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Chapitre 097 : Des Trombes d'Eau

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- Qui est-ce ?
 Deux têtes rousses sortirent d’en dessous la table.
 Fred et George Weasley leur firent signe de rester silencieux.
- Asseyez-vous là ! leur dirent-ils.
- Qu’est-ce que vous allez faire ? demanda Ginny.
- Rien de grave, répondit Fred.
- Non, on va juste aller dire bonjour à Ombrage et à Rusard. D’ailleurs où est-il, Rusard ? On ne l’a pas vu depuis tout à l’heure.
Euh… En fait on l’a enfermé dans un placard, répondit Harry. Mais rien de grave, il va en sortir tout seul, il ne devrait d’ailleurs pas tarder à arriver…
 Ron se courba et fit semblant de marcher en traînant les pieds et en soufflant, dans une bonne imitation de Rusard qui fit éclater de rire tout le monde.
 Heureusement pour eux, Ombrage était trop occupée à hurler sur Maugrey pour qu’ils ne puissent attirer l’attention sur eux.
- QUI VOUS A PERMIS ? PUIS-JE VOUS RAPPELER QUI JE SUIS ET QUI VOUS ETES ? hulait Ombrage, devenue rouge. Elle criait tellement fort qu’elle en tremblait.
 Pendant ce temps-là, Mrs Bett était en train de faire apparaître des dessins de chauves-souris sur les rubans jaunes qui auraient pu laisser croire que la Grande Salle se préparait à accueillir le banquet d’Halloween.
 Ombrage s’en aperçut, sortit sa baguette et s’approcha brusquement de Mrs Bett. On aurait dit une bonbonne s’apprêtant à exploser.
 Ombrage se fit la plus grande possible. En réalité, elle profitait bien de la situation puisque Mrs Bett devait être la seule personne de Poudlard plus petite qu’elle.
- Je vous préviens ! dit-elle d’un ton menaçant, tenant fermement sa baguette dans ses mains boudinées.
 Mrs Bett avait la baguette d’Ombrage en plein devant son nez et elle louchait pour la regarder.
- Je ne vous laisserai pas semer la pagaille dans mon école !
 Mrs Bett ne répondit pas et regarda Ombrage dans les yeux avec un grand sourire.
 Puis sans que personne n’ait pu le prédire, elle mordit avec force la baguette d’Ombrage qui lui échappa des mains. Elle avait mordu tellement fort que le bout de la baguette d’Ombrage s’était cassé et elle l’avait recraché par terre.
- A L’AIDE ! LES AURORS ! hurla Ombrage.
- Elle va se taire, celle-là, grogna Maugrey qui était en train de discuter avec Lupin. Silencio !
 Ombrage devint soudain silencieuse, même s’il continuait d’essayer de crier le plus fort possible.
 Quelques instants plus tard, de longs ricanements se firent entendre et les deux esprits frappeurs Peeves et Pooves déboulèrent dans la Grande Salle. Ombrage leur lança un regard terrifié. Elle pointa sa baguette vers eux mais rien n’en sortit. Elle la secoua avant de la jeter par terre de rage.
 Mais il était trop tard, elle était déjà trente pieds dans les airs, balancée par les pieds.
- Bon débarras, dit le professeur Fitz qui semblait n’en plus pouvoir.
 La foudre s’abattit plusieurs fois en même temps, carbonisant plusieurs grands arbres de la Forêt Interdite.
 A l’extérieur, il pleuvait tellement fort que le parc ressemblait à un marécage.
- J’espère que les diligences vont pouvoir passer, se lamenta le professeur Fitz, qui semblait devoir porter tous les problèmes du monde en ce moment. Et on ne peut même pas voir si elles arrivent.
- Ne vous inquiétez pas, répondit Lupin, le professeur Tanghudaï est avec Hagrid, il saura gérer la situation.
 Ils terminèrent de mettre en place la Grande Salle pour le festin. Comme d’habitude, il y avait une table ronde pour les élèves de chaque niveau par maison. Cependant, les nappes, les affreux coussins d’Ombrage, les serviettes et les fleurs n’étaient plus roses mais jaunes.
- Hey, Ron !
 Tous s’attendaient à ce que soit Fred et George qui parlaient à Ron, mais c’était Mrs Bett qui attira un Ron  ahuri dans un coin de la Grande Salle pour lui parler de quelque chose tout en lui tapant sur l’épaule au fur et à mesure qu’elle parlait.
- Vous avez prévu des feux d’artifices ? demanda Harry discrètement à Fred et George qui étaient toujours sous la table.
- Hum, on aimerait bien tout vous dire, mais ça vous gâcherait la surprise, répondit George…
- On peut juste vous donner un indice, poursuivit Fred. Ce sera grandiose ! Et Ombrage n’a pas fini avec les ennuis !
- Bravo pour la Beuglante de Fudge, dit Harry, qui restait admiratif devant le génie des jumeaux lorsqu’il s’agissait de faire subir à Fudge ou Ombrage les pires humiliations.
- C’est vrai qu’on y est allé un peu fort, ricana Fred.
- Cet idiot ne sait même pas que c’est nous, ajouta George.
- Et s’il y a un problème, un coup de boule ! Ahaha ! s’exclama Mrs Bett qui avait laissé Ron revenir vers ses amis.
- Un coup de boule ? s’étonna Hermione. Mais de quoi voulait-elle te parler ?
- Je ne suis pas censé le dire, répondit Ron.
- Est-ce que c’est à propos de ce qu’elle t’avait dit lors de la réunion des professeurs, une course de balais ?
- Hermione, je t’ai dit que je ne dois rien dire !
- Les voilà ! s’exclama Lupin, sauvant Ron, alors que des feux d’artifices étaient en train d’exploser dans le parc. Cependant, le bruit de la pluie et du tonnerre couvrait celui des explosions.
