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Chapitre 057 : Le Dragonneau, Maison D��dition Depuis 1346

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Ils remontèrent tous ensemble vers la salle commune de Gryffondor. Cependant, il était déjà onze heures et demie et les nouveaux avaient à aménager leurs dortoirs.

Harry, Ron et Hermione restèrent ainsi un peu de temps avec eux pour discuter, pendant qu’ils rangeaient leurs affaires.

-    Vous avez vu, Egogonde, dit Benjamin, c’est une vraie idiote, cette fille, on n’a pas de chance de l’avoir récoltée à Gryffondor.

-    En tous cas, elle n’a pas l’air de vouloir parler beaucoup, dit Ron.

-    C’est une vraie harpie, elle est capable de tout pour arriver à passer pour la meilleure auprès des profs, elle a même déjà tenté d’empoisonner certains…

-    Ah bon ! dit Ron. Et pourquoi elle est pas à Serpentard.

-    D’après ce que j’ai compris, il ne faut surtout pas être à Serpentard, dit Benjamin.

-    Oui, les Serpentard ne sont qu’un ramassis de…

-    Ron ! s’exclama Hermione.

-    En fait, expliqua Harry, tous les mages noirs sont passés par Serpentard, ça ne veut pas dire que ce sont tous des futurs mages noirs, mais on s’en méfie plus particulièrement… ce n’est qu’une vieille rivalité.

-    Cette année, avant que vous n’arriviez, il n’y avait plus de Serpentard en septième année, ils ont tous été arrêtés, ils ont tenté de tuer Harry avec une potion de Sang Vert, annonça Hermione.

-    Ah bon, avec une potion de Sang Vert ! Mais c’est une potion qui peut tuer !

-    Oui, heureusement que Harry avait l’antidote… mais c’était une mauvaise année pour les Serpentard, les plus jeunes sont sympathiques.

-    Ca reste à prouver, dit Ron sur un ton ironique.

-    Et toi, Benjamin, est-ce qu’il y avait des maisons, à ton école.

-    Oh, appelez-moi Ben, je préfère.

-    D’accord, Ben, dit Ron avec un clin d’œil amical.

-    En fait, on était classés par niveaux, il y avait sept années chez nous aussi, et on était à peu près vingt-cinq par année, ce n’était pas une très grande école. Ce n’est pas comme ici, on ne doit jamais s’ennuyer !

-    Ca c’est sûr, dit Ron d’une voix forte.

A côté, Scot semblait plutôt triste, et Coilìn lui murmurait quelque chose en lui tapotant le dos.

-    Que se passe-t-il ? demanda Hermione doucement.

-    Il doit être triste car sa copine a été envoyée à Serdaigle. Mais il pourra la voir souvent, n’est-ce pas ?

-    Oui, bien sûr, à part pendant les cours, dit Ron.

-    Harry, je sais que tu animes un club de défense, comment fait-on pour s’inscrire ? demanda Ben avec intérêt.

-    Il suffit de venir nous voir à une séance, d’ailleurs, je ne sais pas ce que nous devrons faire maintenant, la salle risque encore d’être trop petite avec tous les nouveaux.

-    Je pense qu’on peut attendre encore un peu, dit Hermione, on devrait reprendre la semaine suivante, pour que tout le monde se soit déjà familiarisé avec l’école.

-    Il a l’air fou, le prof qui nous a donné les emplois du temps, remarque Ben.

-    Oui, il l’est, mais c’est un excellent prof ! dit Hermione, ses cours sont très durs, mais on y arrive toujours ! C’était un ancien Auror, l’un des meilleurs. D’ailleurs, j’ai vu que dans les parchemins qu’il a donné, il y en a un concernant la réaction face à une situation périlleuse.

Hermione le ressortit et le lut, Harry remarqua le titre :

 

COURS N°1

RESUME DES METHODES GENERALES DE DEFENSE

 

-    Les cours sont toujours comme ça ? demanda Ben.

-    Pour l’instant, c’était que des rappels, mais je pense que dès maintenant, ça sera comme ça, répondit Hermione.

-    C’est toujours mieux que d’écrire, dit Ben ! j’en suis presque pressé de commencer les cours !

-    Maugrey va vite te dégoûter ! dit Ron avec un sourire.

-    Les examens sont très difficiles, mais ceux qui sont sérieux réussissent. C’est normal, il faut bien nous préparer aux ASPICS.

-    Pourquoi le Ministre irlandais n’était pas là ce soir ? demanda Hermione.

-    C’est bizarre, la fermeture de l’école a été très floue, on pense que le Ministère voulait se désengager, et les rumeurs disent que Fitz est en froid avec lui, c’était notre directeur. Je sais que vous faites du Quidditch, ici ! dit-il enthousiasmé.

-    Oui, pourquoi, vous ne faisiez pas de Quidditch ? s’étonna Harry.

-    Non, même pas, je ne suis presque jamais monté sur un balai…

-    Et bien ici, vous apprendrez, dit Harry. Le championnat de Quidditch est très important entre les maisons.

-    J’aimerais bien faire partie d’une équipe, mais je suppose qu’il faut un bon niveau.

-    Oui, répondit Harry, je suis le capitaine de l’équipe de Gryffondor, et si tu es bon, je pourrais te recruter, certains ne sont pas très bons et il faudrait les remplacer.

-    D’accord, je vais essayer de m’entraîner. On m’a dit que tu avais gagné le tournoi de duels !

-    Euh… oui, dit Harry sur un ton modeste.

-    Et que tu étais premier dans le tournoi du Gnome Vaillant…

-    Oui…

-    Mais les scores seront remis à zéro maintenant, j’aimerais bien vous voir en duels, vous devez être très forts.

-    Certains duels sont très intéressants, expliqua Hermione, mais les première année ne connaissent pas beaucoup de sortilèges, ça commence à devenir intéressant dès les cinquième année.

-    Où est votre dortoir ? demanda-t-il. Il n’y a pas d’autres lits.

-    Euh… commença Harry.

-    En fait, le Ministre nous avait attribué une sorte de logement de fonction dans le château, sous l’escalier qui monte au dortoir des filles là-haut. Je m’occupe en fait des vérifier les programmes scolaires et bientôt des inspections des professeurs, et puis Harry et Ron sont des sortes de représentants des élèves…

-    Ah d’accord… et bien c’est très bien, demain, on n’a pas cours de la journée, je crois que je vais en profiter pour essayer de jouer au Quidditch… vous pourrez venir sur le terrain ?

-    Euh, en fait, on a quelques trucs à faire demain matin, mais Mme Bibine te prêtera un balai.

-    OK, sûrement que d’autres pourront venir, alors !

-    Oui, ici, il y a toujours quelqu’un pour faire du Quidditch.

-    Bien, il se fait tard, dit Hermione, j’aimerais bien aller lire en détail ces cours.

Tous se souhaitèrent une bonne nuit et Harry, Ron, et Hermione, regagnèrent leur appartement.

