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Chapitre 139 : Les secrets de Poudlard

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Lorsqu’Harry actionna la poignée, la porte s’ouvrit et une jolie pièce lumineuse se dévoila. Il y avait là deux fantômes, l’un d’une vieille dame et l’autre d’un homme petit et gros.
La sorcière était assez âgée, son regard était larmoyant et elle s’essuya les yeux avec un mouchoir comme pour mieux voir la personne qui venait d’entrer. Assurément, dans cette partie du château, il ne devait pas être fréquent qu’elle rencontrât quelqu’un.
Elle était vêtue d’un magnifique peignoir aux armoiries de Serdaigle et portait un chapeau pointu qui recouvrait une longue chevelure.
Le sorcier, à côté, avait une apparence beaucoup plus négligée, et il portait une cape déchiquetée en mains endroits, et avait une chevelure hirsute. Son regard était comme vide, et il semblait sans expression à la vue d’Harry, Dobby et Fumseck. 
Il y eut un instant de silence durant lequel les protagonistes s’observèrent. Personne ne songeait à prendre la parole en premier.
Harry put observer l’intégralité de la pièce, elle dégageait une impression de grandeur qui le laissa sans voix. 
Il s’agissait d’un bureau circulaire, éclairé largement par des fenêtres verticales au travers desquelles on apercevait la partie sud du château : la salle commune, la muraille sud, ainsi que le parc enneigé et le lac qui était d’un calme plat, en partie pris par la glace. Un radieux soleil illuminait l’ensemble.
Sur la partie gauche de la pièce se trouvait une immense tapisserie en relief qui représentait un plan de l’école et du parc. A l’image de la Carte du Maraudeur, les différentes parties du château étaient représentées, de façon bien plus simplifiée, et l’on pouvait voir des personnages qui s’y promenaient, correspondant essentiellement aux fantômes présents dans le château.
Cette tapisserie était magnifique, et l’eau du lac semblait être faite de véritable eau. Il semblait également que les arbres de la Forêt Interdite étaient des arbres miniatures.
Outre cette tapisserie, le reste du mur était orné d’objets à l’éclat doré dont Harry n’aurait pu deviner l’utilité, et de tableaux représentant des animaux animés.
Au plafond se trouvait un magnifique ciel magique similaire à celui présent dans la Grande Salle. Il affichait un temps ensoleillé, d’un bleu éclatant, sur lequel se promenaient quelques nuages blancs semblable à des moutons.
A droite se trouvait un mécanisme d’horloge constitué d’une myriade de pièces métalliques animées par une fontaine d’eau argentée qui coulait de façon continue, actionnant plusieurs roues d’un complexe engrenage. L’ensemble permettait à des aiguilles de tourner pour donner l’heure exacte sur un magnifique cadran représentant un blaireau.
Au centre, enfin, se trouvait un simple bureau, constitué de bois vernis, et un fauteuil confortable bleu nuit et doré.