 Lupin ouvrit les portes de chêne dans un gros grincement alors qu’un bataillon d’Aurors descendit des escaliers pour sécuriser l’entrée.
 Harry n’avait jamais vu une telle pluie dehors. Un verre d’eau laissé à l’extérieur aurait été rempli en moins d’une minute.
 L’herbe du parc était gorgée d’eau si bien qu’il ressemblait à un grand marécage. Des torrents d’eau semblaient même courir vers le lac, entraînant une grande quantité de boue avec eux.
 Les diligences s’arrêtèrent à l’entrée du parc, elles ne pouvaient de toute façon pas aller plus loin. Les élèves se retrouvèrent donc sous la pluie battante et dans la tempête. Leurs pieds s’enfonçaient profondément dans le sol et chaque pas nécessitait un gros effort.
- C’est l’occasion de leur faire une épreuve surprise. Qui veut venir m’aider à leur envoyer des sortilèges ? demanda Maugrey.
- Ce n’est peut-être pas le moment, fit remarquer Lupin.
- Justement, c’est le moment idéal, les Mangemorts attaquent toujours dans les conditions les pires, les élèves doivent être préparés à tout ! VIGILANCE CONSTANTE !
- On a bien fait de ne pas venir par le train, murmura Ron.
- Vous devriez venir vous aussi, ça vous fera un entraînement, leur dit Maugrey.
- Et mince, grogna Ron.
 Il est vrai que cette pluie ne donnait pas vraiment envie d’aller se mouiller.
 Mais ils se lancèrent. Harry avait l’impression de recevoir des seaux d’eau sur la tête, il y avait tellement d’eau qu’il avait du mal à respirer.
-  N’oubliez pas, vigilance constante ! aboya Maugrey, d’une voix forte pour se faire attendre malgré le bruit. Ce n’est pas parce que vous êtes avec moi que je ne vais pas vous attaquer. Imaginez-vous que je sois sous Imperium, je pourrais vous tuer en un coup de baguette magique sans que vous ne vous en rendiez compte !
 Plusieurs fois durant leur marche jusqu’au portail du parc, Maugrey leur envoya des éclairs de stupéfixion.
- Aaah, gémit Ron qui s’était fait toucher, avant de sombrer et de disparaître dans l’eau.
- Ron ! hurla Hermione.
 Elle se pencha et chercha Ron de ses mains, l’air paniqué, avant d’enfin remonter son corps inanimé.
 Pendant ce temps-là, Mrs Bett venait d’inventer un nouveau sport, le balai nautique. En effet, elle était assise sur son balai qui était à moitié enfoncé dans l’eau, dont le niveau ne cessait de monter, leur arrivant maintenant au-dessus des genoux. Elle fonçait ainsi à vive allure, disparaissant parfois complètement sous l’eau après avoir perdu le contrôle de son balai.
 Harry était sûr qu’elle était en train de crier « Ahaha ! » à en voir la façon dont elle agitait son bras en l’air, mais il ne pouvait l’entendre d’aussi loin.
 Ils avaient de plus en plus de mal à progresser, une sorte de courant essayait de les emporter vers le lac un peu plus bas, et sans leur baguette magique pour écarter l’eau, ils y seraient déjà.
 Après une marche interminable, ils rejoignirent enfin leurs camarades arrivés par le Poudlard Express, menés par le professeur Tanghudaï, Hagrid, et quelques Aurors.
- Et bien, dit le professeur Tanghudaï, je me demande comment une telle pluie est possible, j’espère que ça va rapidement s’arrêter sinon le château va disparaître sous les eaux…
- C’est une bonne nouvelle, répondit Maugrey, nous avons de quoi organiser une épreuve surprise de Réactions face à une situation périlleuse.
 Il sortit sa baguette et la pointa vers sa gorge.
- Sonorus. Ecoutez-moi tous !
 Lorsqu’ils aperçurent Maugrey, la plupart des élèves reculèrent en murmurant quelque chose entre eux. C’est alors qu’Harry se rappela tout ce que la Gazette avait raconté, et notamment qu’il avait tué Dumbledore.
- Au vu des conditions météorologiques, poursuivit Maugrey sans se soucier des réactions, les professeurs ont décidé qu’il serait sympathique d’organiser une épreuve pratique surprise. Tout démarre d’ici. Le but est d’arriver au château vivant. Les professeurs m’aideront à vous envoyer des sortilèges. Vous devrez à la fois faire attention à votre environnement, très hostile aujourd’hui… VIGILANCE CONSTANTE ! Et vous devrez aussi bien sûr nous empêcher de vous attaquer ! Interdiction d’utiliser les balais bien sûr ! L’épreuve commence, les derniers arrivés passeront la nuit avec moi dans les cachots !
 Maugrey envoya des étincelles rouges dans le ciel pour signifier le début de l’épreuve.
 Il n’y eut pas une seule plainte parmi les élèves. Leur préoccupation première était de rejoindre Poudlard le plus rapidement possible pour se mettre au chaud et au sec.
 Mais ils se rendirent compte que ce ne serait pas facile. Maugrey et Mrs Bett leur envoyaient une pluie de sortilèges, et même si les autres professeurs semblaient avoir pitié et les laisser tranquilles, lutter contre ces deux là n’était pas chose facile, même en de bonnes conditions.
 Harry, Ron, Hermione, Ginny, Neville et Luna regrettaient sérieusement de s’être approchés de Maugrey lorsque leurs camarades avaient été annoncés. Ils auraient préféré les attendre au chaud dans la Grande Salle.
 Harry tenta de se protéger avec le sortilège du Serpent de Feu, mais la pluie était tellement forte que sa flamme ne résistait pas longtemps.
