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Chapitre 131 : Dans la peau de Sybille Trelawney

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Harry sourit. De combien de personnes différentes Abelforth avait-il usurpé l’identité dans sa vie grâce au Polynectar ?
Le professeur Burdigov allait certainement devoir passer plusieurs semaines enfermé dans quelque placard de son propre bureau à Durmstrang, pendant qu’Abelforth se ferait passer pour lui, à temps partiel probablement.
Harry ne préféra pas lui parler des derniers cauchemars, il lui répondit simplement qu’ils s’entraînaient bien et que la situation, même si elle était tendue, était encore supportable.
Il fut surpris de voir Ron descendre par le petit escalier en colimaçon, encore en pyjama. 
Ron ! s’exclama Harry, surpris. Qu’est-ce que tu fais là ?
Je crois que je ne me suis pas réveillé ! De toute façon, on devait avoir cours avec maman, et je ne pense pas qu’elle serait revenue dans le château.
Oui, tu as bien fait de dormir, je pense ! Regarde !
Harry lui montra la lettre d’Abelforth et Ron la lut rapidement, encore à moitié endormi.
Il te connaît d’où, celui-là ? demanda-t-il.
Ron, espèce d’idiot, c’est Abelforth, répondit Harry en secouant son ami. Réveille-toi !
Je me suis couché tard, on est restés en salle commune jusqu’à trois heures du matin. Neville déprime un peu, il ne peut pas voir Luna très souvent à cause du couvre-feu…
On peut lui prêter la Cape d’Invisibilité ! s’exclama Harry.
Oui, je le lui ai dit…
Tu ne penses pas que l’on pourrait agrandir l’appartement pour qu’ils puissent venir ici ?
Ce serait une idée géniale, admit Ron. Fred et George seront ravis de venir nous aider si on le leur demande !
On va les chercher ? demanda Harry.
Bien sûr ! se réjouit Ron.
Une demi-heure plus tard, ils avaient rejoint la Cabane Hurlante.
Que cette vieille bâtisse, de merveilles s’enrichisse ! dit Harry, tenant dans ses mains la tête de mort qui pendant au milieu du salon complètement délabré de la Cabane Hurlante.
Il y eut un tourbillon de toutes les couleurs et ils apparurent dans le hall du nouveau quartier général de l’Ordre du Phénix. Une sorte de carillon se fit entendre et Molly sortit de la cuisine.
Une fusée traversa alors les airs juste à côté d’eux et explosa en émettant une fumée nauséabonde.
Fred et George, quand est-ce que vous grandirez enfin ? demanda-t-elle.
Les jumeaux montrèrent leur tête par-dessus la balustrade du premier étage.
Oh ! 
Harry et Ron ? Qu’est-ce que vous faites là ?
Si on avait su, on vous aurait préparé une surprise pour votre arrivée !
Désolé, maman, on expérimentait un nouveau type de fusée…
Visiblement, on a encore quelques réglages à faire.
Qu’est-ce qui vous amène, mes enfants ? demanda Molly Weasley, l’air soudain inquiet.
Rien, tout va bien, répondit Harry. Nous avions simplement besoin de l’aide de Fred et George pour quelques petits travaux.
Quelques petits travaux ?
Oui, nous voudrions faire un peu de place pour Neville et Luna dans notre appartement.
A Poudlard ? s’étonna Molly. Il est hors de question qu’ils y mettent les pieds, s’ils se font arrêter, ils seront assassinés ! Je vous interdis ! dit-elle en se tournant vers les jumeaux.
Maman, répondit Fred. Tu crois vraiment qu’ils seront capables de nous arrêter ?
Et puis avec le nouveau passage secret, c’est un jeu d’enfant d’entrer dans le château sans se faire repérer, ajouta George.
Il y eut une explosion et Fred et George poussèrent tous les deux un cri volontairement suraigu.
Tu vois, même ici, nous ne sommes pas en sécurité ! pesta Fred.
Encore une de ces Mouches Suicidaires, quelles saletés ces bêtes-là ! ajouta George.
Ne me faites pas croire que ce n’est pas vous qui les avez créées ! C’est de votre faute si elles envahissent la maison !
Entendant le vacarme, Lupin apparut par la porte d’un bureau du rez-de-jardin.
Quelque chose ne va pas… Oh, qu’est-ce que vous faites là ?
On venait juste demander un peu d’aide à Fred et George pour agrandir notre appartement, répondit Ron.
Cela ne sert à rien d’essayer de le faire changer d’avis, Remus est d’accord avec moi ! lança Molly en croisant les bras.
D’accord avec quoi ? s’étonna Lupin.
Remus, tu pourrais jouer le jeu ! s’emporta Molly. Ils ne doivent pas aller à Poudlard, c’est beaucoup trop risqué !
Avec le nouveau passage secret et une bonne cape d’invisibilité, je ne vois pas où est le risque, répondit Lupin.
Molly, nous avons absolument besoin de l’aide de Neville et Luna, ce serait un avantage énorme qu’ils viennent habiter avec nous dans l’appartement, expliqua Harry.
Très bien, j’abdique, mais je vais encore me faire un sang d’encre à cause de vous ! Venez au moins boire quelque chose avant de partir et couvrez-vous !
Lupin sourit et Harry remarqua qu’il tenait dans ses mains des sortes d’affiches.
Qu’est-ce que c’est ? demanda Harry.
Des tracts de l’Ordre du Phénix. Nous les distribuons sur le Chemin de Traverse et au ministère.
