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Chapitre 137 : L'�vacuation de Poudlard

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La suite de la nuit de Harry avait été ponctuée de nombreux autres rêves, bien moins sombres que celui où il avait aperçu le cadavre de Queudver, mais tout aussi loufoques. Il avait beaucoup tergiversé à propos des Horcruxes et s’était imaginé quels objets ils pouvaient être. C’est ainsi qu’il s’était retrouvé à se battre dans ses rêves contre une tasse de thé volante censée en être un.
Ils dormirent tard ce matin et rejoignirent directement le domicile d’Abelforth à leur réveil, pour essayer de comprendre ce rêve.

C’est très étrange, ce que tu me racontes là, Harry. Cette scène n’était certainement pas réelle, mais semblait correspondre à un cauchemar de Voldemort. Je sais que Queudver a joué un rôle important dans la résurrection de Voldemort et est très important pour lui, mais ce n’est vraiment pas son genre de s’attacher de cette façon à l’un des siens… Il y a quelque chose que je ne comprends pas bien.
Et si Voldemort avait imposé cette vision à Harry ? proposa Hermione.
Comment ça ?
Tu te souviens Harry lorsque Voldemort essayait de te faire croire que Sirius était en danger dans la salle des prophéties au ministère de la magie ? Peut-être qu’il a simulé ce cauchemar pour te pousser à prendre des risques.
C’est intelligent, Hermione, mais je ne vois pas bien en quoi la mort de Queudver pourrait pousser Harry à faire quoi que ce soit. Sa disparition est une bonne nouvelle pour nous, certes, mais elle n’est pas en soi très importante.
Il veut peut-être nous faire croire que leur armée est affaiblie et nous pousser à attaquer, proposa Ron.
Ce n’est pas la même chose que quand Voldemort voulait m’imposer des visions. C’était différent, expliqua Harry. C’était un cauchemar que lui a vécu, et j’étais là pour le voir. J’ai ressenti sa peur et sa colère quand il a vu le cadavre de Queudver.
C’est très étrange, et je pense que nous avons intérêt à comprendre les raisons de tout cela. Ton raisonnement me donne une idée, Hermione. Que pensez-vous de l’idée de retourner ses propres cauchemars contre Voldemort ? Il en a joué contre Harry, à nous d’utiliser cette technique.
Comment ça ? demanda Harry.
Tu pourrais par exemple simuler des cauchemars similaires à celui qu’il vient de vivre dans son esprit et sonder sa réaction pour essayer de comprendre pourquoi cela provoque chez lui tant de peur.
Mais je ne serais pas capable de faire cela !
Tu pourrais l’être très rapidement. Tu as acquis des compétences impressionnantes ces derniers mois dans des domaines très complexes de la magie : occlumancie, légilimancie et même dualomancie. La suite du programme était de s’intéresser à la mémoriamancie. Au vu de tes capacités et du travail que tu as su faire sur le contrôle de ton esprit, cela ne sera qu’une formalité pour toi. La mémoriamancie est un domaine de la magie très varié qui, comme son nom l’indique, touche aux souvenirs, à leur conservation, à leur transformation.
« Il faut être d’une sagesse extrême pour prétendre maîtriser la mémoriamancie et je sais que c’est ton cas. C’est une science qui doit être utilisée à bon escient et qui procure des habilités à celui qui la maîtrise qui peuvent l’amener à perdre la tête et accomplir des actes regrettables. 
« La maîtrise de la mémoriamancie pourrait te permettre de faire vivre à Voldemort des cauchemars par le biais de votre connexion. Si tu parviens à lui faire revivre cette scène où il découvre le cadavre de Queudver, peut-être que cela ravivera chez lui d’autres souvenirs associés et que tu pourras les vivre toi aussi.
Harry était très excité à l’idée d’apprendre la mémoriamancie. Avoir la capacité de contrôler les souvenirs était certainement l’acte magique qu’il trouvait le plus impressionnant.
Que dis-tu d’apprendre les bases dès maintenant, Harry ? proposa Abelforth.
Avec plaisir.
Très bien, nous allons commencer par un petit exercice. Comme lors de tout travail sur l’esprit, je vais te demander préalablement de faire le vide dans tes pensées. Ensuite, tu vas te concentrer très fort sur un souvenir précis dont tu te souviens d’un maximum de détails.
Harry s’exécuta sans difficulté, cette partie du travail était la plus facile.
Maintenant tu vas séparer ta concentration et faire en sorte que chaque partie de ta conscience se concentre sur ce souvenir. Tu vas ainsi le dupliquer. Ensuite, avec ta baguette, tu extrairas l’une des deux versions du souvenir sous forme de filament et tu le déposeras dans cette petite Pensine. Cette technique te permet de conserver une version de tes souvenirs sans les faire disparaître de ta mémoire.
