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Chapitre 138: La pire crainte de Voldemort



L’agitation était forte dans le Poudlard Express à l’arrivée à Londres, parmi les élèves mais aussi ceux qui étaient là pour les encadrer : professeurs et membres de l’Ordre du Phénix.
Harry était rassuré que les élèves aient enfin quitté Poudlard et puissent passer les fêtes avec leur famille. Il était pourtant le dernier défenseur de l’ouverture de l’école, mais il avait dû admettre qu’y maintenir des élèves était devenu bien trop dangereux. Après tout, le retrait des élèves de l’école n’était que temporaire, et dès que la situation dans la communauté serait de retour à la normale, il se consacrerait à nouveau avec passion à la formation de la future génération de sorciers.
Le Poudlard Express entra en gare à vitesse très modérée. Les familles étaient nombreuses pour accueillir les élèves, et faisaient de grands signes de joie sur le quai.
Ne restez pas sur le quai ! tonna Maugrey brusquement, contrastant avec l’ambiance festive. Evacuez rapidement la gare au cas où nous ayons été suivis ! VIGILANCE CONSTANTE !
Un concert d’applaudissements se déclencha lorsqu’Harry descendit du Poudlard Express, accompagné de multiples encouragements. La nouvelle avait très vite été diffusée auprès des parents que l’organisation venait d’Harry et ses amis.
Harry Potter, nous te souhaitons bon courage, nous sommes certains que tu vaincras Tu-Sais-Qui, lui dit une dame qu’il ne connaissait pas.
Toute la communauté est avec vous, Potter, lui dit une autre vieille dame en lui tenant le bras.
Eh bien, qu’est-ce que vous attendez ! VIGILANCE CONSTANTE ! tonna Maugrey en déclenchant des éclairs avec sa baguette en direction du plafond.
Ces témoignages de confiance émurent profondément Harry, qui était loin d’avoir toujours été soutenu par la communauté magique.
Maugrey Fol-Œil fit évacuer rapidement le quai, et les au revoir furent très rapides avec leurs camarades de Poudlard. Harry leur assura simplement qu’ils se reverraient très bientôt. 
Il était prévu que Luna et Neville passent la période de Noël dans leur famille avant de revenir aider l’Ordre du Phénix dans ses missions.

Et nous, où allons-nous maintenant ? demanda Harry, décontenancé.
La gare de King’s Cross était envahie en cette veille de Noël. Les moldus s’y pressaient et semblaient courir dans tous les sens sans faire vraiment attention aux gens autour d’eux.
Vous n’allez nulle part, répondit Molly Weasley. Nous allons passer les prochains jours ensemble. Ce sont les vacances, hors de question de vous entraîner ou de vadrouiller je ne sais-où.
Je pense effectivement que c’est une bonne idée de nous retrouver tous pour souffler quelques jours, approuva Lupin. Cela nous laissera le temps de réfléchir à ce que nous voulons faire par la suite.
Ces quelques jours de repos n’étaient pas pour déplaire à Harry et ses amis. Les derniers mois avaient été harassants, entre les cours, les entraînements, et tous les évènements qui s’étaient produits.

