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Chapitre 055: La Magie Du Fourchelang


-        Allons, dans la Salle du Phénix, proposa Harry qui voulait s’entraîner un peu.

-        Oui, c’est une excellente idée, dit Hermione, je vais en profiter pour lire ce corrigé, il faudra que je sois à la hauteur pour le prochain cours de réaction face à une situation périlleuse pour me rattraper de cet examen… je crois quand même que je vais aller voir Slughorn pour lui expliquer, Troll en potions ! je suppose que personne n’a été aussi nul que moi…

-        Hermione, viens avec nous et tais-toi, lui dit Ron sur un ton gentil cependant.

            Alors qu’ils montaient l’escalier menant à la Salle du Phénix, Fumseck et Dobby étaient apparus en transplanant à côté d’eux. Harry savait que Fumseck pouvait savoir où il était mais il se demandait comment Dobby pouvait savoir lui aussi.

-        Dobby ?

-        Oui, répondit l’elfe de sa petite voix.

-        Je me demandais comment tu fais pour savoir où nous sommes quand tu transplanes.

-        Et bien c’est comme ça, je suis lié à vous et je peux transplaner n’importe où pour vous retrouver !

-        Harry, expliqua Hermione, les elfes peuvent transplaner immédiatement à côté de leur sorcier Conjugué, c’est la nature du lien qui veut ça.

-        Conjugué ? demanda Harry.

-        Oui.

-        Ce n’est pas pour les phénix ?

-        Oui, mais j’utilise ce terme pour les elfes, ça partie des réformes nécessaires que je compte bien faire passer par le ministère !

-        Mais, madame Hermione, dit Dobby d’une voix aiguë, les elfes ne voudront jamais de ça ! Nous ne supporterions pas d’être placés au même niveau que nos maîtres !

-        Ce ne sont que des habitudes, dit Hermione sur un ton compréhensif, il est dur d’en changer, mais les elfes apprécieront cela une fois qu’ils seront respectés.

            La conversation s’interrompit alors qu’ils entrèrent dans la Salle du Phénix, qui les surprenait toujours par sa grandeur. Cette pièce était pourtant très simple, mais elle était très chaleureuse, et Harry sentait une impression de puissance en y entrant.

Ils déposèrent leurs affaires sur la table et commencèrent à partir à la recherche d’un livre qui les intéresserait, alors qu’Hermione s’était mise à lire le corrigé de l’épreuve théorique de la veille.

            Harry était seul dans une des allées, Fumseck était perché sur ses épaules, lorsque son regard fut attiré par un livre vert et rouge, avec des serpents en relief incrustés dans la couverture.

Harry le prit et l’ouvrit, cherchant la table des matières. Une rubrique attira immédiatement sa curiosité, c’était la rubrique « sorts et illusions ». Il tourna les pages du livre pour trouver cette rubrique, sans regarder le reste du contenu de l’ouvrage.

La rubrique était précédée d’un autre sommaire, qui présentait les sortilèges décrits dans ce livre.

 

Sorts et illusions

 

1.     L’illusion du Basilic

2.     Le maléfice de la Fontaine à Serpents

3.     Le Bouclier de la Méduse

4.     L’Illusion Fourchue

 

Harry tourna la page pour lire les informations sur l’illusion du Basilic.

Sur la page de gauche, le sortilège était présenté, sur la page de droite, il y avait des informations pratiques sur la réalisation du sortilège.

Lorsque l’illusion du Basilic était lancée sur une personne, celle-ci voyait apparaître un basilic devant elle, qui était imaginaire.

Cette illusion s’appuyait sur la peur de la personne, et une personne qui ne cèderai pas à la panique et qui resterait calme ne verrait pas le Basilic. Cependant, il était compréhensible que l’on paniquât face à un Basilic, et Harry imagina que le sortilège devait fonctionner sur n’importe quelle personne qui ne serait pas suicidaire.

La formule du sortilège était basilic illusion, qu’il fallait prononcer « illousioné » pour que le sortilège fonctionnât normalement.

Après avoir répété la formule plusieurs fois, Harry chercha une cible pour essayer le sortilège. Il trouva ainsi une grosse araignée qui avait fait sa toile sous les poutres du plafond.