Au ministère ? s’étonna Ron. Et ils vous laissent faire.
Disons que nous n’allons pas en personne les distribuer comme cela en plein milieu des Mangemorts. Nous préférons plutôt effectuer des largages aériens. Ils ont bien du mal à nous en empêcher.
Des largages aériens ? s’étonna Ron.
Oui, nous envoyons des hiboux qui portent des liasses de tracts et qui les lâchent dans les couloirs du ministère ou au Chemin de Traverse. C’est une méthode très efficace. Par contre, nous avons décidé de ne pas faire apparaître la mention « Ordre du Phénix » dessus. Etant donnée la réputation que nous fait le ministère, on pense qu’il est mieux de s’effacer un peu pour le moment. Nous ne faisons que souligner quelques vérités incontestables sur la disparition progressive de nos libertés et sur la terreur qui règne en ce moment dans notre communauté. On espère que le message va passer, Arthur nous a dit hier soir que les retours avaient été plutôt positifs. Et apparemment, les Mangemorts ne savaient pas vraiment comment réagir pour empêcher cela.
C’est une idée brillante ! s’exclama Harry.
Ce n’est rien par rapport à ce que nous préparent Fred et George…
Nous développons des fusées qui écrivent des messages presque impossibles à effacer. Elles sont en plus contrôlables à distance. Pour cela, nous nous inspirons des technologies moldues, nous pouvons tout voir à l’aide d’un écran magique. Ce serait un progrès énorme, mais c’est très long à réaliser !
Molly Weasley pinça les lèvres, se disant que Voldemort saurait forcément de qui viennent ce genre d’innovations, et qu’elle retrouverait un jour les jumeaux assassinés dans leur lit. Mais elle se tut et leur servit chacun un verre de thé.
Soyez prudents ! cria-t-elle en les laissant partir sous la neige.

On pourrait améliorer beaucoup de choses ici, remarqua Fred quelques secondes après être entré dans l’appartement.
Oui, je sais, la décoration est un peu simple, mais cela nous convient très bien, répondit Harry. En fait, on voudrait simplement créer une pièce supplémentaire pour Neville et Luna. 
Les jumeaux examinèrent l’appartement et grimacèrent. 
Cela ne sera pas facile.
A moins que… vous savez ce qu’il y a derrière ce mur ? demanda Fred.
Non, répondit Harry. Mais je pense que Dobby peut sans problèmes faire un trou dedans !
Avec plaisir ! répondit l’elfe, toujours disponible pour aider.
Il claqua des doigts et dans une explosion de poussière, le mur épais de près d’un mètre se fendit comme s’il était fait de carton.
On entendit un cri de l’autre côté et ils surprirent deux première année de Gryffondor, une fille et un garçon, qui étaient à moitié nus dans un lit.
Qu’est-ce que vous faites là ? demanda George sur un ton de reproche. Vous ne devriez pas être en cours ?
Et puis, ces choses-là, ce n’est pas encore de votre âge ! ajouta Fred.
Désolé ! ajouta Harry.
C’est la salle commune, ici ? demanda Ron maladroitement.
Euh oui, répondit le garçon, vous pouvez nous laisser ?
On a juste quelques travaux à faire et on vous laisse, répondit George.
Fred sortit sa baguette et le mur se déforma. La partie de la salle commune qu’ils venaient de découvrir disparut et fut remplacée par une grande pièce vide.
C’est assez grand ? demanda-t-il.
Oui ! cela suffit largement, répondit Harry.
Tu ne les as quand même pas fait disparaître ? demanda Ron.
Non, j’ai simplement fait apparaître une pièce entre les deux. Rien n’aura changé pour eux… J’installe une salle de bains privée ?
Pourquoi pas ? sourit Harry.
En cinq minutes, ils aménagèrent une confortable chambre, avec un immense lit double, une grande table, deux belles fenêtres avec vue sur le parc, une grande salle de bains avec baignoire et des toilettes.
Même nous, on n’a pas autant de confort ! s’exclama Ron.
Je peux te faire la même chose, répondit Fred.
Mais il faudra payer, petit frère ! ajouta George. Cela vaut bien mille Gallions de refaire une chambre.
Vous rigolez ! râla Ron.
Il faut bien que l’on gagne notre vie, notre boutique a fermé, répondit Fred sur un ton de lamentation.
Qu’est-ce que c’est facile de t’embêter ! ajouta George en rigolant. Montre-nous !
Ils montèrent les escaliers et Ron les mena à sa chambre, qu’il partageait avec Hermione.
Tu dors avec Hermione ? demanda Fred.
Ca devient sérieux !
Ron vira au rouge en une fraction de seconde.
Harry, dis-nous tout, est-ce que tu les entends faire des choses la nuit ?
Ne nous dis pas que tu n’utilises pas tes oreilles à rallonge pour ça ?
Hey ! s’écria Ron. Cela ne vous regarde pas !
Harry savait que c’était un sujet sensible ces derniers temps. Il ne s’était jamais posé la question de ce que Ron pouvait bien faire avec Hermione la nuit, mais il savait bien que ce que lui faisait avec Ginny dérangeait énormément son meilleur ami, et il était préférable d’éviter le sujet.
Il adressa un regard éloquent aux jumeaux qui changèrent rapidement de sujet.
Cette pièce n’est pas très lumineuse.
On pourrait mettre une fenêtre ici, proposa Fred.
Pourquoi pas, répondit Ron sur un ton grincheux. Et je ne serais pas contre une salle de bain privée comme celle de Neville et Luna.