 Et puis soudain, alors qu’il s’apprêtait à esquiver un éclair venant de Maugrey, il ressentit une vive douleur, comme s’il était électrocuté. Il eut une sorte de flash blanc dans sa tête et il se sentit faiblir, comme s’il avait un malaise.
 Il n’eut pas la force de résister au courant et fut emporté, heurtant parfois des pierres par terre.
- Harry ! s’exclama Ginny, le voyant se faire emporter sans bouger.
 Harry était comme paralysé, mais ce n’était pas une paralysie qu’il connaissait, il avait l’impression que ses muscles n’étaient plus opérationnels, et son corps se pliait au gré du courant.
 Il n’entendit plus rien si ce n’est le bruit d’une eau turbulente. Il ne vit plus rien non plus, à part du noir.
 Il heurta violemment des rochers et perdit connaissance avant de plonger dans le lac, aspiré par un tourbillon.

 Lorsqu’il se réveilla, la première chose qu’il entendit était le bruit de vagues qui heurtaient des rochers. Il ouvrit les yeux et essaya de bouger, mais il constata qu’il avait mal partout, et que sa vision était floue. Il recracha de l’eau qu’il avait plein les poumons.
 Il comprit qu’il était allongé sur une sorte de plage de sable.
 Mais il reçut une forte vague qui le poussa vers des rochers qu’il heurta avec son coude.
 Il essaya de s’y accrocher pour s’échapper de l’eau.
 Lorsqu’il en fut définitivement tiré, il s’efforça de déterminer où il se trouvait. C’est alors qu’il comprit qu’il était dans une grotte. Il y avait même des escaliers taillés dans la roche qui montaient quelque part. En fait, il avait l’impression qu’il était déjà venu ici.
 Les vagues heurtèrent à nouveau violemment la roche et un morceau de la paroi de la caverne se décrocha.
 Quelques secondes plus tard, une nuée de chauves-souris s’envola et lui passèrent juste au-dessus de la tête. Il mit machinalement ses bras sur sa tête pour se protéger même s’il savait pertinemment qu’elles ne lui feraient aucun mal.
 C’est alors qu’il comprit où il était. C’étaient les chauves-souris qui avaient produit en lui un déclic. Il reconnut la caverne où Mrs Bett avait installé ses chauves-souris, et où Voldemort avait essayé un jour, lorsqu’il était encore étudiant à Poudlard, d’aménager un endroit où y placer ses Horcruxes.
 Harry se demanda d’abord comment il avait fait pour se retrouver là, avant de se rappeler tout ce qui s’était passé avant, l’épreuve surprise de Maugrey sous la pluie battante, cette sorte d’électrocution et cette paralysie, puis le courant qui l’avait jeté dans le lac.
 « La grotte communique avec le lac » pensa-t-il. « Voilà comment Voldemort aurait pu revenir ici sans passer par l’école ».
 Il fallait absolument qu’il en parle à Abelforth, après tout, peut-être même que Voldemort projetait un jour de revenir ici pour y placer ses Horcruxes.
 Mais pour l’instant, il devait savoir ce qui s’était passé, et combien de temps il avait passé dans les eaux du lac.
 C’est alors que Fumseck transplana devant lui. Harry n’avait jamais été aussi heureux de le voir.
- Merci Fumseck ! Tout va bien ?
 Et le Phénix lui répondit que tout allait bien.
 Il monta l’escalier le plus vite possible, aidait par Fumseck, essayant d’oublier la douleur qui le tiraillait. Il sortit au travers du fond défoncé de la vieille armoire au fond du cachot et rejoignit le Hall d’entrée.
- Harry ! s’exclama une voix venant de l’escalier au-dessus de lui.
 Il se retourna et vit le professeur Fitz qui descendit en courant.
- Dieu merci, tu es vivant ! Non mais quelle idée de faire une épreuve comme ça dans ces conditions et qui plus est le jour de la rentrée ! Si les parents apprenaient ça, ils retireraient tous leurs élèves de l’école.
- Tout le monde va bien ? demanda Harry d’une voix faible.
- Non, répondit le professeur Fitz. Plusieurs élèves ont manqué d’être emportés, nous avons frisé la catastrophe. Heureusement, Maugrey a accepté d’annuler cette épreuve idiote… Venez avec moi…
 Le professeur Fitz le conduisit au Département de Réactions face à une situation périlleuse, où il y avait un brouhaha incroyable. Tous les élèves étaient dans le couloir en train de se sécher, et le sol était recouvert d’eau et de boue.
- Harrrrrry !
 Harry vit Ginny courir vers lui, suivie de tous ses amis.
- Oh Harry !
 Et ils le serrèrent dans leurs bras.
- Pourquoi faut-il que les problèmes tombent toujours sur toi, se lamenta Hermione.
- Tout va bien ? demanda Neville.
- Oui, ça va aller, merci, répondit Harry, je crois que tout va bien.
- Mais que s’est-il passé ? demanda Hermione.
- Je ne sais pas, répondit Harry. J’ai reçu comme un éclair, j’ai eu un flash dans ma tête, puis je me suis senti mal et j’ai fini par m’évanouir, je ne voyais plus rien, je me suis senti très faible, je ne pouvais plus bouger.
- Est-ce un sortilège de Maugrey ou de Mrs Bett ?
- Non, répondit Harry. Je suis sûr que non, je les  surveillais à ce moment-là. En fait, je crois que ça venait de derrière.
- De derrière ? s’étonna Ron. Mais il y avait qui, derrière nous ?
- Plein de gens, une bonne partie des élèves en fait, et certains Aurors, répondit Hermione. Mais tu es sûre que c’était un maléfice que tu as reçu ?
- Oui, j’en suis sûr, répondit Harry.