-        Basilic illusion !

Un jet de couleur vert, entouré de spirales argentées, toucha de plein fouet l’araignée qui tomba par terre devant Harry.

Rien d’autre ne s’était passé, et Harry crut qu’il avait échoué.

Il regarda à nouveau le livre, mais l’araignée attira son attention, elle semblait devenir folle. Elle semblait fuir quelque chose, mais se retournait sans cesse, comme si son prédateur était sans cesse devant elle. Elle essaya de filer entre deux livres mais elle ressortit immédiatement.

Il chercha dans le livre un anti-sort, la formule était basilic disillusion.

Il stoppa l’illusion, libérant la pauvre araignée. Celle-ci fonça immédiatement se cacher dans un livre.

Il devait absolument montrer ce sortilège à Ron, afin de l’aider à vaincre sa phobie des araignées.

Ginny était en train de lire un livre sur la table, et Harry s’arrêta un instant pour regarder ce que c’était.

Le livre s’intitulait Les Puissances de l’Amour et cela refit penser Harry à tout ce que Dumbledore lui avait dit concernant son importance.

Il aurait voulu pouvoir tout dire à Ginny, car il sentait qu’elle devait savoir, mais Dumbledore lui avait dit de ne rien dire, il trouvait cela contradictoire. C’était pourtant son amour envers Ginny et l’amour réciproque qu’elle lui portait qui faisaient sa force.

Il embrassa Ginny et essaya de chercher Ron et Hermione.

Il les trouva finalement en train de s’embrasser, appuyés contre un coin de la bibliothèque.

-        Oups…

-        Harry ! dit Hermione en rougissant.

-        Euh… j’ai quelque chose d’intéressant. Ron, j’ai un petit cadeau pour toi !

-        Ah bon ? demanda-t-il, l’air surpris.

-        Oui, j’ai trouvé un sortilège qui te permettra de vaincre ta phobie des araignées. Elles ne t’approcheront plus jamais !

-        Ah, je veux bien voir ça, dit Ron réjoui.

-        C’est une illusion, expliqua Harry, elle fait apparaître un basilic devant la personne ou l’araignée touchée par le sort. Euh… accio araignée !

L’araignée que Harry avait utilisée comme cobaye tout à l’heure vola d’entre ses livres et vint atterrir dans la main de Harry.

Ron fit une grimace et l’araignée essaya immédiatement de rentrer dans la manche de Harry.

-        Basilic illusion !

Ron et Hermione sursautèrent, regardant Harry comme s’il venait d’une autre planète.

-        Quoi ? répondit-il, voyant leur regard effaré.

-        Harry ! Où as-tu trouvé ce sortilège ? demanda Hermione d’une voix faible, alors que l’araignée essayait de fuir le serpent qui ne bougerait de toute façon pas de devant elle.

-        C’est ce livre-là, pourquoi ?

Il montra le livre qu’il avait posé sur la table, et Hermione commença à l’examiner.

-        Tu comprends ce qu’il y a marqué ? demanda Hermione.

-        Oui, c’est La Magie du Fourchelang, mais qu’est-ce que ça peut faire ?

Ce fut au tour de Ginny de sursauter brusquement, émettant un petit cri aigu.

-        Harry arrête, et puis je ne comprends rien à ce qui est marqué, c’est du charabia, je ne connais pas cette langue !

-        Mais tu vois bien que c’est écrit en anglais ! ce sont des caractères normaux ! dit Harry.

-        C’est bizarre, il n’y a que des sortes de serpents entrelacés comme écriture, je ne connais pas ce langage et s’il te plaît, arrête de parler Fourchelang !

-        Heu ? demanda Harry. Hermione, est-ce qu’il existe une écriture Fourchelang ?

-        Une écriture Fourchelang ? Je ne sais pas, j’en ai jamais entendu parler, peux-tu traduire en anglais ce que tu nous disais ?

-        Ah, euh oui, le livre s’appelle La Magie du Fourchelang, mais je vois les caractères normaux, c’est écrit en anglais pour moi.