Je comprends, répondit Fred, il vous faut de l’intimité !
Ron grimaça et rougit à nouveau. Il préféra finalement ne rien répondre.
Harry, tu veux la même chose ?
Je ne suis pas contre ! J’ai toujours rêvé d’une immense baignoire.
Très bien, il va falloir agrandir un peu la pièce, alors !
En quelques coups de baguette, la pièce avait triplé de taille, et comportait maintenant une salle de bain avec une immense baignoire en pierre dans laquelle il était presque possible de nager. Les robinets étaient dorés et l’eau s’écoulait par des fontaines en forme de petits animaux tels que des écureuils et des lapins.
Je pense que certains vont bien s’amuser ici ! murmura Fred.
Qu’est-ce que tu as l’esprit mal placé, ricana George.
Ron avait encore changé de couleur pour devenir blanc comme les deux confortables peignoirs de bain brodés aux initiales de Harry et Ginny qui étaient apparus sur un porte manteau doré.
Je pense que ça ira comme ça, non ?
Oui, c’est super, merci ! répondit Harry.
Vous nous inviterez de temps en temps dans votre palace, j’espère ?
Bien sûr ! répondit Harry.

Ils raccompagnèrent les jumeaux vers l’infirmerie et Mme Pomfresh, bien qu’elle ne dit rien, les regarda passer d’un air suspicieux.
L’état du professeur Tanghudaï n’avait pas changé depuis la veille, et il était toujours endormi, avec des dizaines de flacons de potions diverses posées sur sa table de chevet.

Ron arriva en retard à son cours de potions avec le professeur Boolla et Harry l’entendit le réprimander à travers la porte de la salle.
Vu votre niveau en potions, vous feriez mieux d’arriver à l’heure la prochaine fois ! couina-t-elle.
Harry ricana et rejoignit la Salle du Phénix pour poursuivre les recherches sur la Clef de la Paix, sans succès.
La leçon de dualomancie du jour avec Rogue se déroula bien mieux que les précédentes. Harry avait réussi trois fois à percer la muraille qui le séparait de l’âme de sa baguette magique et il avait pu s’imprégner un peu plus longtemps des rayonnements qu’il avait reçus, sans pour autant vraiment les comprendre.
C’est très bien, Potter, tout le travail que vous fournissez porte ses fruits. Le Seigneur des Ténèbres était de plus très en colère que vous ayez réussi à l’agresser de la sorte dans votre rêve. Sans les potions que je lui fais prendre régulièrement, il aurait été affecté beaucoup plus gravement.
« Continuez avec l’occlumancie d’esprit double et essayez d’affiner votre protection de l’esprit élastique et il aura bien plus de mal à vous atteindre.

Il annonça la bonne nouvelle à ses amis lors du repas du soir, et Hermione parut ravie quelques instants. Elle se replongea cependant rapidement dans ses parchemins de Runes.
Tu as encore du travail ? lui demanda Ron. Prends au moins le temps de manger !
Oui j’ai énormément de travail, j’ai déjà deux essais de plus à faire pour la semaine prochaine, mais ce n’est pas très important. Je fais des recherches sur vous-savez-quoi, et il semblerait que les Runes puissent nous aider beaucoup plus que ce que je ne le pensais.
Comment ça ? demanda Harry, intéressé, alors que Ron avait déjà attrapé deux cuisses de poulet.
Quel boulet, et dire que c’est mon petit copain, se lamenta Hermione en le voyant s’empiffrer.
Ron rougit à nouveau et il s’efforça d’avoir avalé son morceau de poulet avant de parler.
Quoi ? demanda-t-il. Même si je mange, je t’écoute !
Tant mieux, je suis simplement en train de relire en Runes anciennes des livres que j’ai déjà lus, et je me rends compte de certaines subtilités que l’on ne peut saisir en anglais. Si seulement j’étais meilleure en Runes, il me faut beaucoup trop de temps pour lire ces textes…
J’aimerais pouvoir aider, répondit Harry.
Oh non, tu as bien d’autres choses à faire, laisse-moi m’occupe de ça, en plus, ça me passionne.
Neville passa le reste du repas à leur demander à quoi ressemblait sa nouvelle chambre, et Harry le supplia d’être plus discret sur le sujet. Il savait que si cela se savait dans l’école, ils perdraient probablement définitivement ce privilège qui s’avérait bien utile.

Harry, Ron et Hermione avaient ensuite un cours commun de potions classiques dans les cachots. Harry savait qu’il rigolerait probablement grâce à son ami Ron, et il se demandait déjà de quelle manière celui-ci raterait-il sa potion.
Mr Weasley ! souffla le professeur Boolla lorsqu’il entra dans la salle. Je ne ferai même pas de commentaire, mais au moins, je sais que vous ne pouvez pas faire pire que tout à l’heure.
Raconte ! demanda Harry avec un sourire lorsqu’ils s’assirent au fond de la salle.
Mon chaudron a explosé et le professeur Corcc en a reçu dans la figure. Il a des champignons violets qui lui ont poussé sur la tête, et apparemment personne ne sait comment les lui enlever. Regarde, il a toujours un bonnet.
Le professeur Corcc portait en effet un bonnet gris qui avait une forme bizarre. Il était assis sur une chaise près du tableau et il regardait les élèves s’installer avec un air méfiant.
Arrêtez de le regarder ! siffla Hermione, il vous regarde !
Tu es sûre, j’ai plutôt l’impression qu’il regarde le plafond ! ricana Ron.