« Mais la mémoriamancie permet de faire d’autres choses bien plus intéressantes, comme modifier les souvenirs. Tu dois pour cela faire jouer ton imagination, et il y a une formule qui peut t’aider à fixer un souvenir pour qu’il devienne réel. Car un souvenir qui ne serait le fruit que de ton imagination ne serait que partiel et par conséquent incomplet. Sans cette conversion en souvenir réel, tu ne pourrais pas vraiment faire croire à qui que ce soit que ce souvenir s’est vraiment réalisé.
« La formule scripta memoria te permettra de transformer une scène qui serait le fruit de ton imagination en scène bien réelle. C’est une formule non-prononcée que tu dois t’appliquer à toi-même. Je dois t’avertir que la création de souvenirs ou leur modification est un acte magique qui peut être grave de conséquences, et qui peut plonger la personne qui s’y prête dans une folie profonde. Certaines personnes ont totalement modifié leurs souvenirs au point d’avoir modifié leur existence et qui ils sont. Une fois un souvenir modifié ou créé, il sera tellement réel que tu pourras toi-même être dupé et avoir l’impression de l’avoir vécu. C’est pourquoi tu dois toujours prendre soin de travailler avec l’esprit vide et ordonné pour ne pas prendre le risque de modifier des souvenirs par erreur.
« J’ai pour habitude lorsque je modifie ou crée des souvenirs, d’y ajouter un élément loufoque qui me permet de savoir que c’est un faux souvenir. Cela peut te paraître étrange, mais c’est important, et cela te permettra même dans vingt ans de cela, de savoir ce qui est vrai et ce qui est faux. Je te conseille également de vider de ton esprit les souvenirs faux, et de les conserver uniquement dans une Pensine, toujours pour les mêmes raisons. Pour cela, tu n’as qu’à extraire un souvenir sans dédoubler ton esprit, de manière à ce qu’il disparaisse de ta mémoire.
Qu’est-ce que vous ajoutez comme élément loufoque ? demanda Ron, toujours aussi curieux.
Oh, l’un des personnages porte toujours deux chaussures de couleur différentes, c’est discret, et cela me permet de reconnaître les souvenirs que j’ai inventés.
« Harry, nous allons passer à de la pratique. J’aimerais d’abord que tu testes la formule scripta memoria. Ne sois pas surpris, je vais entrer dans ton esprit pour être certain que tu ne fasses pas de bêtise lors de ton premier essai. Lorsque la formule aura fait son effet – tu le sentiras immédiatement tant il est étrange – tu imagineras totalement une scène de ton choix. Laisse parler ton imagination et tu verras le souvenir se construire.
Est-ce que je dois vivre le souvenir depuis mes propres yeux ?
Pas forcément, tu peux aussi créer un souvenir où tu es spectateur de ce que tu fais, c’est encore plus étrange et difficile mais c’est possible, laisse parler ton imagination.
Harry fit le vide total dans son esprit et se concentra. Il sentit Abelforth entrer dans son esprit puis s’appliqua calmement la formule scripta memoria.
Il se sentit immédiatement comme très léger. Tout avait disparu autour de lui et il n’y avait que de la lumière. Il n’était plus dans le salon d’Abelforth mais dans ce qui semblait être un monde virtuel.
Immédiatement, une grande pièce apparut, au sol de pierres et au murs percés de grandes fenêtres abondamment éclairées par un soleil intense. Au fur et à mesure qu’il regardait autour de lui, les zones lumineuses disparaissaient et étaient remplacées par des objets de plus en plus précis lorsque Harry se concentrait dessus. Il fit apparaître une cheminée, des tables, des chaises et la pièce ressemblait de plus en plus à la grande salle de Poudlard.
Progressivement, des sons apparurent ainsi que du mouvement. Une chouette traversa les airs en poussant un cri aigu, puis des élèves apparurent autour de lui. Enfin Ron et Hermione apparurent très distinctement en face de lui, assis à sa table. Il était en train de manger une cuisse de poulet très appétissante.
Mr Potter, je vous rappelle que vous avez une retenue à 21 h ce soir dans mon bureau, couina la petite voix hautaine et si désagréable de Dolorès Ombrage.
Peeves et Pooves apparurent alors et renversèrent un plat de soupe sur Ombrage qui partit en courant et en hurlant en direction du hall.
Harry prit goût à créer ce souvenir et il commença à jouer avec les personnages. Ombrage réapparut, flottant dans les airs, avant de se mettre à faire des pirouettes et à enfler jusqu’à exploser et se dégonfler comme un ballon.