-        Ca veut donc dire qu’il existe aussi une écriture Fourchelang, c’est étonnant.

-        Donc je ne pourrai jamais faire ce sortilège ? demanda Ron.

-        Euh, non, répondit Hermione, si c’est en Fourchelang, ce sera impossible.

-        Dommage, dit Harry… ça pouvait être utile.

Harry se replongea dans la lecture du livre, et s’assit à côté de Ginny, alors que Ron et Hermione étaient en train de regarder les livres du balcon.

La seconde partie de cette rubrique « sorts et illusions » était le maléfice de la Fontaine à Serpents.

Il était dit que le maléfice faisait apparaître un trou dans le sol d’où sortaient des serpents, dont la morsure était équivalente à un maléfice du Saucisson.

            La formule était « Fontaipent » qu’il fallait prononcer « foneteyepan », en Fourchelang bien sûr.

-        Fontaipent ! dit Harry, pointant sa baguette au sol.

Il crut d’abord que rien ne s’était passé, mais il y eu un cliquetis et un trou apparut dans le sol, c’était l’orifice d’un tuyau métallique.

Un filet vert sortit du trou à un vitesse fulgurante, et, comme un jet d’eau, retomba au sol, se transformant en de nombreux serpents qui se levèrent et sifflèrent en le regardant.

Enfin, apercevant, Ron, Hermione et Ginny, ils foncèrent sur eux, et tous les trois poussèrent un hurlement en voyant ces gros serpents foncer sur eux.

L’un d’eux mordit le mollet de Ginny qui s’évanouit, pétrifiée. Hermione tentait d’envoyer des flammes, mais à peine un serpent était touché, un autre sortait par le tuyau dans le sol.

-        Stop ! Retournez dans le tuyau ! dit Harry dans un crachotement.

Les serpents lui obéirent et rentrèrent tous les uns après les autres, alors que le tuyau disparaissait une fois le dernier entré.

-        Harry, c’était quoi ? tu pourrais nous prévenir ! s’exclama Hermione scandalisée.

Il ranima Ginny qui entra dans un concert de protestations avant de finir par l’embrasser.

-        Désolé, j’aurais dû vous prévenir avant, la morsure n’est pas grave, ça fait juste un maléfice du Saucisson d’après le livre.

-        Un maléfice du Saucisson ? demanda Hermione surprise.

-        Oui, il faut croire…

-        Et bien il faudrait que tu arrives au moins à contrôler ces serpents, car s’ils attaquent tes alliés, ça ne sera pas très utile, dit Hermione.

-        Oui, je vais réessayer, dit Harry, c’était un essai pour voir ce que ça donnait, je crois bien que ce sortilège pourra nous être utile, je vais le travailler un peu.

Harry se demanda s’il pourrait contrôler les serpents sans forcément devoir leur donner des ordres en Fourchelang, c’est-à-dire par une simple pensée.

Il tenta à nouveau le sortilège, en se disant qu’il devrait cette fois faire plus attention, et il se prépara à faire un sortilège du Serpent de Feu au cas où il perdrait le contrôle, car le livre disait que les serpents craignaient cet élément.

-        Fontaipent !

Le tuyau réapparut après un cliquetis métallique. Et les serpents sortirent à nouveau. Harry leur ordonna de rester où ils étaient et de n’attaquer personne, ne leur parlant cependant pas ni en anglais, ni en Fourchelang.

A sa grande surprise, les serpents ne bougèrent pas et restèrent près du tuyau, à regarder autour d’eux, sans manifester le moindre signe d’agressivité.

-        Très bien, dit Hermione, qui était restée de l’autre côté de la table avec Ron.

-        Attaquez ! dit Harry aux serpents.

Immédiatement, les serpents se ruèrent vers Hermione qui sauta sur la chaise puis sur la table.

Mais en chemin, Harry leur ordonna de s’arrêter, et, par la pensée, il les fit rentrer dans le tuyau.

-        Harry, arrête de t’amuser, c’est pas drôle, dit Hermione.

-        Bien, OK, c’était juste pour voir, j’y arrive bien maintenant.