Lavande émit un gloussement prononcé qui fit sursauter Hermione.
Vous avez vraiment besoin de venir vous coller à côté de nous à chaque fois ? demanda Hermione d’une voix la plus agressive possible.
Ron-Ron est tellement drôle à chaque fois ! gloussa-t-elle. 
Ron rougit tandis que Hermione sortit ses affaires d’un geste sec et se mit à fixer le professeur Boolla.
Les deux professeurs n’étaient pas connus pour leur autorité, et il fallut bien cinq minutes pour qu’ils obtinssent le silence complet.
Bien, je vais vous demander d’être un peu plus attentifs. Si encore Mr Weasley était le seul à rater ses potions, je ne m’inquièterais pas, mais quand la moitié d’une classe fait exploser son chaudron en un seul cours, je commence à me poser des questions !
« Vos Liqueurs de la Providence sont arrivées au terme de leur maturation. Vous pourrez récupérer vos flacons à la fin du cours. Dans l’ensemble, ce n’est pas trop mal étant donné la difficulté de la préparation, mais je ne suis pas sûre que vos potions seront vraiment efficaces, à part peut-être celle de Mr Potter. Vos notes sont sur les flacons !
« Maintenant, je vais ramasser vos essais sur l’antidote de l’Hermite Jean. J’espère que vous les avez rédigés avec soin et que vous avez été complets car la préparation est assez longue et que je récupèrerai vos flacons à la fin du cours. Vous n’aurez pas le temps de découvrir le protocole et je suis navrée de vous dire que vous n’aurez pas de récréation. C’est parti !
L’antidote de l’Hermite Jean était une potion qui avait pour effet de guérir la plupart des affectations magiques par maléfices liées à la vision. C’était une potion très complexe qui requerrait la plus grande concentration. 
Harry vit grimacer le professeur Boolla quand elle ramassa les essais. La plupart étaient loin d’atteindre les cinquante centimètres demandés et la qualité des potions s’en ressentait. 
Malgré toute l’aide qu’il avait pu apporter à Ron, ce dernier avait une nouvelle fois totalement raté sa potion, et le professeur Boolla ne fit pas de commentaire tant son expression était suffisante pour lui faire comprendre ce qu’elle pensait.
Le professeur Corcc avait passé le cours à errer dans la salle tel un mort-vivant, et il déclenchait des éclats de rire chez Lavande et Parvati à chaque fois qu’il passait à côté d’elle. Hermione avait dû une nouvelle fois faire un effort surhumain pour s’empêcher de les regarder et de les écouter. Elle se consola cependant en regardant leurs potions à la fin du cours, qui n’avaient rien du liquide ambré et visqueux attendu.
Mr Weasley, la prochaine fois que vous rendez une potion aussi médiocre, je devrais vous donner une retenue et cela me chagrine ! Concentrez-vous et faites en sorte de rattraper votre retard rapidement !
Harry n’avait pas réussi sa potion aussi bien que d’habitude, mais la fatigue accumulée ne l’avait pas aidé à être totalement concentré.
Vous croyiez vous en tirer comme ça ? demanda le professeur Boolla. Eh bien non, pour la prochaine fois, je demande cinquante centimètres de parchemin sur champignons hallucinogènes et leur utilisation dans les potions ! Et n’oubliez pas de récupérer vos flacons !
Harry était content de voir qu’il avait obtenu un Optimal. Sa potion avait quelque chose d’attirant pour l’œil que les autres n’avaient pas, même si elle semblait avoir exactement le même aspect.
Ginny revint exténuée de sa leçon d’occlumancie avec Rogue. Elle avait une nouvelle fois consenti beaucoup d’efforts après une journée difficile.
Hermione, une fois n’est pas coutume, ne travailla pas ce soir-là, elle se contenta de feuilleter brièvement quelques textes écrits en Runes avant d’aller se coucher.
Ron l’accompagna et Harry et Ginny gagnèrent leur chambre, avec l’intention d’inaugurer la baignoire.

Il faisait nuit et on entendait au loin les bruits de klaxon des voitures. Il avait bien du mal à progresser dans les décombres de ce qui était l’ancien bâtiment du ministère de la Magie.
Au loin, le Sanctuaire des Marques trônait fièrement sur sa pyramide tronquée. Les quatre marques – un dragon chevauché d’un squelette, une tête de mort qui avait un serpent à la place de la langue, une autre qui mordait une rose, et un cerf – tournoyaient lentement dans le ciel, l’éclairant de leurs quatre couleurs.
Il s’en approcha, essayant tant bien que mal de ne pas tituber. Il but une gorgée d’une liqueur amère et fruitée au goulot d’une vieille bouteille qu’il tenait à la main.
Le Sanctuaire des Marques… dit-il d’une voix rauque en contemplant l’édifice.
Il n’était plus qu’à une dizaine de mètres des premières marches. Il s’en approcha encore un peu mais ce n’était pas facile. Le Temple avait quelque chose à la fois d’attirant et de paralysant.
Il s’arrêta une dernière fois avant de commencer à l’escalader. Son entrée était bien plus haute qu’il le pensait, et il eut beaucoup de mal à monter toutes les marches, d’autant plus que la liqueur commençait à lui monter à la tête et qu’il ne voyait plus clair.
Il y parvint cependant et s’approcha du trou circulaire d’une dizaine de mètres de diamètre qui constituait son entrée. On ne voyait rien d’autre qu’une obscurité profonde que même la lumière de la baguette magique ne pouvait explorer.