            Ginny était sur la table du salon et était en train de lire un texte sur un parchemin.

-    Alors ? demanda Harry, avant de l’embrasser tendrement.

-    Je ne pouvais pas avoir une semaine pire que celle-là, j’ai tout le temps cours !

-    Nous on a même cours le soir, dit Harry.

Mais lorsqu’il vit l’emploi du temps de Ginny, il se tut, elle commençait tous les matins à huit heures, et ne terminait jamais avant dix-sept heures, sans aucun temps libre dans la journée. Elle n’avait même pas le mercredi de libre.

             Ils s’installèrent tous autour de la table.

-    Ils ont l’air super cool, les nouveaux, dit Ron.

-    Oui, mais il faut s’en méfier quand même, dit Hermione sur un ton ferme, il faut être particulièrement prudent sur ce qu’on peut dire et sur ce qu’on ne peut pas dire !

-    Oui, avoua Harry, il ne faut pas leur laisser poser trop de questions.

-    Harry, on aurait dû aller voir Abelforth dans la journée !

-    Mince, on ira le voir demain matin, il doit sûrement avoir trouvé quelque chose, il avait l’air de savoir où se renseigner.

-    Vous pensez que ça peut avoir des conséquences si Voldemort découvrait cette histoire ? demanda Hermione l’air inquiet.

-    Je pense que ça serait plus symbolique, il voudrait probablement retrouver le Gouffre des Clordes, c’est un peu ces racines, mais je ne vois pas où il pourrait le trouver, si même toi tu n’en as jamais entendu parler, c’est qu’il n’existe pas !

-    Pas forcément, dit Hermione, certaines choses se perdent rapidement. La légende des Clordes devait être très à la mode au Moyen Age, mais les gens ont du s’en lasser car ils n’avaient pas de réponse. Et aujourd’hui, ça pourrait ressurgir, mais ce que je crains, c’est que Voldemort puisse découvrir comment créer d’autres mages noirs, il pourrait s’en servir pour créer des Mangemorts supplémentaires à son service.

-    Tu ne vas pas me dire que tu penses vraiment que le Gouffre existe ? demanda Ron.

-    Pourquoi pas ? dit Hermione.

-    Ce n’est qu’une histoire d’un fou, dit Ron. C’est comme si tu me disais que tu te mettais à lire l’avenir dans les feuilles de thé !

-    Ce n’est pas pareil, on sait que Kristerval a bien existé…

-    L’auteur n’a fait que se servir de quelque chose qu’il a lu ! dit Ron.

-    Pourtant Abelforth l’a pris au sérieux ! dit Hermione sur un ton critique.

-    Ouais, dit Ron grossièrement. On verra ce qu’il en dira.

Ils finirent par aller se coucher spontanément, car ils n’avaient toujours pas vraiment pu se reposer de la semaine précédente.

Aux alentours de dix heures, Hermione vint réveiller Harry qui aurait bien encore dormi.

-    Allez Harry, quel paresseux, on a plein de choses à faire ! Il est déjà bientôt dix heures !

Il regarda à côté de lui, Ginny n’était pas là. Ca le changeait, d’habitude, elle était à côté de lui le matin lorsqu’ils se réveillaient. Mais cette fois, elle aurait une longue journée de cours.

Dans la cuisine, Dobby avait préparé le petit-déjeuner, et Ron et Hermione étaient déjà en train de manger face à face sur la table.

Hedwige et Coq semblaient eux aussi amoureux, c’était comme si tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Le parc était illuminé, et le soleil était déjà haut dans le ciel. Harry put voir par la fenêtre que Hagrid donnait un cours devant les enclos à côté de sa salle de classe.

-    Harry, il va falloir se préparer pour nos cours de ce soir, ça risque d’être difficile, les véritables programmes commencent aujourd’hui !

-    Oui je sais, répondit Harry. Mais on ne va pas passer la journée à ça, allons d’abord chez Abelforth, il faut que je lui donne l’emploi du temps pour qu’il puisse préparer le programme de nos entraînements de la semaine.

-    Ah oui, c’est vrai. Je trouve que tu devrais essayer de t’améliorer aussi en potions. Tu as complètement abandonné les antidotes ! Rogue t’avait pourtant donné un livre très intéressant ! dit Hermione.

-    Le livre est sous la terre dans une forêt française ! dit Harry. Je ne vais pas aller le déterrer pour le lire uniquement pour le plaisir ! Il y en a d’autres dans la Salle du Phénix pour ça. On essaiera d’y aller un peu dans la journée.

Aux alentours de onze heures, ils se rendirent chez Abelforth en empruntant le Portoloin.

Celui-ci était dans son jardin, installé sur une chaise de jardin sous une pergola qui n’était pas là lors de leur dernière visite.

Ils s’approchèrent pour voir qu’il était plongé dans un magazine en français intitulé Science&Vie. C’était un magazine Moldu qui semblait parler de biologie, chose qui n’intéressait que peu Harry. Il se souvenait vaguement de ce qu’il avait appris à l’école sur cela et il ne trouvait aucun intérêt à cette matière.

Abelforth leva la tête du magazine et leur adressa un grand sourire.

-    Ah ! vous voilà ! Je commençais à penser que vous aviez oublié les Clordes. J’y ai réfléchi et comme vous le voyez, j’ai même eu le temps d’aller faire des courses à Bricomarché !

Harry sourit, connaissant la façon dont il faisait ses courses.

-    Je vais vous fournir de quoi vous asseoir…

Il leva sa baguette et la secoua d’un geste sec, faisant apparaître trois chaises de jardin très simples en plastique blanc autour de la petite table de jardin.

-    Impeccable, se réjouit-il. Alors, qu’est-ce que vous en pensez ?

-    De quoi ? demanda Hermione.

-    Et bien, par la barbe de Merlin, de ces Clordes !

-    On ne sait pas, on croyait que vous deviez vous renseigner !

-    Je vous demandais juste votre intuition, expliqua Abelforth.

-    J’ai un mauvais pressentiment, dit soudainement Harry, le regard sombre.

Hermione et Ron le regardèrent d’un regard ébahi. Harry n’en avait pas parlé.

Ron sembla même s’imaginer que Harry avait soudain un don de divination.

            Abelforth le fixa au-dessus de ses lunettes, son regard était perçant.

-    Je vois… tu as raison. Tout ce que je peux dire pour confirmer ton mauvais pressentiment est que les Clordes existent.

-    Quoi ! s’exclama Hermione.

-    Oui, les Clordes existent, comme si nous n’avions que ça à faire que de nous occuper d’elles…

-    On va les détruire ? demanda Ron brusquement. Vu ce qu’elles ont fait à Théodore, on a plutôt intérêt à ne pas les titiller !

-    Ne t’inquiète pas, je n’ai jamais dit que nous allions les détruire. Et puis, je n’ai pas dit qu’elles existent encore… elles n’ont peut-être qu’existé…

-    Comment ça ? demanda Hermione.

-    Peut-être qu’elles ont disparu…

-    Disparu ? mais elles semblaient invincibles.