 

Le troisième sortilège présenté dans le livre s’appelait le Bouclier de la Méduse. Il était cependant réputé comme étant un sortilège extrêmement difficile, accessible uniquement aux Fourchelang très puissants.

L’intérêt principal de ce bouclier était qu’il était à la fois utile en défense et en attaque. Ce Bouclier était en fait constitué d’une sorte de « pack », avec l’enchantement de base, et une série d’autres formules qui permettaient d’augmenter ou d’ajouter des effets supplémentaires à ce bouclier particulier.

En lui-même, c’était un bouclier qui renvoyait les attaques de l’adversaire en les amplifiant, ce qui constituait déjà un enchantement de défense et d’attaque en même temps.

Ensuite, il était possible de le complexifier, en ajoutant un second enchantement, qui permettait de transformer momentanément en pierre une personne qui aurait voulu du mal de la personne protégée par le bouclier.

Enfin, il était possible de lui appliquer un sortilège de Maléficisation couplé à un second sortilège qui permettrait de donner de fortes douleurs à la tête de ceux qui s’en approcheraient de trop.

Cet enchantement constituait donc en lui-même toute une stratégie de combat.

Les explications disaient que le bouclier n’était pas gênant pour le sorcier qui le faisait, puisqu’il ne voyait qu’une légère brume autour de lui, mais qui ne lui empêcherait cependant pas de voir ses adversaires.

En revanche, ce bouclier avait un pouvoir de déconcentration très fort sur l’adversaire, puisqu’il était constitué de serpents en verre translucide qui étaient fondus sur un dôme de verre, et que ces serpents bougeaient dessus comme s’ils étaient vivants, menaçant l’adversaire s’il s’approchait trop.

Mais il était dit que le plus difficile était de savoir réaliser l’enchantement de base.

Le livre donnait les formules de chacun des sortilèges et enchantements qui constituaient le pack de la Méduse, ainsi qu’une brève description.

 

Sortilèges et enchantements composant le pack

 

Bouclier principal

Le bouclier principal peut être créé par une incantation unique, c’est cependant un véritable enchantement composé de plus de cent soixante étapes intermédiaires, non linéaire mais d’ordre 7, toutes réalisées par l’incantation fourchelis inmedusem. Cependant, le nombre et la complexité des étapes intermédiaires ainsi que leur structure particulière requièrent que le sorcier ait des pouvoirs magiques très développés, il doit certes être Fourchelang pour pouvoir activer l’enchantement, mais il doit aussi savoir maîtriser sa détermination lors du combat. La réalisation de l’enchantement étant particulièrement longue, près de vingt secondes (elle ne varie cependant normalement pas entre des sorciers différents par la nature même des sortilèges utilisés), il doit aussi être prêt à repousser une éventuelle attaque, et ainsi ne pas se laisser dominer par l’envie de réussir l’enchantement. Il est cependant fort peu probable qu’une attaque soit lancée lors de l’accomplissement du sortilège étant donnés les pics de dégagements rayonnanciques qui créent un effet de surprise chez l’adversaire. Mais il faut tout de même consacrer une grande partie de sa concentration à la réalisation de l’enchantement afin d’éviter que le mécanisme magique dévie de son but initial. Il est toutefois difficile de préciser les conséquences d’une telle dérive, puisque parmi les rares sorciers ayant le pouvoir de parler le Fourchelang, un petit nombre seulement a été capable de réaliser cet enchantement. Il semblerait en fait que ceci soit fortement lié à la classe du sorcier, bien que cela n’en dépende pas totalement. Un sorcier primaire aura plus de facilité à le réussir, alors qu’un sorcier secondaire devra fournir un grand travail de préparation sur la flexibilité de la concentration. Cependant, de nombreux essais sont nécessaires afin de maîtriser la mise en place du mécanisme, car certains sortilèges internes à l’enchantement sont eux-mêmes délicats à produire. Il est fortement conseillé à celui qui se lancerait dans son apprentissage de maîtriser des sortilèges de Dégénérescence Energétique tels que le sortilège d’Engorgement énergétique qui est le plus simple mais qui présente quelques restrictions d’utilisation (il faut le produire à l’écart de Moldus), le sortilège d’Harmonisation Energétique, qui est beaucoup plus difficile, le sortilège de Décomposition énergétique, qui est difficile et très risqué, et l’enchantement de Métamorphose Energétique Spacio-Indégénérossymétrique, qui fait partie des enchantements les plus inaccessibles en raison de son ordre 23. Pour réussir cet enchantement, le sorcier doit faire un mouvement circulaire large avec sa baguette magique, au-dessus de sa tête, et ce pendant toute la durée de réalisation de l’enchantement. Cela justifie donc que son utilisation doit être prudente et effectuée au moment adéquat lors d’un combat.