Qui êtes-vous ? demanda d’une voix rauque la sorcière, qui se releva, lévitant à quelques centimètres au-dessus du sol, derrière son bureau.
Je suis Harry Potter, répondit simplement Harry.
Mais elle ne semblait pas connaître ce nom. C’était bien la première fois qu’Harry rencontrait quelqu’un qui ne connaissait pas son nom.
Je suis élève à Poudlard, ajouta simplement Harry.
Elève à Poudlard ? Puis-je savoir comment tu as trouvé l’accès à mon bureau secret ? Jusqu’à présent, seul un élève l’avait trouvé.
Harry remarqua qu’elle était sur le point d’éclater en sanglots à nouveau, et il préféra attendre avant de répondre, afin de ne pas la brusquer. L’autre fantôme, lui, semblait toujours sans réaction, et il errait près des fenêtres, passant à moitié à travers sans même le remarquer.
Je, je suivais ce fantôme, hésita Harry, et cela m’a amené ici. Vous êtes Rowena Serdaigle ?
Elle ne répondit pas mais contempla une partie de son bureau qui semblait vide, près de la tapisserie, et éclata en sanglots.
Quelques minutes des plus gênantes se passèrent sans qu’Harry ne sache quoi faire. Basile Serpentard semblait toujours sans réaction, visiblement habitué à ses pleurs répétés. 
La dernière fois qu’un élève est venu ici, il m’a volé mes deux objets les plus précieux, dit-elle en sanglotant. Je n’ai rien pu faire, après tout je ne suis plus qu’un fantôme. 
Je ne suis pas ici pour vous faire du mal, dit calmement Harry. Mais je suis impressionné de vous rencontrer. J’ai lu beaucoup de choses sur vous et sur l’histoire de l’école, c’est un honneur d’être ici. Qui vous a volé des objets ? Je peux peut-être vous aider à les récupérer.
Harry pensait à l’horloge que Voldemort avait utilisée pour faire un Horcruxe, mais il y avait vraisemblablement autre chose, et il était avide d’en apprendre plus.
Je n’ai plus de souvenirs de cette belle époque, il ne me reste plus rien de Salazar. Ma magnifique horloge, cet élève me l’a prise. Il avait un regard méchant. Il me disait qu’il était un descendant de Salazar et que tout cela lui revenait de droit. Si j’avais pu l’ensorceler je l’aurais fait, mais je ne suis plus qu’un fantôme sans pouvoirs. Mais ce n’est pas tout…
Et elle éclata en sanglots à nouveau pendant d’interminables minutes. Le fantôme de Basile Serpentard semblait ne toujours pas s’en soucier et s’était maintenant endormi dans un coin du bureau.
Je sais où se trouve votre horloge, annonça fièrement Harry pour tenter de lui redonner le moral. Je l’ai reprise à celui qui vous l’a volée, je peux vous la ramener ici. Que vous a-t-il pris d’autre ?
Peu avant de quitter l’école, Salazar et Goddric se sont affrontés dans un duel terrible, expliqua Rowena Serdaigle, semblant soudain en colère. J’étais d’une tristesse épouvantable, je savais que cela allait mal se terminer. J’étais terriblement amoureuse de Salazar, mais je ne voulais pas le perdre, je savais qu’il ne pouvait pas rester à l’école.
« Mais le duel a mal tourné, Goddric a tranché la main de Salazar avec son épée, et Salazar s’est enfui. Je savais ce jour que je ne le reverrai jamais. Alors j’ai ensorcelé sa main, je l’ai transformée en argent, pour que d’une certaine façon il soit toujours avec moi ici. Mais cet élève me l’a volée, il s’appelait Jedusor. 
Harry était abasourdi, il n’avait jamais entendu parler de l’existence de cet objet. Se pourrait-il que Voldemort ait alors fait de cette main argentée un autre Horcruxe ? Cela changeait la donne et la traque des Horcruxes n’était donc pas terminée contrairement à ce qu’il pensait.
Savez-vous où se trouve cette main maintenant ? demanda Harry. Je serais ravi de vous la ramener si je le savais.
Malheureusement, je n’en sais rien, je ne l’ai plus revu depuis. Il n’est jamais revenu. Quant à moi, je n’ai jamais quitté cette pièce depuis que j’y suis morte il y a très longtemps.
Comment avait-il trouvé votre bureau secret ? demanda Harry, essayant d’éviter que Rowena Serdaigle ne se fonde à nouveau en sanglots.
C’est mon fils, Basile qui n’a pas su garder le secret, dit-elle de sa voix tremblotante. Jedusor l’avait rencontré en traînant dans les sous-sols du château, il l’a mené jusqu’ici. Mais je ne lui en veux pas, c’est cet élève qui l’a manipulé en lui parlant Fourchelang.
Basile Serpentard sembla reprendre conscience à l’évocation de son nom, et se rapprocha de Rowena Serdaigle, qui lui prit la main.
C’est votre fils ? demanda Harry.
Oui, notre fils caché avec Salazar. Salazar n’a jamais voulu que cela se sache, et Basile a toujours dû vivre caché. Salazar était un fervent défenseur de la noblesse de la magie. Selon lui, seuls certains sorciers de lignée pure devaient pouvoir la pratiquer. Mais il s’est avéré que notre fils Basile est né avec des pouvoirs presque inexistants. Salazar ne l’a jamais toléré et voulait le tuer à la naissance. Il ne l’a pas fait parce que je l’ai imploré de ne pas le faire. Basile était l’une des seules choses qui me resteraient de Salazar après son départ du château.
Elle se mit à nouveau à pleurer à chaudes larmes et Basile Serpentard sembla enfin vouloir la réconforter.
Harry était stupéfait par tout ce qu’il venait d’apprendre. Il resta de longues minutes à contempler la pièce et réfléchir à la signification de tout ce qu’il venait de découvrir.
J’ai créé ce bureau secret car je ne voulais pas être dérangée. Du temps où j’étais vivante, personne n’en avait jamais percé le secret, mais cela fait maintenant deux fois qu’un élève en trouve l’accès. Je me demande si je ne devrais pas me réfugier ailleurs.
Non ! Non ! s’exclama Harry, je vais faire le nécessaire pour que personne d’autre ne vienne ici. Je vous laisserai tranquille. Je reviendrai seulement pour vous ramener vos objets dès que j’aurai les deux en ma possession, c’est promis.
Je t’en serais éternellement reconnaissant mon jeune élève Potter.
Harry s’apprêta à quitter la pièce lorsque Rowena Serdaigle l’interpella.
Lorsque tu sortiras d’ici, le couloir te mènera à un tableau d’une bibliothèque. Pour retrouver mon bureau lorsque tu souhaiteras revenir, il faudra que tu touches avec ta baguette l’horloge qui est présente dessus, et que tu changes l’heure pour indiquer dix heures dix, ensuite le mot de passe est sylphe saphir, cela t’ouvrira le passage. 