Il prit une autre gorgée de liqueur et tituba avant de disparaître dans le vide. Il poussa un long hurlement et se réveilla en sursaut.
Il était toujours dans la baignoire et lui et Ginny semblaient s’être tous les deux assoupis là.
Ginny ne semblait pourtant pas avoir le rêve, alors qu’il savait bien qu’il avait pourtant oublié la veille de fermer et ranger son esprit.
Elle se réveilla et sembla un instant étonnée de se retrouver ici.
On s’est tous les deux endormis là ? demanda-t-elle. Tu as fait un cauchemar ?
J’étais Trelawney ! s’exclama Harry. Je ne comprends plus rien. Il n’y avait même pas Voldemort ! Je ne sais même pas si c’était réel ou non, j’étais au Sanctuaire des Marques, et j’ai disparu dans le trou avant de me réveiller. Je croyais qu’Abelforth était censé l’avoir enfermée chez elle !
Harry, calme-toi et respire, dit Ginny d’une voix paisible. Le rêve est terminé, tâche de t’en souvenir dans tous les détails pour le raconter à Abelforth dès son retour.
Harry écouta Ginny et ils retournèrent se coucher dans leur lit, prenant bien soin cette fois de fermer leur esprit.

Le lendemain, Ron le secoua brutalement pour le réveiller.
Harry, Ginny ! Réveillez-vous ! On est déjà en retard !
Oh non, j’ai cours avec Rogue ! se rappela brutalement Ginny. Il va me tuer ! Vite !
Elle se leva brutalement du lit et tous se préparèrent en moins de cinq minutes.
Harry ne pouvait pas être moins enthousiaste, même si les cours d’histoire de la Magie du professeur Fresnel étaient bien moins ennuyeux que ceux du fantôme Binns, ils n’avaient rien de passionnant, surtout à huit heures et demie du matin après une nuit de sommeil agité.
Le professeur Fresnel parut surpris de les voir arriver en retard mais il ne le leur reprocha pas. Harry s’efforça tant bien que mal d’écouter le cours qui traitait de la communauté magique Tibétaine alors que Ron s’était endormi sans même se soucier d’être discret alors qu’ils avaient dû s’asseoir au premier rang.
Mr Potter, pourriez-vous demander à votre camarade de ronfler moins fort ? demanda le professeur Fresnel.
Harry sursauta et donna un coup de coude à Ron pour le réveiller.
Mr Weasley, je ne sais pas ce que vous faites la nuit, mais vous feriez bien mieux de dormir !
Ron rougit et évita le regard de Harry qui ne put s’empêcher de sourire.

Harry eut un moment de panique lorsqu’il vit Ginny arriver en sang lors du repas de midi. Il fut cependant vite rassuré lorsqu’elle lui adressa un clin d’œil.
J’ai cru que Rogue allait me tuer ! Il m’a convoquée dans son bureau parce que je suis arrivée en retard ce matin et il m’a torturée, dit-elle, faisant semblant d’être profondément choquée.
Hermione était encore plongée dans les Runes et Harry lui dit :
Hermione, tu m’inquiètes, tu ne fais même plus tes devoirs.
J’ai encore le temps ! Je me coucherai sûrement tard mais j’ai déjà progressé en Runes. Ce sont des textes qui parlent de l’histoire des Gobelins, et ce sont eux qui les ont écrits. C’est incroyable de voir à quel point ils ont une vision différente de la nôtre.
Ils passèrent un peu de temps à la bibliothèque et Harry en profita pour avancer ses devoirs. Il rejoignit ensuite les cachots pour le cours de Rogue.
Le cours d’aujourd’hui sera raccourci puisque j’ai une réunion importante avec le Seigneur des Ténèbres juste après, annonça Rogue dès le début du cours. J’attends par conséquent de vous que vous soyez concentrés et efficaces.
« Après le Chaudronnoscope, la Pieuvre d’Augustin et l’Intentioscope, nous allons continuer notre tour des méthodes de détection des maléfices que peuvent contenir certains objets et potions.
« Je vais vous apprendre deux sorts, le premier s’applique aux potions et aux breuvages divers, sa formule est Fumeres es maleficum. De la fumée noire s’échappe de la potion si elle vous fera du mal lorsque vous la buvrez. Mais attention, certaines potions très dangereuses détruisent les marqueurs magiques qui font que le mécanisme de détection fonctionne. Il faudra alors savoir les détecter par vous-mêmes, ce sont en particulier les potions de très grande magie noire.
« Le deuxième sort s’applique aux objets et il vous permet de savoir s’il présentent un danger lorsque vous les touchez et seulement lorsque vous les touchez. Sachez que certains objets peuvent s’avérer dangereux sur la durée et sembler inoffensifs lors d’un premier contact. La formule est Cautionnes revelias.
« Vous avez chacun dix objets et dix potions sur votre table. Je veux savoir pour chacun d’entre eux s’ils présentent un danger ou non. Bien évidemment, ne les touchez pas et ne les goûtez pas car certains peuvent vous tuer. Je veux des justifications pour chacun d’entre eux et je ramasserai votre compte-rendu à la fin.
Harry ne rencontra pas de difficulté particulière à accomplir ces deux sorts. Il reconnut même la potion de Sang-Vert qui pourtant d’après le sort de révélation, n’avais pas émis de fumée noire. Il le notifia dans son compte-rendu et il était plutôt content de son travail à la fin du cours.