Ils passèrent la journée à la Cabane hurlante, le QG actuel de l’Ordre du Phénix. Le caractère lugubre de l’endroit s’effaçait rapidement face à l’impression de chaleur et de convivialité que dégageait l’intérieur, aménagé façon Weasley.
Un sapin joliment décoré avait été installé. De petits oiseaux dorés ensorcelés voletaient autour de ses branches, émettant un sifflement agréable. Un feu de cheminée magique diffusait une chaleur réconfortante, et les épais fauteuils du salon donnaient envie de s’y prélasser toute la journée.
Molly passa la journée dans la cuisine à préparer le repas du réveillon de Noël, aidée de Dobby. Personne n’osa lui dire que les quantités qu’elle préparait étaient bien trop importantes. Néanmoins, ils attendaient tous avec impatience le délicieux repas de Noël tant leurs papilles étaient éveillées par les odeurs de la cuisine.  
Arthur Weasley, Tonks et Lupin étaient restés dans le salon à discuter des différents projets liés au ministère, dans une ambiance détendue, autour de bièraubeurres.
Hermione avait passé la journée absorbée dans de vieux livres de Gobelins écrits en Runes, à la recherche d’autres informations sur la Clef de la Paix. Elle s’était installée dans un fauteuil près de la cheminée du rez-de-chaussée, qu’elle n’avait pas quitté de la journée.
Harry avait passé la journée avec Ginny et Ron dans l’atelier de Fred et George au dernier étage de l’habitation. La pièce était un fouillis indescriptible, et les jumeaux semblaient avoir abusé de sortilèges d’agrandissement, tant elle était immense. De nombreuses étagères croulaient sous des objets tous plus étranges les uns que les autres.
Certains d’ailleurs étaient animés et il arrivait parfois que tout le contenu d’une étagère se fracasse au sol à cause d’un objet qui avait décidé de n’en faire qu’à sa tête.
Le regard de Harry s’attarda longuement sur une magnifique chaîne métallique posé sur une table en bois, qui brillait comme si chaque maillon était constitué de l’or le plus pur. La chaîne était repliée sur elle-même en cercle et deux maillons opposés l’un à l’autre étaient allongés et liés à deux petites plaques de pierre fine et sombre semblable à de la Noirdésite. Cet objet dégageait quelque chose de mystérieux et de puissant, et Harry le ressentait grâce aux rayonnements qu’il émettait.
Harry félicitations ! je vois que tu as trouvé l’objet le plus intéressant dans cette pièce, s’enthousiasma Fred.
C’est actuellement notre plus importante mission, poursuivit George.
Quoi, cette chaîne ? demanda Ron.
Un sifflement aigu insupportable se fit entendre et tous se plaquèrent les mains sur les oreilles. Une théière se mit à bondir dans tous les sens en crachant de la vapeur, poursuivie par une sorte de boule de peluche orange qui poussait des grognements. La théière alla se réfugier sous une étagère et la boule de peluche sauta sur Ron qui tenta de s’en débarrasser comme il pouvait.
Aïe ! Cette chose m’a mordu !
Tu l’as bien mérité ! ricana George.
Cette chambre est vivante, si tu te moques d’un objet, les autres le défendent !
Fred attrapa la peluche qui cessa tout mouvement et se blottit dans la poche de sa veste.
« Cette chaîne », comme tu disais, est un objet extraordinaire de notre conception, qui te sauvera peut-être la vie un jour face à des Mangemorts. 
C’est un bouclier magique que nous sommes en train de développer pour l’Ordre du Phénix, expliqua sérieusement George. Nous avons dû avoir l’aide du professeur Tanghudaï et d’Abelforth Dumbledore.
Abelforth ? A quel moment ? s’étonna Harry.
A plusieurs reprises, répondit Fred, évasif. 
Nous avons fait quelques escapades dans le Yunnan avec lui pour parfaire notre magie. 
Dans le Yunnan ? s’étonna Hermione.
C’est cela, avec le professeur Zhao Huang.
Oui, nous avons appris la sagesse là-bas, ricanèrent d’une même voix les jumeaux.
Harry était toujours étonné du nombre de choses en même temps qu’Abelforth pouvait gérer, et il se demanda même s’il n’utilisait pas un Retourneur de Temps. Actuellement, il parvenait en même temps à suivre l’entraînement de Harry, à espionner Regulus en se faisait passer pour le directeur adjoint de Durmstrang, à faire des recherches sur les Horcruxes, à espionner Pétunia Dursley, et maintenant à former les jumeaux Weasley. En plus de cela, il devait probablement passer un temps certain à ses fantaisies habituelles et probablement à se faire passer pour encore d’autres personnes.
Je me disais que ces pierres ressemblent à des Noirdésites, dit Harry.
Effectivement, mais elles sont améliorées. Ce bouclier est un prototype. Mais nous voulons le reproduire pour en équiper secrètement tous les membres de l’Ordre du Phénix. Il n’est pas encore efficace totalement, mais il doit permettre d’atténuer voir de stopper la plupart des maléfices. Dans le cas où la personne se fait surprendre et n’a pas le temps de réagir, cela lui confierait un avantage indéniable en combat.
Pour l’instant, nous faisons encore des tests sur le prototype mais nous avons bon espoir que rapidement il soit opérationnel. Ensuite, nous envisageons de le reproduire.
Ce serait très utile lorsqu’on lancera l’offensive contre Voldemort dans la Forêt ! s’enthousiasma Harry, que cette attaque ultime contre son ennemi de toujours semblait obséder de plus en plus.
La théière qui avait attaqué Ron surgit à nouveau, renversant tout une étagère de bocaux contenant des liquides bariolés.
A cet instant des bruits de pas se firent entendre dans l’escalier et on toqua à la porte. La voix inquiète de Mrs Weasley se fit entendre.
Qu’est-ce que vous manigancez encore là-dedans ? Ouvrez-moi !
Promis maman, on ne fait rien d’interdit, dit George en ouvrant la porte, alors qu’une flaque et des morceaux de verres brisé jonchaient le sol et qu’une fumée irritante envahissait la pièce.
Allez, venez manger !

Le repas de Noël et la soirée se déroulèrent dans la bonne humeur et la joie, loin de l’ambiance pesante et morose qui avait régné à Poudlard ces dernières semaines. C’était un Noël simple et en petit comité, constitué des Weasley et de Lupin et Tonks. 
Le temps d’une soirée, ils oublièrent leurs tracas et même si cette année ils n’avaient pas pu se faire de cadeaux, l’essentiel était qu’ils étaient ensemble. Ils discutèrent joyeusement jusque tard dans la nuit, tout en buvant et mangeant les bons plats de Mrs Weasley abondamment. 