Harry se sentit alors tiré hors de son souvenir et revint à la réalité.
Je constate que tu t’amuses bien Harry. Je pense que tu as bien compris l’utilisation de la formule scripta memoria. C’est moi qui ai mis fin à ton souvenir mais si tu veux le faire tout seul, tu n’as qu’à prononcer la formule scripta eternae. La suite de ton entraînement consistera à t’entraîner à créer d’autres souvenirs de plus en plus précis et à les conserver dans ta Pensine. La prochaine fois je te montrerai comment modifier un souvenir, ce n’est pas bien différent. Si jamais tu fais le même rêve avec Queudver, fais-toi discret pour que Voldemort ne te repère pas et observe un maximum de détails. Nous essaierons de nous voir demain, je fais en sorte d’obtenir des informations sur Regulus.

Epuisés par tous les évènements des dernières semaines, ils dormirent tous une nouvelle fois très tard. La nuit de Harry fut plus calme et il ne se souvint d’aucun rêve étrange à son réveil. Ils prirent leur petit-déjeuner ensemble, faisant en sorte de ne pas trop penser à tous leurs problèmes. Noël approchait, et Harry aurait aimé pouvoir apprécier plus la féérie qui allait avec ce moment de l’année. Dobby avait d’ailleurs installé un petit sapin et quelques guirlandes totalement dépareillées. 
Ils passèrent le reste de la journée chez les Weasley, qui vivaient dans la Cabane Hurlante. L’endroit faisait toujours froid dans le dos, mais dès que l’enchantement faisait apparaître leur maison, une impression de réconfort et de chaleur les envahissait. 
L’intérieur était fort semblable à leur ancien domicile du Terrier, et envahi d’objets variés. Fred et George étaient les maîtres du dernier étage et il était presque dangereux de s’y aventurer. Arthur faisait une collection d’objets divers de fabrication moldue et les entassait sans vraiment les utiliser dans une pièce, tandis que Molly régnait sur la cuisine et y préparait des quantités de nourritures suffisantes pour des dizaines de personnes.
Fred et George avaient toujours de nombreux projets et, profitant de la fermeture de leurs boutiques du Chemin de Traverse et du Hall de la Paix, ils travaillaient dur sur leur projet de parc d’attractions magique, en attendant que la paix revienne.
Tonks et Lupin les rejoignirent lors du repas du soir et une réunion de l’Ordre du Phénix s’improvisa, concernant l’évacuation de Poudlard.
Harry se sentait nostalgique à l’idée de quitter Poudlard, mais la situation le nécessitait pour ne pas faire courir de risques inutiles aux élèves. Tous regorgeaient d’idées concernant la façon de les évacuer, plus ou moins risquées.
Il y a des centaines d’élèves à évacuer, cela va être compliqué, et puis il y a plus discret, répondit Lupin à Ron qui suggérait d’utiliser une voiture volante.
Et le Poudlard Express ? demanda Ginny.
Nous serions forcément repérés, c’est trop risqué, répondit Arthur.
On peut toujours désenchanter le train pour ne pas nous faire voir, c’est compliqué mais faisable, proposa Lupin.
Mais le Poudlard Express ne tourne plus en ce moment, non ? demanda Hermione.
Justement, on pourra voler un train sans problème, j’ai toujours rêvé d’en conduire un, s’enthousiasma Ron.
Oui, les trains stationnent au dépôt à Londres à King’s Cross, expliqua Arthur, ils sont totalement sans surveillance. On pourra ramener tous les élèves en même temps à Londres, et être tous concentrés au même endroit pour les protéger. La difficulté sera de faire sortir les élèves de Poudlard et de les emmener à la gare de Pré-au-Lard. Le plus simple et le plus discret sera de le faire sur balai volant.
Il faudra occuper les Mangemorts pendant ce temps.
On s’en occupera ! s’exclama Fred.
On s’y connaît en matière de diversions. 
Il faut profiter de la période actuelle, intervint Harry. D’après nos informations, Voldemort n’est pas présent dans sa forteresse et elle est très attaquée par les troupes de Regulus Black, il a dû effectuer un repli et les rapatrier là-bas. Poudlard n’est que peu surveillée hormis par les Mangemorts qui occupent les postes de professeurs.
Par où feriez-vous sortir les élèves ? demanda Arthur.
Le passage de l’infirmerie est idéal. Il est à la fois le plus proche de la gare de Pré-au-Lard, et si l’on y emmène les élèves par petits groupes, cela ne fera pas suspect dans Poudlard. En plus, Mme Pomfresh pourra toujours nous aider, proposa Lupin.
Harry, il faudra que vous sondiez ce qui se passe à Poudlard ces prochains jours et que vous trouviez des personnes de confiance pour vous aider, expliqua Arthur. Nous allons nous occuper du Poudlard Express. Fred et George, nous allons compter sur vous pour prévoir une diversion lorsque nous ferons l’évacuation.
Oui, nous passerons la journée à Poudlard demain, expliqua Hermione, on va prévenir tout le monde. Quand pensez-vous pouvoir récupérer le Poudlard Express ?
Cela peut être fait demain, on peut prévoir l’évacuation demain soir si tout se passe bien, après le repas du soir pour ne pas attirer l’attention sur les élèves qui manqueraient.
Il faudra que les J.M.P. ne soient pas au courant, nous devrons être très discrets.
Je pourrai les occuper, proposa Harry.
J’ai une autre idée, suggéra Ginny, on peut leur faire croire que Voldemort veut les voir, et on les envoie quelque part dans la Forêt Interdite, ils vont forcément se perdre et on sera tranquilles toute la soirée.
Pourquoi pas, chacun sait ce qu’il a à faire, on se retrouve demain en fin d’après-midi pour faire le point. Il nous reste deux jours avant Noël, il faut absolument que les enfants soient rentrés dans leurs familles avant, tonna Arthur.

Cette mission de grande ampleur était très excitante, et ils passèrent la soirée à aider Fred et George à mettre en place leur plan de diversion. Ils avaient prévu une grande quantité d’explosifs et d’artefacts à utiliser contre les Mangemorts.
Le lendemain, ils réunirent les Gryffondor dans leur salle commune. Tous étaient excédés par ce qui se passait dans l’école, et ils n’osaient même plus sortir prendre les repas dans la Grande Salle tant les J.M.P. se montraient agressifs et dangereux.
Nous vous donnerons le moment précis de l’évacuation au dernier moment mais soyez prêts. L’Ordre du Phénix sécurisera le trajet jusqu’à Londres. Je compte sur vous pour rester discrets. Nous allons avoir besoin d’émissaires pour relayer le message aux élèves des autres maisons. Est-ce qu’il y a un volontaire dans chaque année pour en parler à vos amis des autres maisons ? demanda Harry.
A peu près tous les Gryffondor présents levèrent la main et Harry n’eut que l’embarras du choix.
Tout au long de la journée, ils organisèrent l’évacuation. Harry avait prévenu Mme Pomfresh qui résistait toujours à Poudlard et avait gardé le contrôle de l’infirmerie malgré la présence des Mangemorts. C’était  avec un pincement au cœur qu’elle s’était résolue à voir les élèves partir de l’école.
Le château était très calme et ils ne croisèrent aucun Mangemort ni même les J.M.P. lors de leurs multiples trajets le long du parcours de l’évacuation. Harry avait créé plusieurs ouvertures invisibles de manière à pouvoir dissimuler plusieurs personnes en cas de mauvaise rencontre.