Harry quitta la pièce et emprunta en sens inverse l’escalier en or et le couloir. Il s’assura que Dobby rebouchât le trou qu’il avait fait dans le sol pour y accéder.
Le couloir menait à un étroit escalier en colimaçon qui semblait monter sur plusieurs étages. Enfin, il quitta le passage secret par le tableau dont lui avait parlé Rowena Serdaigle.
Le tableau se trouvait dans un petit couloir discret du donjon de l’aile sud, un endroit très peu fréquenté du château.
Il mourrait d’envie d’aller tout raconter à ses amis, mais il transplana d’abord à l’infirmerie pour prendre des nouvelles du professeur Tanghudaï.
Mme Pomfresh fut extrêmement surprise et heureuse de voir Harry venir.
Harry, comment allez-vous ? Je commençais à m’inquiéter de ne pas avoir de nouvelles.
Tout va bien, et comment va le professeur Tanghudaï ?
Je suis extrêmement optimiste, se réjouit Mme Pomfresh. Nous allons pu avec l’aide des Médicomages resouder sa colonne vertébrale. Nous le maintenons dans le coma pour qu’il puisse récupérer pleinement. Ensuite, il lui faudra une longue rééducation, mais il s’en sortira.
C’est une excellente nouvelle !
Y’a-t-il encore des Mangemorts dans l’école ? demanda Mme Pomfresh.
Non, l’école est vide, il n’y a plus personne. Nous allons avoir besoin de votre aide. Lorsque nous affronterons les Mangemorts pour les capturer, la mission sera très risquée. Est-ce que vous pourrez nous aider si nous avons des blessés ?
Bien sûr, je ne vais pas rester les bras croisés ici à attendre ! Mais alors si l’école est vide et que l’on n’y risque rien, il est peut-être opportun que je garde l’infirmerie ouverte ici ?
Oui, c’est la meilleure chose à faire pour le moment, c’est possible que l’Ordre du Phénix installe son QG à Poudlard, on verra comment la situation évolue.
Ce serait formidable !

Abelforth n’était pas disponible, certainement en mission, et Harry raconta tout ce qui lui était arrivé à ses amis.
J’aurais tant aimé voir le bureau secret de Rowena Serdaigle ! s’enthousiasma Hermione. L’Histoire de Poudlard disait donc vrai ! J’espère que tu nous y emmèneras.
Je ne suis pas certain que ce sera possible, répondit Harry. Serdaigle avait l’air de ne pas apprécier que son bureau soit découvert. Mais ce qui m’inquiète surtout, c’est de savoir ce que Voldemort a bien pu faire de la main argentée de Serpentard.
Cela change tous nos plans, ajouta Hermione, s’il reste un Horcruxe à découvrir, nous ne pouvons pas attaquer maintenant Voldemort.
Que va-t-on dire à l’Ordre du Phénix, alors ? demanda Ron. Est-ce qu’il faut annuler la réunion ?
Non, répondit Harry. On va quand même préparer l’Ordre à la mission qui va l’occuper pendant les prochains mois. Nous avons déjà beaucoup de travail pour effectuer la reconnaissance du gouffre et se préparer à l’attaquer. Il faut mettre en place des sécurités et rassembler nos forces. Dès qu’Abelforth sera disponible, on essaiera d’en savoir plus sur la main de Serpentard. Mais en attendant, on peut déjà commencer à se préparer.

La réunion de l’Ordre du Phénix se tint à Poudlard. Comme à son habitude ces derniers jours, l’école était comme abandonnée, Harry s’en assura avec sa Carte du Maraudeur.
L’Ordre du Phénix au complet pénétra donc au château par les portes de chêne de l’entrée principale. Alerté par le bruit, Rusard ne tarda pas à se présenter.
Oh, monsieur le Directeur ! dit-il d’un ton mielleux à l’adresse d’Harry.
Monsieur le Directeur ? s’étonna Ron.
Rusard, nous avons besoin d’être tranquilles, venez-nous prévenir si vous voyez quelque chose d’anormal, dit Harry simplement.
Puis il expliqua à ses amis qu’il avait faire croire cela à Rusard pour qu’il le laissât tranquille lors de ses visites au château.
Je suis certaine que ce mensonge deviendra vite une réalité, dit Hermione avec un sourire.