Très bien, je récupère vos devoirs ! Pour la semaine prochaine, je vous demande un essai de vingt centimètres de parchemin sur les risques que l’on peut encourir en touchant des objets ensorcelés et sur les méthodes pour s’en prémunir. Soyez concis et précis !
Rogue disparut avec sa pile de parchemins avant même qu’ils n’aient eu le temps de ranger leurs affaires.
Potter, je suis sûr que tu ne voudrais pas toucher ce crâne, lui dit Pansy. Je ne sais pas quel maléfice il contient mais je ne pense pas qu’il soit très bon pour toi. Mais la meilleure solution est d’essayer ! Wingardium leviosa !
Le crâne se mit à léviter et à s’approcher de Harry.
Tu veux jouer à ça ? demanda Harry. Voyons qui de nous deux est le plus fort. Wingardium leviosa !
Il prit à son tour le contrôle du crâne et une guerre des nerfs s’engagea. Harry était nettement supérieur dans le domaine et il s’amusa à l’approcher lentement du visage de Pansy.
Qu’est-ce que tu attends pour l’embrasser ? demanda Harry.
Tu vas avoir des ennuis si tu fais ça, Potter ! hurla-t-elle.
Je ne suis pas idiot au point de le faire vraiment, répondit Harry. Je sais très bien à quoi tu joues ! Flamendio !
Le crâne s’enflamma avant de tomber au sol et Pansy poussa un hurlement.
Harry prit son sac et s’en alla sans même laisser le temps aux J.M.P.  de réagir. De toute façon, ils avaient bien trop peur de lui pour l’attaquer, même à dix contre un, et si Pansy n’était pas là pour les y pousser, il aurait la paix la plupart du temps.
Le cours du professeur Tanghudaï était annulé faute d’enseignant pour le remplacer, et Harry avait donc terminé sa journée.
Il rédigea tous les essais qu’il avait à faire sans s’éterniser et il retourna à l’appartement où il s’assit dans le canapé.
N’étant pas motivé pour s’entraîner, il déplia la Carte du Maraudeur qui était restée sur la table du salon et il resta un bon quart d’heure à regarder ce qui se passait dans le château. Ron et Ginny étaient bien à leurs cours, tandis que Hermione était dans la Salle du Phénix, certainement en train d’étudier les Runes.
Rogue n’était nulle part dans le château, et Harry se demandait pourquoi Voldemort avait organisé une réunion en pleine journée.
Perdu dans ses réflexions, il crut apercevoir le mot « Serpentard » bouger quelque part sur la Carte.
Mais lorsqu’il le chercha, le cœur battant à tout rompre, il ne le trouva pas. Il était pourtant certain de l’avoir lu quelque part. Et il repensa à ce fantôme qu’ils avaient vu errer quelque part dans les sous-sols du donjon de l’aile Sud.
Dobby, est-ce que tu connais quelqu’un qui pourrait connaître ce fantôme ? Tu te souviens, Basile Serpentard, celui que l’on avait aperçus dans les sous-sols !
Je ne sais pas, il y a des milliers de fantômes dans l’école, et beaucoup ne se connaissent même pas. Mais peut-être que le Baron Sanglant est au courant, c’est lui le fantôme des Serpentard !
Mais oui, le Baron Sanglant ! s’exclama Harry.
Je ne suis pas sûr qu’il acceptera de parler, répondit Dobby. 
Et si on demande à Nick d’aller le voir ? Tu penses qu’il lui parlera ?
Peut-être… mais essayons d’abord avec le Baron Sanglant. Il est dans les cachots !
Ils descendirent sans plus attendre dans le deuxième sous-sol des cachots, là où il était normalement interdit de se promener.
Le Baron Sanglant semblait errer dans les cachots, seul, traversant parfois les murs. Les élèves ne lui parlaient jamais car il était décrit comme quelqu’un de désagréable et agressif. Mais cela était probablement dû au fait que ses habits étaient couverts de sang et qu’il était assez terrifiant.
Il fit demi-tour et sembla venir droit vers Harry et Dobby, comme s’ils n’étaient pas là.
Lorsque le Baron Sanglant se trouva à moins d’un mètre d’eux, ne semblant toujours pas les avoir remarqués, Harry dit :
Monsieur le Baron Sanglant ?
Celui-ci s’arrêta et se rendit enfin compte de leur présence.
Que me voulez-vous ? tonna-t-il d’une voix écorchée.
Je… je m’intéresse à l’histoire de Serpentard et…
Un Gryffondor ? Qui s’intéresse à l’histoire de Serpentard ? Je ne suis pas dupe… Ecartez-vous de mon chemin !
Attendez… je voulais juste savoir si vous savez quelque chose de Basile Serpentard ?
Le Baron Sanglant le regarda droit dans les yeux et lui lança un regard tonitruant. Harry comprit alors qu’il était inutile d’insister. Mais au moins, il comprit qu’il savait quelque chose sur le sujet, et il finirait bien par le découvrir.

Rogue arriva avec cinq minutes de retard à leur leçon de dualomancie. Il était visiblement de très mauvais poil.
Le Seigneur des Ténèbres est très en colère. L’absence de Joe Jigger l’ennuie beaucoup car il n’est pas là pour lui apporter les informations qu’il veut sur la Clef de la Paix. Il ne sait pas comment orienter ses recherches et les cauchemars avec les apparitions de Sybille Trelawney l’inquiètent énormément. Il a l’impression d’être en retard sur vous même si je pense que vous en êtes à un point similaire.