Ils prirent leur repas dans la Grande Salle, certainement pour la dernière fois de leur vie. Harry était nostalgique et ne pouvait s’empêcher de repenser à tous les bons moments passés à Poudlard. Des choses simples comme le cri des chouettes qui venaient déposer le courrier, ou l’odeur des délicieux mets préparés par les elfes de Poudlard faisaient resurgir de nombreux souvenirs réconfortants.
Harry, arrête de faire cette tête, quand nous aurons vaincu Voldemort, tout redeviendra comme avant et nous reviendrons à Poudlard terminer cette année et passer nos A.S.P.I.C.
Revenir oui, mais pas pour les A.S.P.I.C., ça nous fait une bonne excuse pour les esquiver, s’enthousiasma Ron.
Et que comptes-tu faire dans la vie si tu n’as pas tes A.S.P.I.C. ? demanda Hermione, agacée. 
Tu peux faire plein de belles choses. Fred et George en sont le plus bel exemple et je compte bien les suivre.
Hermione fit une grimace et ne répondit pas. L’atmosphère autour était glaçante. Il manquait beaucoup d’élèves et il n’y avait aucun professeur ou Mangemort au repas, même les J.M.P. étaient absents. Les nombreuses bougies et cheminées de la Grande Salle n’émettaient plus une flamme réconfortante, mais une obscure fumée noire qui avait un effet semblable à celui que procurait la présence de Détraqueurs. 
Même s’ils devaient un jour revenir à Poudlard, Harry savait que rien ne serait jamais plus comme avant. Son adolescence, la période de sa vie qui aurait dû être la plus amusante, avait été gâchée par la guerre contre Voldemort, et le poids des responsabilités avait détruit ce qui restait de son innocence.
Nick Quasi-Sans-Tête était en train d’errer dans un coin de la Grande Salle, près de la table des professeurs, son corps traversant en partie le sol.
Nick !
Oh Harry bonjour.
Vous allez bien ?
Comment pourrais-je aller bien avec ce qui se passe en ce moment.
Harry était étonné que Nick Quasi-Sans-Tête puisse être déprimé à cause des évènements dans l’école. Depuis le temps qu’il était là, il avait vécu de nombreuses périodes sombres qui n’avaient pas changé grand-chose à sa vie de fantôme.
Il ne faut pas perdre espoir, je suis sûr que dès que Voldemort sera vaincu, tout reviendra à la normale.
Oh, je n’en doute pas… mais ce n’est pas vraiment le problème.
Comment ça ?
Vous savez Harry, les vivants ont toujours tendance à nous mépriser, nous, les fantômes. Mais nous avons tout de même un cœur qui bat.
Ron réprima un éclat de rire, faisant mine de tousser. Il savait à quel point Nick Quasi-Sans-Tête était susceptible et il ne valait mieux pas le froisser. Ce dernier l’ignora, restant concentré dans ce qu’il racontait.
Je disais donc que nous les fantômes avons des sentiments et que j’ai été très affecté par un évènement.
Comment ça ?
J’ai une amie fantôme qui a tragiquement disparu. Ma douce dame Apolline, elle était si exquise…
Vous étiez amoureux d’elle ? demanda Ron.
Comment ne pas l’être ? Elle était si belle…
Que lui est-il arrivé ? demanda Hermione.
Elle s’est donné la mort, elle en avait marre de la vie… D’autres fantômes la harcelaient, et je n’ai pas su l’empêcher de commettre l’irréparable.
Un fantôme peut mourir ? s’étonna Ron.
Nick lui lança un regard condescendant, avant de s’apprêter à partir à travers le sol.
Nick, je suis désolée ! s’exclama Hermione lançant un regard énervé à Ron qui ne voyait pas ce qu’il avait fait de mal. 
Vous ne pouvez pas vous empêcher d’être méprisants, vous les vivants…
Nick, nous avons besoin de votre aide.
Pourquoi vous aiderais-je ? vous êtes viles avec moi.
Nous vous apprécions beaucoup, Nick, mais il s’agit de la sécurité des élèves.
Je comprends, il se passe des choses épouvantables en ce moment, même nous les fantômes ne sommes pas en sécurité.
Comment ça ?
Certains fantômes sont très agressifs ces derniers jours. J’ai surpris des élèves de Serpentard parler avec le Baron Sanglant. Ce n’est pourtant pas dans ses habitudes.
Quels élèves ?
Ceux qui terrorisent l’école et qui obéissent à Vous-Savez-Qui, répondit Nick en chuchotant.
Vous les avez vus ces derniers jours ? 
Non, pas vraiment, je ne m’aventure plus dans leur partie du château.
Pourquoi les fantômes sont agressifs ? demanda Hermione, qui menait un véritable interrogatoire.
Le Baron Sanglant mène une guerre dans le château. Il a son armée de fantômes et ils se réunissent souvent dans les cachots. Je sais que les ordres viennent de Vous-Savez-Qui même s’il prétexte que ce sont de vieilles querelles qui resurgissent. 
Est-ce que vous avez revu le fantôme Basile Serpentard ? demanda Harry.
Non, je n’en ai jamais entendu parler, répondit Nick. Il semblerait qu’il n’existe pas. Je connais quasiment tous les fantômes de l’école depuis le temps que je suis là.
Dommage, mais je suis certain qu’il existe bien, répondit Harry.
Nick, nous allons évacuer les élèves de Poudlard certainement ce soir, est-ce que vous pouvez nous aider à surveiller le château et à faire diversion ?
Si je peux me rendre utile…
Est-ce que vous pourriez surveiller les activités des Mangemorts et des J.M.P. tout au long de la journée ? ils ont l’air absents du château mais nous aimerions nous en assurer. Est-ce que cela vous va si l’on se retrouve devant la salle commune des Gryffondor à dix-sept heures ?
Vous pouvez compter sur moi.