-    Je n’ai pas dit que quelqu’un est allé les massacrer, non, mais je pense qu’elles ont pu s’auto-suicider.

-    S’auto-suicider ? répéta Hermione surprise. Comment peut-on s’auto-suicider ?

-    Suicider suffit, répondit Abelforth avec un sourire.

-    Mais pourquoi se seraient-elles suicidées ? demanda Harry qui ne voyait pas où Abelforth voulait en venir.

-    Ce n’est qu’une hypothèse parmi d’autres, il est aussi bien sûr possible qu’elles soient encore en vie.

-    Oui mais je ne vois pas pourquoi elles se seraient suicidées ! répéta Harry.

-    Après tout, c’est peut-être idiot, comme idée, mais je me suis dit que si elles n’étaient pas satisfaites de quelque chose, elles auraient pu mourir… mais elles doivent être très satisfaites vu ce que fait Voldemort…

-    Oui, ça c’est sûr, répondit Harry.

-    Comment savez-vous qu’elles ont vraiment existé ? demanda Hermione.

-    Oh, j’ai fait quelques recherches, dit Abelforth sur un ton vague.

Il était clair qu’il ne révèlerait pas sa source d’information.

-    Par contre, vous allez venir avec moi, il va falloir que l’on aille faire encore d’autres recherches. Nous devons absolument savoir où est le manuscrit original pour essayer d’en connaître le véritable auteur. Ca risque d’être dur puisqu’il a vécu en 1043, mais il vaut mieux essayer. On devrait commencer par aller voir l’éditeur.

-    Vous pensez que le Gouffre peut se trouver où ? demanda Ron.

-    Je n’en ai absolument aucune idée, avoua Abelforth. Cela fait partie des plus grands mystères de notre communauté. Mais voyez-vous, je serais ravi si personne ne le découvrait un jour… malheureusement, je ne suis pas certain de cela et je préfère que nous le visitions avant une personne en particulier. Plus précisément, il va falloir trouver des informations sur ce Buccelin qui dit avoir récupéré les deux derniers chapitres du roman sur le corps de Théodore, à proximité du Gouffre. Je me doute bien que ce Buccelin n’est qu’un faux nom et qu’il se cache là-dessous quelque chose de bien plus mystérieux.

-    Quant va-t-on rencontrer l’éditeur ? demanda Harry.

-    Et bien, pourquoi pas maintenant ? D’ailleurs, vous ne devriez pas être en cours, à cette heure-ci ? demanda-t-il l’air soupçonneux.

-    Non, on n’a pas cours le lundi toute la journée, c’est seulement le soir…

Harry sortit l’emploi du temps de sa poche pour le donner à Abelforth.

-    Il va falloir s’organiser autrement pour nos leçons, dit Harry.

-    En effet, je vois… bien, je te dirai plus tard ce que nous ferons.

-    Il y a plein de nouveaux élèves à Poudlard, expliqua Harry. On a accueilli les élèves de l’école d’Irlande qui a fermé.

-    Ah oui, j’ai vu ça dans la Gazette ce matin. Je me demande bien comment ils ont réussi à maintenir cela secret jusqu’à la date de l’évènement…

-    Et alors ? demanda Harry. Vous pensez que c’est une bonne chose ?

-    Oh, ça fait plaisir au Ministère. Je vois que Scrimgeour réussit merveilleusement bien à entretenir la communauté dans une heureuse stupidité. On va dire qu’il faut le laisser profiter tant que tout est calme. Sinon, je suppose que tu es inquiet car tu ne connais pas ces nouveaux élèves, je l’ai perçu. Mais je peux t’assurer que tu n’as rien à craindre. L’école de sorcellerie d’Irlande ne contient aucun Mangemort caché. C’est une école vraiment très classique, et Voldemort ne s’y serait jamais intéressé, elle n’a strictement aucune grandeur à ses yeux. Il n’a d’ailleurs plus commis la moindre attaque en Irlande depuis bien longtemps.

-    Il en avait commise avant ? demanda Harry.

-    Oui, évidemment, à ses débuts, il a tenté de semer le plus possible la pagaille. Il s’est étendu sur tout le Royaume-Uni. Mais il a finalement préféré se cantonner à la Grande-Bretagne, et il a laissé l’Irlande tranquille, non sans l’avoir profondément meurtrie.

Il y eut un blanc et Abelforth en profita pour revenir au sujet initial.

-    Bien, accrochez-vous à mon bras…

Tous suivirent le mouvement, à part Fumseck et Dobby qui transplanèrent séparément.

Ils apparurent dans le Hall du Ministère de la Magie puis utilisèrent la Porte à Transplaner qui les mena au cœur du Chemin de Traverse qui restait très fréquenté bien que l’on fût un lundi.

Abelforth tourna dans une petite impasse dont le nom était « Impasse du Trépas » et s’arrêta devant une boutique au-dessus de laquelle était placardée une grande enseigne :

 

Le Dragonneau

Maison d’édition depuis 1346

 

-    C’est donc ici que se trouvent les locaux de la célèbre maison d’édition… ils auraient pu trouver un endroit au nom plus sympathique, remarqua Abelforth.

Il poussa la porte vitrée de la boutique et entra. La boutique semblait très longue, et il y avait un gros comptoir en bois face à l’entrée.

Un homme assez imposant avec une grosse moustache blonde y attendait, vêtu d’une robe beige à rayures blanches, sur laquelle était brodé le logo de la maison. Un dragon vert dont la tête sortait d’un livre ouvert, et qui crachait une flamme.

-    Bonjour, dit l’homme d’une voix caverneuse.

-    Bonjour, répondit Abelforth sur un ton poli. Je voudrais solliciter votre amabilité pour avoir quelques renseignements à propos des Aventures du Chevalier Théodore l’Ame Perdue.

-    Qu’est-ce que vous voulez savoir ? demanda-t-il d’un ton soupçonneux.

-    En réalité, je voudrais que vous m’éclaircissiez sur le Buccelin qui a rédigé la préface du livre.

-    Qu’est-ce que j’en sais, nous n’avons fait que retranscrire le manuscrit original !

-    Dans ce cas, puis-je consulter le manuscrit original ? demanda Abelforth sur un ton toujours parfaitement poli.

-    C’est-à-dire que c’est un document historique et qu’il est classé au Patrimoine Littéraire Magique International…

-    Quel est le problème ? demanda Abelforth.

-    Cela veut dire que ce livre n’est pas consultable par n’importe qui ! grogna l’homme.

-    Dans ce cas, il doit bien y avoir des dérogations…

-    Non, il n’y a pas de dérogations…

-    Puis-je rencontrer le directeur de la maison d’édition ? coupa Abelforth.

-    Le directeur est occupé…

-    Dans ce cas, vous me permettrez de prendre rendez-vous avec lui ?

-    Il n’a pas le temps de recevoir des simples lect…

-    Alors il me recevra en tant qu’écrivain, vous lui direz que j’écris une analyse de ce roman.