« Je vous demande, et faites passer le message à vos amis, d’être irréprochables cette semaine, afin de m’aider. Si vous êtes énervé et que vous sentez que vous pouvez déraper, ne venez pas du tout en cours, cela évitera bien des problèmes.
Pour la deuxième leçon de suite, Harry eut l’impression de progresser. Non seulement il réussit à percer la muraille qui l’empêchait d’accéder à l’âme de sa baguette, mais il eut l’impression de commencer à la ressentir beaucoup mieux. Il reconnut très bien les rayonnements verticaux et les rayonnements horizontaux, ainsi que des rayonnements qu’il ne connaissait pas du tout, et qui n’avaient rien à voir avec ceux que Abelforth lui avait fait découvrir lors de l’étude des rayonnements élémentaires.
D’après ce que vous me décrivez, je pense que vous avez accompli un pas important dans l’exploration de l’âme de votre baguette magique. Cela fait au moins une bonne nouvelle aujourd’hui ! Je vous donne rendez-vous demain à la même heure, et tâchez d’être à l’heure !
Harry ricana intérieurement. Il adorait les provocations de Rogue, alors qu’il aurait démarré au quart de tour il n’y a pas si longtemps.
Attendez ! demanda Harry au moment de refermer la porte du bureau.
Oui ? demanda Rogue, curieux.
Est-ce que vous connaissez quelque chose de Basile Serpentard ? C’est un fantôme que j’ai vu sur la Carte.
La fameuse Carte, siffla Rogue.
Harry n’était pas sûr qu’il lui en avait déjà parlé avant. Mais de toute façon, il se doutait bien de son existence et de ce qu’elle permettait de faire.
Non, je ne le connais pas. A vrai dire, je ne suis pas très renseigné sur la généalogie de la famille Serpentard.
J’ai essayé d’interroger le Baron Sanglant, expliqua Harry, mais il n’a pas voulu répondre, alors qu’il semblait savoir quelque chose.
Cela vous étonne ? demanda Rogue. Vous auriez dû m’en parler avant. Maintenant, si je vais le voir en lui parlant de ce fantôme, il va bien comprendre que c’est vous qui m’avez envoyé pour le faire parler et c’est à éviter. Il va falloir trouver un autre moyen que de passer par moi, j’en suis navré.
Harry se sentit idiot d’avoir agi dans la précipitation, mais l’existence de ce fantôme le tracassait, et avec l’aide de ses amis, il finirait bien par en apprendre sur lui.

J’espérais avancer plus vite dans mes recherches, leur dit Hermione, presque essoufflée tant elle avait travaillé. Mais je suis tellement en retard dans mon travail. Je crois que je ne suis pas couchée ce soir.
Tu as quand même trouvé quelque chose ?
Non, pas vraiment, je lisais des livres sur l’histoire des Gobelins qu’ils ont eux-mêmes écrits. Mais la plupart des bibliothèques ne contiennent que quelques livres alors qu’il nous faudrait des livres qui vont bien plus dans le détail.
« Je pense qu’il faudra faire un tour à la bibliothèque Dawlish un de ces jours pour voir ce qu’ils ont dans la littérature des Gobelins.
« Sinon il faudra aller faire un tour à Gringotts, je sais qu’ils ont une immense bibliothèque dans les souterrains, mais comme Voldemort s’est semble-t-il rallié les Gobelins, cela sera encore une mission impossible.
Neville, tu viens ce soir t’installer à l’appartement ? demanda Ron. 
Oui, je vais faire une surprise à Luna, je ramènerai ses affaires pendant qu’elle est en cours, et j’irai la chercher quand elle aura fini pour qu’elle nous rejoigne.
Que dites-vous d’une petite soirée entre nous pour fêter ça ? demanda Ron.
Ce serait génial, répondit Harry, je vais aller acheter quelques trucs à la boutique de la cafétéria après le repas.
Cela faisait longtemps que Harry n’y avait pas mis les pieds. Ces derniers temps, ils étaient bien trop occupés, et ils passaient l’essentiel de leur temps libre dans la Salle du Phénix.
L’ambiance avait bien changé dans ce couloir d’ordinaire si animé. Il fallait dire que les J.M.P. y faisaient régner la terreur, en attaquant à l’aide de Sortilèges Impardonnables les plus jeunes élèves qui ne savaient pas encore se défendre. Ils ne faisaient pourtant rien de mal, mais c’était seulement pour montrer leur supériorité.
Ils passèrent la soirée à aider Neville à transporter les affaires de Luna jusqu’à l’appartement. Cela n’était pas chose facile même s’ils connaissaient un peu la salle commune des Serdaigle. Ils avaient finalement décidé de demander de l’aide à Fumseck, puisqu’il était capable de transporter de lourdes charges, et ils l’avaient fait voler avec la Cape d’Invisibilité dessus.
Le voyage jusqu’à la salle commune de Gryffondor, même s’il passait par une partie peu empruntée du château, avait été semé d’embûches. Ils avaient dû notamment éviter Peeves et Pooves qui auraient à coup sûr tout fait échouer en les déviant vers une salle inoccupée où ils avaient envoyé des pétards de chez Fred et George.
Ils attendirent le retour de Luna et Ginny pour commencer leur soirée. Hermione avait accumulé un retard monstrueux dans ses devoirs et elle était en panique totale. Harry termina son essai d’initiation aux premiers secours pour le lendemain tandis que Ron semblait en lutte contre lui-même pour enfin parvenir à se mettre au travail.