Malgré tout cela, au moment d’aller dormir, Harry avait mille pensées qui lui traversaient l’esprit à chaque instant. Il savait que cette trêve serait courte, car dès le lendemain, il comptait bien reprendre la mission qui était la sienne.
La nuit fut calme, Harry avait bien pris soin comme d’habitude de se protéger des intrusions avant de s’endormir. Ses compétences en occlumancie inconsciente lui permettaient d’ailleurs de dormir d’un sommeil plus tranquille. Il avait quand même ressenti la colère et l’inquiétude provenant de Voldemort, et était presque certain d’avoir une nouvelle fois fait un rêve dans la peau de Sybille Trelawney, mais tout cela lui paraissait très lointain.
Au petit matin du 25 décembre, par la fenêtre de sa chambre, Poudlard et son parc, couverts d’un léger manteau blanc, resplendissaient sous l’effet des rayons du soleil. Harry ne se pressa pas pour sortir du lit et contempla longuement ce joli spectacle. Il semblait que la nature avait décidé de leur offrir le plus beau des spectacles en ce matin de Noël.
Ginny dormit plus longtemps et le silence le plus complet régna dans la maison jusqu’à dix heures du matin. Dobby n’était pas là et Harry imagina qu’il devait être encore en mission pour espionner Regulus. Fumseck lui dormait paisiblement sur son perchoir, son plumage rubis illuminé par la lumière du jour.
On toqua légèrement à la porte et Harry entendit Hermione murmurer son nom.
Harry, viens !
Harry enfila sa robe de chambre et suivit Hermione jusqu’à une petite pièce sous la toiture équipée simplement d’un petit divan et d’une table basse qui croulait sous une vingtaine de gros livres ouverts et annotés en mains endroits.
Au vu de ses cernes, et de ses petits yeux, Harry devina qu’elle avait passé la nuit à rechercher des informations sur la Clef de la Paix.
Hermione, tu n’as pas dormi ?
Non, mais ce n’est pas le plus important.
Ron ne s’est rendu compte de rien ?
Non, non, il ronfle comme un troupeau de Niffleurs… Mais encore une fois Harry, ce n’est pas le plus important…
Tu as trouvé quelque chose ? 
Oui, et ce sera notre cadeau pour Noël ! J’ai la confirmation de ce que je pensais à propos de la Clef de la Paix. J’ai comparé les informations de dizaines de livres anciens. Cela n’a pas été facile car les Runes anciennes ont évolué avec les temps, certains mots n’ont plus le même sens avec quelques siècles d’écart. Mais je suis certaine d’une chose. La Clef de la Paix existe !
Harry resta abasourdi pendant de longues secondes, toujours étonné pour l’intelligence sans faille d’Hermione. Combien de fois avait-elle résolu des énigmes complexes lors de leurs aventures à Poudlard ?
En soi, ce n’est pas une découverte, si la prophétie en parle, c’est vraisemblablement qu’elle existe. Mais cela aurait pu être une métaphore, ou un concept. Désormais je suis certaine qu’il s’agit d’un objet aux pouvoirs incroyables, créé par les Gobelins il y a plusieurs siècles, afin de stabiliser la situation dans la société qui dégénérait à cause de plusieurs mages noirs qui s’affrontaient dans le chaos. La Clef de la Paix aurait alors permis de les rendre vulnérables et aurait ramené le calme.
« J’ai l’impression que la situation semble se répéter. La situation ne fait que s’envenimer et aucune issue ne semble se dessiner. La Clef de la Paix semble devoir de nouveau jouer un rôle dans la période à venir.
Mais je ne suis pas un mage noir, ce n’est pas la même chose.
Je sais Harry, c’est étrange, la prophétie ne fait pas de différence entre toi Voldemort, Regulus et Pétunia. Tout ce que je sais, c’est que nous devons gagner et que c’est à nous de la trouver en premier, et je suis certaine que nos concurrents ne savent pas ce que je sais.
Je le pense aussi, qui est capable de comprendre ces trucs ? s’interrogea Harry en montrant les symboles de Runes inscrits sur le livre ouvert en haut de la pile.
Reste à savoir où elle se trouve et comment elle fonctionne. Je pense que j’ai encore du travail de recherche. Mais nous avons déjà des pistes, et cela commence par la prophétie. Si l’on veut utiliser la Clef de la Paix, il est clair qu’il faut la ramener au Sanctuaire des Marques. Ensuite, d’après ce que j’ai pu lire, cette Clef semble avoir un pouvoir étendu au monde entier. Je ne sais pas quel est ce pouvoir, mais il doit être extraordinairement puissant. Forcément, tout ce que l’on cherche est lié aux Gobelins, je vais devoir retracer leur histoire, et déterminer si ce sont eux qui la possèdent. 
« Les Gobelins sont répandus partout dans le monde magique, mais leur base reste notre communauté, et leur place forte au sein de notre communauté se trouve à Londres, à Gringott’s. C’est une forteresse imprenable, aucun mage noir ne s’est jamais aventuré à vouloir l’attaquer, alors qu’il est de notoriété mondiale qu’elle renferme des richesses presque infinies. Je suis certaine que si les Gobelins sont actuellement en possession de la Clef de la Paix, le seul endroit où elle peut se trouver est Gringott’s.
Mais si les Gobelins possèdent la Clef de la Paix, ne serait-il pas dans leur intérêt de l’utiliser ? demanda Harry. Je veux dire, toutes ces guerres, cela doit leur nuire aussi.
Pas vraiment, cela n’a pas beaucoup d’impact sur leur communauté, et les Gobelins n’ont jamais dans leur histoire transigé avec leur indépendance. Peu importe ce qu’il se passe chez les sorciers ils n’interviendront pas, et à moins que leur communauté ne devienne menacée, leur état d’esprit restera le même.
Je vois, mais alors nous allons devoir savoir si ce sont eux qui gardent la Clef de la Paix, et potentiellement aller la chercher à Gringott’s, c’est mission impossible !
Oui, répondit laconiquement Hermione.
Tous deux réfléchirent longuement, ces révélations étaient très intéressantes, mais elles avaient l’inconvénient de rendre l’obstacle à franchir encore plus insurmontable aux yeux de Harry. En plus d’expugner Voldemort du Gouffre des Clordes, voilà qu’il fallait maintenant aller dérober aux Gobelins leur objet probablement le plus précieux, dans leur forteresse la mieux gardée.
Ne sois pas abattu, Harry, lui dit Hermione en lui tapotant amicalement l’épaule. Nous avons surmonté bien des obstacles, celui-ci n’en est qu’un de plus, je suis sûr qu’en trouvant les bonnes informations, nous aurons la solution.
Je te fais confiance. Mais maintenant tu devrais aller dormir, lui conseilla Harry alors qu’elle venait de bailler à s’en décrocher la mâchoire. Sinon Molly va croire que nous sommes sortis cette nuit.