-    C’est vrai ? demanda le sorcier abasourdi.

-    Bien sûr, dit Abelforth avec un sourire bienveillant.

-    Dans ce cas, je pense qu’il peut vous recevoir tout de suite…

-    Voyez-vous ?

Le sorcier emprunta un petit escalier en bois quasiment vertical situé juste derrière une étagère.

Au fond de la très longue boutique, on pouvait voir des stocks de livres ainsi que des sorciers chargés de l’impression.

Ils imprimaient les livres un par un, en utilisant plusieurs sortilèges avec leur baguette magique.

Quelques minutes après, le sorcier redescendit, suivi du directeur de la maison d’édition.

-    Bonjour, on m’a dit que vous vouliez publier un livre d’analyse des Aventures de Théodore, c’est cela ?

C’était un homme qui avait l’air de savoir faire des affaires. Il portait des lunettes à la monture noire très élégantes et les regardait d’un regard intéressé.

-    A vrai dire, répondit Abelforth, ce n’est pas le but principal de ma visite, mais bien sûr, nous parlerons de cela après…

-    Et quel est l’objet de votre visite, alors ?

-    Je viens pour que vous me donniez quelques informations sur l’histoire de ce roman, nous aimerions savoir si ce livre a vraiment été écrit en 1043 et le cas échéant qui est ce Buccelin qui en a rédigé la préface, s’il ne s’agit pas d’une invention pure et simple, ou d’une adaptation… euh disons plus moderne pour avoir plus de succès ?

-    Pourquoi voulez-vous savoir tout ça ? demanda le directeur.

-    Je vous ai dit que j’écrivais un livre là-dessus…

-    Hum… dit-il en réfléchissant et en se grattant le menton. Après tout c’est une bonne idée, le livre est déjà un succès, et je vois bien un autre livre qui viendrait derrière… Tous les mystères cachés derrière Théodore l’Ame Perdue, ou mieux… Théodore l’Ame Perdue, quelle part de vérité ?

-    Certes, répondit Abelforth avec un sourire, vous avez compris… puis-je voir le manuscrit original ?

-    Euh… oui, bien sûr, suivez-moi, nous l’avons toujours dans le coffre-fort.

Abelforth contourna le comptoir et le directeur s’arrêta pour observer Harry, Ron et Hermione.

-    Euh, qui sont ces petits enfants ? demanda-t-il.

Harry n’apprécia pas du tout de se faire traiter de petit enfant et il répondit par un regard noir.

-    Oh, ce sont des am…

-    Harry Potter ! s’exclama le directeur. Par la Barbe de Merlin, je ne t’avais pas remarqué… enchanté !

Il lui tendit une main ferme que Harry serra à contrecoeur.

Quant à Ron et Hermione, il les ignora totalement.

Ils entrèrent dans l’arrière de la boutique qui était beaucoup plus vaste que ce que l’on avait pu voir de l’entrée. Sur la droite, il y avait une longue galerie qui partait, où étaient entreposés des stocks de livres monstrueux.

Harry regarda comment les livres étaient imprimés. Tout était fait de manière artisanale. Il y avait de nombreux sorciers qui étaient installés sur des sortes d’établis, avec des piles de parchemins vierges, des pots d’encre et un livre original en face d’eux.

On aurait dit qu’ils utilisaient des sortilèges de Retranscription pour copier le texte de l’original vers les nouveaux livres. Puis ils les reliaient en fixant les pages sur des grosses reliures de cuir.

Dans l’entrée de la boutique, on entendit la sonnette.

-    Ah ! Ca doit être la livraison des originaux pour l’édition Anaspic 1998, va accueillir le livreur, Tony…

Ils allèrent jusqu’au bout de la galerie transversale et tout au bout, sur le mur de gauche, il y avait une grande porte métallique qui semblait blindée.

-    C’est le coffre-fort où nous gardons nos livres en attente de publication… c’est un endroit top secret donc je vais vous demander de vous écarter un peu.

Tous les quatre obéirent et le directeur ouvrit la chambre forte en envoyant plusieurs sortilèges qui provoquèrent un cliquetis métallique.

-    Il n’y a pas besoin de tout ça pour ouvrir cette porte, je pourrai la défoncer en une seconde, murmura Abelforth.

Mais finalement, la porte s’ouvrit, elle faisait au moins dix centimètres d’épaisseur.

-    Je vais chercher le manuscrit, annonça le directeur.

-    Je vous en prie, répondit Abelforth poliment.

Après quelques instants pendant lesquels Abelforth sifflota le générique du journal télévisé anglais, le directeur revint avec un énorme livre extraordinairement usé par le temps.

Les pages avaient gondolé et n’étaient plus toute solidaires du livre.

Il posa le livre sur une caisse en bois à proximité et Abelforth commença à l’examiner.

-    Attention… c’est fragile !

-    Oui, ne vous inquiétez pas, je fais attention.

Abelforth sortit sa baguette magique devant le regard affolé du directeur et la pointa sur le livre en envoyant toutes sortes de sortilèges qui ne semblaient pas affecter le livre.

-    Le livre date en effet de la bonne époque… reste à savoir si la personne qui a écrit la préface n’avait pas l’intention de mentir en écrivant… on va savoir si ce Buccelin a véritablement existé…

Il pointa à nouveau sa baguette magique sur le livre, alors que le directeur n’avait pas la moindre idée de comment il pouvait réussir à dater le livre où encore savoir quelles étaient les intentions de son auteur lorsqu’il l’avait écrit.

Il y eut quelques volutes de fumée verte qui sortirent du livre puis y retournèrent et Abelforth baissa la baguette enfin.

-    Hum, très intéressant… le livre semble authentique, il est évident que la personne qui a écrit ce livre s’appelait vraiment Buccelin, qu’en pensez-vous ?

Il se tourna vers le directeur éberlué.

-    Si vous le dites, répondit-il bêtement.

-    Connaissez-vous cette personne ? demanda Abelforth.

-    Moi ?

-    Oui, vous !

-    Je ne sais pas, je n’étais pas né à cette époque-là !

-    Je le sais bien, mais je vous demandais si vous avez des informations sur lui.

-    Euh non, et ce n’est pas mon boulot, je ne fais qu’imprimer le livre !

-    D’où provient-il ?

-    C’est la Bibliothèque Dirk Dawlish qui nous l’a prêté, elle l’a acheté auprès d’un particulier.

-    Pourriez-vous me dire où je peux le rencontrer ?

-    Euh, vous feriez mieux de demander à la bibliothèque…

-    Parfait, je vous remercie…

Abelforth se dirigea vers la sortie.

-    Euh, et pour votre livre ?

-    Ah oui, je vous en reparle plus tard... répondit Abelforth. J’ai besoin d’encore quelques informations.

-    Euh d’accord, très bien. A bientôt.

-    Au revoir.

Ils sortirent de la boutique et retournèrent dans l’allée principale du Chemin de Traverse.