- Quelqu’un a vu les J.M.P. ? demanda Ron.
- Les J.M.P. ! Mais oui ! s’exclama Hermione.
- Tu es sûre que ce sont eux ? demanda Harry, très en colère.
- Non, non, je ne sais pas s’ils étaient là, mais nous n’avons pas pensé à les surveiller. Abelforth nous avait pourtant bien dit de le faire !
- Tu devrais te sécher, Harry, tu vas attraper un rhum, lui dit Ginny.
- Oui, c’est vrai !
 Harry sortit sa baguette et se propulsa de l’air chaud pour se sécher, pendant qu’il réfléchissait. Il essaya de consulter ses souvenirs pour savoir s’il avait vu les J.M.P., mais il se rendit compte qu’il ne les avait pas vus.
- Franchement, je ne me souviens pas les avoir vus, d’ailleurs, ils ne sont même pas là, dit Harry. Pour une fois, je crois que ce ne sont pas eux.
- Si ce n’est pas ça, Harry, ça veut dire que c’est soit un élève soit un Auror qui t’a fait ça, dit Hermione, comme si cela n’était pas possible.
- Et alors, c’est possible, répondit Ron, il y a plein d’élèves qu’on ne connaît pas, il y a peut-être de nouveaux J.M.P. !
- On le saurait, Ron, répondit Hermione en essayant de lui faire comprendre du regard qu’elle voulait dire que Rogue les aurait prévenus.
- D’accord, poursuivit Ron, mais on sait bien qu’il y a des membres du Ministère sous Imperium, et que Voldemort y a fait infiltrer des Mangemorts, il faut aussi se méfier des Aurors !
- Je crois que l’on devrait en parler à Lupin, dit Harry. Est-ce que vous l’avez vu ?
- Harry, tu devrais attendre, la cérémonie devrait commencer, occupons-nous en après !
- Quelqu’un a vu notre chère Directrice ? cria le professeur Fitz avec un ton dédaigneux.
 Personne ne répondit.
- Bien, on ne va pas l’entendre cent ans, commençons le banquet, dit-il au professeur Chourave. Sonorus ! S’il vous plaît, tout le monde dans la Grande Salle pour le repas !
 La plupart des élèves étaient presque secs, seul Harry était encore mouillé, mais en quelques secondes avec l’aide de ses amis, ses habits furent débarrassés de l’eau.
- Ah, Harry ! dit Lupin en le voyant sortir du couloir du Département des Réactions face à une situation périlleuse. Mais où étais-tu, par la Barbe de Merlin ?
- On te racontera après, répondit Harry. Il y a quelque chose d’important.
- Ah bon ? Est-ce que c’est urgent ?
- Non, pas vraiment, répondit Harry. Parlons-en après.
- D’accord, c’est toi qui vois.
 Harry essaya d’oublier tout cela le temps du repas. Mais ce n’était pas facile, il savait qu’il ne pouvait plus faire totalement confiance en les Aurors et il ne pouvait s’empêcher de regarder avec suspicion ceux qui assuraient la sécurité dans la Grande Salle.
 De plus, la curiosité à l’égard de cette grotte s’était ravivée en lui, Abelforth lui avait dit qu’il voulait l’explorer plus en détails que ce qu’ils ne l’avaient fait, et Harry savait que c’était le moment.
 Les élèves s’installèrent à leurs places dans l’innocence la plus totale. Tous avaient déjà presque oublié la difficile épreuve qu’ils avaient subie. Mais pour tous, ce n’avait été qu’une simple épreuve de Réactions face à une situation périlleuse, alors que pour Harry, les choses étaient bien plus importantes que cela.
 Ils retrouvèrent Fred et George qui étaient toujours cachés sous leur table.
- Où étiez-vous ? s’étonnèrent-ils.
- Après, répondit Ron. C’est compliqué…
- Bien, bonsoir, dit le professeur Fitz. Nous sommes ravis de vous voir de retour à Poudlard, même si nous aurions préféré vous accueillir dans de meilleures conditions.
 Il se tourna vers Maugrey Fol-Œil qui ne réagit pas, préférant fixer plusieurs élèves avec son œil magique.
- Notre nouvelle Directrice ayant semble-t-il préféré s’absenter pour cette rentrée, je vais m’occuper des formalités habituelles, et je vous avoue que je préfère encore le faire moi-même plutôt que de lui confier cette tâche.
- Ombrage, dégage ! hurla Mrs Bett en montant sur sa chaise et en levant le point.
- Merci, merci, Roselyne, dit le professeur Fitz sous les applaudissements et les rires des élèves.
 Il attendit un long moment que les rumeurs se calment.
- Bien, avant toute chose, nous devons prendre ce soir, au vu de la situation, des mesures exceptionnelles. Ainsi l’accès au parc est interdit que ce soit la journée ou la nuit, et que vous soyez accompagnés ou non.
 Cette annonce était bien inutile, aucun élève n’aurait songé à aller se promener dehors par ce temps, alors que la pluie redoublait d’intensité et que le lac montait à vue d’œil, envahissant le parc lentement.
- Je dois malheureusement évoquer ce soir des sujets beaucoup plus graves. Notre communauté magique est dans une situation catastrophique, il est inutile de vous le cacher. Vous ne devez pas croire la Gazette du Sorcier, qui est tombée sous le contrôle de Voldemort…
 Il y eut des murmures d’étonnement partout dans la salle.