Harry était heureux de passer du bon temps avec ses amis, et une nouvelle fois, Molly avait préparé un repas aussi copieux que si Graup dût y prendre part. Cette courte trêve pour Noël dans la lutte contre les Forces du Mal était fort revigorante. Molly leur avait tricoté à chacun d’entre eux de jolis bonnets personnalisés.

Mais l’absence de nouvelles de la part d’Abelforth le tracassait, et il n’avait plus de temps à perdre. Sa mission semblait avancer sur tous les fronts et il mourrait d’envie d’avoir des bonnes nouvelles.
Tard le soir, alors qu’il s’apprêtait à demander à le voir avec le faux Gallion, Dobby transplana dans sa chambre dans un craquement sonore qui le surprit. Harry ne s’y attendait pas et sursauta.
Dobby, je suis content de te voir, je m’inquiétais de ne pas avoir de nouvelles.
Oui, je l’ai ressenti, c’est pour cela que je suis venu voir Harry Potter. Dobby est désolé d’avoir abandonné Harry Potter…
Ce n’est pas grave, Dobby…
Mais Dobby a fait du travail très utile et espère que Harry Potter ne lui en voudra pas.
Je ne t’en veux pas, Dobby, dis-moi tout.
Dobby a fait jouer ses réseaux pour avoir des nouvelles de Regulus afin de savoir s’il a détruit la Coupe de Poufsouffle, mais a priori ce n’est pas encore le cas. La Coupe est semble-t-il très protégée et il ne veut pas prendre de risque.
Tu n’as pas d’idée de comment il compte s’y prendre ? D’une certaine façon je suis bien content que nous n’ayons pas à la détruire nous-mêmes. 
Non, il mène des recherches sur les maléfices qui protègent la Coupe. Il semble qu’elle soit à Durmstrang en ce moment.
Abelforth est au courant ?
Oui, j’étais avec lui cet après-midi, je lui ai amené le renfort d’amis elfes pour construire une prison sécurisée. Il ne peut pas surveiller constamment les Mangemorts et les Dragons qu’il a capturés.
Il construit cette prison chez lui ?
Non, il l’installe dans un endroit sécurisé, mais à la localisation inconnue et indétectable. Walter y sera emprisonné, ainsi que trois Mangemorts dont Greyback et Yaxley. Actuellement, ils sont toujours chez lui. Il prévoit aussi de la place pour les prochains Mangemorts qu’il espère capturer.
Et Regulus ne s’est rendu compte de rien pour Walter ?
Oui, il est furieux de ne pas avoir de nouvelles, Walter était très utile pour gérer ses Dragons et lui permettait de se dégager beaucoup de temps pour ses missions. Il se doute que nous ne sommes pas étrangers à sa disparition, mais il ne sait pas où nous trouver et n’a aucune idée d’où Walter peut être.
Abelforth n’a pas besoin d’aide pour construire la prison ?
Non, les elfes sont très efficaces pour ce genre de travail, la construction avance très vite et sera rapidement terminée.
Parfait alors. Est-ce qu’Abelforth t’a parlé de Voldemort ? Est-ce que tu sais s’il a appris que les élèves de Poudlard se sont échappés ? J’imagine que non, je n’ai pas encore ressenti sa colère.
Je ne crois pas. Monsieur Abelforth m’a dit que Voldemort est fébrile en ce moment et s’attend à des attaques des Dragons dans les jours qui viennent au Gouffre des Clordes. Il y a rapatrié presque tous ses Mangemorts pour défendre sa forteresse. Poudlard est presque abandonnée en ce moment je pense. 
Ok merci Dobby tu es génial, pense à te reposer un peu.
Dobby est ravi de pouvoir aider Harry Potter. Monsieur Abelforth me charge de dire à Harry Potter qu’il lui proposera de se voir demain dans la journée.
Excellent, bonne nuit Dobby.

Dehors, le temps avait brutalement changé, et une violente tempête hivernale s’était levée, faisant trembler toute entière la Cabane Hurlante. Les planches en bois qui craquaient, le vent qui sifflait, les cris des oiseaux apeurés, se mêlaient pour produire un concert des plus désagréables. 
Comme pour imiter le temps à l’extérieur, Harry passa une nuit épouvantable, même s’il avait pourtant soigneusement vidé son esprit et appliqué les nouvelles techniques d’occlumancie inconsciente.
Il fut réveillé une première fois par une douleur atroce dans sa cicatrice. Voldemort était furieux, probablement avait-il appris l’évasion de Poudlard. 
Il eut toutes les peines du monde à se rendormir, mais lorsque ce fut le cas, il fut rapidement entraîné dans des cauchemars épouvantables.