 

Enchantement de pétrification

L’enchantement de pétrification qui peut être ajouté est très spécial puisqu’il est sélectif. Il s’applique en effet seulement aux adversaires qui croiseraient le regard du sorcier en ayant une pensée mauvaise. Cet enchantement n’est en fait pas réalisable par une seule formule, et il sera nécessaire de réaliser un enchantement préparatoire afin de permettre de faire fusionner l’enchantement de pétrification avec le bouclier déjà établi.

L’enchantement préparatoire est le plus difficile, mais il reste cependant plus simple que celui du bouclier, les études ont montré qu’il était d’un ordre variable (fait extrêmement rare), et compris entre 2 et 4. Il existe en effet une incertitude due à un enchantement de Distorsion Temporelle sur le nombre de branches principales, qui est donc compris entre 2 et 4 selon le résultat obtenu par cet enchantement. La formule qui permet de lancer le mécanisme est medusis flasconis. Il est cependant instantané en raison de la simplicité des branches.

L’enchantement de pétrification est cependant simple puisqu’il est du second ordre, composé de cinq étapes majeures selon les versions. Sa formule est medusis remaledictum, et il est important de préciser qu’il est maléfice à un pourcentage compris entre 84 % et 92 % de l’enchantement total. La volonté du sorcier est donc un facteur essentiel dans sa réussite.

Pour ces deux enchantements, l’utilisation de la baguette magique est déterminante, celle-ci doit être obligatoirement pointée vers le sol.

 

Maléficisation du bouclier

Pour transformer le bouclier afin qu’il puisse provoquer des douleurs fortes à la tête, chez un ennemi qui s’approcherait trop, il faut utiliser encore une fois deux enchantement.

Le premier n’est qu’un simple maléfice, le sortilège de Maléficisation, dont la formule est inmalfecium, et qui est d’un niveau simple puisqu’il est quasiment élémentaire.

Le second en revanche est un enchantement simple dans l’ensemble puisqu’il est linéaire. Il se compose seulement de simples maléfices de bas niveau. Sa formule est caput infoliam.

 

            Harry n’avait pas compris grand-chose à ce texte, mais le plus important était qu’il avait compris ce qu’il fallait faire.

            C’était tout le vocabulaire technique qui lui posait problème, il ne savait pas ce qu’était l’ordre d’un enchantement, ou un enchantement linéaire, ou encore une branche. Et il pensait qu’il pourrait demander à Abelforth bientôt afin de s’éclaircir là-dessus.

            Mais ce n’était de toute évidence pas le plus important. Il devait pratiquer les sortilèges le plus possible car ils étaient difficiles et qu’il mettrait certainement du temps à les apprendre, tout comme il avait mis du temps à apprendre le sortilège Enmageznem.

            Avant de commencer à pratiquer l’enchantement principal du bouclier, il essaya encore une fois le sortilège d’Engorgement Energétique, dont la formule était reimater incorpor pour s’assurer qu’il savait le maîtriser parfaitement.

            Ce risque d’explosion lui avait toujours fait un peu peur, même s’il ne voyait pas bien comment l’air qui l’entourait pourrait soudain exploser avec une violence aussi forte que ce qui était indiqué dans les livres.

            Il réessaya ainsi le sortilège, et celui-ci fonctionna, même s’il ne pouvait pas véritablement le savoir puisqu’il n’y avait pas de dégagement d’énergie à maîtriser. L’air s’était cependant un peu refroidi après ce sortilège et cela lui semblait bon signe, puisque c’était la même chose que ce qui s’était produit lorsqu’il avait pratiqué l’enchantement de l’ouverture invisible.