- Oui, Voldemort est bel et bien un ennemi de notre communauté, contrairement à ce qu’il essaie de dire. Rufus Scrimgeour et Kingsley Shackelbolt n’ont pas pris de vacances, ils ont été assassinés par Voldemort en personne au Ministère de la Magie, le soir d’Halloween. Fudge a été nommé à sa place mais il faut désormais se méfier du Ministère, les Mangemorts sont partout, on ne compte plus le nombre d’employés du Ministère qui sont sous Véritaserum. Non, l’Ordre du Phénix n’est pas un groupe terroriste. Non, Maugrey Fol-Œil n’a pas tué Albus Dumbledore. Non, Harry Potter ne veut pas renverser le Ministère. Vous ne devez pas vous laisser tomber dans le piège tendu par Voldemort.
 Plusieurs élèves regardaient maintenant Harry d’un air bizarre, se souvenant des articles récents de la Gazette. Harry voyait chez certains une sorte de scepticisme. Il comprit qu’il fallait les convaincre pendant qu’il en était encore temps.
- Les Mangemorts sont partout, au Ministère, parmi les Aurors, parmi les élèves !
 Les rumeurs s’intensifièrent et tous se regardèrent entre eux. Harry fut déçu de voir que certains avaient l’air de prendre le professeur Fitz pour un fou. Certains élèves, au contraire, semblaient totalement sous le choc.
 C’est alors que quelqu’un apparut à l’autre bout de la Grande Salle, et un silence de plomb s’installa.
 Ombrage avait le regard noir, le regard de quelqu’un qui était très en colère. Elle s’avança lentement vers la table des professeurs, alors que de nombreux élèves la regardaient avec une sorte de mépris.
- C’est tentant, murmurèrent Fred et George, en la voyant passer tout près d’eux, alors qu’ils avaient leur baguette pointée sur elle.
- On lui allonge le nez où on la pend par les pieds au plafond ? demanda George.
- Arrêtez, répondit Hermione, ce n’est pas le moment, la situation est suffisamment grave.
 Pendant ce temps-là, l’atmosphère avait totalement changé dans la Grande Salle. En réalité, elle correspondait bien mieux maintenant au ciel orageux et électrique du plafond magique.
 Les élèves semblaient totalement perdus après ce que venait de leur dire le professeur Fitz. On voyait qu’ils ne savaient pas quoi penser, et Harry savait que les rumeurs allaient jouer leur rôle pour leur permettre de trouver une opinion définitive.
- Assez ! hurla Ombrage dans un cri très aigu. Cessez de traumatiser mes élèves !
 Ombrage n’avait cette fois pas l’air d’un crapaud, mais plutôt d’un buffle prêt à charger le professeur Fitz.
- Je vous avais prévenu, professeur Fitz, c’est moi la la Directrice ! hurla-t-elle à nouveau d’une voix suraiguë.
 Plusieurs élèves avaient grimacé à l’écoute de ce son horrible.
- C’est moi la Directrice ! répéta une voix tout aussi aiguë sur un ton moqueur.
 Ombrage se retourna vers les élèves, le visage livide.
- Qui a dit ça ? hurla-t-elle.
- Qui a dit ça ? répéta la voix sur un ton toujours aussi moqueur.
 Ombrage essaya de localiser d’où venait le son, mais elle ne réussit pas.
 C’est alors que des ricanements éclatèrent et que Peeves et Pooves apparurent dans les airs, sortant d’un tableau au fond de la Grande Salle.
- Aurors, expulsez-les de l’école ! hurla Ombrage en pointant du doigt les deux esprits frappeurs.
 Immédiatement, les Aurors s’exécutèrent et lancèrent une nuée de sortilèges sur Peeves et Pooves qui ne purent résister bien longtemps, à la satisfaction d’Ombrage, qui retrouva son large sourire de crapaud habituel.
- Bien, un peu d’ordre ne fait jamais de mal, dit-elle avec sa voix de fillette qui énervait tant de monde. Cette rentrée sera placée sous le signe de l’ordre ! reprit-elle, avec une voix beaucoup plus grave. Terminés les élèves qui n’en font qu’à leur tête, vous êtes ici pour étudier ce que le Ministère souhaite que vous appreniez. Nous n’acceptons pas les justiciers, qui, sous prétexte de combattre des Mages Noirs et de sauver le monde, organisent une tentative de renversement du Ministère.
 Elle regarda clairement Harry qui fut très énervé de voir tous les regards de la Grande Salle se tourner vers lui.
 Ombrage attendit un long moment pour que tout le monde regarde Harry encore plus longtemps.
 Ce dernier bouillonnait au fond de lui-même, il avait envie de casser la table devant lui et d’envoyer un maléfice à Ombrage, mais il devait se retenir. Il tordit sa cuillère avec sa main et se concentra pour rester calme.
 « On verra bien si ça va se passer comme ça » pensa Harry, en la regardant droit dans les yeux.
 Mais Ombrage détourna rapidement le regard.
- Bien, la seule information fiable dans cette communauté émane du Ministère de la Magie. Vous ne devez pas croire ce que les gens vont essayer de vous raconter.
 Ombrage insista à nouveau longtemps sur Harry et, à nouveau, toute la Grande Salle suivit son regard.
 C’en était de trop pour Harry.
 Il y eut une forte explosion de flammes et Ombrage fut envoyée dans les airs, avant de retomber lourdement sur la table, sous les rires aux éclats de tous les élèves et des professeurs.
 Ombrage se releva rapidement, même si on voyait qu’elle avait mal au dos.
 Elle s’approcha lentement d’Harry et à nouveau les discussions s’interrompirent.
- Mr Potter… bafouilla-t-elle.
 « Voilà ce qui arrive quand on raconte des mensonges » pensa fortement Harry en la regardant droit dans les yeux.
 Ombrage reçut le message et Harry le comprit à l’expression qui traversa son visage. Il ne put s’empêcher d’ailleurs d’afficher un sourire satisfait.
 Ombrage préféra finalement laisser Harry, jugeant que c’était un jeu trop dangereux pour elle.