La scène se déroulait au Gouffre des Clordes. Voldemort était entouré de ses Mangemorts et de Nagini qui errait entre les tombes. 
Mes amis, avec votre aide précieuse, notre forteresse est désormais imprenable. Les Dragons ne pourront jamais m’atteindre.
Mais des sifflements se produisirent dans les airs au-dessus d’eux, accompagnés de grognements sourds et de bruits de battement d’ailes.
Des dizaines de silhouettes furtives volaient au-dessus, crachant des flammes immenses.
Attaquez-les ! hurla Voldemort, qui semblait soudain atteint de démence. 
Les Mangemorts lancèrent une pluie de maléfices dans le ciel, sans grand succès puisque les Dragons s’approchèrent, crachant des flammes de plus en plus puissantes.
Un Dragon s’approcha bien plus près que les autres et l’immense flamme qu’il émit atteint Nagini qui émit un sifflement perçant avant de se consumer entièrement.
Voldemort était en sueur et pâle comme le mort.
Je connais ton secret, Voldemort, bientôt ce sera fini pour toi ! tonna Regulus qui venait de se poser à côté de la tombe sur laquelle était inscrite « Lord Voldemort ».
Avada Kedavra ! hurla Voldemort.
Son maléfice de Mort était d’une intensité inouïe, mais Regulus s’envola avec son Dragon pour l’esquiver. L’éclair vert heurta de plein fouet la tombe qui explosa en émettant une épaisse fumée noire.
La colère de Voldemort ne cessa d’augmenter et Harry se demanda s’il pourrait survivre à la douleur qu’il ressentait. Mais il devait lutter et rester dans le cauchemar le plus longtemps possible, il devait en apprendre plus sur Voldemort.
Queudver, fuis. Severus, emmène-le ! hurla Voldemort, se retournant vers eux.
C’est peine perdue, Voldemort ! ricana Regulus.
Regulus éclata d’un rire à glacer le sang et Trelawney fit alors son apparition, sortant du nuage de fumée noire qui provenait de la tombe détruite.

La vie du Seigneur des Ténèbres ne tient désormais plus qu’à un fil.
Bientôt la prophétie sera accomplie.

Mais c’en était trop, le rêve s’interrompit et Harry fut brutalement réveillé. La douleur à sa cicatrice était insupportable. Voldemort était à la fois effrayé et dans une colère terrible. C’était réellement la première fois qu’un rêve de Voldemort abordait explicitement le sujet de ses Horcruxes.
Devant l’état de Harry, Ginny était allée réveiller Ron et Hermione, qui avaient accouru pour venir à son chevet. Après de longues minutes, Harry sembla enfin reprendre ses esprits, même si la douleur restait terrible, et il résuma ce qui venait de se produire.
Voldemort a compris que Regulus est au courant pour ses Horcruxes. Il a fait un cauchemar dans lequel Nagini était tué, et la tombe détruite par Regulus qui était venu au Gouffre des Clordes dans ce but. A la fin, il a demandé à Queudver de fuir et à Severus de le protéger, et Trelawney a annoncé que la prophétie était en passe d’être accomplie. Tout s’est arrêté là, je ne pense pas que Voldemort a pu se rendre compte que j’étais là.
Encore cette crainte à propos de Queudver, s’étonna Hermione. Je ne comprends vraiment pas.
Et si Queudver était un Horcruxe ? demanda Ron.
Un Horcruxe ? s’étonna Harry. Ce n’est pas possible.
Je ne sais pas si un humain peut être utilisé pour être un Horcruxe, mais cela expliquerait le comportement de Voldemort vis-à-vis de Queudver, Abelforth doit savoir, il faut aller le voir ! s’exclama Hermione.