            Par précaution, il se plaça un peu à l’écart des autres, avec Fumseck, et se prépara à lancer le sortilège.

-        Fourchelis inmedusem !

Absolument rien ne se produisit, et il se demanda même s’il avait bien parlé Fourchelang.

Il relut le passage du livre sur cet enchantement. Il avait pourtant fait le bon geste avec la baguette, pendant une durée suffisamment longue pour constater que rien ne s’était passé et ne se passerait. Il était également resté bien concentré.

Fumseck avait compris que rien ne s’était produit, et Harry le comprit lui aussi. Il se décida donc à réessayer.

Au bout du troisième essai, il y eut un premier résultat, un énorme flash vert s’était produit sans que Harry ne comprenne pourquoi. Il avait d’ailleurs eu le réflexe de produire immédiatement un sortilège d’Engorgement Energétique, qui, bien qu’il n’avait servi à rien ici, était tout de même une précaution sage.

Hermione, Ron, et Ginny furent encore une fois surpris par la violence du flash lumineux, alors que Dobby observait attentivement la façon dont Harry s’entraînait. Celui-ci s’était d’ailleurs mis à applaudir, croyant qu’il avait réussi ce qu’il voulait faire.

-        Oh, bravo ! Dobby est surpris par tout ce que sait faire Harry Potter !

-        Malheureusement, ce n’est pas ce que je voulais faire, dit Harry.

-        Comment ça, ce n’est pas ce que tu voulais faire ? demanda Hermione inquiète. Tu sais que tu dois faire attention aux risques de dégagement d’énergie, c’est Abelforth qui l’a dit.

-        Oui, j’y fais attention, répondit Harry. J’utilise un sortilège d’Engorgement Energétique, ne t’en fais pas.

-        Tu es sûr que cela peut être vraiment efficace ? Peut-être que ça marchait pour l’ouverture invisible…

-        Dans la description du sortilège, ils disent qu’on peut l’utiliser, répondit Harry, lassé.

-        OK, si tu le dis, mais je pense que tu devrais quand même montrer cela à Abelforth avant de continuer.

-        Je lui montrerai après, dit Harry, je ne vais pas attendre à rien faire.

Il s’entraîna donc encore un peu à ce sortilège mais de toute évidence, ce serait des dizaines d’heures d’entraînement qu’il lui faudrait.

Pendant les deux fois qui suivirent, le flash lumineux se produisit, bien qu’il fût d’intensité moindre.

Mais ensuite, pendant presque une dizaine d’essais, rien ne se produisit. Harry réessayait à chaque fois avec la même volonté de réussir, prenant son mal en patience.

Cependant, après cette série d’essais infructueux, il y eut un effet perceptible. Une boule de lumière très faible en intensité était apparue au bout de sa baguette qu’il faisait tourner au-dessus de sa tête.

Mais elle avait rapidement disparu, et n’était pas apparue lors des essais suivants.

Harry était épuisé, et pour la première fois, il avait l’impression que Fumseck n’arrivait pas à l’aider. Pourtant, il restait sans cesse lié au Phénix, ne serait-ce que par une simple pensée. C’était probablement cela qui lui permettait de rester immanquablement concentré durant chaque essai.

Mais c’était au niveau de la réussite que Harry ressentait cette impression. Habituellement, lorsqu’il essayait un sortilège en la présence de Fumseck, il ressentait une sorte de force qui le poussait à réussir. Mais elle était absente aujourd’hui, bien que Fumseck y mît du sien. Harry pensa que Fumseck n’avait pas le don de Fourchelang, et que c’était cela qui faisait la différence.

En effet, le livre précisait bien que même si l’enchantement restait théoriquement possible à réaliser sans aucun pouvoir de Fourchelang, aucun sorcier ne pourrait avoir la capacité de le réussir en pratique sans ce pouvoir. C’était comme si le fait de parler le Fourchelang permettait aux étapes de s’enchaîner sans interruption, comme si elles suivaient un fil conducteur.