Bonsoir à tous, dit Harry à l’Ordre du Phénix, rassemblé dans la salle du même nom. Je suis content de voir que vous êtes tous là et je vous remercie d’être venus. Maintenant que l’école est fermée, nous allons pouvoir nous concentrer sur une nouvelle mission. 
« Voldemort s’est retiré dans la Forêt Interdite avec l’ensemble de ses troupes de Mangemorts. Il a constitué une forteresse hautement sécurisée pour se protéger. Alors que cette forteresse devait lui servir initialement de base près de Poudlard pour attaquer l’école et essayer de me tuer, il semble que la situation soit en train de s’inverser.
« Voldemort est comme enfermé dans cette forteresse qu’il a construite dans un immense gouffre au cœur de la Forêt Interdite. Ces dernières semaines, les Dragons de Regulus Black l’ont semble-t-il accablé d’attaques. C’est pour cette raison que Voldemort s’est retiré de l’école et de toute la communauté. Il a besoin de l’intégralité de ses troupes pour se défendre.
« Etant donné que Voldemort est potentiellement vulnérable, c’est le moment de reprendre les choses en main. Nous pourrions lui porter un coup fatal si nous nous préparons bien et que nous l’attaquons intelligemment. Pour cela, nous allons devoir effectuer des missions de reconnaissance pour repérer les défenses potentielles auxquelles nous devrons faire face si nous attaquons, mais aussi peut-être encercler la forteresse progressivement.
« Je pense aussi qu’il est bon de faire un point sur le ministère et l’école. Je pense qu’il est bien pour l’instant que les élèves restent dans leur famille pour que nous n’ayons pas la lourde tâche de défendre Poudlard. Mais nous pourrions remettre le ministère sur pieds ?
Oui, répondit Tonks qui prit la parole. Nous avons l’impression qu’il n’y a plus vraiment de danger à l’heure actuelle. Le ministère est à l’abandon complet, Joe Jigger est toujours le ministre officiellement mais il a disparu ces derniers jours. Nous pouvons sans problème le destituer. Je pense que le Magenmagot s’en occupera dans les prochains jours.
Oui, ajouta Arthur, nous avons une carte à jouer, il nous faut remettre le ministère en route, notre communauté en a besoin. D’ailleurs, La Gazette du Sorcier n’est pas parue aujourd’hui, est-ce que quelqu’un a des nouvelles ?
Peut-être que Voldemort a d’autres priorités actuellement ? demanda Lupin. Si comme tu le dis Harry il est attaqué constamment, peut-être s’est-il recentré sur les choses essentielles en ce moment pour lui.
Je ne sais pas s’il sera possible de redonner à la Gazette son indépendance, dit Tonks, Voldemort avait kidnappé certains journalistes et en avait pris le contrôle totalement.
Nous pourrions reprendre Le Londonnien pour commencer, dit le professeur Chourave, s’il n’y a qu’un journal qui paraît, il sera difficile de le contredire.
Ce qui me semble prioritaire, dit Harry, c’est que le ministère recense les Aurors qui lui sont restés fidèles, et qui n’ont pas basculé du côté des Mangemorts. Je n’ai pas d’idée de l’état de la situation, mais j’imagine que Voldemort a fait des dégâts et que nous en avons perdu beaucoup. Est-ce que vous en savez quelque chose ?
Tout est confus, répondit Tonks, certains Aurors semblent revenus au ministère, d’autres vont probablement tenter de fuir l’armée de Voldemort quand ils comprendront dans quoi ils se sont embarqués. Mais comme tu le dis Harry, oui, il est important de savoir sur qui nous pouvons compter. Je vais essayer de contacter ceux que je peux rapidement. 

Cette réunion avait été fort utile et motivante. Harry se sentait rassuré de voir les forces qui le soutenaient. Avec l’aide de ses amis, attaquer le Gouffre des Clordes ne lui semblait plus une tâche insurmontable.
Il avait été décidé que Tonks, qui était la plus proche du ministère, informerait l’Ordre de ce qui se passerait suite à la disparition de Joe Jigger. 
Concernant la reconnaissance de la Forêt Interdite, le professeur Fitz avait émis l’idée de construire des tunnels pour avancer dans la Forêt de façon sécurisée, et qui permettraient le repli rapide vers le château en cas d’attaque. En attendant, une reconnaissance aérienne devrait être effectuée, ainsi que des reconnaissances terrestres pour localiser précisément la forteresse de Voldemort.
Il avait été acté que Poudlard deviendrait le nouveau QG de l’Ordre du Phénix et servirait de camp de base pour lever une armée constituée de l’Ordre du Phénix mais aussi de diverses créatures qui pourraient aider. Fred et George avaient proposé des idées très ingénieuses pour défendre le château et même attaquer la forteresse que tous nommèrent la Forteresse des Ténèbres.
Ginny avait proposé de reconstituer la Brigade des Griffons et cela avait été accepté, elle se chargerait de contacter certains élèves qui pourraient contribuer à la préparation de l’attaque. Plusieurs professeurs s’étaient proposés pour l’aider. Il y avait beaucoup de travail, et il était prévu notamment de lever une armée de créatures et des plantes dangereuses qui renforceraient les défenses de leurs bases avancées dans la Forêt Interdite.

Le soir venu, Harry n’avait toujours pas eu de nouvelles d’Abelforth, mais il ne s’en inquiéta pas outre-mesure. Malgré l’application qu’il avait mis à ranger ses penses avant d’aller dormir, sa nuit fut une nouvelle fois très agitée.

Il se promenait dans la Forêt Interdite, il était en mission de reconnaissance en vue de préparer l’attaque de la Forteresse des Ténèbres. Il faisait nuit et seuls quelques rayons de lune qui filtraient à travers les arbres parvenaient jusqu’au sol.
Il était entouré de ses amis, et ils marchaient en silence, tâchant de n’être point repérés. Plusieurs dizaines de mètres devant eux, au loin, une immense masse sombre se présentait, comme une grande muraille.
Ils s’en approchèrent lentement sans faire de bruit. Il s’agissait bien d’une immense muraille de pierre qui mesurait plus d’une dizaine de mètres de hauteur.
Mais des voix se firent entendre et des éclairs commencèrent à fuser dans tous les sens. Des dizaines de silhouettes noires avaient surgi autour d’eux et Harry vit des corps tomber dans les deux camps.
Mais son rêve s’interrompit, et le décor de la Forêt Interdite disparut, tout était devenu flou, il distingua vaguement la forme d’une main argentée, Harry l’avait déjà vue quelque part, mais où ? Il essaya d’apercevoir autre chose, pour tenter de comprendre où elle pouvait se trouver. Il entendit alors au loin la voix sifflante de Voldemort, sans pouvoir distinguer ses paroles. 