L’organisation de l’évacuation des élèves se déroulait très bien. Ginny s’était occupée de s’assurer que tous dans chaque maison étaient au courant tandis que Harry avait prévenu Abelforth et Severus Rogue. Ce dernier lui avait assuré que la présence de Mangemorts dans le château était très limitée car ils étaient concentrés à sécuriser le Gouffre des Clordes face à la menace des troupes de Regulus Black. Les J.M.P. étaient présents au château mais très occupés dans les cachots à s’entraîner sur les ordres de Voldemort. Ron avait préparé avec Fred et George plusieurs diversions prêtes à détourner l’attention des Mangemorts dans le cas où ils seraient repérés. Enfin Hermione avait mené avec succès une mission avec l’Ordre du Phénix pour dérober un train au dépôt de King’s Cross.

L’ambiance lors du repas du soir était tout à fait anormale et tranchait avec celle qui avait régné lors des jours précédents. A voir les sourires sur les visages, ainsi que l’excitation des élèves, il aurait été facile de comprendre que quelque chose se tramait. Mais ni les J.M.P. ni les Mangemorts devenus professeurs n’étaient là pour le voir.
Les élèves se lâchaient même franchement pour leur dernier repas dans l’école pendant une longue période dont personne ne saurait dire quand elle se terminerait. Les deux esprits frappeurs s’étaient conviés à la fête, certainement attirés par l’excitation qui régnait dans le château.
Ils s’amusaient à jeter sur les élèves des Bombes à Eau Explosives, un objet inventé par Fred et George et qui projetait des quantités d’eau phénoménales. Cela amusait les élèves qui se défendaient en leur lançant des cuisses de poulet et des sorts sans grand effet.
Ils vont tout faire rater, on va se faire repérer, s’inquiéta Hermione, qui était aussi stressée que si les épreuves d’A.S.P.I.C. avaient lieu dans dix minutes.
Pour une fois, Harry trouvait que ses inquiétudes étaient justifiées. Le vacarme dû aux explosions et aux cris des élèves, conjugué au torrent d’eau qui s’échappait de la Grande Salle pour s’écouler jusque dans le Hall allait forcément les faire repérer.
Hermione ne put plus se contenir lorsque l’un des sapins qui constituaient la maigre décoration de la salle pour Noël s’embrasa soudainement. Elle se leva et projeta des étincelles avec sa baguette magique pour faire taire les élèves.
Continuez comme cela si vous voulez que les Mangemorts s’en prennent à vous ! hurla-t-elle. Votre vie est en danger dans cette école, ils sont capables des pires atrocités ! Je suis Préfète, regagnez tous vos dortoirs !
Ron pouffa de rire. Les Préfets n’avaient plus aucun pouvoir dans l’école. Plus personne d’ailleurs n’avait le pouvoir. Severus Rogue et les Mangemorts avaient comme disparu et les élèves étaient livrés à eux-mêmes.
L’évacuation avait été préparée minutieusement. Les élèves devaient être transférés vers l’infirmerie par petits groupes de trois personnes, menés par un guide caché sous la cape d’invisibilité. Les guides seraient Ron, Ginny, Luna et Neville et chacun s’occuperait d’évacuer les élèves d’une maison. Les trajets avaient été définis à l’avance et Hermione surveillerait les opérations depuis l’infirmerie grâce à la carte du Maraudeur. Dobby serait le messager pour prévenir Harry en cas de problème qui pourrait transplaner où il voulait dans le château grâce à Fumseck.
L’opération commença à vingt-et-une heures. Le calme était plat dans le château. D’après la carte du Maraudeur, les J.M.P. étaient dans les sous-sols des cachots, et il n’y avait aucune trace de présence de Mangemorts.
A l’extérieur, le temps était exécrable. La neige du parc avait fondu. Une tempête faisait rage et la pluie battante accompagnée de violentes bourrasques agitait les arbres de la Forêt Interdite.

Arthur Weasley, Lupin et Tonks étaient positionnés à l’extérieur du château et s’occupaient du transfert des élèves vers le Poudlard Express qui les attendait à la gare de Pré-au-Lard.
Même s’ils prenaient soin de les désillusionner lors de leur transfert sur balai, c’était la partie de l’opération la plus risquée, car le trajet était long et qu’ils étaient susceptibles à tout moment de rencontrer des Mangemorts.

Tout se passe bien ? demanda Harry à Tonks qui venait de revenir à l’infirmerie, complètement trempée par la pluie.
Certains première année ne savent même pas se servir d’un balai, ce n’est pourtant pas compliqué ! On va mettre dix mille ans pour tous les transférer à ce rythme.
Ne t’inquiète pas, Tonks, Mrs Bett et Maugrey ne vont pas tarder à arriver, ils pourront nous aider, annonça Arthur.
Vous voulez vraiment que l’on se fasse repérer ? s’énerva Molly, qui était très stressée par l’opération en cours.
Chérie, ne t’inquiète pas, je suis certain qu’ils sauront être discrets.
Toujours rien de suspect dans le château, Hermione ? demanda Harry.
Non tout va bien, pas de trace des Mangemorts.