Il fit ainsi encore quelques essais, mais se décida à s’arrêter, sachant qu’il était préférable de faire des entraînements réguliers et de durée moyenne que des entraînements longs et irréguliers. Il décida ainsi qu’il verrait éventuellement un autre jour la quatrième partie de la rubrique qui concernait l’Illusion Fourchue.

Il était ainsi maintenant presque dix-sept heures, et le faux Gallion de Harry, qui lui indiquait les dates et horaires de ses rendez-vous avec Abelforth, indiquait « inconnu » ce qui faisait que Abelforth n’avait certainement rien trouvé dans ses recherches sur la légende des Clordes.

Harry ne voyait cependant pas en quoi tout ceci était urgent, et il était intimement persuadé qu’elle n’était que l’œuvre d’un imposteur qui avait voulu écrire une histoire intéressante, reprenant des faits historiques dont l’existence était vérifié pour rendre son histoire cohérente.

Ainsi, il ne se souciait pas du tout de tout ça, et décida de lire un livre sur les théories de métamorphoses qu’il avait trouvé pas loin du livre sur le Fourchelang, intitulé, Les Métamorphoses de combat.

Il avait toujours été plutôt mauvais en métamorphoses, mais il pensait cependant que c’était une des formes de Magie les plus belles.

Il s’était ainsi assis à côté de Ginny, et remarqua que Dobby était en train de feuilleter un livre, assis dans une allée, les jambes croisées.

Ce livre de métamorphoses parlait notamment de métamorphoses défensives et offensives, ce qui pouvait justement intéresser Harry.

Mais contrairement à de nombreux livres de cette bibliothèque, il semblait très récent, comme si Dumbledore l’avait acheté peu de temps avant sa mort.

Il avait lu la préface d’un certain M. Orphisme, qui défendait la métamorphose face à de nombreux autres domaines de la Magie. Il était dit notamment que celle-ci était une discipline fondamentale pour les Aurors.

Il fit immédiatement le lien avec la troisième partie de l’épreuve théorique, qui visait à montrer dans plusieurs situations que les métamorphoses pouvaient se révéler bien plus utiles que d’autres types de Magie.

Ainsi, le livre était largement consacré aux techniques de métamorphoses utilisables en situation de danger.

Il se composait de sept chapitres :

 

1.     Introduction : fonctionnement des métamorphoses

2.     Les métamorphoses de défense directe

3.     Les métamorphoses de protection

4.     Les métamorphoses d’illusion

5.     Les métamorphoses d’attaque

6.     Les autres  métamorphoses utiles

7.     Conclusion : utilisation des métamorphoses en combat

 

Harry fut d’abord attiré par le chapitre sur les métamorphoses de défense directe, il savait que c’était son point faible, car il ne connaissait qu’un seul bon moyen de se défendre face à des attaques puissantes qui était le Bouclier d’Argent.

 

Chapitre 2 : métamorphoses de défense directe

 

Les métamorphoses de défense directe sont les métamorphoses qui ne concernent que les moyens de défense que l’on appelle actifs, c’est-à-dire que ce sont des défenses qui font suite à une attaque adverse. On y oppose les métamorphoses de protection, qui visent à établir une stratégie de défense prévisionnelle.

Les métamorphoses de défense directe sont variées, leur utilisation peut-être nécessitée par une situation de danger immédiat qui ne laisse pas le temps de la réflexion ou, justement, qui le permet.

Une connaissance variée et rigoureuse des techniques de métamorphoses est alors nécessaire, il est important d’être capable de réagir par réflexe, de manière efficace et raisonnable, très certainement de manière générale, mais aussi de savoir sélectionner quelle technique de métamorphose est la plus efficace, dans le cas où l’on a le temps de la réflexion.

 

Utiliser les métamorphoses pour se défendre semble inutile à première vue, alors qu’il existe de nombreux sortilèges très efficaces, mais les meilleurs les utilisent, car elles offrent des possibilités supplémentaires.

La raison principale provient de la nature même de la matière, et pour cela, quelques explications sont nécessaires.

La matière est composée d’une matière magique et d’une matière massique qui sont liés par une interaction très forte lorsque ces deux matières sont très proches, et qui rend la matière complexe issue de leur fusion quasiment insécable.