- Les regroupements de plus de trois élèves sont interdits dans l’école. Les professeurs et les élèves n’ont pas le droit de communiquer entre eux, sauf s’il s’agit d’informations relevant de la matière qu’ils enseignent. Tout élève et professeur qui ne respectera pas ces règles sera immédiatement expulsé de l’école. Tout élève ayant des contacts avec l’Ordre du Phénix, ou adhérant aux idées de ce groupe terroriste, sera immédiatement expulsé. Les clubs sont tous supprimés, ils pourront être reconstitués uniquement sur demande auprès de la Directrice. Tout élève adressant la parole à Harry Potter sera immédiatement puni de lourdes sanctions. Toute sortie de l’enceinte du château, tout accès aux cachots sont interdits. Les élèves devront rejoindre leur salle commune le soir dès leur sortie des cours, ils ne seront autorisés à la quitter que pour le repas, et devront la rejoindre immédiatement après. Tout élève troublant l’ordre de l’école ou remettant en question l’autorité de la Directrice sera expulsé. Toute expulsion de l’école et toute sanction impliqueront un jugement devant le Magenmagot. Le Ministère a suffisamment de travail pour devoir faire face à des élèves irresponsables et menaçant la sécurité de l’école. Il est également interdit d’être en possession de tout journal, magazine, ou morceau de parchemin non édité par le Ministère. Les élèves seront interrogés toutes les semaines sous Véritaserum par le Ministère de la Magie. Enfin, tout élève témoin d’une violation de l’une de ces règles et qui n’en tiendrait pas au courant la Directrice sera immédiatement expulsé.
 Jamais la Grande Salle de l’école n’avait été plongée dans un tel silence. Même les éclairs et la pluie s’étaient arrêtés un instant dans le ciel magique. Personne n’osait dire un mot. Même Mrs Bett était calme, mais c’était un faux calme, elle avait un grand sourire sur le visage, tout comme Maugrey. Tous les deux aimaient les défis, et celui posé par Ombrage ce soir était largement à leur portée.
- Que le repas soit servi ! dit Ombrage, avec un ton cruel. Et bien entendu, toutes ces règles entrent en vigueur dès maintenant. Bon appétit !
- En espérant que tu t’étouffes en mangeant, marmonna Ron.
 Ombrage ne ce soucia de l’effet qu’avait eu son discours. Alors que les plats étaient apparus, toujours aussi appétissants que d’habitude, elle était la seule à s’être servie et à avoir commencé son repas. Même Ron n’avait pas l’envie de manger comme d’habitude.
 Harry savait qu’Ombrage avait voulu faire forte impression pour son premier jour à la tête de Poudlard. Mais il savait aussi que ce calme ne durerait pas longtemps. Les élèves ne pouvaient accepter une telle situation se mettre en place.
 Et il avait raison, rapidement, il entendait les élèves imaginer les pires choses qu’ils pouvaient faire subir à Ombrage.
- Quand aura lieu la prochaine réunion de l’A.D. ? demanda Neville.
- Ce soir, répondit Harry pour la plus grande satisfaction de son ami.
- Harry, ce n’est pas un peu risqué, ce soir ? demanda Hermione. Peut-être vaut-il mieux attendre demain, pour voir si la situation évolue…
- Non, Hermione, nous ne pouvons pas attendre, quel que soit le prix à payer, répondit Harry. La réunion aura lieu directement après le repas.
- Rassure-toi, Harry, il y aura une parfaite diversion pour vous aider, murmura une voix venant de sous la table.
- Ca vous dit de nous faire passer un peu à manger, dit une autre voix. On meurt de faim !
- Bien sûr !
 Harry remplit une grosse assiette de plats divers qu’il donna à Fred et George. Il ne les enviait pas, cachés sous cette table depuis plusieurs heures, mais il savait que le résultat de cette longue attente en vaudrait la peine.

 Une fois que tous les élèves eurent terminé de manger. Ombrage se leva à nouveau pour parler.
- Très bien, j’espère que vous avez apprécié cette joyeuse soirée de rentrée. Je suis sûre que vous serez tous très motivés à travailler sérieusement pour obtenir de bons diplômes à la fin de votre scolarité. Vous allez maintenant, conformément aux nouvelles règles de vie dans l’école, regagner vos dortoirs dans le calme. Je vous rappelle que vous ne devez pas rester en groupes de plus de trois élèves. Cela ne sert à rien de croire que vous pourrez échapper à notre surveillance, j’ai les moyens de surveiller chacun de vous, individuellement…
 Mais plus personne n’écoutait Ombrage, à la surprise de ses amis à la table des septième année de Gryffondor, Hermione venait de lever la main.
 Ombrage le remarqua et hésita pendant un moment, avant de se rendre compte qu’elle n’avait pas de solution que de laisser parler Hermione.
- Oui, Miss Granger ? dit-elle avec une voix doucereuse forcée.
 Hermione se leva et prit soin de parler fort et lentement tout en articulant bien pour que tout le monde comprenne.
- Je me demandais si vous alliez remettre en place la Brigade Inquisitoriale…
- Ne lui donne pas des idées, la coupa Ron, à voix basse.
- … car il faut se souvenir de son efficacité, surtout que vous aviez choisi des élèves particulièrement dignes de confiance qui n’ont jamais eu la moindre chose à se reprocher pour pouvoir effectuer ce travail d’une si haute importance.
 Harry ne put s’empêcher de sourire devant la façon magistrale qu’avait eue Hermione de mettre Ombrage mal à l’aise, en lui renvoyant ses erreurs et ses contradictions en plein figure devant un bon millier d’élèves.
 Ombrage savait qu’elle n’avait rien à reprocher à Hermione, et on voyait à son expression qu’elle avait envie de l’étrangler.
 Les rumeurs s’intensifièrent alors que la réponse d’Ombrage se faisait attendre.