Ils n’attendirent pas une minute et se précipitèrent chez Abelforth, qui fut surpris de les voir arriver au beau milieu de la nuit. Il leur ouvrit la porte en robe de chambre et leur proposa un thé ainsi que des sorbets. Visiblement il ne dormait pas et était en train de lire.
Je pense que tu as vu juste, Ronald ! expliqua Abelforth après avoir consulté le souvenir et réfléchi pendant un long instant.
Queudver est un Horcruxe ! s’étonna encore Hermione comme si cela ne pouvait pas être possible.
Un Horcruxe ne doit pas nécessairement être un objet ? demanda Harry.
Traditionnellement, les Horcruxes connus dans l’histoire de la magie ont toujours été des objets, et je pense que pour un humain porter l’Horcruxe de quelqu’un d’autre doit être éprouvant, mais je ne vois pas d’autre explication au comportement de Voldemort. Ce n’est absolument pas son genre de s’inquiéter autant pour d’autres êtres humains, même pour ses Mangemorts les plus proches. J’ai toujours soupçonné qu’il était possible de faire d’un être humain un Horcruxe, mais jusqu’à présent je n’en avait pas eu la preuve.
« Dans ce cauchemar que Voldemort semble subir sans pouvoir lutter, il semble que ses pires craintes se réalisent, et qu’est-ce qui peut être pire pour lui que de redevenir mortel ? Je suis persuadé que cette théorie est vraie, je vais devoir me renseigner très rapidement.
« Si c’est bien le cas, cela veut dire que notre recherche des Horcruxes touche à sa fin. Comme je le suggérais, Voldemort a donc bien choisi de faire sept Horcruxes et non de diviser son âme en sept morceaux. Les trois Horcruxes restants sont donc Nagini, la tombe du Gouffre des Clordes ainsi que Queudver, à supposer que Regulus ait bien détruit celui présent dans la Coupe de Poufsouffle, ce qui, si ce n’est pas le cas, doit être imminent.
« Nous sommes à un tournant de notre lutte contre nos ennemis. Lorsque Regulus aura détruit la Coupe, il ne va pas perdre de temps pour attaquer le Gouffre et tenter de tuer Voldemort. N’oubliez pas que d’après la prophétie, s’il y parvient, il règnera en maître sur notre communauté, et une période extrêmement sombre s’ouvrira alors. 
« Si Regulus lance une attaque contre le Gouffre des Clordes, nous devons y aller aussi, et il faut que ce soit toi, Harry qui mette fin à la vie de Voldemort lorsqu’il sera redevenu mortel, sans quoi les conséquences seraient catastrophiques.
Nous ne sommes pas prêts à attaquer le Gouffre ! répondit Harry. Nous n’avons pas d’armée, et nous serions contre les Mangemorts et les Dragons à la fois !
Ne peut-on pas protéger Voldemort, ou même Queudver en attendant d’être prêts ? demanda Hermione.
Nous n’avons plus de temps, répondit gravement Abelforth. Il faut cerner le Gouffre des Clordes, Voldemort ne doit plus en sortir. S’il devient enfin prenable, il ne faut surtout pas qu’il soit tenté de fuir et de faire d’autres Horcruxes.
« Je ne pense pas d’ailleurs qu’il en serait capable. Son âme a trop souffert de ses divisions successives. Elle a considérablement été abîmée. Vu l’état de souffrance psychologique dans lequel se trouve Voldemort actuellement, je suis certain qu’une nouvelle division lui serait fatale. Quoi qu’il arrive, nous savons où il se trouve au Gouffre des Clordes, il faut qu’il y reste pour que nous l’ayons sous le coude. S’il fuit ou disparaît, cela peut nous compliquer fortement la tâche.
Et admettons que nous l’attaquions, et que Harry le tue définitivement, que faisons-nous après ? Nous manquons encore d’informations à propos de la Clef de la Paix, demanda Hermione.
Malheureusement effectivement ce n’est pas terminé, et nous devrons absolument trouver cette Clef sans quoi le calme ne reviendrait jamais dans la communauté. Mais je suis certain qu’avec tes dernières découvertes Hermione, nous continuerons de progresser dans notre quête. Notre seule et unique priorité désormais est que Harry tue Voldemort avant que Regulus ne le fasse. Nous verrons après pour la Clef de la Paix.
Et Pétunia ? demanda Harry.
Je n’ai pas de nouvelles, et c’est plutôt positif qu’elle soit à l’écart de cette lutte, je n’imagine pas la complexité de la tâche si elle venait à s’en mêler aussi.
Ok, donc pour récapituler, reprit Harry lorsque Regulus aura détruit la Coupe de Poufsouffle, il restera les trois derniers Horcruxes à détruire qui sont présents au Gouffre des Clordes. Voldemort redeviendra ensuite mortel et il faudra que je le tue avant Regulus ou Pétunia, sans quoi notre communauté entrerait dans un chaos total. Pétunia semble ne pas être en course et notre principal danger vient de Regulus.
« Il nous reste ensuite à trouver la Clef de la Paix pour accomplir la prophétie et ramener le calme dans notre communauté. Elle serait a priori détenue par les Gobelins. Mais pour moi il restera toujours le mystère de la signification des Clordes à élucider.
Effectivement, répondit Abelforth, nous ne l’avons pas élucidé, et je pense qu’elles ne sont que des « personnages secondaires » dans notre histoire, si tu veux mon avis.
« Tout cela ressemble fort à un piège pour Voldemort, et même si je ne doute pas de l’existence passée des Clordes, je suis toujours étonné que Voldemort ait foncé la tête baissée pour faire de cette tombe un Horcruxe lorsqu’il a découvert son existence.
« La magie recèle encore bien des mystères pour moi, mais je ne vois pas comment les Clordes auraient pu anticiper le contenu d’une prophétie, et encore moins comment elles pourraient créer l’âme des mages noirs. Personne pour moi n’est prédestiné à devenir un mage noir, ce sont nos choix qui définissent ce que nous devenons. C’est pourquoi je ne serais pas surpris que cette histoire de Clordes ne soit qu’une énorme supercherie.
Une supercherie ? s’étonna Harry.
Destinée à nuire à Voldemort ? demanda Hermione.
Peut-être, ce n’est qu’une hypothèse, répondit Abelforth. Je ne serais pas surpris que Regulus ait quelque chose à voir là-dedans. Mais après tout, cette question n’a pas d’intérêt pour nous. Il suffit de détruire cette tombe, c’est tout ce que nous avons à voir avec les Clordes.
Ok, maintenant que nous sommes plus proches que jamais de vaincre Voldemort, j’imagine que le plan a fonctionné ? demanda Harry.
Abelforth resta silencieux pendant de longues secondes, visiblement cette question le mettait mal à l’aise.
Quel plan ? demanda Ron.
Le plan d’Albus Dumbledore, insista Harry, tout le plan pour vaincre Voldemort, celui dont il parlait dans la lettre qu’il m’a adressée après sa mort, comme quoi sa mort était une idée brillante.  Le plan que je ne dois pas connaître sans quoi il échouerait.
Harry, il est encore un peu tôt, répondit gravement Abelforth.
Je ne comprends pas ? demanda Harry. Voldemort sera bientôt redevenu mortel, et je n’aurais qu’à le tuer. Comment le plan pourrait échouer si je l’apprenais ?
Harry insistait, ce plan mystérieux était la chose qui l’intriguait le plus depuis qu’il avait reçu la lettre de Dumbledore. Il ne comprenait toujours pas en quoi la mort d’Albus Dumbledore pouvait l’aider à vaincre Voldemort. Il ne comprenait pas non plus pourquoi s’il apprenait le plan, cela pouvait le faire échouer.
Harry, les choses sont plus compliquées que cela, bien plus compliquées que cela. Nous sommes tout près d’en voir le bout. Le plan effectivement semble fonctionner à merveille mais il faut avoir encore un peu de patience j’en suis navré. Bientôt, tu sauras tout.
Harry ne pouvait se contenter de cette réponse. Il enrageait de ne pas savoir. Tout reposait sur lui, mais il  ne pouvait pas tout savoir. Sa frustration était énorme. Mais une nouvelle fois, il prit sur lui et n’insista pas.
Tu es d’une grande sagesse, Harry, répondit Abelforth. Ce n’est pas par plaisir que je ne te dis pas, c’est simplement par ce c’est une question de vie ou de mort.
Comment va-t-on s’organiser dans les prochains jours ? demanda Hermione. Il faut rassembler nos forces et être prêts à attaquer. L’Ordre du Phénix doit être au courant.
Ils nous seront d’une aide précieuse. Nos amis de Poudlard aussi doivent pouvoir nous aider, dit Harry qui voulait reprendre les choses en main. Toutes les forces qui sont contre Voldemort doivent s’associer à nous.
Effectivement, acquiesça Abelforth. L’attaque du Gouffre est extrêmement risquée, nous aurons besoin de l’aide de tous, que ce soit pour nous protéger, mais aussi pour surveiller la situation et espionner Regulus et Voldemort. Nous devons mettre en place rapidement un plan et donner un rôle à chacun. Nous devons encercler le Gouffre et préparer des bases de repli sécurisées en cas de problème. Il faut rapidement réunir nos forces. Vous devriez aller dormir un peu, nous devrons tous être en pleine forme. Je vous propose de nous réunir tous demain soir à la Cabane Hurlante. Je dois faire quelques vérifications auprès de Regulus d’abord pour savoir le temps qu’il nous reste pour agir. Prévenez vos amis et l’Ordre du Phénix, mais pour l’instant, gardez l’existence des Horcruxes secrète et ne révélez pas que Voldemort est vulnérable. Il ne faut pas tout faire échouer.