Puis la main disparut et le rêve changea. Il ressentit soudain comme une vive inquiétude, une forte agitation, Voldemort était très troublé et fébrile.

Il était dans une pièce sombre au sol fait de terre, éclairé seulement par de faibles bougies à la lumière verdâtre. Joe Jigger et Severus Rogue se tenaient face à lui. 
Mes chers amis, vous qui m’êtes si fidèles. Je suis en danger, j’ai besoin de votre aide encore plus que d’ordinaire, c’est pourquoi j’ai souhaité vous réunir. Je dois renforcer mes défenses, je suis en danger. Nagini et Queudver doivent être protégés à tout prix, ils sont comme un bouclier à mes yeux. 
Il avait parlé d’une voix fébrile, qui reflétait une inquiétude profonde. Le Seigneur des Ténèbres n’avait pas l’habitude de demander l’aide de qui que ce soit, et on ressentait son hésitation.
Je ne comprends pas l’importance que revêt pour vous se rat stupide, crachat Rogue. C’est un bon à rien qui vous trahira dès qu’il le pourra, mon maître.
Mon cher Severus, ce n’est pas réellement cet insignifiant rat qui me tient à cœur, même si je lui dois d’avoir pu récupérer mes pouvoirs, mais la main en argent que je lui ai confiée quand il s’est sacrifié pour me redonner mon corps. Cet objet a pour moi une signification et une importance inestimables.
D’où vient cette main ? demanda Rogue.
Il s’agit d’un objet historique et précieux, datant de l’époque des fondateurs de Poudlard. Je l’ai volée à Rowena Serdaigle, il s’agit de la main en argent de Salazar Serpentard.
Je comprends l’importance à vos yeux mon maître de cet objet, mais en quoi vous protège-t-il ?
Cet objet a le pouvoir de me préserver de la mort, c’est là mon plus grand secret.
Mon maître, dois-je en déduire que vous en avez fait un Horcruxe ? demanda Joe Jigger, qui était d’un calme impassible.
Rares sont ceux qui connaissent les Horcruxes, dit Voldemort fièrement. Je m’attendais à ce que tu sois l’un de ceux-là, Joe. Effectivement, cette main argentée est bien l’un de mes Horcruxes.
Vos Horcruxes ? s’étonna Joe.
Oui, pour renforcer encore mon immortalité, j’en ai fait plusieurs. Mais cet imbécile de Regulus l’a compris et j’ai de bonnes raisons de croire qu’il en a détruit certains. Les deux qui sont en ma possession directe sont Nagini et cette main, nous devons les protéger à tout prix. Je suis certain que Regulus sait déjà cela et cherche à les détruire.
« Mais j’ai une autre idée en tête, que penses-tu qu’il se passerait si je faisais un nouvel Horcruxe ? Je suis inquiet à cette idée, je ne sais pas si mon âme résisterait à cela, elle a déjà été divisée plusieurs fois et même pour une âme aussi noire que la mienne, ce n’est pas un acte anodin.
Diviser son âme est un acte terrible, répondit Rogue, je suis surpris que vous ayez pu le faire plusieurs fois, mon maître.
Je suis de ton avis, Severus, ajouta Joe Jigger, faire un Horcruxe est un acte extrême, je ne connais personne qui a réussi à en faire avec succès. Je ne peux vous conseiller de diviser votre âme encore, mon maître, j’ai peur que cela ne lui cause des dégâts irréversibles. 
« Mais même si je connais bien la magie noire, les Horcruxes sont quelque chose d’extraordinaire et je ne connais pas suffisamment les conséquences sur l’âme pour vous renseigner.
« Cependant, le fait que votre âme soit divisée explique les difficultés que vous rencontrez à protéger votre esprit, et les cauchemars que vous faites. Vous auriez dû m’en parler avant, cela change certainement la façon de pratiquer l’occlumancie pour vous protéger. Je vais me renseigner pour voir ce que l’on peut faire.
Merci Joe, tu m’es d’une grande aide. Mais comprends que mes Horcruxes sont mon plus grand secret, je ne l’ai dévoilé à personne et à ma connaissance seul Regulus l’a découvert. Harry Potter ne doit jamais savoir cela, tant que j’ai mes Horcruxes, la prophétie ne pourra aller que dans mon sens.

