux attendre.
« En fait, c’est plus compliqué, je suis très occupé en ce moment, je ne fais pas qu’assurer les cours, d’ailleurs, ils ne me prennent que peu de temps, je m’occupe essentiellement de vous et des sixième année.
« Je m’occupe d’autre chose de très important, la prophétie est très complexe, et il nous faut absolument savoir non seulement les intentions de Voldemort, mais aussi celles de Pétunia et Régulus. Mais cela semble très difficile, et, durant toute la semaine, j’ai contacté de vieux amis dans toutes les communautés du monde, pour mettre en place un réseau de surveillance, et pour tenter d’infiltrer leurs groupes. Je n’ai pas encore réussi, et je dois y consacrer toute mon énergie.
« Je ne me sentais pas capable de m’occuper de vos leçons en même temps, et j’ai ressenti le besoin de m’isoler pour me consacrer pleinement à cette tâche longue.
« Mais c’était une erreur, j’aurais dû vous prévenir, j’aurais dû vous faire confiance.

Abelforth se tut et les regarda, essayant de voir s’ils lui pardonneraient.
Harry regarda par terre tout en réfléchissant, il admirait l’idée qu’Abelforth ait préparé tout cela pour espionner Pétunia et Régulus, mais il ne pouvait plus admettre de n’être pas mis au courant à propos de choses qui le concernaient directement.
Mais plutôt que de se mettre en colère, il trouva que la situation était idéale pour forcer Abelforth à lui révéler enfin tout ce qu’il voulait savoir depuis bien longtemps. Il ne pouvait pas cette fois le lui refuser. Et il lui posa cette question, d’une voix calme et dure à la fois :
– Qui est Joe Jigger ?
Abelforth ne répondit pas tout de suite, mais il comprit qu’il devait répondre et il acquiesça de la tête comme pour se résoudre à l’idée qu’il ne pouvait plus maintenir le secret plus longtemps.
– Et bien je crois que le moment est venu de répondre à cette question.
Harry n’en crut pas ses oreilles, il n’y croyait pas vraiment. Combien de fois avait-il déjà posé cette question à Abelforth, et combien de fois avait-il reçu pour réponse « C’est Joe Jigger », alors qu’il était persuadé que ce n’était pas vrai. Mais enfin il allait savoir.
Abelforth sembla hésiter un instant, partagé entre ce qui semblait des remords et l’envie de parler. Puis il ouvrit sa bouche et répondit d’une voix forte qui résonna dans la tête d’Harry :
– Joe Jigger est… mon frère.

 


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