Harry était dans un état indescriptible. Toute la pression qui reposait sur lui depuis des années semblait s’être brutalement alourdie. Cette fameuse bataille du Gouffre des Clordes qu’il redoutait tant approchait à grands pas.  Ce ne fut qu’en raison de son état d’extrême fatigue qu’il s’endormit à nouveau pour quelques heures.
Lors du repas du midi, il était clair que quelque chose le tracassait, et tout le monde à la Cabane Hurlante s’en aperçut. Harry se contenta d’expliquer qu’il avait besoin de réunir l’Ordre du Phénix le soir-même. 
Il était convenu que la réunion aurait lieu à Poudlard étant donné le nombre de personnes qu’Harry voulait réunir. Le château ne présentait aucun danger à l’heure actuelle, il était totalement déserté par les Mangemorts, et était donc l’endroit idéal.
Harry décida toutefois de s’en assurer, mais il ressentit aussi le besoin de retourner à Poudlard, pour réfléchir seul à la situation.
Il transplana dans le Hall accompagné de Fumseck. L’ambiance était indescriptible, ce n’était tout simplement pas le Poudlard qu’il connaissait. Le château semblait sans vie. Il n’y avait pas le moindre bruit et toutes les bougies qui l’éclairaient s’étaient éteintes. C’était comme si la vie s’était arrêtée au départ des élèves.
Il entra dans la Grande Salle qui était sombre et vide. Il y faisait un froid glacial et un silence de cathédrale y régnait. Les grandes portes en chêne grincèrent et ses pas résonnèrent. 
Qui va-là ?
Harry reconnut la voix de Rusard, qui fut accompagnée d’un miaulement sournois de Miss Teigne.
Rusard entra dans la Grande Salle à son tour, une lanterne à la main pour s’éclairer. Il sembla jubiler à la vue d’un élève dans le château.
Potter, parfait, depuis que tout le monde est parti du château, je n’ai plus d’élève à punir, grinça-t-il. 
J’aimerais bien voir ce que vous pouvez me faire, ricana Harry.
Rusard sortit son fouet mais Harry le fit s’embraser instantanément. 
Vous n’avez plus aucun pouvoir ici Rusard, lui dit Harry. Maintenant que l’école est abandonnée, c’est moi qui en reprends le contrôle désormais.
Rusard sembla abasourdi par cette nouvelle. 
Maintenant retournez dans votre bureau, lui dit Harry avec un ton persuasif. 
Harry rigola intérieurement. Il savait qu’une fois la guerre finie, il serait ravi de revenir prendre en main l’école.
Il sortit la Carte du Maraudeur pour s’assurer que le château était vide. Il y avait encore de nombreux noms présents sur la carte, mais il s’agissait essentiellement de fantômes. Nick Quasi-sans-tête se promenait non loin d’ici dans l’aile consacrée au Département des Réactions face à une situation périlleuse. A l’infirmerie, il y avait toujours Mme Pomfresh ainsi que le professeur Tanghudaï. Harry s’imagina que la gravité de ses blessures n’avait pas permis son évacuation. Rusard était bien retourné dans son bureau et il semblait que ces trois personnes étaient à cet instant les seules présentes dans le château.
Mais alors qu’il s’apprêta à transplaner pour aller prendre des nouvelles du professeur Tanghudaï, un nom attira son attention sur la carte : Basile Serpentard.