L’infirmerie s’était bien remplie et pouvait difficilement contenir la centaine d’élèves qui attendaient d’être évacués. L’ambiance était à l’excitation plus qu’à la peur et les élèves discutaient joyeusement. Mme Pomfresh qui habituellement faisait régner un calme religieux dans son infirmerie était beaucoup plus détendue et Harry fut même surpris de la voir servir des Bièrraubeurres aux élèves.
L’opération dura très longtemps, et à vingt-trois heures, la moitié des élèves seulement avait été évacuée vers le Poudlard Express. Molly Weasley ne manquait pas de s’en inquiéter de vive voix, ce qui provoquait des tensions avec Arthur, Lupin et Tonks qui se démenaient pour faire au plus vite.
Heureusement, l’aide de Maugrey Fol-Œil et Mrs Bett permit d’accélérer les rotations, même si certains élèves n’étaient pas très rassurés à l’idée d’être accompagnés par Maugrey Fol-Œil.
Toi là, tu n’as pas l’air concentré, VIGILANCE CONSTANTE ! aboya-t-il sur un élève de première année qui avait l’air terrorisé. Dehors le danger est de tous les instants, tu dois ouvrir l’œil si tu ne veux pas te faire tuer ! Tu pourrais recevoir un sortilège de mort sans même le voir arriver !
Le premier incident de la soirée se produisit vers minuit alors qu’il ne restait plus qu’une vingtaine d’élèves à évacuer. 
Nous avons été surpris par des Détraqueurs, annonça Lupin, la voix essoufflée. Heureusement c’était sur le trajet du retour mais d’autres ont rappliqué. Il va falloir patienter en attendant qu’ils se dispersent car ils sont trop nombreux et vont nous faire repérer. 
Est-ce que l’on lance une diversion ? demanda Harry. 
Il faut encore rester discrets, répondit Lupin. Je pense qu’il vaut mieux attendre qu’ils s’en aillent d’eux-mêmes.
Oui mais s’ils préviennent les Mangemorts qu’ils ont détecté des personnes volant dans le parc, ils vont rappliquer et nous ne pourrons pas terminer l’opération, répondit Harry. Je pense que la priorité est de terminer rapidement l’évacuation.
Restons tout de même discrets, deux d’entre nous peuvent sortir et se faire suivre par les Détraqueurs afin de les éloigner du trajet vers Pré-au-Lard.
C’est trop risqué ! intervint Molly.
Je vais le faire, proposa Harry. 
Non mon chéri c’est beaucoup trop dangereux.
Molly ! s’impatienta Harry qui l’écoutait habituellement sans trop la contredire mais qui cette fois ne put s’empêcher de répondre. Je n’ai pas peur des Détraqueurs, je connais des sorts suffisamment puissants pour les repousser. Nous devons terminer cette évacuation et ramener les élèves chez eux pour qu’ils soient en sécurité. Je suis le mieux placé pour faire cette diversion, nous n’avons pas de temps à perdre.
Molly ne répondit pas et Harry enfourcha son balai.
Je vais te surveiller, Potter, annonça froidement Maugrey Fol-Œil. Dès que les Détraqueurs seront suffisamment loin, nous reprendrons l’évacuation.
Ecrabouille-nous ces Détraqueurs, aha ! s’exclama Mrs Bett en lui tapant sur l’épaule pour l’encourager.
Hum, il s’agit simplement de les repousser, Roselyne, pas d’en faire de la purée, tempéra Lupin. Bon courage Harry et ne prends pas trop de risques.
Harry quitta l’infirmerie par le passage secret et fut immédiatement saisi par le froid intense qui régnait à l’extérieur. La pluie battante et les violentes bourrasques rendaient la visibilité médiocre et la situation risquée.
Les hurlements du vent ressemblaient parfois à s’y méprendre à des cris humains, et les ombres projetées par les hautes tours du château avaient quelque chose d’effrayant.
La lune produisait une faible lueur qui se reflétait de façon anarchique sur les eaux du lac, dont la surface était déchaînée sous la force des vents.
C’est alors que Harry aperçut des dizaines de silhouettes sombres qui tourbillonnaient dans le ciel. Les Détraqueurs avaient détecté la présence d’humains et étaient en train de rappliquer, avides de se nourrir de leur souffrance et de leurs peurs, tels des vautours tournoyant lentement au-dessus de leur charogne. 
Harry s’élança en leur direction, et il fut rapidement repéré par plusieurs d’entre eux. Bientôt, ce fut un nuage de Détraqueurs qui le suivit au-dessus de la cime des arbres de la Forêt Interdite.
Harry prit de l’altitude et put admirer la beauté des paysages qu’il survolait malgré la tension du moment. Les Détraqueurs semblaient maintenant apparaître de nulle part autour de lui et il devait les éviter par des manœuvres habiles sur son balai pour ne pas les percuter.
L’effet sordide des Détraqueurs se faisait de plus en plus sentir, et il empoigna sa baguette, prêt à se défendre. Il n’avait plus le choix, les Détraqueurs étaient si nombreux qu’il semblait voler dans un épais nuage de fumée. L’atmosphère était glaciale et il se devait de réagir.
- ENMAGEZNEM ! 
Dans un effort immense, Harry avait rassemblé ses pensées les plus pures et les plus positives pour produire ce sortilège si puissant. Un tourbillon de lumière blanche à la puissance à la fois réconfortante et effrayante s’échappa de sa baguette et le protégea des Détraqueurs qui furent projetés dans les airs comme de vulgaires bouts de tissu. Un silence profond s’était installé pendant de longues secondes et le vent avait cessé.
La nuit s’était également effacée et le jour était comme revenu, baignant de sa lumière l’ensemble du parc, de la Forêt Interdite et des collines environnantes.
Depuis les fenêtres de l’infirmerie et du Poudlard Express qui attendait sur le quai de la gare de Pré-au-Lard, les élèves purent observer avec émerveillement comme une étoile intense s’illuminer dans le ciel au-dessus d’eux.
Au Gouffre des Clordes, l’armée de Voldemort s’interrompit dans ses activités pour observer ce phénomène si mystérieux.