-    Je suppose que vous avez faim ? demanda Abelforth.

Harry regarda sa montre, il était midi passé.

-    Oui, dit Ron.

-    OK, faisons une pause et puis on ira à la bibliothèque.

Ils s’arrêtèrent devant un snack qui vendait des menus comprenant un sandwiche à la viande de dragon, un jus de citrouille, et une Chocogrenouille.

Abelforth leur paya un repas puis s’arrêta pour acheter un sachet de friandises diverses qu’ils dévorèrent le long du trajet vers le Ministère de la Magie.

C’était l’heure du repas au Ministère et la cafétéria remportait un succès énorme. Un grand nombre d’employés du Ministère trouvaient en effet qu’il était plus simple d’y manger. C’était de plus un lieu idéal pour se détendre et plaisanter entre collègues de travail.

Les deux Aurors qui surveillaient habituellement les deux Portes à Transplaner du Hall n’étaient pas là et ils se rendirent librement dans le Hall de la Paix qui était toujours aussi sublime.

Certains commerces étaient toujours en cours d’aménagement.

Mais leur plus grande surprise fut de rencontrer Fred et George qui étaient en train de fixer une enseigne au-dessus de la vitrine d’une grande boutique.

Ils savaient déjà que les jumeaux avaient envisagé d’ouvrir une boutique annexe sur le Chemin de Traverse, afin de pouvoir développer encore leur commerce.

-    Qui voilà ! s’exclama Fred en les voyant s’approcher.

Tous s’embrassèrent chaleureusement, ça faisait en effet longtemps qu’ils ne s’étaient plus revus.

-    Je pense que je dois me présenter, dit Abelforth, constatant que Fred et George le regardaient avec curiosité. Je suis Abelforth Dumbledore.

-    Abelforth Dumbledore ? demandèrent Fred et George ébahis.

-    Oui, c’est bien moi…

-    On ne vous connaissait pas !

-    Je sais, je suis resté très discret ces dernières années.

-    Et moi c’est Fred…

-    Et George, répondit Abelforth en montrant George. Je connais un minimum la famille Weasley, même si vous ne me connaissez pas. Par contre, je vous serez reconnaissant de ne pas trop parler de moi à vos parents, d’après ce que me disait Albus, ils me soupçonnent d’être un peu fou… c’est parfaitement compréhensible d’ailleurs…

-    D’accord, répondirent les jumeaux.

Harry savait parfaitement qu’ils se seraient très bien entendus avec Abelforth. Et ils semblaient déjà se comprendre.

-    J’ai toujours admiré votre boutique…

-    On ne vous y a jamais vu, rétorqua Fred.

-    Certes, sous cette apparence, mais…

Un chapeau melon apparut sur la tête d’Abelforth, ainsi que des lunettes noires. Sa barbe se raccourcit et devint blonde, comme ses cheveux. Sa peau se dérida et son nez se rétrécit.

Les jumeaux restèrent bouche bée.

-    C’est vous !

-    Oui, c’est moi, répondit Abelforth d’une voix beaucoup plus forte et grave.

Harry, Ron et Hermione n’y comprenaient rien et Abelforth se tourna vers eux pour leur expliquer.

-    Fred et George me connaissent sous cette apparence, expliqua-t-il.

-    Vous rigolez, c’est carrément notre plus gros client ! Il vient tous les jours.

-    C’est-à-dire que j’adore tous vos articles, ils me servent beaucoup, j’adore piéger les Moldus, même si évidemment je les respecte beaucoup aussi.

Hermione parut choquée mais personne ne la remarqua car ils préféraient rire.

-    Maman meure d’envie de vous revoir, expliqua George. Papa n’arrête pas de lui dire que vous êtes pris dans les études et que vous n’aurez pas le temps de passer à la maison de temps en temps. En tous cas, elle est pressée de vous avoir en classe…

-    On va avoir des cours de formalités professionnelles ? s’étonna Hermione.

-    Oui, vous voyez que c’est pourri, mais elle a insisté auprès de Scrimgeour pour pouvoir enseigner aussi, elle sait très bien qu’elle ne verrait aucun élève en tant que conseillère d’orientation. Qui est franchement intéressé par ça ?

-    Oui, c’est sûr, répondit Hermione.

-    Bien, je suis désolé, mais nous avons beaucoup de choses à faire, annonça Abelforth. Fred et George, je vous retrouverai évidemment cette après-midi pour faire mes courses.

-    On est ravis ! répliquèrent en cœur les jumeaux.

La bibliothèque était elle beaucoup moins fréquentée que le Hall du Ministère ou le Chemin de Traverse.

Kessy, la sorcière qui les avait accueillis lors de leur dernière visite, était toujours au bureau d’accueil.

-    Bonjour, c’est pour quoi ? demanda-t-elle.

-    Ca serait pour avoir des renseignements à propos d’un livre que la bibliothèque a acheté. Il s’agit du manuscrit original des Aventures du Chevalier Théodore l’Ame Perdue.

-    Ah, je ne suis pas sûre de savoir. J’envoie immédiatement un message à la direction.

-    Je vous remercie.

Abelforth observa avec attention les lieux tout en sifflotant à nouveau le générique du journal télévisé.

Quelques minutes après, le petit avion en papier doré revint et se posa sur le bureau.

-    Ah… voilà la réponse… le Bureau de Recherche d’Ouvrages est d’accord pour vous recevoir, mais ils sont un peu surpris… Il vous faut traverser entièrement la bibliothèque, les bureaux sont complètement à l’opposé de nous, au rez-de-chaussée.

-    Merci beaucoup.

-    Euh excusez-moi, vous devez d’abord vous inscrire pour entrer…

-    Ah oui, bien sûr, je suis désolé.

Abelforth s’inscrivit et ils traversèrent le rez-de-chaussée en passant par l’allée principale. Il y avait plusieurs sorciers étrangers qui parcouraient les allées, ou des sorciers à la retraite qui s’étaient installés au calme dans les fauteuils confortables pour y lire.

Il leur fallut presque cinq minutes pour traverser le gigantesque hall, et ils trouvèrent les bureaux.

Ceux-ci étaient creusés dans la paroi de roche, et on y entrait par des portes vitrées.

Il y avait le Secrétariat de Direction, le Bureau de la Direction, le Service de Coopération Internationale, le Bureau de Promotion de la Lecture, le Bureau du Patrimoine Littéraire Magique International, le Bureau de Recensement des Œuvres, le Bureau de Recherche d’Ouvrages…

Abelforth y entra. Il y avait trois bureaux et des sorciers étaient occupés d’y trier des parchemins et d’ouvrir des colis.

-    Ah, c’est vous qui vouliez savoir à propos du livre de Théodore, c’est cela ?

-    Oui, c’est moi, répondit Abelforth.

-    Ah, très bien, que voulez-vous savoir exactement ?

-    J’aimerais bien que vous me donniez les coordonnées de la personne auprès de laquelle vous vous êtes procuré le manuscrit original.

-    C’est pourquoi ? demanda le sorcier.