- Silence ! C’est à moi de décider quelles mesures je dois prendre pour assurer la surveillance des élèves qui menacent l’ordre de l’école comme vous…
- Hum hum.
 Ce toussotement avait été émis par le professeur Chourave et Ombrage décida de l’ignorer. Elle s’apprêta à nouveau à parler mais le professeur Fitz se leva.
- Pourtant, si l’on regarde les relevés de notes et les appréciations des professeurs, Miss Granger semble être une élève exemplaire et il faudra m’expliquer en quoi elle menace l’ordre dans l’école.
 Il y eut plusieurs éclats de rire bruyants parmi les élèves.
- Silence ! cria à nouveau Ombrage. Miss Granger, je retire vingt points à Gryffondor pour votre impertinence. Les élèves n’ont pas à donner leur avis sur les mesures prises par la Directrice de l’école. Quiconque posera des questions à ce sujet sera immédiatement sanctionné, vous m’avez comprise ? Maintenant, regagnez vos dortoirs en silence.
- Hum, hum.
- Quoi encore ? hurla Ombrage en se tournant vers le professeur Chourave qui venait de toussoter à nouveau, dans une imitation qui avait tout pour l’irriter.
- Peut-être faut-il vous rappeler, professeur Ombrage, que le rôle du Directeur de l’école est d’organiser les cours des élèves et leur emploi du temps. Si vous ne les informez pas des cours qu’ils auront demain, attendez-vous à ce que les salles de classe soient vides.
 Ombrage devint toute rouge, comme si elle était prête à exploser, alors que les élèves éclatèrent à nouveau en rires bruyants.
- SILENCE ! RESTEZ A VOS PLACES !
- Il faudrait savoir ! clamèrent plusieurs élèves en même temps.
- SILENCE ! hurla à nouveau Ombrage d’une voix terriblement désagréable pour les oreilles.
 Cette fois-ci elle obtint le silence.
 Elle ouvrit la bouche pour parler mais ne sut visiblement pas quoi dire.
 C’est finalement le professeur Fitz qui parla.
- Bien pour pallier à l’incompét… euh, pardon, à cet oubli de notre chère Directrice…
 Il y eut de nouveaux éclats de rire que le professeur Fitz laissa s’exprimer volontairement.
- Merci, merci… Je disais donc que puisque notre Directrice semble ne pas être au courant de l’organisation de cette rentrée, je vais vous donner les consignes, comme d’habitude, les professeurs vont passer à vos tables pour distribuer vos emplois du temps et vous donner les consignes pour les jours qui viennent.
 Les professeurs commencèrent à aller voir les élèves à chaque table et Ombrage se leva et parcourut la Grande Salle d’un pas frénétique à la recherche d’un élève en infraction.
 Harry remarqua qu’elle passa au moins trois fois plus souvent près de sa table que près des autres, ce qui le fit sourire.
 Enfin, lorsque Lupin et Maugrey arrivèrent à leur table, elle resta derrière pour écouter ce qui se disait.
- Bien, voici votre emploi du temps de demain, annonça Lupin, les épreuves de ce week-end sont aussi indiquées dessus mais elles seront peut-être modifiées si le temps ne change pas.
- Permettez-moi d’insister sur le fait que vous travaillerez en groupes lors de mon cours, dit Maugrey en insistant bien sur le mot « groupes ».
 Immédiatement, Ombrage sursauta et s’approcha d’eux, ce qui était suicidaire de sa part.
- Puis-je vous rappeler que les groupes d’élèves sont interdits, j’ai cru entendre que vous parliez justement de groupes…
- Qui vous permet d’écouter nos conversations ? lui lança Maugrey d’un ton fracassant.
- Je suis la Directrice ! répliqua Ombrage.
- Et alors ? répondit Maugrey, tout aussi brusquement. Peut-être que vous devriez faire des classes de trois élèves pour que votre règlement stupide soit respecté…
 Ombrage ne répondit rien et sembla réfléchir à cette idée, avant de l’abandonner.
- Bien, reprit Maugrey, je vous disais avant d’être interrompu de manière très impolie, que vous travaillerez en groupes dans mon cours demain après-midi. Tous les septième année et les sixième année auront cours en même temps. Mais vous tournerez sur des exercices différents. Tenez vous prêts et révisez vos sortilèges de base, vous en aurez besoin, et vigilance constante ! Avec ces Mangemorts partout dans le château, on n’est plus en sécurité à Poudlard… Ah, dernière chose, ça ne sert à rien d’aller aux cours de l’autre crapaud !
 Maugrey se retourna brusquement pour quitter leur table et heurta violemment Ombrage qui se tenait derrière lui pour écouter ce qu’il disait.
 Il ne s’excusa pas et fit comme s’il ne s’en était pas rendu compte.
 Harry regarda son emploi du temps :

Emploi du temps du vendredi 8 novembre 1997

08 h – 10 h
Théories de Magie
Professeur Vilebrequin

10 h – 12 h
Education civique magique
Professeur Ombrage

14 h – 17 h
Réactions face à une situation périlleuse
Professeur Maugrey, Professeur Bett

Emploi du temps du samedi 9 novembre 1997

15 h – 16 h
Conseils d’orientations
Rendez-vous dans la Grande Salle

20 h
Epreuve pratique de Réactions face à une situation périlleuse
Rendez-vous au premier étage des cachots

- Le professeur Vilebrequin ? s’étonna Hermione. Mais ils ne nous l’ont pas présenté !
- Ah oui, c’est vrai ! s’exclama Ron.
- Je ne vois pas de nouveau professeur à leur table, dit Hermione, déçue.
- Qu’est-ce que cela change, on le verra demain, répondit Harry.