Harry se réveilla en sursaut, la scène avait paru réelle, et il ne savait pas s’il s’agissait d’un rêve de Voldemort ou si cette scène s’était réellement déroulée. Quoi qu’il arrive, il venait de découvrir la pièce manquante du puzzle. 
La fameuse main de Salazar Serpentard dont Rowena Serdaigle lui avait parlé, il l’avait en fait déjà vue, lors de sa quatrième année à Poudlard. Au cimetière où Voldemort avait retrouvé son corps et ses pouvoirs, grâce au sacrifice de Queudver qui s’était tranché la main, Voldemort l’avait alors fait apparaître, pour la greffer au bras mutilé de Queudver.
Harry envoya un message à Abelforth qui lui répondit qu’il était disponible. Il réveilla ses amis et ils transplanèrent chez lui sans attendre, s’habillant rapidement.
Que me vaut cette visite si matinale ? s’étonna-t-il, voyant que Ron semblait dormir debout.
J’ai fait des découvertes importantes, j’ai trouvé le dernier Horcruxe qui nous manque !
Excellent Harry, nous avions raison d’être optimistes, raconte-nous tout.
Harry raconta la rencontre avec les fantômes de Rowena Serdaigle et Basile Serpentard, ce qui sembla émerveiller Abelforth, puis le rêve où Voldemort révélait l’existence de ses Horcruxes à Rogue et Joe Jigger.
Abelforth afficha un large sourire, et répondit à Harry avec un air fier :
Eh bien Harry, tout se déroule à merveille comme Albus l’avait imaginé. Voldemort est perdu et Joe Jigger et Severus lui sont devenus indispensables ! 
« Cela me rassure aussi que Queudver ne soit pas un Horcruxe lui-même, car je pense qu’il aurait fallu alors nécessairement le tuer. Ce ne sera pas simple pour autant mais je préfère cette solution.
Vous pensez qu’il va faire d’autres Horcruxes ? demanda Harry.
Je n’y crois pas une seconde, et je suis certain que s’il le fait, cela le détruirait. Mais il va défendre ardemment ceux qui lui restent. Il faut se préparer à une rude bataille.
Harry expliqua alors tout ce qui avait été décidé lors de la réunion de l’Ordre du Phénix de la veille. 
Tout cela me semble très organisé. Je ne peux te confirmer quoi que ce soit pour l’instant à propos de La Gazette du Sorcier, car j’ai moins de nouvelles de la part de Regulus et Joe, ils sont bien trop occupés à cause des problèmes de Voldemort, mais je pense effectivement que le journal ne paraîtra plus. Ce n’est plus une priorité pour lui actuellement.
« Il faut être bien conscients que le fait que Voldemort veuille garder constamment auprès de lui Regulus et Joe nous compliquera l’accès à certaines informations le concernant. Ils ne pourront venir nous apporter des nouvelles que plus rarement.
« Venons-en à Regulus Black et ses Dragons. Je sais que Regulus est furieux depuis la capture de Walter, il a pour l’instant cessé ses attaques contre Voldemort car il souhaite le retrouver. 
Il ne se doute pas que nous y sommes pour quelque chose ? demanda Harry.
Il se doute, mais comment peut-il en être sûr ? Walter est enfermé dans un endroit introuvable. Il ne sait pas non plus exactement où nous trouver. Je pense toutefois que nous devons rester très méfiants, car s’il vient nous trouver pour le récupérer, il sera potentiellement très agressif et n’hésitera pas à tuer.
Et la Coupe de Poufsouffle, est-ce qu’il l’a détruite ?
Pas encore, et j’ai un dilemme à ce sujet. Je pense que Regulus aimerait que Walter soit à ses côtés lors de la destruction du Horcruxe. Walter est un expert en magie noire et il lui serait d’une grande aide. Mais vu que je détiens Walter, il a mis cela en suspens. Alors dois-je libérer Walter ? c’est la question que je me pose.
Peut-on lui récupérer la Coupe et la détruire nous-mêmes ? demanda Harry. Est-ce que vous savez où elle se trouve ?
Je pense qu’elle se trouve à Durmstrang, cela ne doit pas être trop difficile de la trouver. J’envisage sérieusement cette option, cela m’ennuierait fortement de libérer Walter après le mal que je me suis donné à lui préparer une prison sûre. Et surtout, cela met fortement Regulus dans l’embarras qu’il soit détenu, nous avons tout intérêt à le garder enfermé.
« J’irai tenter un repérage demain à Durmstrang, si cela vous tente vous pourriez venir avec moi. Nous aviserons directement selon la situation là-bas. Je pense aussi que nous devrions reprendre nos entraînements. Nous nous sommes relâchés ces derniers jours et je pense que cette pause est bénéfique pour tous, mais si nous attaquons le Gouffre des Clordes, vous devez tous renforcer encore vos pouvoirs. Il est temps de reprendre là où nous nous étions arrêtés. J’espère que vous saurez vous dégager du temps entre deux missions de l’Ordre du Phénix.