-    Simplement pour savoir où lui-même se l’ait procuré.

-    D’accord, je vais consulter les registres…

Il se leva et sortit une liasse de parchemins dans une armoire, qu’il reposa ensuite.

-    Bien, c’est la boutique Barjow&Beurk…

-    Quoi ! s’étonna Harry.

-    Qu’y a-t-il, Harry ? s’étonna Abelforth. Très bien, je vous remercie beaucoup, dit-il en s’adressant au sorcier. Nous saurons trouver cette boutique.

Ils quittèrent la bibliothèque et une fois à l’abri des Oreilles indiscrètes, ils commencèrent à discuter.

-    C’est très bizarre que cette boutique ait possédé ce livre, je ne vois pas vraiment le rapport avec leur activité, remarqua Abelforth. Les Clordes les intéresseraient sûrement, certes, mais l’histoire… Nous devons absolument aller les voir. Ils savent évidemment quelque chose, sinon, ils n’auraient jamais eu en leur possession ce manuscrit. Harry, il faudrait que tu ailles chercher ta cape d’invisibilité ou peut-être une paire d’Oreilles à rallonge si jamais la boutique est trop encombrée pour que vous puissiez y rentrer.

-    D’accord.

Harry transplana accroché à Fumseck (c’était possible dans le hall du Ministère de la Magie), et apparut en plein dans la chambre de leur appartement à Poudlard.

Il récupéra la cape d’invisibilité puis les Oreilles à rallonge sous le lit de Ron et après quelques secondes, il était déjà de retour dans le hall du Ministère.

-    Bien, allons-y ! pressa Abelforth.

Ils traversèrent tout le Chemin de Traverse en courant, et Dobby avait d’ailleurs beaucoup de mal à suivre, puis ils arrivèrent devant l’entrée de l’Allée des Embrumes où Abelforth s’arrêta.

-    Bien, je vais me déguiser et vous allez vous cacher sous la cape, on va aller doucement jusqu’au magasin. Je pense savoir comment m’y prendre pour obtenir les informations que je veux sans éveiller de soupçons. Je pense qu’il y a un risque à propos de quelque chose, mais je vais le prendre.

-    Quel risque ? demanda Hermione.

-    Je ne pense pas qu’il soit utile d’en débattre pour le moment. Allons-y.

Harry, Ron, Hermione, Dobby et Fumseck se cachèrent sous la cape d’invisibilité. C’était devenu impossible de se cacher entièrement, et on voyait largement leurs pieds.

Heureusement, personne ne sembla faire attention à eux. L’Allée des Embrumes était très mal vue et les sorciers qui s’y promenaient étaient immédiatement soupçonnés de complicité avec Voldemort et les Mangemorts.

Ainsi, personne ne se serait soucié de quelques pieds qui couraient tous seuls sur le sol.

Abelforth s’arrêta devant la vitrine de la boutique Barjow&Beurk.

-    Hum… dit-il en passant une main dans sa longue barbe, observant les quatre paires de pieds qui se trouvaient devant lui. Je crois que vous allez devoir rester dehors et accroupis.

-    OK, répondirent-ils.

Abelforth poussa la porte de la boutique et entra, sous l’apparence d’un vieil homme à l’allure sévère et vêtu d’une robe noire.

Ils s’accroupirent et placèrent l’oreille à rallonges sur la porte de la boutique.

-    Bonjour, dit-il d’une voix grincheuse.

-    Bonjour, répondit Mr Barjow en le regardant avec curiosité. Que voulez-vous ?

Barjow avait un peu changé depuis la dernière fois, il avait peut-être les écoles encore plus voûtées, et il semblait plus fatigué que d’habitude.

-    J’ai entendu parler d’un livre qui parle de Clordes et j’ai lu la partie qui les concerne et je me demande où c’est que je pourrais m’en procurer.

-    Des Clordes ! s’exclama Barjow. Mais vous êtes fou, ce n’est qu’une simple histoire.

-    Pourtant, j’ai entendu parler d’un manuscrit original, j’aurais tellement aimé avoir des renseignements dessus, mais ces idiots à la bibliothèque m’ont seulement donné l’édition récente…

-    Ah, répondit Barjow, hésitant. Et bien, le livre, c’est moi qui l’avais, je l’ai vendu à la bibliothèque.

-    Ah oui, il était comment ? demanda Abelforth l’air intéressé.

-    Très gros, très vieux…

-    Où c’est que vous l’aviez trouvé ? Je veux dire, est-ce un authentique livre ?

-    Oui, bien sûr, c’est le manuscrit original, expliqua-t-il. Je crois qu’il provient de la bibliothèque des Malefoy. Mais malheureusement, on ne peut plus leur demander.

-    Certes, c’est un évènement tragique… bien, vous n’avez aucune idée d’où je pourrais trouver d’autres renseignements sur ces Clordes ?

-    Je ne sais pas… qu’est-ce que vous voulez en faire ?

-    C’est-à-dire que j’aimerais bien faire un élevage…

-    Vous êtes fou, ces créatures sont pires que les Détraqueurs !

-    Question de point de vue. Pensez-vous qu’il peut y avoir dans la bibliothèque des Malefoy d’autres livres qui parleraient des Clordes ?

-    Je ne… euh…

-    Ah, je comprends.

-    Mais je peux peut-être aller voir dans ma cave, ça dépend combien vous compter dépenser pour les acheter…

-    Disons jusqu’à mille Gallions, répondit Abelforth d’un ton las.

-    Mille Gallions ! Très bien, je reviens.

Mr Barjow disparut dans l’arrière-boutique et Abelforth en profita pour observer attentivement tous les objets qu’il y avait autour de lui.

Après environ un quart d’heure, Barjow revint avec deux autres gros livres usés.

-    Tout cela provient de la bibliothèque des Malefoy, vous ne le dites pas mais je suis allé y faire un tour après leur mort… mais je n’avais pas encore eu le temps de les lire.

Il ouvrit le premier des livres et montra à Abelforth.

-    Voilà un passage qui parle de ces Clordes… il y a quelques théories sur la localisation de ce fameux gouffre. Et dans le deuxième livre, c’est un autre conte qui date de peu après celui de Théodore, mais il n’a jamais été publié, c’est un exemplaire unique. Il y a aussi un passage sur les Clordes.

-    Très bien, je vous remercie, répondit Abelforth. Je vais donc tenter d’aller les capturer vivantes !

Mr Barjow crut vraiment qu’il avait affaire à un fou et c’était apparemment la stratégie d’Abelforth qui ne voulait éveiller aucun soupçon.

-    Sinon, à propos de ce Buccelin, est-ce que vous pouvez m’éclaircir ? A-t-il écrit d’autres livres, est-il connu dans une quelconque autre histoire ?

-    Je n’en ai aucune idée, répondit Barjow.

-    Bien, merci quand même, je prends donc les deux livres ?

-    Oui, allons donc pour mille Gallions !