Les sortilèges sont composés de matière magique qui se propage au sein de la matière magique à l’état gazeux, parfois liquide, mais très rarement à l’état solide ou dans le vide. Dans le langage moderne, on les appelle parfois ondes dispersives lorsqu’elles se propagent dans les gaz ou les liquides, progressives lorsqu’elles se propagent dans les solides, transpersives lorsqu’elles se propagent dans le vide. Contrairement aux ondes telles que les définissent la science moldue, une onde magique se propage avec transport de matière, de matière magique. Deux ondes ne peuvent donc pas se croiser sans se perturber, il s’en créé ainsi une nouvelle ayant un effet différent et très souvent imprévisible. Il peut cependant aussi arriver que la perturbation ne change rien à un sortilège, c’est le cas si le sortilège de défense n’est pas suffisamment puissant, et que le sortilège d’attaque le détruit sans être affecté.

Bien évidemment, il en va de même pour l’éventuel effet magique créé par le sortilège, la protection voulue dans notre cas, qui est constituée de matière magique fixée sur une structure élémentaire.

La Magie des sortilèges présente donc certaines imprévisibilités, pour chaque sortilège de défense, le principe de Bolzano-Weierstrass dit en effet qu’il existe au moins un sortilège d’attaque capable de le briser. Par exemple, les Sortilèges Impardonnables sont suffisamment puissants pour repousser tous les boucliers utilisés de nos jours, les boucliers pouvant en théorie les repousser étant inaccessibles à cause de leur niveau.

Les sortilèges qui peuvent traverser la matière massique à l’état solide sont extrêmement rares, et souvent ce ne sont pas des maléfices ou des sortilèges d’attaque pouvant causer des dégâts graves, mais des sortilèges d’ordre très théorique n’ayant pas d’effet visible, ou alors des sortilèges très avancés de Magie Blanche, ainsi que les rayonnements élémentaires.

Les boucliers qui s’avèrent ainsi les plus efficaces sont les boucliers matériels, il en existe de très divers, plus ou moins efficaces.

Leur efficacité n’est cependant plus du domaine de la Magie, elle ne dépend que des propriétés physiques de la matière en question.

En effet, pour être efficace, le bouclier doit entièrement bloquer le sortilège, pour cela, celui-ci ne doit pas le transpercer.

Il arrive en effet que au contact d’une forte dose de matière magique, arrivant à une vitesse très grande sur le solide magique, celui-ci se transforme en matière magique. On appelle cela la sublimation ou l’imaginarisation. En effet, lorsque la matière magique arrive à une vitesse suffisamment grande sur l’objet, il se crée ce que l’on appelle une auréole de métamorphisme, et l’élément chimique composant l’objet se transforme en un autre sous l’effet de l’onde magique, formant l’auréole de métamorphisme. Celle-ci se met en place après une période de flottement, infinitésimale, pendant laquelle la matière massique est à un état de plasma, qui est du point de vue du sortilège, similaire au gaz. Durant cette période, le sortilège peut traverser le solide. Cependant, la vitesse de l’onde est très ralentie à cause de l’effet inductif engendré par cet état de plasma. Lorsque la vitesse de l’onde devient suffisamment faible, celle-ci n’est plus capable de sublimer le solide, et elle est bloquée.

Ainsi, le solide doit avoir une certaine épaisseur, afin d’avoir toutes les chances de bloquer le sortilège. Cependant, cela dépend de nombreux facteurs.

Expérimentalement, une relation a été montrée, liant un coefficient k (en s.mol-1) qui est une constante universelle, la vitesse d’arrivée du sortilège v (en m.s-1) , la masse molaire moléculaire moyenne de l’élément chimique composant le solide M (en kg.mol-1) , le rayon du sortilège r (en m) (en le considérant comme de section circulaire), la résistance inductancique du solide (en ), un coefficient d’inductanciation magique et un coefficient d’imaginarisation propres au sortilège d’attaque que l’on détermine de manière expérimentale, notés (en H et en J), à l’épaisseur de solide métamorphisée d (en m).


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