- Education civique magique ? s’exclama Ron avec dédain. C’est une blague j’espère !
- Bah Maugrey vient de nous dire de ne pas y aller, répondit Harry. Il a sûrement raison…
- Hum, hum.
 Harry se retourna. Ombrage était juste derrière lui et essayait de se faire grande pour paraître impressionnante. Cependant, même lorsqu’Harry était assis, elle ne le dépassait que de peu.
- Mr Potter, vous commencez fort, je vois que vous envisagez de ne pas venir à mon cours…
- Quand ai-je dit que je ne viendrai pas ? demanda Harry sur un ton poli. J’ai seulement dit que ce cours est sûrement le plus inutile de tous, c’est différent.
- Je ne vous permets pas de juger de l’utilité de mes cours ! siffla Ombrage. Potter, vous venez de recevoir votre première punition de l’année, vous viendrez dans mon bureau demain à treize heures, j’aurai du travail à vous donner pour toute l’après-midi…
- Et le cours de Réaction face à une situation périlleuse, je vais le rater, alors ? Quel dommage, parce que ça, c’est un cours utile…
- Continuez de vous moquer de moi, Potter, vous ne savez pas encore ce qui vous attend, dit Ombrage avec un grand sourire cruel, avant de quitter leur table.
 Puis elle s’arrêta soudain et revint leur parler.
- Et laissez-moi vous dire de bien profiter de cette école, car vous n’y resterez pas bien longtemps.
 Mais à cet instant, pour leur plus grand malheur, Rusard refit apparition et fonça en trainant les pieds vers Ombrage.
 Il essaya de parler mais il était trop essoufflé pour pouvoir articuler correctement alors sa phrase ne fut qu’une série de mots hachés.
- Dans… placard… jeté… coincé… Harry… Potter…
- Comment ça ? Harry Potter vous a enfermé dans un placard ? demanda-t-elle avec une grande joie sur son visage.
 Elle secoua Rusard pour le forcer à répondre « oui », un « oui » qui signifierait qu’elle aurait un motif pour pouvoir punir Harry voire l’expulser.
 Rusard acquiesça.
- Mr Potter, venez dans mon bureau, vous allez signer écrire vous-même votre propre lettre signifiant votre expulsion de l’école…
- Je ne suis pas d’accord, je n’ai pas enfermé Rusard dans un placard, mentit Harry.
 Il fit semblant dans sa tête d’être convaincu que c’était vrai et regarda Ombrage droit dans les yeux pour qu’elle le remarque.
 D’ailleurs elle le comprit et regarda Rusard avec une expression bizarre, comme de la curiosité, avant de retrouver son sourire satisfait. De toute façon, cela avait beau être vrai ou faux, elle tenait son motif d’expulser Harry et elle n’allait pas le laisser s’échapper comme ça.
- Vous pensez que je vais croire un adolescent comme vous alors Rusard me dit le contraire de ce que vous dites.
- Ce ne serait pas la première fois que Rusard cherche à faire accuser des élèves alors qu’ils n’ont rien fait, dit une voix derrière Ombrage qui se retourna en sursaut.
- Professeur Fitz, lui dit-elle, je sais très bien régler les problèmes de délinquance dans cette école. Rusard a vu Harry Potter l’attaquer, n’est-ce pas ?
 Rusard ne répondit pas, il n’avait rien vu du tout, mais il s’en doutait seulement. Ombrage acquiesçait de la tête en insistant bien pour que Rusard réponde « oui » une nouvelle fois.
- Oui, répondit Rusard au grand plaisir d’Ombrage qui afficha son sourire de crapaud plus large que jamais.
- Et bien, je crois que cela règle le problème, dit-elle d’une voix mielleuse. Mr Potter, venez dans mon bureau immédiatement.
- C’est le moment, murmura une voix sous la table qu’Ombrage n’entendit pas.
 Il y eut soudain un énorme « BOUM » venant de quelque part au-dessus d’eux. On aurait dit qu’une explosion venait de faire tomber certains murs du château.
 Plusieurs feux d’artifices fusèrent dans le ciel au-dehors de la Grande Salle et résistèrent à la pluie. D’autres arrivèrent par les escaliers et s’explosèrent dans le Hall. Une fusée entra même dans la Grande Salle et tous les élèves s’étaient cachés par terre, les mains sur la tête.
 Finalement, la fusée explosa, envoyant valser Mrs Bett qui essayait de la rattraper, sur son balai. Des inscriptions dorées apparurent alors dans les airs.

Avis à tous !
Fudge se tape un crapaud nommé Dolorès Ombrage !
Beurk !

 La Grande Salle entière éclata en rires frénétiques, alors qu’Ombrage avait préféré disparaître discrètement.
 Les Aurors essayèrent de retirer les inscriptions, mais celles-ci ne voulaient plus bouger d’où elles étaient.
- Voilà de quoi rendre plus joyeuse cette soirée, leur dit le professeur Fitz en leur adressant un clin d’oeil, les laissant pour rejoindre ses collègues professeurs.
- Vous exagérez, murmura Hermione à Fred et George.
- Oh, on a fait un effort pour ne pas trop choquer les élèves, tu ne t’imagines même pas le contenu de la Beuglante ! répondit Fred avec un clin d’œil.
- Je suis sauvé, dit alors Harry, merci les gars, je crois que la seule solution aurait été de l’attaquer si j’avais dû me trouver avec elle dans son bureau.
- Il n’y a pas de quoi, et si elle récidive, nous passerons à la deuxième étape !
- La deuxième étape ? demanda Ron.
- Oui, encore plus méchant, répondirent les jumeaux en même temps, avec un sourire machiavélique.
- Encore pire que ça ? s’étonna Hermione.
- Qu’est-ce que c’est ? pressa Ron…
- Héhé…


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