Le cœur de Harry se mit à battre à tout rompre. Cela faisait plusieurs mois qu’il n’avait pas vu ce nom sur la Carte du Maraudeur. Il se posait mille questions à propos de ce fantôme, et il était décidé à en savoir plus. Il était certain que cela pouvait le mener à des découvertes importantes, notamment à propos des Horcruxes de Voldemort. Et même si désormais la recherche des Horcruxes semblait arriver à son terme, il ne laisserait pas passer cette occasion.
D’après la Carte, il se trouvait dans les sous-sols du donjon de l’aile Sud, là où il l’avait déjà vu apparaître la première fois. Mais la Carte n’était pas précise à cet endroit, car il était très difficile d’accès, et en partie condamné.
Harry transplana à l’endroit où il avait pénétré dans le donjon la première fois depuis l’extérieur. Ce jour-là, Poudard avait été attaquée par Voldemort et ils avaient dû forcer l’entrée avec l’aide de Dobby pour aller rejoindre leurs amis dans le château.
Dobby avait alors fait exploser la muraille du donjon pour y pénétrer. C’est alors que Harry avait vu le nom du fantôme sur la Carte du Maraudeur et avait tenté de le poursuivre. Mais celui-ci avait alors disparu à travers le plancher. Harry avait alors tenté d’en apprendre plus auprès d’autres fantômes et notamment du Baron Sanglant, mais ce dernier était resté muet.
Harry appela machinalement Dobby qui lui serait encore vraisemblablement d’une grande aide et le petit elfe transplana immédiatement à côté de lui.

L’endroit était sombre et humide. Ils étaient dans un couloir étroit, bordé par des grilles métalliques, qui délimitaient des sortes de cellules dans lesquelles des paires d’yeux brillaient. L’endroit ressemblait à une ancienne prison. 
En s’éclairant avec sa baguette, Harry remarqua d’ailleurs plusieurs squelettes, dont certains semblaient humains. Mais Basile Serpentard n’était pas à cet endroit, il était visiblement un étage en-dessous.
Il n’y a pas d’escalier pour y descendre, se lamenta Harry. Dobby, est-ce que tu peux faire quelque chose ?
Dobby peut essayer mais il vaut mieux que Harry Potter s’écarte un peu.
Harry s’écarta et l’elfe, dans un claquement de doigt, fit exploser l’une des grosses dalles d’ardoise qui pavait le sol.
A la plus grande surprise de Harry, de la lumière s’échappa du trou qui était apparu et l’étage en-dessous semblait lumineux. 
Harry et Dobby s’aidèrent de Fumseck pour descendre, et ils découvrirent un endroit magnifique. Ils étaient dans un étroit couloir dans lequel était déroulé un épais tapis bleu nuit sur lequel étaient brodés des petits animaux dorés tels que des lapins, des chats, des chouettes, des grenouilles. Sur les murs il y avait d’innombrables tableaux représentant des paysages, des cartes et des animaux. 
La lumière provenait de petits lampions magiques dorés qui flottaient dans les airs, mais aussi de minuscules meurtrières qui permettaient d’apercevoir la Grande Salle ainsi qu’une partie du lac et du parc au loin.
Le couloir était courbé et semblait suivre la forme extérieure du donjon. Harry consulta la Carte et s’aperçut que Basile Serpentard avait disparu. Cette zone n’était semble-t-il plus cartographiée. 
Il courut dans le couloir circulaire qui débouchait sur un escalier en colimaçon qui semblait entièrement fait d’or, descendant une tour en pierre aux larges fenêtres, qui laissaient passer largement la lumière du jour, magnifiant encore l’escalier. 
Ils débouchèrent alors devant une jolie porte en bois sur laquelle se trouvait un magnifique tableau représentant un blaireau animé qui gambadait dans une prairie avec au loin un lac qui ressemblait à celui de Poudlard.
Il y avait là derrière cette porte une magie incroyable. Harry ressentait des rayonnements qui en émanaient qu’il ne connaissait pas, mais qui l’éblouissaient par leur grandeur.
Derrière la porte, Harry put entendre des voix et des pleurs. Son cœur battait à tout rompre, il hésita longuement avant d’ouvrir la porte, et préféra écouter ce qui se passait.
Les pleurs étaient ceux d’une femme, qu’une voix masculine semblait réconforter. 
Basile, mon chéri, que serai-je sans toi. Je m’inquiétais que tu ne m’aies pas encore rendu visite aujourd’hui. Je me sens comme condamnée à être éternellement enfermée dans ce bureau maudit, où le temps ne passe pas, seule au monde. Si seulement j’avais suivi ton père plutôt que de m’opposer à lui.
Et elle se remit à pleurer lourdement. Harry comprit alors à qui il avait affaire. Il allait découvrir tout un pan de l’histoire de Poudlard, et son bras fut soudain comme figé par le poids des évènements alors qu’il actionna la poignée pour ouvrir la porte.




 


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