-    C’est peut-être un peu cher, dit Abelforth. Je sais que ces livres ont de la valeur, mais je pensais que vous pourriez me procurer des Clordes.

-    Bien, bien, allons pour deux cent Gallions…

Abelforth hésita puis acquiesça.

-    Très bien…

Il sortit de sa poche une bourse minuscule d’où il réussit à faire sortir deux cent pièces en or et les donna à Barjow qui les recompta scrupuleusement.

-    Au revoir, et merci, dit Abelforth.

-    A bientôt, répondit Barjow.

Abelforth sortit de la boutique, l’air parfaitement satisfait, et ressortit de l’Allée des Embrumes, suivi avec difficultés par Harry, Ron et Hermione qui étaient toujours cachés sous la cape d’invisibilité.

-    Excellent… si ces livres proviennent de chez les Malefoy, je peux vous assurer qu’ils sont authentiques… on va les analyser plus en détail chez moi.

Ils retournèrent au Ministère après avoir traversé encore une fois tout le Chemin de Traverse puis transplanèrent dans le jardin d’Abelforth.

Ils s’installèrent autour de la table de jardin sous la pergola.

-    Merveilleux, nous avons beaucoup de chance, cette fois-ci, peut-être réussirons-nous à localiser ce gouffre des Clordes, il serait ainsi bon d’aller vérifier l’exactitude de ce que raconte Théodore… vous savez comme moi que ce genre de romans de chevalerie n’est jamais fiable, je suppose qu’il a dû tout exagérer et qu’il est possible que ce gouffre ne soit qu’une simple crevasse…

-    Pourtant, tout semblait réaliste, rappela Hermione.

-    Certes, répondit Abelforth, c’est pour cela qu’il nous faudra vérifier, pour savoir à quoi nous en tenir. Le plus important sera de savoir s’il y a bien ces sortes de tombes sur la place centrale, les Clordes en elles-mêmes ne nous intéressent pas. Par contre, si nous réussissons à empêcher les Clordes de créer les âmes des mages noirs, ce serait un bon moyen d’assurer la paix plus durablement, même si, je suppose, cela n’empêcherait pas certaines personnes d’être naturellement mauvaises. Je doute que ce soit un moyen parfait, mais si cela peut nous simplifier la tâche, ou du moins l’empêcher d’empirer, nous ne devons pas le laisser de côté. Bref, il faut d’abord vérifier si l’âme de Voldemort provient vraiment de là-bas… on pourrait peut-être mieux comprendre sa personnalité et ça pourrait nous aider dans la recherche des Horcruxes.

-    Ca veut dire que dans ce cas, ce n’est pas de la faute de Voldemort ? demanda Harry.

-    Non, bien sûr, ce n’est pas parce qu’on nous a donné une âme mauvaise que l’on est excusé totalement. Il doit y avoir une part des deux. C’est pour cela que j’aimerais bien savoir à quoi nous en tenir. Je vais lire rapidement les passages des livres qui parlent des Clordes, quelqu’un peut-il aller arroser mes salades derrière la maison ?

-    Euh, oui, répondit Harry.

Après quelques minutes, Abelforth avait terminé la lecture en diagonale des passages des livres intéressants.

-    Bien, tout ce qu’on peut dire, c’est que ça ne nous aide pas beaucoup pour le moment. Tout ce dont je suis sûr après cette lecture, c’est que le gouffre ce trouve bel et bien sur le territoire anglais…

-    Ca nous avance beaucoup, dit Ron ironiquement.

-    Je pense que je ne vais pas vous faire perdre plus de temps avec ces histoires de Clordes, répondit Abelforth. Je vais continuer de chercher et je vous préviens si je trouve quelque chose de nouveau. Harry, je ne sais pas encore quand sera notre prochaine leçon, je te préviens par la méthode habituelle, en tenant compte de ton emploi du temps bien sûr.

-    D’accord, répondit Harry, à bientôt.

Une fois de retour à Poudlard, dans leur appartement, Hermione voulut absolument qu’ils lisent leurs cours pour le soir, même si évidemment, il leur rester encore une très grande partie de l’après-midi avant que ne reprennent les cours.

Ils s’installèrent ainsi tous les trois autour de la table du salon, pendant que Dobby était allé leur préparer une boisson réconfortante, comme il ne le cessait de le faire, toujours avec plaisir.

 

 

Théories de métamorphoses

 

COURS N°1

Histoire, domaines, et applications des métamorphoses

 

 

Introduction

 

·         Une étude historique de la place des métamorphoses dans la Magie permet de mieux comprendre ses atouts nombreux et les motivations qui nous conduisent à les privilégier. Tout au long de l’année, la pratique des métamorphoses sera toujours justifiée par une étude théorique précise comprenant une étude historique.

·         L’étude des théories de métamorphoses comporte ainsi trois parties principales, tout d’abord l’approche historique, puis les différents domaines les constituant, c’est-à-dire une classification de toutes les techniques de métamorphoses, et enfin une étude des applications des métamorphoses.

·         Le programme d’étude des métamorphoses est ainsi basé autour des différents domaines. Les deux autres parties viennent s’y greffer. L’étude des différents domaines des métamorphoses est elle-même subdivisée en plusieurs parties, que nous aborderons séparément pendant une première partie de l’année, avant d’essayer de les relier dans une seconde partie, pour en déduire des applications plus générales.

·         Le programme est ainsi complexe, et peut être traité de plusieurs manières, autour de connaissances théoriques de base exigibles aux épreuves d’ASPIC, et pour poursuivre dans les études supérieures.

 

1. De la naissance des métamorphoses aux métamorphoses d’aujourd’hui

 

1.1. Les autométamorphoses, aux origines de la Magie (-3400 av. J.-C. – 950 ap. J.-C.)

 

            Les métamorphoses sont les formes de Magie les plus anciennes. Bien avant l’invention de la baguette magique et l’utilisation des propriétés de certains objets, certaines personnes étaient capables de se transformer. C’est ce que l’on appelle les autométamorphoses, qui sont possible simplement par la pensée.

            Ce qui paraissait le plus étonnant était la répartition au sein de la population des personnes ayant des aptitudes en autométamorphoses. Dans l’histoire Egyptienne, il était clair que les individus révélant de tels pouvoirs semblaient être aléatoirement répartis dans la population. C’est ce qu’a conclu l’historien Jensen (1687-1754) de son étude par des procédés magiques des tombeaux égyptiens.

            Après l’Egypte, nous n’avons que peu de traces d’individus qui auraient présenté des aptitudes d’autométamorphoses.

            Ce n’est qu’au Ve siècle avant Jésus Christ, que l’on retrouve des traces des autométamorphoses. Il est pourtant difficile d’établir clairement ce qui est vrai de ce qui est faux, car il existe une grande confusion entre la mythologie grecque et certains faits magiques. Nous pouvons seulement dire que, à cette époque encore, les cas d’autométamorphoses étaient isolés.