Neville semblait ravi de vivre désormais avec eux. Il passa la soirée à aménager sa nouvelle chambre et à ramener ses affaires. Il la décora avec de nombreuses plantes qu’il collectionnait et qui provenaient du monde entier.
Harry s’imagina rapidement ce que la chambre deviendrait lorsque Luna s’y installerait, avec des numéros du Chicaneur y traînant partout, des objets farfelus et des posters de créatures qui n’existent pas.
Ils allèrent chercher Luna à la fin de son cours de potions classiques et cela fut une nouvelle mission. Les Mangemorts et les Aurors n’étaient pas très nombreux à patrouiller dans le château, mais ils étaient postés aux endroits stratégiques et il fallait absolument les éviter.
Ron imita même la voix de Peeves et Pooves avant de partir en courant pour attirer Rusard dans une mauvaise direction. 
C’est tellement drôle ! rigola Luna. Ce serait marrant qu’il soit attaqué par des Scintifées !
Hein ? demanda Ron.
Il paraît qu’il y en a dans ce couloir, dit-elle le plus sérieusement du monde en pointant le couloir par lequel Rusard était parti, trompé par les cris de Ron.
C’est quoi ? demanda Harry, faisant semblant d’être intéressé.
Oh, je n’en ai jamais vues, mais ce sont des fées qui se déplacent en transplanant, elles émettent une lumière jaune attirante mais elles font vivre des cauchemars. Papa est parti au Japon pour les chercher, il paraît qu’elles s’en prennent à une petite communauté magique et il va essayer d’en ramener.
Luna avait été très facile à convaincre de venir avec eux, même s’il elle ne savait absolument pas pourquoi. La seule difficulté était de la faire entrer dans la salle commune de Gryffondor avec sa robe de Serdaigle, mais à cette heure tardive, il n’y aurait probablement encore personne pour y rester, d’autant plus que le couvre-feu leur imposait d’aller directement dans leur lit le soir.

La soirée fut l’une des meilleures depuis bien longtemps, et ils avaient apprécié être entre eux sans avoir à penser à tous leurs tracas habituels.
Ils se permirent même de mettre de la musique et de danser. Harry avait en effet acheté une bouteille de Whisky Pur Feu qui, la fatigue aidant, les avait rendus joyeux en quelques instants.
Luna et Neville semblaient ravis de pouvoir être enfin ensemble et d’habiter avec leurs meilleurs amis.
Je te croie, Luna ! Je sais que les Scintifées existent ! s’écria Neville, qui avait bien du mal à tenir debout à cause de l’alcool. Allons les capturer !
Il se dirigea vers la porte et Harry et Ron l’attrapèrent par les bras.
Neville, il est temps que tu ailles te coucher, lui dit amicalement Harry. On ira chercher les je-ne-sais-pas-quoi-fées demain si tu veux.
Oui, il est temps d’aller se coucher ! dit Luna, étonnamment inquiète. Si nous ne dormons pas avant minuit, les mauvais esprits vont nous faire faire des cauchemars !
Luna, il est bien plus de minuit ! rigola Ron.
Par la Barbe de Merlin !
Luna attrapa Neville par le bras et ils allèrent se coucher. Harry et Ron étaient bien trop joyeux pour pouvoir aller dormir. Hermione, elle, était déjà retournée travailler, mais au moins, elle avait profité de la soirée pendant une bonne demi-heure.
Vivement que l’on termine nos études, dit Ron à Harry, alors qu’ils étaient tous les deux assis à la table du salon. J’en ai marre de la voir travailler tout le temps. J’ai l’impression que je ne passe jamais de temps avec elle, alors que pourtant je la vois souvent…
C’est aussi pour cela que tu l’aimes, dit Harry. Si elle n’était pas comme cela, je pense que ce serait différent. Mais c’est vrai que cela me chagrine de savoir qu’elle va passer la nuit à travailler encore.
Harry remarqua que Ginny n’avait pas osé venir s’asseoir avec eux. Visiblement, elle avait toujours du mal à pardonner à Ron leur dernière dispute. Mais ce dernier ne remarqua rien.
Si au moins elle ne faisait que travailler, poursuivit-il, mais cette histoire de la Clef de la Paix, j’ai l’impression que l’on cherche pour rien… il y a quelques mois, on recherchait les Horcruxes, j’ai l’impression qu’ils ne nous intéressent plus. J’ai l’impression que l’on tourne en rond.
Moi aussi, un peu, répondit Harry, qui en réalité partageait la vision de son ami plus que « un peu ». Mais je suis sûr que bientôt on va avancer, je le sens. Quant aux Horcruxes, je ne sais pas, cette Clef de la Paix semble tout changer. J’aimerais aussi que l’on passe plus de temps à les rechercher, mais par où commencer ?
Je ne sais pas, mais j’ai vraiment hâte que l’on ait réduit en poussière tous ceux qui nous pourrissent la vie !
Je te promets que si je dois un jour tuer Voldemort, j’en ferai la plus fine des poussières !

Les deux verres de Whisky Pur Feu que Harry avait bus, et la discussion avec Ron ne l’aidèrent pas à vider son esprit ce soir-là. Ses pensées s’agitaient sans cesse alors qu’il essayait de les ranger. Fumseck lui fut donc d’une grande aide. 
Mais une nouvelle fois, cela s’était avéré inefficace. Même si le rêve avait été moins intense, et qu’il n’avait pas été réveillé. Il se rappela le lendemain matin avoir aperçu le Sanctuaire des Marques et avoir chuté dans son Temple, dans la peau de Sybille Trelawney.


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