Ils consacrèrent une partie de la journée à s’entraîner. Abelforth voulut absolument apprécier les progrès d’Harry dans l’exploration de l’âme de sa baguette. Harry avait fait un nouveau progrès considérable, certainement mis en confiance pour les bonnes nouvelles de ces derniers jours. Il avait pu ressentir toute la puissance et la grandeur de la magie de sa baguette.
Abelforth lui fit ensuite travailler avec Ginny l’occlumancie d’esprit double afin qu’elle apprenne à se protéger également, pendant que Ron, Hermione et Ginny s’entraînaient à envoyer des sorts le plus vite possible sans les prononcer. 
Enfin, Abelforth termina la session du jour en proposant à Harry de combattre les yeux bandés afin de renforcer sa sensibilité aux rayonnements et sa capacité d’utiliser la légilimancie en combat. 
Ils rentrèrent au Terrier épuisés par cette longue journée, et Mrs Weasley fut surprise durant le dîner de les voir tous montrer des signes de fatigue intense.
Eh bien vous pourriez montrer plus d’enthousiasme, dit-elle en voyant Ron bailler à s’en arracher la mâchoire, alors qu’elle apportait un crumble appétissant en guise de dessert. 
On s’est entraînés toute la journée, m’man, on va aller dormir, on est crevés.
Il avait été convenu qu’un rapide briefing de l’activité de l’Ordre du Phénix sera organisé après le repas. Tonks avait donné des nouvelles du Magenmagot qui selon elle ne tarderait pas à prendre une décision concernant le limogeage de Joe Jigger qui avait disparu. Elle avait eu selon elle des retours positifs de beaucoup d’Aurors qui souhaitaient reprendre leur poste et contribuer à la capture de Voldemort ce qui était une bonne nouvelle. 
Enfin, Lupin avait fait le point avec les professeurs de Poudlard et la construction de défenses avancées débuterait dès le lendemain avec l’aide des elfes de Poudlard et des Centaures qui selon lui n’en pouvaient plus de la présence de Voldemort et des Mangemorts dans la Forêt Interdite.
Les elfes vont être exploités ? demanda Hermione. J’espère que ce sera dans de bonnes conditions et qu’ils auront une charge de travail convenable…
Hermione, la coupa Lupin, les elfes seront ravis de nous aider, nous n’avons même pas eu besoin de leur demander. Ils adorent Poudlard avec ses élèves, la situation est très triste pour eux actuellement, ils seront ravis de tout donner pour défendre l’école.
Oui, confirma Dobby, les elfes nous aideront avec grand plaisir. 
Harry, je suggère que nous fassions un point quotidien sur les travaux de l’Ordre tous les soirs à dix-neuf heures à Poudlard, qu’en dis-tu ?
Oui c’est une excellente idée !

Harry se réveilla le 28 décembre avec la sensation d’avoir enfin passé une nuit calme. Il avait fait tout de même plusieurs rêves, mais ils lui avaient paru plus lointains. Il se souvint avoir vu à nouveau la main argentée de Serpentard, avoir entendu également la voix de Sybille Trelawney, et avoir vu la place centrale du Gouffre des Clordes avec les tombes des mages noirs.
Dans le parc, la tempête faisait rage, et la pluie avait fait place à la neige. Une partie de l’Ordre du Phénix devait consacrer sa journée à la reconnaissance de la Forêt Interdite et l’installation de protections. Mrs Weasley avait été ravie de leur préparer des boissons chaudes et un petit-déjeuner réconfortant avant qu’ils n’aient à affronter les caprices de la météo. 
Ainsi, dans le hall de Poudlard régnait une effervescence inhabituelle : une impressionnante équipe s’était rassemblée joyeusement, s’apprêtant à sortir dans le parc. 
Remus Lupin, le professeur Fitz et le professeur Chourave semblaient mener les opérations. Ils étaient accompagnés de Mrs Bett et Maugrey qui étaient de retour. Il y avait également les professeurs Strout, Zeffira, Robert, Grelon et Fitzaethelbert. 
Harry reconnut également Dedalus Diggle et Elphias Doge. Neville et Luna, qui étaient maintenant des membres à part entière de l’Ordre du Phénix, étaient venus à la demande de Ginny. 
Les jumeaux Weasley affichaient un sourire contagieux. Cette mission de l’Ordre du Phénix les enchantait, en cette période où ils avaient dû suspendre leurs projets de parc d’attraction magique, et fermer leurs boutiques. 
Mais des dizaines d’elfes grouillaient aussi, semblant partager l’enthousiasme des sorciers.
Cela fait plaisir de voir tout ce monde, annonça fièrement Lupin à Harry.
Tonks et Arthur sont occupés au ministère, j’imagine ?
Oui, le ministère est en train de se réorganiser. Tonks a fait en sorte qu’Arthur puisse être réembauché suite à son licenciement, elle a profité du fait que plus personne ne gère actuellement. Le Magenmagot devrait se réunir cet après-midi, on aura du nouveau bientôt.
Pot-Pot ! s’exclama Mrs Bett en voyant Harry. Comment ça va ?
Elle s’approcha de lui, son balai sous le bras, le fixant avec son œil de verre qui tournait dans tous les sens. 
Votre œil a changé de couleur, s’étonna Harry.
Oui, je l’ai ensorcelé je peux le changer de couleur quand je veux, c’est trop cool ! Alors tu es prêt pour une course de balais ?
Hum, je ne suis pas certain que ce soit l’objectif, coupa Lupin, nous allons effectivement prendre les balais pour visualiser l’ensemble de la Forêt Interdite, c’est une mission très dangereuse, il faudra faire preuve de la plus grande vigilance.
VIGILANCE CONSTANTE ! tonna Maugrey, qui s’était joint à la conversation.