            Cela se poursuit ainsi jusqu’au VIIIe siècle de notre ère, période à laquelle des cas de transmission d’aptitudes magiques connus ont été découverts. Mais nous n’en connaissons que très peu, étant donné qu’à cette époque, les sorciers étaient persécutés.

            L’émergence d’une société magique est délicate à dater. Mais on peut penser qu’aux alentours de l’an 950, les premières traces de scission entre le monde magique et le monde boudon (c’est ainsi que l’on qualifiait les personnes sans pouvoirs magiques à cette époque) apparaissent.

            On met en évidence que les sorciers qui ont des pouvoirs d’autométamorphoses les transmettent à leur descendance, à part dans certains cas isolés.

            A partir de cette époque-là, on peut considérer que la Magie est vraiment née, sous forme d’autométamorphoses.

 

1.2. La baguette magique au service des métamorphoses (950-1594)

 

            Même si les métamorphoses ont été aux origines de la Magie, elles n’évoluent que très peu pendant plusieurs siècles, alors que la Magie se rapproche beaucoup de la forme que nous lui connaissons actuellement, avec l’invention de la baguette magique au XIe siècle.

            Les sorciers acquièrent ainsi le pouvoir d’utiliser leurs pouvoirs magiques sur autre chose qu’eux-mêmes. Ils développent ainsi des pouvoirs conséquents, mais laissent de côté les métamorphoses.

            Ce n’est qu’au XIVe siècle que les métamorphoses retrouvent une importance certaine, avec les travaux de Reginald Herbert (1335-1406). En 1387, il publie son livre Les Effets de la Magie sur les Objets, où il décrit comment il peut changer l’apparence de certains objets en utilisant une baguette magique. Cela marque le début de l’essor des métamorphoses. De nombreuses autres études vont être menées, et les métamorphoses vont se développer. Les sortilèges de Transfert sont l’une des inventions les plus basiques des métamorphoses, mais qui sont d’une grande utilité pour les sorciers dans leur vie courante.

            La majorité des sortilèges de métamorphoses de la vie courante que nous connaissons viennent de cette époque : du XIVe siècle au XVIe siècle.

 

1.3. Les métamorphoses et le combat (1594-1997)

 

            Les métamorphoses sont ainsi devenues un domaine de la Magie à part entière, mais en 1594, l’Allemand Walfram Ramm (1508, 1598) entend étendre les métamorphoses au combat.

            Il entreprend de faire fusionner certains sortilèges importants avec certaines techniques de métamorphoses. Le succès est immense et, même si ses travaux sont interrompus en raison de sa mort, ils sont repris sans attendre par de nombreux autres théoriciens.

            On distinguera ensuite les métamorphoses de défense et les métamorphoses d’attaque. De très nombreux sortilèges sont inventés, dont certains font partie des formes de Magies les plus puissantes qui existent.

            De nos jours, il s’invente encore chaque jour des nouveaux sortilèges de métamorphoses de combat, même si certains deviennent farfelus.

 

Conclusion : l’histoire des métamorphoses

 

Cette partie du cours n’a pas pour but d’être détaillée mais de présenter de manière logique les évolutions des métamorphoses.

Au cours des chapitres suivants, qui étudieront en détail les différentes techniques, on replacera ces exemples dans les différents contextes historiques abordés dans ce cours.

Enfin, une étude historique beaucoup plus complète serait faite durant les cours d’Histoire de la Magie.

Pour les ASPIC, il est important de retenir les trois grandes étapes de l’évolution des métamorphoses et de savoir les compléter par des exemples, puisque cette partie du cours peut être posée sous forme de dissertation.

 

2. Les différents domaines des métamorphoses

 

2.1. Définition des métamorphoses

 

            Avant de commencer l’étude des différents domaines des métamorphoses, il est important de définir clairement ce qu’elles sont.

            Il est important de savoir que c’est une notion très difficile à appréhender et qu’aucune définition claire n’a été établie.

            Les différents débats ne sont pas explicitement au programme des ASPIC, cependant, cela pourra être demandé lors d’une étude de documents, et nous en présentons quelques aspects intéressants dans ce cours.

            Tout d’abord, le principal problème a été de séparer les métamorphoses de certains sortilèges, depuis l’essor des métamorphoses de combat.

            Certains ont pensé que les métamorphoses n’étaient pas un grand domaine de la Magie puisqu’elles n’étaient que l’effet de sortilège.

            D’autres ont montré que les métamorphoses n’étaient pas forcément l’effet de sortilèges, et qu’elles pouvaient être réussies par la pensée, et qu’ainsi, on ne pouvait pas les classer dans les enchantements.

            Les métamorphoses regroupent donc l’effet qui est la transformation d’un objet ou d’un être vivant par la Magie, ainsi que la façon d’y arriver. Ainsi, on parle couramment de « sortilèges de métamorphoses », ou d’« enchantements de métamorphoses ».

            La définition exigible aux épreuves d’ASPIC est la suivante :

 

Définition : les métamorphoses :

Les métamorphoses sont les différentes transformations structurelles magiques ou non magiques que subit un système magique ou un système non magique, sous l’effet d’une action magique.

 

            Ainsi, la Magie d’illusion ne fait pas partie des métamorphoses, et les déformations de structure d’un objet qui seraient dues à des contraintes physiques ne font pas partie des métamorphoses.

            Cette définition est à connaître par cœur, ainsi que ce qu’elle implique.

            Aux ASPIC, il est demandé de savoir :

·         Restituer la définition des métamorphoses.

·         Savoir classer une affectation magique selon qu’elle appartienne ou non aux Métamorphoses.

·         Savoir traduire au niveau structure de la Magie quels sont les effets des métamorphoses (après un chapitre ultérieur).

 

2.2. Classification des différents domaines des métamorphoses

 

            Aujourd’hui, une classification a été établie, séparant les différents domaines des métamorphoses.

            On trouve trois principaux domaines :

·         Les autométamorphoses

·         Les métamorphoses de transfert

·         Les métamorphoses de combat

 

Cependant, il est très difficile d’établir des frontières claires entre ces domaines, puisqu’il existe des sous-domaines, dont certains sont à cheval sur plusieurs domaines.

Une classification plus précise ainsi qu’une description sera faite au cours d’un chapitre ultérieur. Aucune description de ces domaines n’est demandée avant ce chapitre.

 

3. Exemples d’applications des métamorphoses

 

            Avant d’aborder plus en détail les métamorphoses, on peut déjà répertorier quelques applications déjà connues.

            Voir l’activité faite en cours.

 

Lectures conseillées

 

·         Retour aux origines de la Magie, par E. Gyptus

·         Métamorphoses, l’impossible classification, par C.A. Ménerve

·         L’arme du futur, les métamorphoses ? par J.E.N. Visage

 

Harry passa quasiment en même temps qu’Hermione au parchemin suivant.

-    Tout cela est super intéressant, vivement le cours de ce soir !

Harry haussa les épaules. Certes, tout cela était intéressant, et il savait qu’il fallait qu’il ait un minimum de culture, mais il savait aussi q
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