Face aux centaines de Détraqueurs qui le menaçaient, Harry avait été contraint d’utiliser un sortilège aussi puissant que celui de la Vague de Force Blanche. Mais il avait trahi le fait que quelque chose était en train de se passer.
L’accomplissement du sortilège l’avait considérablement affaibli, et il eut un instant de doute lors duquel il erra dans le ciel sur son balai. L’obscurité était revenue et le vent s’était à nouveau levé.
Il n’était pas tout seul dans son esprit. Il ressentit une présence extérieure qui le sortit de sa torpeur. La connexion entre lui et Voldemort s’était comme soudainement réveillée.
Voldemort était passé par toutes les émotions face à ce qui venait de se produire. Il avait pu ressentir la puissance de la Vague de Force Blanche qui avait suscité en lui de la colère, de la peur, de l’étonnement, de la surprise. Submergé par toutes ces émotions, il n’avait pas ressenti réciproquement la présence de Harry dans son esprit.
Fumseck était apparu et voletait paisiblement comme insensible aux bourrasques aux côtés de Harry. Cela lui redonna instantanément un sentiment de grande confiance en lui.
Il se remémora la leçon de mémoriamancie du matin avec Abelforth Dumbledore et malgré sa découverte très récente de ce domaine de la magie, il se sentait prêt à utiliser ses nouvelles compétences.
Fumseck sembla comme le pousser dans cette idée, et Harry se lança dans la création d’un souvenir qu’il ferait vivre à Voldemort. Il devait en savoir plus quant à ce cauchemar lors duquel le cadavre de Queudver était apparu, et pourquoi il avait suscité tant de crainte chez Voldemort.
Une vision brève apparut alors dans l’esprit de ce dernier, imposée par Harry. Une simple image, celle du corps de Queudver agonisant au sol, dans un endroit qu’il était impossible de distinguer.
La colère de Voldemort monta immédiatement. Elle atteint un niveau que Harry avait rarement vu chez son ennemi. Il fut expulsé de son esprit et revint brutalement à la réalité.
Un halo de lumière rouge lié à des rayonnements de colère émanait au loin de la Forêt Interdite. Voldemort ne parvenait pas à tempérer sa fureur et Harry avait toutes les peines du monde à lutter contre les puissants rayonnements de colère. Il se décida à retourner sagement à l’infirmerie, il était affaibli et avait dû fournir un effort intense pour résister à tant d’émotions.

Des explosions se firent alors entendre et plusieurs immenses dragons de feu apparurent dans les airs à la lisière de la Forêt Interdite. Il reconnut les diversions mises en place par Fred et George, qui avaient vraisemblablement été activées suite aux derniers évènements.
Le spectacle était magnifique et la diversion extrêmement bien pensée. Le but était de simuler une importante attaque de l’armée de Regulus Black, pour concentrer l’attention des Mangemorts au mauvais endroit.

Harry regagna rapidement l’infirmerie au grand soulagement de tous.
Harry j’étais morte d’inquiétude ! s’exclama Ginny, lui sautant dans les bras.
Moi, j’étais sûr que tu t’en sortirais, répondit Ron. Tu les as massacrés ces Détraqueurs !
Les enfants, nous devons y aller avant qu’il ne soit trop tard, pressa Molly. 
L’évacuation est terminée ? demanda Harry.
Oui, les derniers viennent de partir, il faut regagner rapidement le Poudlard Express, je suis surpris que les Mangemorts ne soient pas encore là, soyez vigilants ! s’inquiéta Lupin.
VIGILANCE CONSTANTE ! tonna Maugrey.

Ils quittèrent tous l’infirmerie, y compris Mme Pomfresh qui semblait submergée de tristesse.
Vous y reviendrez, Pompom, je vous le promets, ce n’est qu’une mauvaise période à passer, la réconforta Lupin, plein d’optimisme.
C’est dur, trente-huit ans consacrés aux élèves, j’espérais une fin plus joyeuse.