Vers dix heures, l’équipe s’avança dans le parc, après avoir pris soin de se désillusionner pendant la traversée pour ne pas éveiller de soupçons. 
La traversée du parc sera toujours problématique, dit le professeur Chourave, nous devrions installer un tunnel qui relierait l’entrée de l’école à l’orée de la Forêt Interdite. Nous pourrions installer un premier poste avancé au niveau des premiers arbres. 
L’idée fut validée et les travaux commencèrent. Harry ne connaissait que peu la magie des elfes, mais leur efficacité était impressionnante. Sans formuler leurs sorts, et sans baguette, mais simplement avec des mouvements de leurs mains, ils retournaient la terre, faisaient apparaître des pierres, les assemblaient en murs, et refaisaient pousser de l’herbe pour cacher le tunnel. Le professeur Fitzaethelbert ajoutait ensuite des enchantements complexes pour sécuriser les constructions. Fred et George y ajoutaient une protection magique qui repoussait la marque des Ténèbres.
Vers midi, Abelforth transplana dans le parc et les rejoignit. Tous furent surpris de le voir arriver.
Eh bien je vois que vous faites du bon travail, dit-il avec un air satisfait. Avez-vous entrepris un survol aérien de la Forêt Interdite ?
Nous nous y apprêtions, répondit Lupin.
C’est parfait, je souhaitais venir avec vous.
Je vais venir, dit Harry.
Moi aussi ! s’exclama Mrs Bett.
Il y eut un instant de silence. Personne ne songeait interdire à Mrs Bett cette mission, mais ce n’était pas la personne la plus discrète pour l’accomplir. 
Il faudra rester très discrets, lui dit Harry, si nous nous faisons repérer, cela peut mal tourner.
Oui, tu peux compter sur moi Pot-Pot, lui dit-elle d’un ton qui convainquit Harry.
Il savait que depuis l’incident du ministère qui avait conduit à sa capture ainsi que de Maugrey, elle avait compris que ses agissements pouvaient avoir des conséquences graves.
Ainsi Harry, Abelforth et Mrs Bett se désillusionnèrent et s’envolèrent en vue de reconnaitre la Forêt Interdite et la Forteresse des Ténèbres.

La mission n’avait rien d’évident, les conditions étaient épouvantables, et dès qu’ils dépassèrent la cime des arbres, le vent redoubla d’intensité, accompagné d’une pluie battante qui réduisait fortement la visibilité.
C’est ennuyeux ce temps, dit Abelforth, mais cela nous permettra de ne pas être repérés. Restons groupés.
Ils avancèrent doucement, se repérant entre eux en se parlant régulièrement. La forêt semblait s’étendre sur des kilomètres, de façon assez monotone. Même si certains arbres avaient perdu leur feuillage à l’arrivée de l’hiver, de nombreux conifères l’avaient conservé et la Forêt conservait son caractère sombre et mystérieux. 
Une rivière serpentait en direction de l’est, là où se trouvait le gouffre, provenant des collines au nord de la Forêt Interdite, à environ cinq kilomètres du parc. Au sud, la forêt était également cernée par des collines élevées, mais à l’est, elle semblait s’étendre encore, mais il n’était pas possible d’en voir le bout en raison d’un brouillard de plus en plus intense qui régnait.
Ce sont les Détraqueurs ? demanda Harry.
Hum oui mais pas que, je pense que ce brouillard est volontairement maintenu pour rendre difficile à repérer la Forteresse.
Ils continuèrent d’avancer mais rapidement la visibilité devint beaucoup trop réduite.
Je ne sais pas si c’est vraiment sûr d’avancer encore, dit Abelforth, on ne voit rien.
J’ai l’impression que nous sommes plus près, dit Harry, je ressens beaucoup plus de rayonnements. Je ne sais pas ce qu’il y a en-dessous. 
Oui Harry, nous sommes très proches je pense de la Forteresse, je ressens beaucoup de rayonnements très sombres, il y a là des enchantements de protection.
Mrs Bett, elle, restait étonnamment silencieuse, mais elle se pliait aux instructions de Harry.
Ils descendirent légèrement et purent apercevoir à travers la brume la cime des arbres les plus grands. Il n’y avait pas seulement des arbres, mais Harry put clairement distinguer plusieurs tours de pierre. 
Mais le froid s’intensifia brutalement, ils étaient repérés, et Harry ressentit la présence néfaste des Détraqueurs. Plusieurs silhouettes sombres surgirent en-dessous d’eux, de plus en plus nombreuses, et s’approchèrent.
C’est bien là, fuyons, il ne faut pas qu’ils nous repèrent, dit Abelforth. Harry, Roselyne ?
C’est trop tard, oui fuyons ! répondit Harry.
Roselyne ?
Mrs Bett ?
Mais ils ne reçurent aucune réponse.




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