A l’extérieur, les feux d’artifices continuaient d’illuminer le parc. Le petit groupe volait en formation serrée à l’exception de Mrs Bett qui ne cessait de s’éparpiller, ignorant les remontrances qui pouvaient lui être faites.
Le trajet se déroula sans encombre jusqu’à Pré-au-Lard. La tempête s’était apaisée, et la pluie avait cessé, augmentant considérablement la visibilité aux alentours. Le village de Pré-au-Lard semblait abandonné et les lumières des fenêtres des habitations étaient éteintes.
Ils arrivèrent sur le quai de la gare de Pré-au-Lard qui était vide. Le train avait été désillusionné à la perfection, si bien qu’il aurait été impossible pour quiconque de dire que le Poudlard Express y était stationné. Seul le ronronnement de la locomotive aurait pu trahir sa présence mais il était imperceptible tant la tempête soufflait fort et émettait des sifflements inquiétants.
Nymphadora Tonks les attendait et les fit entrer un par un dans le train. Maugrey Fol-Œil et Mrs Bett assureraient la protection de ce convoi inhabituel depuis l’extérieur, en volant aux côtés du train sur leur balai magique.
Harry était convaincu que le trajet se passerait sans accroc. Voldemort semblait trop tourmenté par la situation qui semblait se retourner de toutes parts contre lui et ses Mangemorts étaient pleinement mobilisés autour de lui. Il était évident que le contrôle de Poudlard n’était plus une préoccupation pour lui, et il était fort probable qu’il ne se rendît pas compte immédiatement que les élèves avaient fini par s’échapper.
Quelques instants après, le Poudlard Express se mit lentement en mouvement.
Harry resta à l’avant du train dans la première cabine où étaient installés les Weasley. Il n’avait pas vraiment le cœur à rigoler.
Pourtant l’ambiance était plutôt bonne dans le train, et les élèves étaient soulagés à l’idée de regagner leurs familles pour Noël. 
Le train atteint sa vitesse de croisière et serpenta entre les douces collines de sapins qui formaient les environs de Pré-au-Lard. Bientôt, la voie surplomba le lac et Harry contempla au loin le château de Poudlard éclairé par la lune. 
Il redoutait depuis longtemps le moment de devoir en partir, et, conformément aux dernières volontés d’Albus Dumbledore, il avait tout fait pour maintenir l’école ouverte le plus longtemps possible. Mais la situation n’était plus tenable et la vie des élèves était menacée tous les jours.
En quittant Poudlard, il avait l’impression de quitter sa maison, et d’avoir nulle part où aller. Il n’arrivait pas à envisager la période qui allait venir. Poudlard était comme leur quartier général et même s’il était très bien entouré, il ne se voyait pas vivre ailleurs.
La vue du château disparut rapidement alors que le train s’enfonçait dans les forêts plus épaisses.
Harry, ne perdons pas espoir, je t’assure que nous reviendrons, et nous rouvrirons cette école, promit Hermione.
Tiens, tu as des dons de voyance, maintenant ? demanda Ron pour détendre l’atmosphère.
Oui, je l’ai vu dans ma boule de cristal, répondit-elle dans une imitation convaincante de Sybille Trelawney.
La conversation s’orienta vers des sujets plus légers et le voyage fut agréable. Certains élèves s’étaient endormis, d’autres jouaient aux cartes ou aux échecs.
Hermione avait commencé à préparer un programme de cours en vue de leur période de « déscolarisation » à venir selon ses propres termes ce qui offusqua Ron qui comptait bien à l’inverse profiter de ces « vacances ».
Harry avait toujours du mal à avoir l’esprit léger. Il savait que les prochaines semaines seraient consacrées à ses différentes missions : poursuivre la recherche des Horcruxes, mieux comprendre les derniers cauchemars de Voldemort grâce à la mémoriamancie, trouver des informations à propos de la Clef de la Paix, et tout cela n’avait rien d’amusant.
Le seul incident notable qui se produisit fut la collision du train avec un cerf qui avait traversé la voie. Le choc avait été suffisamment fort pour ralentir le train et réveiller les élèves. 
Le train s’était arrêté quelques centaines de mètres plus loin au milieu de nulle part. Mrs Bett et Maugrey qui étaient toujours en mission de surveillance sur leur balai avaient rapidement identifié l’origine du choc et le train avait repris sa route après quelques instants d’inquiétude.

Harry s’endormit finalement lui aussi d’un sommeil profond mais agité. Lorsqu’il rouvrit les yeux, le jour s’était déjà levé, et le Poudlard Express avait ralenti, alors qu’il approchait du centre de Londres.
Notre arrivée à King’s Cross est prévue pour dans moins de dix minutes, annonça fièrement Lupin. Allez réveiller les élèves, nous devrons évacuer rapidement le train au cas où notre mission ait été découverte.
Harry, il faut que je te parle, annonça Arthur. Nous avons une bonne nouvelle.
Une bonne nouvelle ? s’étonna Harry.
Oui, selon nos dernières informations, les Mangemorts ont délaissé le ministère ces derniers jours. Les employés sont livrés à eux-mêmes et il semble que Voldemort ne donne plus d’instruction directe.
Oui cela n’est pas étonnant, Voldemort est assiégé dans sa forteresse et a rapatrié ses troupes pour se protéger.
C’est une excellente nouvelle, et nous voulions profiter de la situation pour remettre sur pieds le ministère, sous le contrôle de l’Ordre du Phénix.
C’est une très bonne chose, mais est-ce que le gens nous suivront ?
Oui Harry, j’en suis sûr, notre communauté n’attend qu’une chose, retrouver de la sérénité. Personne n’est dupe de ce qu’il s’est passé ces derniers mois. Les gens ne veulent qu’une chose, se rebeller, se débarrasser une bonne fois pour toutes de Voldemort qui leur empoisonne la vie depuis des années. Ils seront prêts à nous soutenir autant qu’il le faut !
Cela fait plaisir à entendre, Arthur, mais je n’aurai pas de temps pour vous aider à...
Nous nous débrouillerons avec l’Ordre du Phénix, et peu importe ce que tu comptes faire maintenant, sache que nous serons tous toujours là pour t’aider dans ta mission. 
Harry était extrêmement touché par la confiance qu’Arthur Weasley lui témoignait. Ce réconfort était bienvenu en cette période si difficile.
Où irez-vous vivre maintenant ? demanda Harry.
Je ne sais pas, Harry. La Cabane Hurlante fait l’affaire pour l’instant, mais il faut avouer que ce n’est pas l’endroit le mieux placé ni le plus chaleureux. Néanmoins, cela reste un poste avancé de choix près des troupes de Voldemort et nous en garderons le contrôle. Je pense que nous allons nous installer à Londres quand nous aurons trouvé l’endroit idéal, pour que je sois au plus près du ministère. Si nous voulons battre Voldemort, nous aurons besoin que toute notre communauté magique se dresse face à lui, et c’est ce à quoi nous allons travailler avec l’Ordre du Phénix et le ministère de la Magie. 


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